Avortement : des milliers de personnes ont manifesté en Europe contre la réforme espagnole

TF1.fr nous montre dans son article du samedi 1er février 2014 que les défenseurs de l'avortement ont manifesté samedi à Madrid contre le projet de loi supprimant quasiment le droit à avorter, parallèlement à d'autres manifestations de soutien organisées à Londres et Paris.

"Nous, les femmes, sommes libres et nous sommes capables de décider quand nous voulons être mère". Des milliers de personnes, venues d'Espagne et d'autres pays comme la France, ont manifesté ce samedi à Madrid jusqu'aux abords du Parlement pour dénoncer le projet de loi du gouvernement conservateur qui prévoit de restreindre les possibités d'avortement.

En Espagne, la loi actuelle, votée sous l'ancien gouvernement socialiste, autorise l'avortement jusqu'à 14 semaines de grossesse pour toutes les femmes sans justification et jusqu'à 22 semaines en cas de malformation du fœtus ou de grave danger physique ou psychique pour la mère. Mais le gouvernement de Mariano Rajoy a approuvé un projet de loi qui supprime l'avortement sauf en cas de danger prouvé pour la vie ou la santé physique ou psychologique de la femme, ou après un viol ayant fait l'objet d'une plainte préalable. Ce projet a été salué jeudi comme une "avancée positive" par les évêques espagnols.

Les associations organisatrices de la manifestation de samedi à Madrid se sont en revanche insurgées : "Renouant avec des pratiques qui dénient la liberté de choix aux femmes, au mépris des droits humains fondamentaux, il (le texte de loi) annonce clairement son projet de société : maintenir les femmes dans un statut social étroit et de soumission". Selon elles, "cette attaque du gouvernement espagnol s'inscrit dans l'offensive européenne des opposants aux droits des femmes".

Samedi, une délégation a remis aux députés un manifeste intitulé "Droit à décider : je décide", a expliqué Puy Zaton, du collectif "Décider nous rend libres", qui regroupe plus de 300 associations. "La maternité se protège par l'information, l'éducation, la santé pour tous, l'accès à des salaires justes et des emplois dignes et à des postes de responsabilité", écrit le collectif dans ce manifeste.

Dans la capitale française, les participants ont défilé jusqu'à l'ambassade d'Espagne pour "soutenir le combat des femmes espagnoles" avec le soutien de 80 associations, syndicats et partis écologistes et de gauche. Des rassemblements ont également eu lieu dans une vingtaine de villes de province, dont Bordeaux, Marseille, Montpellier, Nantes, Strasbourg et Toulouse, selon le Planning familial. "Non à la régression des droits des femmes en Espagne et ailleurs! La liberté face à l'obscurantisme!", scandaient des manifestantes parisiennes. Anne Hidalgo, candidate socialiste à la mairie de Paris, a participé à la manifestation parisienne aux côtés de Corinne Lepage, présidente de Cap 21. Arlette Laguiller, ex-dirigeante de Lutte ouvrière et Olivier Besancenot, fondateur du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) étaient également présents.

Cette loi anti-IVG en Espagne a montré une chose qu'elle a poussé les États et les populations en Europe à réaffirmer le droit à l'IVG car on met en avant «la liberté face à l'obscurantisme».

Merci !