Paris : une manifestation pour dénoncer la persécution des chrétiens d'Irak
Publié le 28 Juillet 2014
TF1.fr dans son article du dimanche 27 juillet 2014 que plusieurs centaines de personnes se sont rassemblés dimanche à Paris pour attirer l'attention des Français sur la situation des chrétiens d'Irak victimes de persécutions de la part des Jihadistes de l'État islamique (EI), notamment à Mossoul.
"France, tourne ton regard vers l'Irak, un peuple se meurt sous tes yeux". Derrière cette banderole, élus, religieux et croyants, membres de la communauté assyro-chaldéenne notamment, se sont rassemblés dimanche devant Notre-Dame de Paris en soutien aux chrétiens d'Orient menacés par les jihadistes.
Ils étaient au moins plusieurs centaines (des milliers selon le Comité de soutien aux chrétiens d'Irak) à braver la chaleur sur le parvis écrasé de soleil, en fin d'après-midi, avant une "messe pour la paix" en Orient prévue dans la cathédrale. Parmi eux figuraient des prêtres, des parlementaires et élus d'Île-de-France (les UMP Rachida Dati, Nathalie Kosciusko-Morizet, Roger Karoutchi, Claude Goasguen, le PS Philippe Kaltenbach...), le grand rabbin parisien Olivier Kaufmann et de nombreux fidèles et jeunes arborant bleu, blanc et rouge de la communauté assyro-chaldéenne, venus notamment de Sarcelles (Val-d'Oise) ou des environs. Beaucoup portaient sur des pancartes ou des autocollants le "n" arabe signifiant "nazaréen", la lettre peinte sur les maisons des chrétiens de Mossoul depuis que les jihadistes de l'État islamique (EI) en ont pris le contrôle. Les chrétiens ont fui en masse la deuxième ville irakienne depuis une semaine, après un ultimatum de l'EI leur donnant quelques heures pour quitter les lieux. Seules quelques familles chrétiennes y subsisteraient, contre 35 000 personnes il y a dix ans, selon le CSCI.
Dans tout le pays, les chrétiens seraient 400 000 aujourd'hui, contre 1,5 million avant la première guerre du Golfe, selon la même source. "Nous voulons faire entendre la voix des sans-voix, et attirer l'attention des médias et des hommes politiques français sur la situation dramatique des chrétiens d'Irak. Personne n'agit, personne ne bouge, c'est un vrai génocide", a déclaré le père Sabri Anar, curé de la paroisse chaldéenne Saint-Thomas à Sarcelles, avant de réciter le "Notre Père" en araméen avec la foule. Dans la foule avaient pris place aussi des fidèles de l'Église catholique de France, par "solidarité" avec leurs coreligionnaires d'Orient. "Les chrétiens font entendre leur voix, mais elle n'est pas relayée, ensuite, dans les médias, de manière scandaleuse", a estimé Jérôme, 50 ans, portant un haut drapeau "Save" représentant le poisson - signe des premiers chrétiens - et le "n" arabe.
Il faut surtout essayer de comprendre pourquoi les chrétiens sont visés en Irak et le HuffingtonPost.fr nous en donne les véritables raisons. Sous le régime de Saddam Hussein, les chrétiens n'étaient pas considérés comme une menace, ayant peu d'ambitions politiques. Mais après l'invasion américaine, le pays est devenu un champs de bataille entre insurgés et troupes étrangères. Associée aux "croisés" occidentaux, la communauté chrétienne a été visée par les violences confessionnelles qui ont suivi. En dix ans, 61 églises ont été attaquées et un millier de chrétiens tués, mais pas tous dans des attaques ciblées, selon le patriarche chaldéen Louis Sako. L'attentat le plus sanglant a eu lieu le 31 octobre 2010, lorsque 44 fidèles et deux prêtres sont morts dans l'attaque de la cathédrale syriaque catholique de Bagdad, par la branche irakienne d'Al-Qaïda. En avril dernier, Mgr Sako avait évoqué dans un entretien la montée de l'extrémisme religieux, les menaces de mort formulées à l'encontre des chrétiens, et la saisie de leurs propriétés par des gangs armés, qui poussaient sa communauté à l'exil.
Comme le signale Mgr Sako sur les chrétien d'Irak : "Nous sommes un minorité très fragile, nous n'avons ni armée, ni milice." Pourtant ceux qui décident de rester n'attendent pas de se faire tuer et ont commencé à former des milices depuis 2011. Maintenant, attendons de voir si le sort des chrétiens va enfin intéresser l'ONU, après tout elle a bien permis à La France d'intervenir en Centrafrique pour éviter un bain de sang. Et voyons aussi ce que la France peut faire surtout qu'elle était l'un des pays à demander un gouvernement d'union nationale en Irak pour mettre fin aux divisions en Irak.
Merci !