À Davos, Hollande appelle les décideurs économiques à «prendre» leurs «responsabilités»
Publié le 23 Janvier 2015
20minutes.fr montre que face au terrorisme «la réponse doit être globale, internationale, partagée entre les États qui sont en première ligne, les gouvernements, mais aussi les entreprises, notamment les plus grandes, qui ont aussi à intervenir», a lancé François Hollande vendredi au Forum économique de Davos. C'est la première fois qu'un président socialiste intervenait dans cette réunion annuelle des décideurs économiques.
Quinze jours après les attaques terroristes à Paris, François Hollande a interpellé la communauté internationale pour qu'elle prenne ses responsabilités en Libye, en Syrie, en Irak, en Afrique partout où le terrorisme prospère. «La France ne peut agir seule, mais elle montrera l'exemple. La France sera en avant-garde quand ce sera nécessaire» mais «la France appelle une nouvelle fois la communauté internationale à être à la hauteur de la menace».
Devant le gotha mondial de l'économie, il a surtout exhorté les décideurs de l'économie à agir. A «couper» les «flux financiers considérables» qui alimentent le terrorisme, et donc à lutter contre le blanchiment d'argent et les paradis fiscaux. Aux entreprises numériques, il a demandé d'agir rapidement et efficacement pour mettre hors ligne tous les contenus liés au terrorisme. «Ne laissez pas agir une bête qui vous frappera» un jour.
Plus globalement, il a rappelé que parmi les terreaux du terrorisme se trouvent la pauvreté et les inégalités. Et que si les États doivent prendre leur part pour les réduire, les entreprises aussi. «Le risque le plus grand à l'échelle du monde, c'est celui des inégalités entre les pays, inégalités à l'intérieur même des pays», a-t-il ajouté, insistant sur le fait que «l'économie est une réponse contre la désespérance».
Sa venue à Davos était aussi un moyen pour le chef de l'État de préparer la Conférence de Paris en décembre sur le Climat. Encore une fois, François Hollande a rappelé qu'il souhaitait un «accord contraignant». «La terre n'est ni une marchandise ni une rente, c'est un patrimoine que nous avons en commun», a-t-il lancé, demandant là aussi aux entreprises de prendre part à ce défi vers la transition énergétique. Il a demandé aux entreprises d'«investir massivement dans l'économie verte», mais aussi plaidé pour la création d'un «marché d'obligations vertes».
Sur le sujet du climat, François Hollande a déclaré que «des capitaux doivent s'investir massivement dans l'économie verte», soulignant que le fonds vert de l'ONU qui doit financer des actions contre le réchauffement climatique dans les pays émergents et pauvres n'a recueilli que 10 milliards de dollars alors que «100 sont nécessaires» chaque année. Les entreprises pourraient abonder ce fonds, a-t-il suggéré.
En conclusion, le chef de l'État a martelé que les États, comme les entreprises, doivent «prendre» leurs «responsabilités». Car «dans la lutte contre le réchauffement climatique et contre le terrorisme, beaucoup dépendra des États, mais aussi de vous», a-t-il lancé aux 2.000 personnes qui écoutaient son discours. «Il n'y aura pas de prospérité s'il n'y a pas de sécurité», a-t-il encore insisté.
Le président de la République réaliste a appelé le monde de l'économie et de la finance à apporter une réponse «globale» aux menaces terroriste et climatique. Mais avant cela il faudra lever les obstacles à la croissance et à l'emploi afin que le monde de l'économie et de la finance ne soit pas vu comme objet de désespérance et d'insécurités.
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