Face-à-face tendu au Vatican ?

Publié le 2 Mars 2015

leJDD.fr dans son article du 1er mars 2015 nous montre que selon l’hebdomadaire L’Espresso, la guérilla fait rage au Vatican. Deux camps s’affrontent : les proches du pape François et celui emmené par le cardinal Pell, secrétaire pour l’Économie.

"Un second VatiLeaks", c'est ainsi que sont qualifiées dans les couloirs du Vatican les révélations de l'hebdomadaire L'Espresso. Un nom qui fait écho aux précédentes révélations par la presse italienne de documents secrets mettant en cause le puissant cardinal Bertone, numéro deux de la Cité éternelle, et qui ont mené à sa démission. Au centre du nouveau scandale dévoilé vendredi, les luttes entre cardinaux de la curie pour le contrôle des finances du Vatican ; et particulièrement le cardinal australien George Pell, nommé secrétaire pour l'Économie par le pape François afin de remettre de l'ordre dans ces finances. C'est lui qui, déjà, avait mené la fronde des "cardinaux conservateurs" lors du synode sur la famille, en octobre 2014.

Il y aurait aujourd'hui deux camps à la curie. Celle autour du cardinal Pell, en quelque sorte numéro trois du Vatican, appuyé par le directeur de l'IOR (la "banque du Vatican"), le Français Jean-Baptiste de Franssu; et celle des proches du pape François, autour de Mgr Parolin, le numéro deux du Vatican, avec le cardinal français Jean-Louis ­Tauran.

L'Espresso dévoile notamment un procès verbal qui rend compte d'une réunion de l'organisme administrant le patrimoine du Saint-Siège, le 12 septembre dernier. Le cardinal Pell y apparaît être détesté de l'entourage immédiat du pape. Le cardinal Tauran y fustige, toujours selon l'hebdomadaire italien, la concentration des pouvoirs entre les mains du cardinal australien : "Nous sommes entrés dans une phase de soviétisation, c'est très préoccupant." Le cardinal George Pell vient alors de mener une guerre éclair pour récupérer dans son portefeuille les biens immobiliers du Vatican, contre l'avis du pape François, qui aurait bloqué le transfert de ces activités in extremis.

Censé moraliser les finances du Vatican, le cardinal Pell se révélerait par ailleurs fort dépensier. L'Espresso rapporte une conversation entre le cardinal australien et le pape il y a quelques semaines : "Cher George, tu m'expliques comment tu as fait pour dépenser un demi-million d'euros? Il y a des vols en business class, des habits sur mesure, tu as également acheté un meuble sous évier à 4600 €… Mais il est en or massif ?" "Sainteté, ayez confiance en moi, j'ai acheté uniquement ce dont j'avais besoin. Je sais ce que je fais", aurait alors répondu du tac au tac le cardinal au Saint-Père. Les 500 000 € en question ont été dépensés entre juillet et janvier… De quoi faire désordre au moment où le pape François en appelle à une révolution de l'Église.

Le père Lombardi, porte-­parole du Vatican, a immédiatement réagi vendredi. Dénonçant des articles "indignes", il a ­défendu l'autorité du pape : "Le fait que des arguments complexes du point de vue économique ou juridique soient objets de discussion et de points de vue différents est normal. À la lumière des avis émis, le pape donne ses orientations et tous les responsables le suivent." Sous peu, les budgets 2014 et 2015 du nouveau secrétariat pour l'Économie seront également publiés.

Selon The Tablet, la résistance au cardinal australien venant de sections de la bureaucratie vaticane, ou de la curie, n'a cessé de croître depuis décembre 2014, quand le cardinal Pell a fait savoir qu'il avait "découvert" des centaines de millions d'euros qui avaient été "nichés" dans des comptes transversaux de bilan du Vatican. Les fuites semblent viser à discréditer les efforts de réforme du cardinal Pell, de la même manière que le scandale Vatileaks de 2012 visait à discréditer le secrétaire d'État du pape Benoît XVI, le cardinal Tarcisio Bertone, mais dans le sens d'éviter cette fois-ci les réformes.

Cette affaire nous montre l'une des maladies qui touche la curie, le "terrorisme des bavardages", et elles peuvent toucher un cardinal conservateur comme le cardinal George Pell. Attendons les budgets 2014 et 2015 du nouveau secrétariat pour l'Économie pour démeler le vrai du faux.

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Eglise

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