Le cardinal Müller suggère une nouvelle tâche pour la congrégation pour la Doctrine de la Foi

Publié le 7 Avril 2015

Vatican Insider nous montre dans son article du mardi 7 avril 2015 que le cardinal Gerhard Ludwig Müller, préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, dans l'une ses nombreuses interviews données au cours des dernières semaines et portée sur le prochain synode, a parlé d'une nouvelle tâche de son ministère. Une tâche qui n'a jamais été mentionné dans les documents qui se rapportent aux compétences spécifiques de l'ex-Saint-Office.

Le cardinal allemand, interviewé par "La Croix", nous dit : "L'arrivée à la chaire de Pierre d'un théologien comme Benoît XVI est probablement une exception. Même Jean XXIII n'était pas un théologien professionnel. François est également plus pastoral et la Congrégation pour la Doctrine de la Foi a pour mission d'être une structure théologique d'un pontificat." Alors, comme le déclare le cardinal Müller, l'ancien Saint-Office doit être la "structure théologique" du pontificat du pape François. Est-ce est pour cette raison que le préfet a parlé si souvent publiquement, comme jamais auparavant.

C'est une innovation importante, puisque, selon l'article 48 de la Constitution apostolique sur la curie romaine, "Pastor Bonus", promulguée par Jean-Paul II en 1988, "la tâche propre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi est de promouvoir et protéger la doctrine de la foi et de la morale dans le monde catholique". En gros, cela permettra au cardinal Müller de passer au-dessus du pape afin de contester son envie d'ouvrir l'Église à tous. Cette congrégation devrait plutôt être un outil de réflexion sur la doctrine et la théologie, ou un espace de dialogue où mettre les idées nouvelles à l’épreuve et aplanir les divergences.

Alors que le pape "par la volonté du Christ lui-même", comme il le fut indiqué dans la clôture du synode en 2014, est aussi le "pasteur et docteur suprême de tous les fidèles" (canon 749). Jusqu'à il y a quelques décennies (le dernier à le faire était Paul VI), le pape lui-même présidait en personne la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, précisément à cause de cette tâche que lui seul exerce et qui est en concurrence sous le primat pétrinien. Une fonction qui appartient à l'évêque de Rome, qui préside aussi "en amour", et qui en outre, le fait dans le cas où ce sont des questions théologiques.

Les paroles du cardinal Müller, avec une introduction inédite et fine, qui à ce jour n'a pas encore officialisé sa tâche de "structurer théologiquement un pontificat", est passé presque inaperçu. Alors que de nouveaux scénarios sont ouverts par rapport à la tradition doctrinale de l'Église, une autre laisserait à penser que, selon le cardinal Müller, l'actuel pontificat comme d'ailleurs celui de Jean XXIII n'est pas suffisamment "structuré" théologiquement. On avança aussi la même chose pour Jean-Paul 1er.

En gros, le cardinal Müller dans sa grande modestie déclare qu'il sait mieux que le pape comment diriger l'Église, et que le pape n'a pas à changer les choses. Aurait-il oublié ce qu'à dit le pape Jean-Paul 1er : "Si vous rencontrez une erreur, plutôt que de la déraciner ou de la pourfendre, voyez si pouvez la traiter avec patience et permettre à la lumière d'éclairer le noyau de Bon et de Vrai, qui en général, ne manque pas de se trouver, même dans les opinions fausses." Un travail que devrait faire le cardinal Müller pour mieux se structurer théologiquement avant de le faire pour un pontificat, au lieu de lorgner amoureusement vers le XIXe siècle.

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Eglise

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