Virus Zika, avortement, pédophilie... Les déclarations chocs du pape François

Publié le 18 Février 2016

HuffingtonPost.fr et Radio Vatican nous montrent que ce jeudi 18 février, le pape François s'est fendu d'une série d'annonces qui ne sont pas passées inaperçues. L'avortement est un "crime", mais la contraception peut exceptionnellement être un moindre mal, a-t-il notamment affirmé, interrogé sur les moyens de combattre l'épidémie Zika, dans l'avion qui le ramenait du Mexique.

Faisant bien la distinction entre avortement et contraception, il a ainsi rappelé que Paul VI, pape de 1963 à 1978, avait permis à des religieuses d'utiliser au Congo des contraceptifs parce qu'elles étaient violées par des militaires. Ces cas exceptionnels ne remettent toutefois pas en cause la doctrine du Vatican, qui a toujours combattu l'avortement et la contraception, mais sans les mettre au même niveau de faute.

"Il ne faut confondre le mal qui consiste à éviter la grossesse avec l'avortement. L'avortement n'est pas un problème théologique. C'est un problème humain, médical. On tue une personne pour en sauver une autre. C'est un mal en soi, ce n'est pas un mal religieux, mais un mal humain", a-t-il argumenté. "Au contraire, éviter la grossesse n'est pas un mal absolu, et, dans les cas de Paul VI que j'ai cités, c'était clair. J'exhorterais aussi les médecins à tout faire pour trouver des vaccins", a-t-il ajouté à propos de Zika. En d'autres termes, "le pape a rejeté le recours à l’avortement mais s’est montré ouvert, en de telles circonstances exceptionnelles, au contrôle des naissances", synthétise La Croix.

Mais outre une certaine ouverture à la contraception, le souverain pontife a sévèrement critiqué les positions du candidat à l'investiture républicaine aux États-Unis Donald Trump. "Une personne qui veut construire des murs et non des ponts n'est pas chrétienne", a affirmé Jorge Bergoglio, répondant à la question d'un journaliste sur les positions anti-immigrés du candidat à la primaire républicaine. "Ce n'est pas dans l'Évangile. Voter, ne pas voter, je ne m'immisce pas. Mais je dis seulement: ce n'est pas chrétien", a ajouté le pontife argentin.

Le pape s'est rendu jeudi à la frontière entre le Mexique et le Texas, et a lancé un appel à la solidarité avec les immigrés qui traversent le Mexique et tentent de passer aux États-Unis. "On ne peut ignorer la crise humanitaire de ces dernières années qu'a provoquée la migration de milliers de personnes, que ce soit par le train, la route ou même à pied, traversant des centaines de kilomètres à travers les montagnes, les déserts, les chemins inhospitaliers. Cette tragédie humaine que représente la migration forcée est aujourd'hui un phénomène global", a déclaré le pape dans son homélie à Ciudad Juarez.

De son côté, le candidat à l'investiture républicaine Donald Trump a estimé que les propos du pape étaient tout simplement "honteux". "Qu'un leader religieux mette en doute la foi d'une personne est honteux", a indiqué le milliardaire dans un communiqué. "Aucun dirigeant, notamment un leader religieux, ne devrait avoir le droit de remettre en question la religion ou la foi d'un autre homme". Selon une correspondante de CBS présente au meeting du candidat républicain, ce dernier a déclaré devant la foule que "quand Daech attaquera le Vatican, le pape priera pour que je devienne président des États-Unis".

Quant à l’Europe, il souhaiterait sa refondation, car, dit-il, le vieux continent a une force, une culture, une histoire que l’on ne peut pas gaspiller. Il faut donc tout faire pour que l’Union Européenne trouve l’inspiration, pour aller de l’avant. Le pape avoue qu’il aimerait tant se rendre en Chine. Il indique par ailleurs qu’il ne se rendra pas en Crête pour le conseil panorthodoxe, mais qu’il sera "présent, spirituellement et à travers un message". Autre déclaration, en réponse à une question d’un journaliste : le pape dit son souhait de rencontrer l’Imam d’Al Azhar. "Je veux le rencontrer et je sais que cela lui plairait, et nous sommes en train de chercher un moyen" de parvenir à cette rencontre.

Le pape François a aussi rappelé la ligne de fermeté qu'il veut voir observée dans l'Église. "Un évêque qui change de paroisse un prêtre alors qu'il sait qu'il est pédophile est un inconscient et la meilleure chose qu'il puisse faire est de présenter sa démission", a-t-il déclaré. Le pape a comparé l'abus sexuel d'un enfant par un prêtre à "un sacrifice diabolique" qui "dévore" et "détruit" l'enfant qui lui a été confié pour son éducation spirituelle. Il a également annoncé qu'un sous-secrétaire de la Congrégation pour la doctrine de la foi était désormais uniquement chargé d'étudier ces dossiers. Il a fait aussi état du travail de la commission qu'il a nommée pour le protection de l'enfance.

Difficile de ne pas voir dans cette annonce une référence explicite au cardinal Philippe Barbarin, accusé d'avoir couvert les actes pédophiles d'un prêtre. Ce dernier pourrait d'ailleurs être contraint de démissionner en réaction à cette polémique. "Avant de mourir, saint Jean-Paul II avait demandé qu’on nettoie les porcheries dans l’Église", a fait comprendre le pape François, souhaitant éteindre l'incendie provoqué par la dernière prise de position de l'église selon laquelle il ne serait "pas nécessaire" pour un prêtre de signaler aux autorités une accusation d'abus sexuel sur un enfant, préférant un signalement en interne auprès de l'administration de l'Église catholique.

Le pape François, lors de cet échange réaffirme par ailleurs son désir de voir "réintégrer dans la vie de l’Église les familles blessées et les divorcés-remariés", tout en précisant que "réintégration ne veut pas dire accès à la communion eucharistique". Le pape indique alors que l’exhortation apostolique post-synodale sur la famille, sortira bientôt, "peut-être avant Pâques".

Le pape dans cet entretien rend également un hommage appuyé aux femmes, précieuses conseillères au sein de l’Église. Interrogé sur une "intense correspondance" du pape Jean Paul II avec la philosophe américaine Anna-Teresa Tymieniecka, évoquée par de nombreux médias, le pape François déclare avoir été au courant d’un "rapport d’amitié" entre Jean-Paul II et la philosophe quand il était à Buenos Aires et il ajoute "un homme qui ne sait pas entretenir de bon rapport d’amitié avec une femme (…) est un homme à qui il manque quelque chose". "Moi aussi, poursuit-il, dans mon expérience personnelle lorsque j’ai besoin de demander un conseil, je le demande à un collaborateur, un ami mais j’aime aussi entendre l’opinion d’une femme : elle te donne tellement de richesse !". "Une amitié avec une femme, n’est pas un péché, souligne le Saint-Père, précisant que le Pape est un homme qui a besoin lui aussi de la pensée des femmes". Le pape aussi, poursuit-il, "a un cœur qui peut avoir une amitié saine, sainte avec une femme". Et il conclut en déplorant que les femmes soient encore trop peu considérées. "Nous n’avons pas compris le bien qu’une femme peut faire à la vie du prêtre et de l’Église, en ce qui le conseil, l’aide et la saine amitié".

Les déclarations du pape François aux journalistes sont riches en information : il est toujours contre l'avortement, mais accepte la contraception dans certain cas, il tance Donald Trump en lui disant que sa pensée n'est pas chrétienne, il désire nettoyer l'Église des prêtres pédophiles, et pour les divorcés remariés il souhaite une intégration mais on ne sait pas laquelle, et il rend hommage au femmes en disant que les hommes devraient écouter leurs conseils. Intéressant et prudent à la fois.

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités

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