Le cardinal Barbarin est soutenu par l’Église alors que les appels à sa démission de l’archevêque se multiplient
Publié le 8 Mars 2016
Comme nous le montre 20minutes.fr dans son article du lundi 7 mars 2016, un temps évoquée par l’une de ses proches, la démission de l’archevêque de Lyon ne semble pas à l’ordre du jour. Samedi, la Conférence des évêques de France a assuré le cardinal de «son soutien et de ses prières», et a réaffirmé la «politique de fermeté menée par les évêques de France depuis plus de 15 ans sur ces questions de pédophilie». Le Primat des Gaules bénéficie également du soutien du Vatican, dont on imagine toutefois l’embarras sur cette affaire, eu égard aux récentes déclarations du pape sur la pédophilie.
En février dernier, le Saint-Père, qui affiche une tolérance zéro vis-à-vis de la pédophilie, avait déclaré dans l’avion le ramenant de son voyant Mexique : «Un évêque qui change de paroisse un prêtre alors qu’il sait qu’il est pédophile est un inconscient et la meilleure chose qu’il puisse faire est de présenter sa démission». Le lendemain, le porte-parole du Vatican Frederico Lombardi avait précisé que la déclaration du Pape ne visait en aucun cas l’archevêque de Lyon mais des scandales survenus aux États-Unis et au Mexique. «Le cas du cardinal Barbarin est complètement différent : il n’a absolument pas pris d’initiatives pour couvrir [ces faits], mais il s’est trouvé face à une situation qui remontait à des années auparavant», avait-il déclaré.
Depuis plusieurs semaines, les appels à la démission de l’archevêque sont relayés sur Twitter sous le haschtag #barbarindemission. Une pétition, destinée au pape, a également été mise en ligne récemment pour demander la «démission immédiate du cardinal Barbarin». Samedi, le député de Seine-et-Marne Yves Jégo s’est également dit favorable au retrait de l’archevêque. «Ce serait bien qu’il prenne la décision lui-même, de se protéger et de protéger l’institution qui est la sienne», a indiqué l’élu centriste. L’ancienne ministre Roselyne Bachelot s’est, elle, fendue d’un tweet cinglant ce week-end. «Mgr Barbarin défilait contre le mariage homosexuel au motif de protéger les enfants. Il devrait garder ses forces pour de meilleurs combats !», a-t-elle écrit sur son compte Twitter.
Et pour ne rien arranger ce mardi 8 mars 2016 l’archevêque de Lyon est visé par une nouvelle plainte. À la suite de son audition dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Lyon il y a dix jours, une seconde victime présumée du père Preynat a porté plainte, lundi, contre Philippe Barbarin, mais également contre plusieurs membres du diocèse, pour «non-dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs de moins de 15 ans» et «non-assistance à personne en péril», a indiqué ce mardi à 20 Minutes l’association La Parole Libérée. Le directeur de cabinet de l’archevêque, Pierre Durieux, Régine Maire, membre du Conseil épiscopal du diocèse, et Xavier Grillon, vicaire du diocèse de Roanne, sont également visés par cette plainte.
Le cardinal Barbarin est en fâcheuse posture et le pape François doit plus que jamais prendre au sérieux cette affaire qui peut éclabousser l'Église en France.
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