Un rapport accablant pour l'Église dans l'affaire Preynat à Lyon et une nouvelle perquisition pour le diocèse de Lyon

Publié le 5 Juin 2016

LePoint.fr nous montre dans son article du samedi 4 juin 2016 que si le prêtre Bernard Preynat a été démis de ses fonctions en juillet dernier, le diocèse de Lyon a été alerté de ses agissements dès 1978.

Le dossier judiciaire est sans appel pour l'Église. Alors que le père Bernard Preynat est accusé d'avoir agressé sexuellement des dizaines de scouts lyonnais dans les années 70 et 80, le dossier de l'instruction – dont Le Monde a eu accès – accable un peu plus le diocèse de Lyon. En effet, à en croire les documents, l'Église était bel et bien au courant des agissements de celui qui a dirigé la troupe Saint-Luc de Sainte-Foy-lès-Lyon (Rhône).

Plusieurs fois, des proches des victimes ont alerté le diocèse de Lyon. D'abord en 1978. À ce moment-là, l'aumônier est convoqué par son supérieur qui lui demande de ne pas recommencer. En vain. Le prêtre attiré par les jeunes garçons récidive, et de nouvelles accusations arrivent aux oreilles de l'Église. Lorsque le père de François, l'une des victimes du prêtre et aujourd'hui membre fondateur de l'association de victimes La parole libérée, prévient le diocèse en 1990, la réaction du supérieur de Bernard Preynat est surprenante : «Ben alors, tu as recommencé ? » a-t-il demandé au prêtre, avant de le mettre en garde : «Tu sais que si tu étais dans le civil […] tu pourrais te retrouver en prison.»

Et pourtant, à aucun moment l'Église n'a envisagé de saisir la justice, rapporte le quotidien du soir. Non. Après cette énième alerte, elle décide toutefois d'éloigner le curé de Sainte-Foy-lès-Lyon et l'envoie chez les soeurs pendant six mois, avant de le muter à Neulise dans la Loire. L'homme reste donc en poste alors que l'Église a bien saisi la gravité des faits. Ce que confirme le père Preynat : «Ce n'était pas des faits isolés qui s'étaient passés une ou deux fois, mais que c'était sur une longue période […]. Il est clair que j'ai parlé d'attouchements sexuels sur des enfants», rapporte le prêtre, cité par Le Monde.

Si à son arrivée dans la Loire, l'homme d'Église reçoit régulièrement la visite du père Alberti, «spécialiste des prêtres à problèmes», la surveillance se relâche néanmoins quelques années après. En 2011, il est même nommé au Coteau dans la banlieue de Rouanne, où il devient le doyen de six paroisses. Il faudra attendre le 29 juillet 2015 pour que Philippe Barbarin interdise à Bernard Preynat «tout exercice du ministère pastoral et toute activité comportant des contacts avec des mineurs dans l'attente de la décision de la Congrégation pour la doctrine de la foi». Le prêtre lyonnais a finalement été mis en examen et placé sous contrôle judiciaire en janvier 2016. Soit plus de 37 ans après le premier signalement.

Tandis que sur francetvinfo.fr nous montre dans son article du dimanche 5 juin qu’une nouvelle perquisition a eu lieu cette semaine dans des locaux du diocèse de Lyon dans le cadre des enquêtes pour non-dénonciation d'agressions pédophiles visant le cardinal Barbarin. La perquisition a eu lieu dans les bureaux de Nicolas de Boccard, vicaire judiciaire de l'archevêché. Une première perquisition avait eu lieu dans les services de Mgr Philippe Barbarin le 30 mars dernier.

Des proches du cardinal ont été entendus depuis dans le cadre des deux enquêtes ouvertes par le parquet de Lyon pour "non-dénonciation" d'agressions sexuelles sur mineurs. Le cardinal Barbarin doit également être entendu par la police prochainement.

Selon Sylvie Cozzolino, journaliste à France3 Lyon, "la perquisition s'est déroulée dans le bureau de l'official (Nicolas de Boccard) du tribunal ecclésiastique parce que dans l'affaire de Morand, la victime demandant des comptes à l'officialité, de Boccard à ouvert une armoire verrouillée en disant à la victime : ‘ici ce sont tous les dossiers des prêtres à problème’". L'avocat de la victime précise qu'il n'y avait pratiquement rien à l'intérieur. Juste la déposition de la victime juste après l'agression.

Ces deux enquêtes ont été ouvertes en marge de plusieurs affaires de pédophilie ou d'agressions sexuelles impliquant des prêtres du diocèse, en cours d'instruction ou ayant refait surface à la faveur des révélations d'une association de victimes, "La Parole Libérée".

Ça commence à faire beaucoup dans le diocèse de Lyon, mais la parole s’est libéré et espérons qu’elle permette un grand nettoyage afin que ça ne recommence plus.

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités

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