Au Pakistan, la Cour suprême va examiner un recours d’Asia Bibi

Publié le 8 Octobre 2016

Malo Tresca sur la-Croix.com nous montre que l’institution a annoncé, vendredi 7 octobre, vouloir examiner prochainement un recours déposé par la chrétienne pakistanaise, toujours dans le couloir de la mort, après une condamnation, en 2010, pour blasphème.

Après plus de sept années d’emprisonnement, Asia Bibi devrait bientôt être fixée sur son sort, au terme d’un procès riche en rebondissements et audiences repoussées. Le recours de cette mère de famille chrétienne, condamnée en 2010 à la peine capitale par pendaison pour blasphème, va être prochainement examiné par la Cour Suprême, a fait savoir, vendredi 7 octobre, l’institution pakistanaise. Une décision en faveur d’Asia Bibi «enverrait un message fort au monde que le Pakistan respecte l’État de droit et pas la rue», a estimé, aussitôt après cette annonce, Mustafa Qadri, expert des questions de droits de l’Homme en Asie du Sud, à l’Agence France-Presse, alors que les appels à la clémence ne cessent de se multiplier.

Dans ce pays où l’islam est la religion d’État, le cas d’Asia Bibi est devenu emblématique des dérives de la loi réprimant le blasphème au Pakistan, souvent instrumentalisée, selon ses détracteurs, pour régler des conflits personnels. La loi prévoit notamment jusqu’à la peine de mort pour les personnes reconnues coupables d’offense à l’islam. Régulièrement, de simples allégations se terminent par des lynchages aux mains de la foule ou d’extrémistes. Les chrétiens, minorité persécutée, sont fréquemment visés.

Au-delà des frontières pakistanaises, le cas d’Asia Bibi a eu un retentissement international au point d’attirer l’attention des papes Benoît XVI et François. Dès le lendemain de la publication de la confirmation de sa condamnation à mort, en octobre 2014, plusieurs instances internationales, dont l’Union européenne, avaient aussi exprimé leur préoccupation. En France, le ministère des affaires étrangères avait manifesté son soutien à Asia Bibi, en publiant un communiqué rappelant que «le “délit de blasphème” portait atteinte à la liberté de religion ou de conviction, ainsi qu’à la liberté d’opinion et d’expression».

Contrairement à ce que l’on pourrait croire le cas d’Asia Bibi n’a rien à voir avec un soit disant blasphème, dans les faits, la loi anti-blasphème est souvent utilisée pour régler des différents personnels. Asia Bibi n’est victime pas victime de christianophobie comme l’annonce des sites intégristes mais de la femme d’Ashiq Masih, un fabricant de briques, compagnon d’Asia Bibi. Refusant de divorcer, et ne voulant plus voir cette dernière sous son toit, elle conspira avec des femmes musulmanes pour qu’Asia soit emprisonnée. On oublie que cette loi ne touche pas seulement les chrétiens mais aussi les minorités musulmanes.

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités

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