IVG : les députés votent la pénalisation des sites Internet de "désinformation"

Publié le 2 Décembre 2016

france24.com nous montre qu’après de vifs débats entre la droite et la gauche à l'Assemblée nationale, jeudi 1er décembre 2016, les députés ont voté en faveur de la pénalisation des sites Internet diffusant des "informations biaisées" sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG).

 

L'Assemblée nationale a adopté jeudi 1er décembre, en première lecture, la proposition de loi socialiste visant à pénaliser les sites de "désinformation" sur l'interruption volontaire de grossesse (IVG). Le texte a reçu le soutien de l'ensemble de la gauche et d'une majorité de centristes.

 

Il prévoit d'étendre le délit d'entrave à tout moyen, notamment au numérique. Il a été voté, à main levée, après cinq heures et demie d'âpres débats et quelques retouches. Il sera examiné par le Sénat le 7 décembre, en procédure accélérée, en vue d'un vote définitif du Parlement d'ici à la fin février et l'aboutissement de la session, écourtée pour cause d'année électorale.

 

Créé par une loi de 1993, le délit d'entrave à l'IVG sanctionne le fait d'empêcher ou de tenter d'empêcher une IVG en perturbant l'accès aux établissements ou en exerçant des menaces sur le personnel ou les femmes concernées. Les peines peuvent aller jusqu'à deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende.

 

Les débats au Palais-Bourbon ont montré un net clivage gauche-droite sur la question, avec une forte mobilisation de députés Les Républicains (LR) membres de l'Entente parlementaire pour la famille, déjà en pointe au début du quinquennat contre l'ouverture du mariage et de l'adoption aux couples de même sexe.

 

La quasi-totalité des 76 amendements déposés sur le texte étaient portés par ces élus LR et par l'extrême droite, au nom de la "liberté d'expression" pour les premiers, de la lutte contre "la culture de mort" pour les seconds.

 

La ministre aux Droits des femmes Laurence Rossignol a, elle, déclaré vouloir "consolider le droit fondamental des femmes à disposer de leur corps", martelant que "la liberté d'opinion n'est pas le droit au mensonge" sur ces "plateformes d'apparence neutre et objective" qui cherchent en fait à "culpabiliser les femmes et les décourager d'avoir recours à l'avortement".

 

Mais l’adoption de la pénalisation des sites Internet de "désinformation" sur l’IVG comme le montre franceinfo.fr a pu mettre en avant que les députés font l'objet d'une campagne de lobbying quotidienne. Il y a une organisation très structurée des réseaux catholiques réactionnaires qui s'étaient déjà mobilisés pour le mariage pour tous. C'est encore le cas ici. Mais comme le dit Catherine Coutelle, présidente de la délégation de l'Assemblée nationale aux droits des femmes : "L'Église a toutes les opinions qu'elle veut mais nous sommes une République laïque".

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités

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G
Que les femmes aient le droit de disposer d eleur corps ; OK<br /> Mais dans l'avortement c'est du corps d'un autre qu'elles disposent, cette argumentation du droit des femmes est donc frelatée et insane.
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P
gaëtan,<br /> <br /> C'est beaucoup lus complexe que cela, et vous savez que l'IVG est un dernier recours. Leur interdire l'IVG les conduira forcément à aller à l'étranger pour les faire ou bien à les faire de façon clandestine, donc à provoquer leur mort ou des séquelles graves. De plus, vous n'avez pas à décider pas plus que l'Eglise, ce qui est leur droit ou pas. Leur interdire quelque chose ne donnera l'effet contraire. L'Eglise si elle est intelligente devrait conseiller la contraception et le préservatif. J’oubliais, elle prend toujours ses membres comme des enfants et leur interdit cela. C'est drôle l'interdiction de la pilule par l'Eglise, c'est encore une fois une interdiction pour les femmes. L'Eglise et les femmes, c'est une grande série d'occasion ratées.<br /> <br /> Merci !