Un dogme adopté pour de mauvaises raisons : l'Immaculée conception
Publié le 8 Décembre 2016
Pie IX tenait beaucoup au dogme de l'Immaculée Conception. Celui-ci mettait en avant que Marie a été préservée du péché originel pour devenir la mère de Dieu, alors que rien n'y transparaît dans les Écritures.
Le catalyseur de sa rédaction fut son expulsion de Rome entre 1848 et 1849. Il espérait vraiment que la Mère de Dieu interviendrait sur le cours du temps pour l'aider à reconquérir ses États pontificaux. Puis, par l'encyclique «Ubi primum» du 2 février 1849, le pape voulu avoir le sentiment des évêques sur une éventuelle définition du dogme de l'Immaculée Conception. Il nomme aussi deux commissions en 1849 et 1851 pour avoir une définition opportune de l'Immaculée Conception.
De plus, un fort sentiment marial pousse le pape Pie IX à consulter les évêques du monde entier entre 1851 et 1853 pour définir seul ce dogme dans la bulle Ineffabilis deus du 8 décembre en 1854 à la suite des apparitions de la Vierge Marie à sainte Catherine Labouré, en 1830, à Paris dans la chapelle des Filles de la Charité de la rue du Bac, et ses médailles soit disant miraculeuses avec les mots «conçue sans péché» qui permirent à l'Église d'utiliser le dogme pour promouvoir la dévotion et la soumission à l'Église contre la critique religieuse, et à la demande de nombreux évêques notamment français depuis le règne de Grégoire XVI à partir de 1840, mais ce dernier ne donna pas suite de peur l'opposition des milieux théologiques allemands et français.
Ce dogme sera confirmé par les apparitions de Lourdes en 1858, où Bernadette Soubirous voit une «Belle Dame» qui lui dit : «Je suis l'Immaculée Conception». Mais cela n'aurait rien de miraculeux, puisque Bernadette a été influencée par son confesseur l'abbé Ader, mariolâtre convaincu et fervent défenseur des fausses apparitions de La Salette en 1846. De plus, elle n'eut pas besoin d'inventer ce mot puisque l'on avait placé entre elle et sa «vision» une belle statue de «l'Immaculée Conception». Et pour ne rien arranger, il n'y eut pas d'unanimité sur ce dogme puisqu'il rencontra des oppositions en France et en Allemagne.
Entre 1849 et 1870, Pie IX veut maintenir l'ordre sans compromis, et ne laisser aucune place au libéralisme. La révolution de 1848 l'avait rendu particulièrement radical. C'est pour cela qu'il utilisa le dogme de l'Immaculée Conception en 1854 rendant également explicite le rôle de Marie comme Médiatrice, Conciliatrice, Reine du ciel et de la terre. Mais il institua ce dogme sans le faire par un concile, ce qui provoqua de vives réactions chez les théologiens modernistes qui à Malines et Munich mirent en avant la séparation de l'Église et de l'État en 1863, ce qui poussa le pape à condamner les idées modernes en 1864. En 1870, abandonné par les Français, Pie IX perd ses États pontificaux et refuse de reconnaître l'État italien, se considérant comme un prisonnier dans ce qui lui reste à Rome.
Marie n'intervint pas en sa faveur, sans doute à cause de sa vision absolutiste. Après tout comme le disait le Magnificat de Marie : «Il a déployé la force de son bras; Il a dispersé ceux qui avaient dans le cœur des pensées orgueilleuses. Il a renversé les puissants de leurs trônes, Et il a élevé les humbles. Il a rassasié de biens les affamés, Et il a renvoyé les riches à vide» (Luc 1,51-53). Le pape Pie IX n'a pas suivi l'enseignement de Jésus dans lequel il aurait dû s'abaisser et être le serviteur des autres, trouvant la fin des puissants renversés de leur trônes.
En réalité la définition de ce dogme n'a pas été fait pour de bonnes raisons puisque le pape voulait renforcer son autorité (un prélude au dogme de son infaillibilité); la soumission au magistère, favoriser la dévotion mariale, particulièrement populaire, et souligner certaines vérités religieuses pour combattre les idées modernistes dans l'Église. Imposer cette croyance fut fatale à un catholicisme moderne et à un œcuménisme naissant. Comme le disait saint Bonaventure : «Marie n'a pas besoin de nos mensonges.»
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