Macron précise son calendrier des réformes dans "Ouest France"

Publié le 13 Juillet 2017

L’OBS nous montre ce jeudi 13 juillet qu’à la veille du 14-Juillet, durant lequel Emmanuel Macron n'accordera pas d'interview télévisée, rompant avec la tradition de ses prédécesseurs, il annonce dans un entretien accordé à "Ouest France" ce jeudi, vouloir "maintenir le rythme" des réformes pour "conforter la confiance des Français et des investisseurs". Concrètement, poursuit-il dans le quotidien régional, ainsi que dans les journaux allemands du groupe Funke, il veut qu'après la loi travail cet été, la "réforme de l'assurance-chômage et de la formation professionnelle" soient "négociées à l'automne-hiver, avec une loi d'ici début 2018". Viendra ensuite "la réforme des retraites, dont les orientations seront présentées au Parlement au premier semestre 2018" pour passer des 37 régimes actuels à "un régime beaucoup plus fort et stable". Il promet aussi une réforme de l'éducation pour qu'elle soit "mieux adaptée aux besoins". La suppression annoncée de la taxe d'habitation pour 80% des ménages "se fera en trois ans" et sera "financée par les économies que nous engageons".

 

Mais les réformes d’Emmanuel Macron ne vont pas faire que comme le montre les articles  de ce jeudi dans L’OBS «Selon l'OFCE, Macron va aggraver les inégalités» et dans la tribune.fr «Assurance chômage : renforcer les contrôles ne résoudra pas le problème selon l'OFCE». Le calendrier des baisses d'impôts a été précisé, mais à qui profiteront-elles ? Selon les économistes de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), il s'agit d'abord de cadeaux fiscaux faits aux plus riches. 46% des gains liés aux baisses d'impôts engagées par Emmanuel Macron iront vers les 10% les plus riches. Ces derniers vont bénéficier de la sortie des actions de l'assiette de l'ISF (qui devient un IFI, impôt sur la fortune immobilière) et de la simplification de la fiscalité de l'épargne, dont le maquis sera remplacé par une "flat tax", un prélèvement forfaitaire unique (PFU) d'environ 30%. En réalité, selon l'OFCE, pour que cette taxe soit neutre (c'est-à-dire qu'elle ne fasse pas gagner d'argent aux épargnants), il faudrait porter le taux à 41,5%... Alors que le gouvernement annonce que le coût du passage au PFU sera pour l'Etat de 1,5 millard d'euros, l'OFCE l'évalue à beaucoup plus : 4 milliards. Les Français qui gagneront le moins au change (quasiment rien, en fait) sont ceux du neuvième décile : les classes moyennes aisées, celles qui ont beaucoup voté Macron. Elles bénéficieront très peu des différentes réductions d'impôts : taxe d'habitation (qui ne sera réduite que pour les 80% les moins riches), exonération de cotisations sociales sur les heures supplémentaires, ISF...

 

Emmanuel Macron mise sur un "choc" fiscal et social rapide, qui dopera l'attractivité de la France et, par "ruissellement", attisera la croissance et donc in fine l'emploi. Mais les économistes de l'OFCE ne semblent pas trop convaincus par la théorie du ruissellement : celle-ci, relèvent-ils avec des mots choisis, a fait l'objet ces dernières années, "d'une certaine remise en cause". Selon l'OFCE les mesures proposées accentueront probablement les inégalités. D'autant qu'il faudra bien les financer, par des baisses de dépenses qui, elles aussi, risquent de les aggraver : réduction de dépenses sociales (logement, santé...), recul des services publics, baisse du nombre d'emplois aidés etc. Le seul moyen de neutraliser cet effet, "ce serait de ne réduire que des dépenses publique inefficaces", dit Xavier Timbeau. Ce serait l'idéal, mais hélas, c'est une perspective très peu crédible. Selon eux, les mesures de rigueur visant à combattre les déficits publics pour les ramener rapidement sous les 3% du PIB retardent la décrue du taux de chômage (actuellement de 9,2%) que l'embellie actuelle du climat économique a enfin déclenchée. L'équipe Macron parie sur un chômage à 7% à la fin du quinquennat, mais l'OFCE mise, elle, sur une "lente décrue" pour parvenir à 7,6%, 2022.

 

En échange de nouveaux droits, comme l'indemnisation des salariés démissionnaires, Emmanuel Macron prévoit, dans sa reforme de l'assurance chômage, de mettre en place un contrôle accru de la recherche d'emploi, accompagné de sanctions rendues justes et crédibles. Le président de la République a prévu une vaste réforme de l'assurance chômage, consistant notamment à l'étatiser et à renforcer les contrôles des chômeurs. Pourtant, le système d'accompagnement des demandeurs d'emplois est déficient, l'OFCE propose plusieurs pistes de réformes pour l'améliorer. Si le dispositif a besoin de plus de clarté, l'étude recommande fortement de revoir le mode de calcul de l'allocation chômage et aux chômeurs de revoir leurs ambitions à la baisse. Pas très motivant tout ça.

 

Enfin, dans l’article de L’OBS d’hier «Place de la République, Jean-Luc Mélenchon appelle à "l'insurrection morale" contre un "coup d'Etat social".», nous voyons qu’alors que plusieurs députés de la France insoumise débattaient toujours dans l'hémicycle sur la réforme du Code du travail, Jean-Luc Mélenchon s'est rendu ce mercredi en début de soirée à un rassemblement place de la République à Paris contre une "casse du code du travail". "Je vous appelle à une forme d'insurrection morale" contre un "coup d'État social", a-t-il lancé à des centaines de militants, qui scandaient "Résistance". Sa formation avait appelé à des rassemblements partout en France contre le texte. Ils étaient plus d'un millier, dont entre 300 et 1000 à Toulouse (police et organisateurs), 300 à Montpellier (police) ou encore environ 200 à Lille.

 

Le vote sur l'ensemble du projet de loi aura lieu à la fin des débats, jeudi soir ou lundi. Le texte sera alors transmis au Sénat, pour être voté définitivement avant la fin de la session extraordinaire. Les ordonnances elles-mêmes, dont le contenu sera présenté fin août aux partenaires sociaux, devraient être examinées en septembre en Conseil des ministres. Leur ratification sera ensuite soumise au Parlement, ce qui devrait engendrer une nouvelle bataille parlementaire, alors que la CGT a déjà appelé à une journée d'action le 12 septembre.

 

On peut se demander si Jean-Luc Mélenchon a eu raison de faire ce rassemblement sans les syndicats, vu sa faible représentativité. Dommage, car la France Insoumise ne peut pas être l’opposition à elle seule.

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités

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