Le pape François exhorte à combattre «l'indifférence» aux pauvres
Publié le 20 Novembre 2017
RFI.fr nous montre dans son article que le pape François a convié dimanche 19 novembre au Vatican plusieurs milliers d'exclus pour partager avec eux la première Journée mondiale des pauvres, appelant à refuser «l'indifférence» face aux plus démunis.
«Tant que Lazare git à la porte de notre maison, il ne pourra y avoir de justice ni de paix sociale.» Par cette phrase, inspirée de l'évangéliste Luc, et prononcée lors de Fratello - rassemblement européen créé par des associations catholiques françaises composées de laïcs -, le pape invitait l’Église à vivre et à célébrer la journée mondiale des pauvres. Un vœu pieux, souhaité par celui qui est surnommé «le pape des pauvres», et réalisé dès cette année. En 2016, venus de toute l'Europe, 3500 sans-domiciles, marginaux, prostitués et autres «cassés de la vie» avaient fait le déplacement. Ils étaient 7000 cette année.
Au cours de son homélie ce dimanche 19 novembre, le pape François a appelé à combattre «l'indifférence» face à la pauvreté, exhortant les croyants à ne pas dire «cela ne me regarde pas, ce n'est pas mon affaire, c'est la faute de la société». «Nous avons des talents, nous sommes talentueux aux yeux de Dieu. Par conséquent, personne ne peut penser être inutile, personne ne peut se dire si pauvre au point de ne pas pouvoir donner quelque chose aux autres», a déclaré le pape lors d'une messe en la basilique Saint-Pierre à laquelle assistaient quelque 7000 nécessiteux.
Nous sommes souvent «dans l'idée de n'avoir rien fait de mal et pour cela nous nous contentons, présumant être bons et justes», a dit le pontife argentin. «Mais ne rien faire de mal ne suffit pas, a-t-il poursuivi. Parce que Dieu n'est pas un contrôleur à la recherche de billets non compostés, il est un Père à la recherche d'enfants à qui confier ses biens et ses projets.» Pour le chef de l'Église catholique, cette «omission est aussi un grand péché face par rapport aux pauvres. Ici, elle prend un nom précis : indifférence. C'est dire: "Cela ne me regarde pas, ce n'est pas mon affaire, c'est la faute de la société".» Dans les pauvres, «dans leur faiblesse, il y a une force salvatrice. Et si aux yeux du monde, ils ont peu de valeur, ce sont eux qui nous ouvrent le chemin du ciel», a-t-il affirmé.
Aux yeux du pape, qui avait hébergé dans ses appartements une famille de migrants en 2012, l'Église est comme «un hôpital de campagne qui a pour caractéristique de naître là où on se bat». Pour mieux concrétiser ce message pastoral, il s'est rendu sur la place Saint-Pierre au dispensaire médical gratuit, établi provisoirement pour l'occasion, et immédiatement visité par des sans-abris.
Jorge Bergoglio devait ensuite déjeuner en musique avec 1500 pauvres dans une salle du Vatican, tandis que 2500 autres seront répartis dans les réfectoires de différentes institutions pontificales. Des initiatives analogues se déroulent dans tous les diocèses d'Italie et du monde.
Dans un long message préparé à l'avance pour cet événement, qui devait être distribué dans de nombreuses églises du monde, le pape a demandé aux fidèles de «tendre leurs mains vers ceux qui crient à l'aide et demandent notre solidarité». «Cette journée est destinée à stimuler les croyants pour qu'ils réagissent contre la culture de la mise au rebut et du gaspillage, en s'appropriant la culture de la rencontre», a-t-il écrit.
L'année dernière, le pape François avait demandé «pardon, pour les chrétiens qui regardent dans l'autre direction devant une personne pauvre ou une situation de pauvreté».
Sera-t-il écouté ? Nous n’en savons rien, mais comme le montre l’article de Radio Vatican l’indignation sans action ne suffit pas, il s’agit de faire le bien pour les pauvres : ‘Pape François: les pauvres, «passeports du paradis»’. Comme le pape François l'a exprimé dans son homélie, il a invité les pauvres à sa table du déjeuner ce dimanche après la prière de l'Angelus. Environ 500 personnes pauvres, migrantes, sans emploi, sans domicile ont ainsi pu partager un repas en salle Paul VI du Vatican avec le Saint-Père. Le pape a demandé la bénédiction du Seigneur pour ce «moment ensemble», ceux qui ont préparé le repas, ceux qui y ont participé, leurs cœurs, leurs familles, leurs désirs et leur vie. Pour le pape, l’Église doit donner des signes concrets pour les nécessiteux.
Merci !