Chili : le vénéré prêtre Renato Poblete accusé de moult cas de violence sexuelle

Publié le 31 Juillet 2019

RFI.fr nous montre ce mercredi 31 juillet 2019 que presque considéré comme un saint, le jésuite chilien Renato Poblete est accusé d’au moins 22 cas de violence sexuelle, selon un rapport publié mardi 30 juillet par sa congrégation. Comme dans d'autres affaires révélées au Chili ces dernières années, l'enquête montre que celui qui était considéré comme un prêtre modèle, mort en 2010, a été longtemps protégé par le prestige de son statut.

 

Tout est parti du témoignage d'une victime, Marcela Aranda, qui a dénoncé en janvier dernier les viols à répétition, les avortements forcés que lui a fait subir Renato Poblete, alors qu'elle était encore mineure. Un témoignage qui a permis à d'autres victimes de parler et surtout d'être entendues.

 

Des responsabilités individuelles et celle de la Compagnie de Jésus ont été établies. En effet, divers éléments ont pu être rassemblés, suite à l’enquête indépendante d’un criminaliste de l'Université du Chili, Waldo Brown montrant «qu'il y avait un nombre significatif de personnes, jésuites et laïcs, qui avaient des informations sur le comportement inadéquat du prêtre Renato Poblete Barth». Cependant, l'avocat Waldo Bown n'a pas attesté «l'existence d'une dissimulation, telle qu’elle est communément compris dans le système juridique chilien», sans toutefois «ignorer le fait qu'il appartient au ministère public et aux tribunaux d'établir son existence» (https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2019-07/compagnie-jesus-jesuites-chili-abus-victimes-pere-poblete-barth.html).

 

Cristian Del Campo, plus haute autorité jésuite au Chili, a présenté mardi 30 juillet les conclusions de l'enquête commandée par la congrégation : «Cette enquête a montré de manière indiscutable que Renato Poblete a abusé sexuellement de manière grave, répétée et systématique, en s'abritant derrière le pouvoir que lui conférait son statut de prêtre, l'argent dont il disposait et le prestige dont il bénéficiait du fait des actions qu'il a réalisées en tant que prêtre.» Le jésuite a demandé pardon au nom de sa congrégation et a dit que le rapport sera transmis à la justice.

 

Les Jésuites du Chili précisent enfin que des «mesures de réparation» ont été proposées, comme «un soutien financier pour les traitements thérapeutiques aux victimes qui en ont fait la demande». «Cette offre de soutien sera réitérée à chacun d'eux», est-il écrit. La province jésuite s’engage aussi «à approfondir les espaces de dialogue afin de définir les mesures réparatrices les plus appropriées» en faveur des victimes du père Poblete et d’autres prêtres de la Compagnie auteurs d'abus (https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2019-07/compagnie-jesus-jesuites-chili-abus-victimes-pere-poblete-barth.html).

 

Mais pour Oscar Contardo, journaliste qui a longuement enquêté sur les violences sexuelles dans l'Église, le prêtre a forcément été protégé et la congrégation essaye de blanchir l'image de l'institution : «En termes de communication, ils sont très doués ! Ils ont agi seulement quand ils y ont été forcés, quand Marcela Aranda a donné une interview dans les médias. Malheureusement, si elle n'avait pas exposé son intimité de cette manière, les choses n'auraient pas bougé.» Le service de presse de la compagnie de Jésus n'a pas souhaité laisser entrer le journaliste lors de la présentation du rapport.

 

Pour Juan Pablo Hermosilla, l’avocat de Marcela Aranda, il s'agit d'une personne qui a eu le soutien et l'admiration de l'Église. Et grâce à cette plate-forme, il a pu commettre des abus.  Comme Karadima, il a tiré parti de l'asymétrie qui lui donne du pouvoir, de manipuler les gens et de trahir la confiance dans un contexte institutionnel qui lui donne une plate-forme conférant une crédibilité à laquelle nous avons tous avoir confiance dans le contexte ecclésiastique. Il y a une trahison de l’abuseur et de l’Institution qui ne peut pas être réparée ou isolée. Les victimes attendent que les dossiers soient remis au procureur, une méthode plus humaine et simple, plutôt que de faire confiance à l’Église qui a couvert les abuseurs (https://www.latercera.com/nacional/noticia/murillo-compara-casos-renato-poblete-karadima-similitudes-evidentes-aprovechan-la-asimetria-les-da-poder/761578/).

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités

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