Le Saint-Siège répond aux critiques de Mgr Viganò sur Vatican II

Publié le 23 Juin 2020

cath.ch nous montre ce mardi 23 juin 2020 que par l’intermédiaire du vice-directeur du Dicastère pour la communication, Sergio Centofanti, le Saint-Siège réagit aux critiques formulées contre le Concile Vatican II (1962-1965) par Mgr Carlo Viganò, ancien nonce aux États-Unis, dans une lettre. Dans son article publié sur Vatican News le 22 juin 2020, le responsable de la communication vaticane rappelle que chaque concile dans l’histoire de l’Église catholique a produit des dissidents.

 

«Certaines critiques doctrinales» du pontificat actuel montrent une «distance progressive mais de plus en plus nette» par rapport au Concile Vatican II, souligne Sergio Centofanti dans sa mise au point. Certaines lectures qui insistent pour opposer le pape François à ses prédécesseurs immédiats, peut-on lire encore, finissent donc même par critiquer ouvertement Jean Paul II et Benoît XVI.

 

Cette clarification répond point par point à la tribune de Mgr Viganò intitulée La racine du problème, publiée le 9 juin, dans laquelle il s’en prend de façon virulente au Concile Vatican II. Selon lui, ce concile est à l’origine de nombreuses «déviances» dans l’Église catholique telles que la démocratisation de l’Église, l’abandon de l’annonce missionnaire, mais aussi le relativisme religieux, ou encore la démythologisation de la papauté. «Si notre diagnostic persiste contre toute évidence à exclure la pathologie initiale, nous ne pourrons pas prescrire une thérapie appropriée», écrit l’ancien nonce aux États-Unis, devenu un chef de file des opposants au pape François.

 

L’Église catholique a traversé plus de 20 conciles dans l’Histoire, lui répond ainsi le Saint-Siège par la voix de son vice-directeur éditorial. «À chaque fois, il y a eu quelqu’un qui n’a pas accepté les nouveaux développements et qui s’est fermé», ajoute-t-il.

 

Bernard de Clairvaux lui-même s’est opposé au dogme de l’Immaculée Conception avant que celui-ci ne soit proclamé par Pie IX en 1854, fait valoir le journaliste. «Je suis très inquiet, avait alors déclaré le saint, car beaucoup d’entre vous ont décidé de modifier les conditions d’événements importants, comme l’introduction de cette fête inconnue de l’Église, certainement pas approuvée par la raison, et pas même justifiée par l’ancienne tradition. Sommes-nous vraiment plus érudits et plus pieux que nos anciens pères ?». Depuis, observe Sergio Centofanti, «l’Église a introduit d’autres fêtes inconnues qui auraient probablement scandalisé de nombreux fidèles ayant vécu dans les siècles précédents».

 

L’œcuménisme, s’indigne par ailleurs Mgr Viganò, a été «configuré de telle manière qu’il a été en directe opposition avec la doctrine précédemment exprimée par le Magistère de l’Église». En réponse, Sergio Centofanti évoque le 25e anniversaire de l’encyclique Ut Unum sint (1995), «ignoré par ceux qui proposent aujourd’hui une interprétation réductrice de la tradition, fermée à ce ‘dialogue d’amour’». Pourtant lors de cet événement, Jean Paul II avait rappelé que l’engagement œcuménique et le dialogue avec les non-catholiques étaient une priorité de l’Église et découlaient de «l’ardent désir d’unité de notre Seigneur».

 

La sagesse, conclut le porte-parole du Saint-Siège, «recherche une justice qui surpasse celle des scribes et des pharisiens», et qui ne puise pas «uniquement dans les choses nouvelles, ni uniquement dans les choses anciennes». C’est notamment en ce sens qu’il faut lire les mots de Benoît XVI selon le responsable de communication, lorsqu’il exhorte les traditionalistes Lefebvristes à ne pas «figer l’autorité magistérielle de l’Église à l’année 1962».

 

Le Concile Vatican II entraîna beaucoup d’espoir, mais fut freiné par le manque de courage de Paul VI et par la restauration conservatrice de Jean-Paul II continuée par Benoît XVI, qui mit fin au rêve d’une Église se débarrassant de tout privilège ou signe de richesse, servant les pauvres, soulageant la souffrance, luttant pour la justice, et gouvernant de manière plus coopérative. En gros, une Église pour tous.

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Concile Vatican II

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