Le cardinal Ladaria Ferrer justifie la censure visant le Père Flannery

Publié le 23 Septembre 2020

Comme le montre l’article de cath.ch ce mercredi 23 septembre 2020 que la censure imposée en 2012 par le Vatican au religieux irlandais Tony Flannery, condamné pour ses opinions progressistes sur la sexualité et l’ordination sacerdotale des femmes, continue de susciter l’émoi en Irlande. Ce religieux rédemptoriste, suite à la demande la Congrégation du Très Saint Rédempteur, par le biais de son supérieur général à Rome, le père Michael Brehl, qui avait récemment demandé à la CDF pour qu’il soit autorisé à exercer à nouveau son ministère, a refusé les conditions proposées en juillet 2020 par celle-ci pour permettre son retour au ministère, expliquant publiquement son choix dans le quotidien irlandais The Irish Times le 16 septembre dernier. Il a décliné l’offre du Vatican d’un retour au ministère s’il promettait de faire silence et signait des déclarations sur les enseignements de l’Église concernant notamment le sacerdoce féminin, l’homosexualité, le mariage des personnes de même sexe, et enfin que «la théorie du genre n’est pas acceptée par l’enseignement catholique».

 

«Je ne pourrais pas signer ces propositions», a déclaré le prêtre au quotidien irlandais. En réponse au document de la CDF, le père Flannery a déclaré qu’il n’était «pas surpris, mais déçu et attristé» par celui-ci. «À mon avis, c’est un document qui, tant par son ton que par son contenu, serait plus à sa place au XIXe siècle. Je n’ai pas pu signer ces propositions !», a-t-il déclaré au quotidien irlandais. Il a défendu une nouvelle fois l’ordination des femmes, reconnu avoir voté en faveur du mariage homosexuel. Cependant, il a affirmé ne pas connaître assez la théorie du genre pour pouvoir trancher. Il a estimé que c’était «la fin de la ligne en termes de ministère sacerdotal pour moi», estimant qu’il n’était plus possible de traiter encore «avec un organe qui produit un tel document. La vie est trop courte – surtout à 73 ans».

 

Le cardinal Luis Francisco Ladaria Ferrer, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF), justifie ainsi les mesures prises contre le père Flannery, membre fondateur de l’Association irlandaise des prêtres catholiques en affirmant : «Nous avons fait tout ce qui était possible pour dialoguer avec le Père [Tony] Flannery» et «Nous n’avons pas manqué au devoir qui nous a été confié par l’Église : celui de servir de tuteur à la foi et d’indiquer que telle ou telle chose n’est pas conforme». «Il ne nous revient pas de juger du Père Flannery en tant que personne, cela revient à notre Seigneur», a expliqué pour sa part le cardinal Ladaria. «En revanche, nous devons nous occuper de ses enseignements ou ses comportements», a-t-il affirmé, relevant avoir toujours cherché à agir respectueusement pour le père Flannery, notamment en gardant privés les échanges entre la congrégation et lui.

 

La lettre ne mentionne pas le pape François, et il n'y a aucune preuve que le pape ait été impliqué dans la décision de la publier. Mais comme le montre le cas du père Flannery, la CDF utilise toujours les mêmes procédures qui prévalaient sous les pontificats de Jean-Paul II et Benoît XVI. «Sept ans après le pontificat de François, beaucoup de choses ont changé au Vatican, mais ce qui n'a pas changé, c'est la manière dont la CDF traite ces choses», a déclaré un ancien haut fonctionnaire du Vatican à America. Le père Flannery a déclaré aux États-Unis : «L'Église devrait traiter chaque personne comme des êtres humains et suivre les principes internationaux des droits de l'homme» (https://www.americamagazine.org/faith/2020/09/22/suspended-redemptorist-irish-priest-father-tony-flannery-vatican-inquiry-unjust).

 

Et le père Flannery n’a pas tort de dire : «Je ne pouvais pas changer d'avis sur ces sujets parce que [les vues de l'église] sont tellement déconnectées de l'époque dans laquelle nous vivons et en particulier de la question de l'égalité des femmes, qui est une pierre d'achoppement majeure pour l'église. Quant à la question de l'autorité, a-t-il déclaré, après 53 ans de vie religieuse, je pense que j'ai une compréhension de l'autorité très différente de celle de la CDF».

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualité de l'Église

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J
Bonsoir à vous deux,<br /> Je vous remercie profondément pour tout ce que vous partagez inlassablement , pour montrer entre autre que l'Eglise Catholique Romaine dans "ses instances" piétine..non seulement sur place mais les personnes de bonne Foi qui veulent la faire avancer ....Heureusement que les voies du Seigneur sont souvent inattendues...Bien à vous FJ
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P
Françoise,<br /> <br /> Je vous remercie également, c'est un travail de longue haleine, mais je crois qu'il faut montrer qu'une autre Église est possible.<br /> <br /> Passez une bonne journée.