Pédophilie : grâce à une association loirétaine, les droits d'auteur du cardinal Barbarin seront reversés aux victimes

Publié le 6 Octobre 2020

Comme le montre france3-regions.francetvinfo.fr ce mardi 6 octobre 2020 que lui-même victime d'un prêtre pédophile du Loiret, Olivier Savignac a obtenu une nouvelle affectation pour les recettes dégagées de la vente du livre de l'ex-cardinal.

 

Le diocèse de Lyon a tranché. Les droits d'auteur perçus sur le livre de l'ex-cardinal Philippe Barbarin, dont le diocèse est bénéficiaire, seront reversés aux victimes d'agressions sexuelles. Accusé de ne pas avoir dénoncé les agissements pédophiles du père Bernard Preynat, Philippe Barbarin avait finalement été relaxé en appel, en janvier 2020 (Les victimes du père Preynat ont annoncé un pourvoi en cassation).

 

Le 1er octobre, il a publié un livre intitulé "En mon âme et conscience", où il revient sur cette affaire. Musicien, victime de l'abbé loirétain Pierre de Castelet en 1993 et président de l'association Parler et Revivre, Olivier Savignac avait déclaré sur France Info : "Le cardinal Barbarin, s'il veut aider les victimes, il peut le faire grâce à son livre (...) Je souhaiterais que les bénéfices de son livre reviennent aux associations de victimes".

 

Interrogé à ce sujet sur RTL quelques jours plus tard, Philippe Barbarin, désormais aumônier en Bretagne, a révélé qu'il ne touchait pas lui-même les droits de ce livre. "Tout ce que j'ai signé, c'est signé par mon diocèse et l'argent va au diocèse, donc ça ne me concerne pas (...) Il n'y a aucun bénéfice pour moi, a dit le cardinal. (...) Si le diocèse prend cet argent pour cela, ce sera très bien" avait-il approuvé.

 

Questionné dans la foulée par l'AFP, le diocèse de Lyon a répondu qu'il reverserait les droits en question. "Ce que propose le cardinal, nous le ferons. Il nous semble normal que les droits d'auteur soient destinés aux victimes", a déclaré un porte-parole. "C'est une bonne nouvelle, s'est félicité en retour Olivier Savignac. Maintenant, on attend des actes parce que dans l'Eglise la parole est souvent mise en avant…"

 

Enfin comme le montre RTL.fr (https://www.rtl.fr/actu/debats-societe/pedophilie-dans-l-eglise-plus-de-4-000-victimes-et-1-500-predateurs-identifies-7800880298), l'appel à témoignage de la CIASE prendra fin dans 4 semaines et son inventaire a ciblé 33 diocèses et une vingtaine de congrégations religieuses. Plus de 4000 victimes se sont déjà manifestées, la très grande majorité à plus de 50 ans, près d'un tiers à même plus de 70 ans. Ils parlent souvent pour la première fois de faits qui remontent essentiellement aux années 1950, 1960 et 1970, et au moment des premiers abus, 30% des victimes avaient entre 6-10 ans et 35% entre 11-15 ans, 1500 prédateurs ont été identifiés, dont les trois quarts des agresseurs sont des prêtres qui ont sévi dans les établissements scolaires catholiques, dans les aumôneries et mouvements de jeunesse, mais 5 % des victimes confient avoir été abusées au domicile familial, lors de visites du prêtre, qui sont soit des délinquants occasionnels qui cèdent à une pulsion, soit des délinquants d'habitude, multirécidivistes, pervers qui agissent de façon méthodique et répétée, moins souvent des religieux (membres de congrégations), et pour 1%, ce sont des religieuses, et 500 dossiers ont été transmis à la justice, ça ne veut pas dire qu'il y aura des poursuites, c'est à la justice d'évaluer les situations, et d’ouvrir des procédures le cas échéant.

 

Le lundi 5 octobre, sur RTL, Jean-Marc Sauvé, le président de la CIASE, a lancé un ultime appel aux victimes qui n'auraient pas encore osé prendre contact avec la commission : "Nous ne pouvons mener à bien notre travail que si les victimes prennent la parole, si elles nous disent ce qui leur est arrivé, dans quelles circonstances, et comment elles ont pu vivre depuis. Faire place à la parole des victimes, au traumatisme qu'elles ont ressenti, et à l'enfermement dans lequel beaucoup d'entre elles ont vécu pendant des dizaines d'années, c'est cela dont nous voulons en priorité rendre compte." Jean-Marc Sauvé ajoute : "Faire la lumière sur ce qui s'est passé, on peut y arriver avec différents outils de recherche en sciences sociales, par l'exploration des archives, mais pour faire la lumière, il faut bien sûr d'abord, que les victimes puissent dire ce qui leur est arrivé."

 

Enfin, les deux plus hautes figures de l’Église anglicane, l’archevêque de Canterbury, Justin Welby, chef spirituel des Anglicans, et l’archevêque de York, Stephen Cottrell, se sont excusées auprès des victimes de prêtres pédophiles, avant la publication ce mardi 6 octobre d’une enquête indépendante sur la gestion par l’institution des cas d’abus sexuels sur mineurs menée par la commission d’enquête indépendante sur les agressions sexuelles contre les mineurs (IICSA) qui avait accusé en 2019 l’Église anglicane d’Angleterre d’avoir fait passer sa «réputation» avant les victimes du clergé. (https://www.ouest-france.fr/faits-divers/pedophilie/l-eglise-anglicane-s-excuse-aupres-des-victimes-de-pretres-pedophiles-7003113).

 

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Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualité de l'Église, #Actualités

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