Teresa Forcades : "Toutes les femmes devraient garder la pilule du lendemain dans leur sac à main"

Publié le 17 Octobre 2020

Teresa Forcades : "Toutes les femmes devraient garder la pilule du lendemain dans leur sac à main"

"Une dévastation des ordres religieux, découlant de Vatican II". C'est ainsi que différentes voix de groupes fondamentalistes catholiques ont défini Teresa Forcades comme le montre Lucia Lopez Alonso dans religiondigital.org ce samedi 17 octobre 2020. «La religieuse avorteuse», comme l’ont appelés les ultras lorsqu'elle a dit qu'elle n'était pas en faveur de la pénalisation de l’avortement, «mais de sa dépénalisation».

Interviewée par Micromega, la théologienne féministe espagnole et religieuse cloîtrée revendique une lecture du «corps» qui rend justice au plaisir féminin. Elle dénonce que le corps des femmes, dans la culture patriarcale, a été considéré comme un objet de désir et de violence des hommes, qui doit être définitivement libéré de ce contrôle. «Dans le passé, de nombreuses femmes n'étaient pas au courant de l'orgasme même si elles avaient eu des relations sexuelles et étaient devenues mères à plusieurs reprises», dit Forcades. Au lieu de cela, «la plupart des femmes connaissent aujourd'hui les différents types d'orgasmes et savent comment les atteindre seules ou en compagnie».

La religieuse, qui a abordé les études de genre après avoir appris les théories de la théologienne américaine Elisabeth Schüssler Fiorenza, se souvient de la Vierge Marie non pas en termes d'obéissance, mais au contraire : décrivant sa virginité dans le sens de «liberté», qu'elle vivait «en se possédant existentiellement, et non complètement extériorisée dans sa relation avec un mari (dans le rôle de l'épouse) ou avec un enfant (dans le rôle de la mère)».

Dans le même esprit, Teresa Forcades défend que la sexualité n'est pas destinée à la procréation : "dans la Genèse, l'attirance entre Adam et Éve vise à surmonter la solitude". Combattante pour le droit de chaque femme de décider de son corps, la religieuse décide que «toutes les femmes devraient garder la pilule du lendemain dans leur sac à main».

Dans le même entretien, celle qui avait déjà déclaré en 2018 que le mariage homosexuel devait être «reconnu comme un sacrement», et affirme qu'elle croit en l'existence d'un Dieu qui n'est ni féminin ni masculin. De cette théologie «queer», Forcades prétend posséder une conception de la personne qui transcende toutes les catégories (genre, classe, race). Dans l'éducation des mineurs, donc, "je ne pense pas qu'il soit bon de les placer dans une catégorie de genre rigide", soutient-elle. Enfin, défenseur d'une société et d'une catholicité qui au lieu de presser, libère les gens, elle déclare ne voir «aucun obstacle théologique à l'ordination des femmes».

Forcades donne une voix à une Église qui, contrairement aux progrès des fondamentalismes religieux et politiques, s'ouvre à une lecture libre et féministe de la condition humaine, de son autonomie par rapport aux mécanismes du pouvoir (patriarcal) qui, par le contrôle, exploitent son image en un espace de subordination (celui de l'Église) ou de marché (dans la société civile) (http://temi.repubblica.it/micromega-online/manifesto-di-una-teologa-queer/).

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Réforme de l'Église

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