Hans Zöllner, aux évêques portugais : "Faites le travail chez vous pour éviter que les scandales n'explosent"

Publié le 29 Mai 2021

religiondigital.org nous montre ce samedi 29 mai 2021 que plusieurs évêques portugais rencontrent aujourd'hui un envoyé du Vatican appartenant à la commission de protection des mineurs pour analyser, entre autres, les accusations d'abus dans l'Église catholique portugaise.

 

Le jésuite allemand Hans Zöllner, membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs du Saint-Siège et président du Centre pour la protection des mineurs intégré à l'Université pontificale grégorienne, rencontre à Fatima les chefs des commissions d’enquête diocésaines sur les rapports d'abus sexuels. L'Église catholique portugaise hésite à divulguer des données sur les plaintes reçues mais, comme le révèle aujourd'hui le journal Publico, un an après la création de ces commissions, elle ne reconnaît que quatre plaintes et n'en enquête que sur une car les trois autres sont déjà prescrite. Certains évêques portugais continuent de refuser de révéler s'ils ont reçu des plaintes, à cela s’ajoute que l'Église au Portugal reste sans centraliser les statistiques qui permettraient de comprendre la véritable dimension du problème des abus sexuels des prêtres dans le pays, ce qui pousse des évêques coordinateurs de ces commissions pour la protection des mineurs à souhaiter que le jésuite allemand Hans Zöllner, puisse leur ouvrir la voie pour y aller, voire contribuer à consolider le sentiment d'efficacité dans la réaction de l'Église aux abus (https://www.publico.pt/2021/05/29/sociedade/noticia/abusos-sexuais-igreja-ano-quatro-queixas-apenas-investigacao-aberta-1964284).

 

Zöllner, dans des déclarations aux médias locaux, a conseillé aujourd'hui aux évêques portugais "de faire le travail chez eux pour empêcher l'explosion des scandales", car  "la protection des mineurs et des personnes vulnérables au sein de l'Église et la société fait partie intégrante de la mission de l'Église", pour lui, "cette nouvelle mentalité n'est pas encore suffisamment ancrée dans la pratique de l'Église, même parmi les fidèles". L'envoyé du Vatican a estimé que les travaux de la Conférence épiscopale portugaise "sont suffisants pour se conformer à la réglementation" sur les abus, mais a défendu un "changement de mentalité". «Tant que nous ne rendrons pas justice aux victimes du passé, notre travail de prévention ne sera pas totalement crédible», car «les victimes racontent des histoires dévastatrices et les accompagner, ayant ces blessures, est un défi de taille», «Ce que nous n'avons pas réalisé jusqu'à présent, c'est le traumatisme spirituel, la douleur spirituelle des gens qui croyaient en Dieu, croyaient en l'Église, croyaient aux prêtres et aux évêques" et cette confiance "a été brisée ou détruite complètement", a-t-il prévenu dans des déclarations à l'agence catholique Ecclesia, tout en révélant que le 1er septembre, l'Institut d'anthropologie de l'Université grégorienne deviendrait un institut d'anthropologie et d'études interdisciplinaires sur la dignité humaine et les soins (https://www.cmjornal.pt/mundo/detalhe/igreja-portuguea-precisa-de-nova-mentalidade-em-relacao-a-abusos-de-menores-diz-responsavel-do-vaticano?ref=Mais+Sobre_BlocoMaisSobre).

 

En mai 2019, alors président du CEP, Manuel Clemente, a garanti que tous les diocèses créeraient des instances pour traiter les cas d'abus sexuels. Le 1er janvier 2020, le CEP a publié de nouvelles lignes directrices pour «la protection des mineurs et des adultes vulnérables», dans lesquelles il est défini que la prévention des abus doit être une priorité, et il est nécessaire de traiter tous les cas «avec des mécanismes efficaces» et «une connaissance approfondie des candidats à la prêtrise». Selon le document, qui remplace celui de 2012, tous ceux qui exercent un rôle quelconque dans l'Église doivent se comporter de manière à «garantir à chacun un environnement absolument sûr», arguant qu'il est urgent «de promouvoir une formation spécifique destinée aux agents pastoraux, ceux qui s'occupent des mineurs et des adultes vulnérables et ceux qui protègent les mineurs à tous les niveaux de l'action ecclésiale» (https://www.cmjornal.pt/mundo/detalhe/igreja-portuguea-precisa-de-nova-mentalidade-em-relacao-a-abusos-de-menores-diz-responsavel-do-vaticano?ref=Mais+Sobre_BlocoMaisSobre).

 

La lutte contre les abus sexuels des mineurs a été intensifiée par le pape François, qui en 2019 considérait le crime comme «l'un des fléaux de notre temps» et regrettait qu'il implique «plusieurs membres du clergé». La déclaration est intervenue après qu'une série de scandales d'abus sexuels dans le clergé, en particulier aux États-Unis et au Chili, qui a marqué l'année 2018. Le pape François a convoqué les présidents des conférences épiscopales du monde entier à un sommet, tenu en février 2019, sur la «protection des mineurs», une rencontre qui visait «à être une étape sur le chemin de l'Église, à clarifier les faits et à atténuer la blessures causées pour de tels crimes» (https://www.publico.pt/2021/05/29/sociedade/noticia/igreja-portuguesa-precisa-nova-mentalidade-relacao-abusos-menores-1964575).

 

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Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualité de l'Église

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