'Nous Sommes l’Église' voit dans la démission de Marx un exemple devant les "silences menaçants" d'une bonne partie du monde de l’épiscopat
Publié le 8 Juin 2021
"La démission du cardinal Marx est une sage décision, qui représente un exemple pour les évêques italiens, qui font preuve d'un silence inquiétant devant la pédophilie du clergé." Avec cette emphase, «Nous sommes l'Église» a salué le pas en avant franchi vendredi par le cardinal allemand, l'un des plus proches conseillers du pape François comme nous le montre Jesús Bastante ce mardi 8 juin 2021 sur religiondigital.org.
Pour le collectif, la lettre de Marx au pape «est directe, loin du langage ecclésiastique, et ne met pas l'arnica des abus sexuels sur mineurs par le clergé allemand. Ce fut précisément l'une des causes - la puissance et l'opacité du clergé - de la proposition du Chemin synodal.» "Il y a des responsabilités car les curies ont vécu dans une culture du secret", souligne Nous Sommes l’Église, qui dénonce les "habitudes tenues pour acquises" et la défense du "prestige" de l'institution face aux victimes. "Le problème du 'système' est au centre de la démission de Marx", souligne la note du collectif.
Ce n'est pas une situation unique en Allemagne : en France, les résultats définitifs de l'enquête seront connus en septembre, tandis qu'en Espagne des mesures timides sont prises «révélant des données très préoccupantes». En ce sens, 'Nous Sommes l’Église' exprime son "espoir" que "le Pape acceptera la démission", car "ce n'est qu'ainsi que le geste de Max sera crédible et non suspecté d'être un bras de fer concerté". "Et, surtout, il servira d'exemple à de nombreux évêques qui, face aux faits, se rendront compte qu'il est possible de faire autre chose que de demander à la victime de se taire, de recourir à des procédures internes secrètes, de prétendre que la personne n'est pas connue comme victime, de prescrire les cas...".
Enfin, «Nous sommes l’Église» appelle à «la purification de notre Église pour retrouver sa crédibilité». Dans le cas italien, ils réclament une commission d'enquête nationale, indépendante des autorités religieuses, «avec des pouvoirs suffisants, du temps et des ressources adéquates»; la plainte préalable auprès des autorités civiles; et promouvoir des moments de repentance collective; soigner les victimes, «de toutes les manières possibles, même avec des ressources financières».
José Manuel Vidal a parlé sur religiondigital.org (https://www.religiondigital.org/vaticano/reforma-codigo-canonico-terminado-entrevista-zollner-abusos-vaticano-papa-francisco-marx_0_2348465135.html) avec Hans Zollner (Regensburg, Allemagne, 1966), l'un des grands experts ecclésiastiques de la prévention des abus sexuels et membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs depuis sa création en 2014. Jésuite, théologien et psychologue, est enseignant et psychothérapeute. En 2019, il a assuré au sommet anti-pédérastie que c'était l'occasion de faire quelque chose d'important. Le sommet a réuni, en février de la même année, 130 présidents d'épiscopats du monde entier. «Vous ne pouvez pas changer l'Histoire de l'Église en quatre jours, mais nous pouvons faire quelque chose d'important. La lutte contre les abus est une priorité dans l'agenda de l'Église», a- t-il alors déclaré.
Aujourd'hui, en 2021, José Manuel Vidal s’est entretenu avec lui afin qu'il puisse commenter la récente réforme du droit canonique du pape, notamment en ce qui concerne la question des abus sur lesquels, on le sait, un travail acharné a été mené. Conscient de la réalité, il sait que ni l'Église, ni aucun autre État, ne peut aspirer à une absence totale d'abus. "Le but est de réduire les chances" avec une réforme juridique. Ce qui, dit-il, est une étape importante dans un voyage qui n'est pas encore terminé. Pour avancer dans cette voie, estime-t-il, le cardinal Marx a contribué par sa démission car «il nous a montré que la mission et la crédibilité de l'Église et de ses officiers sont plus importantes que leur position ou leur position personnelle». Une mesure qui, de son point de vue, «peut avoir un effet symbolique vers le renouveau. Elle peut contribuer à la prévention des abus, à la transparence et à la responsabilisation». C'est l'Église du témoignage.
Enfin, le scandale des abus dans l'Église polonaise n'éclabousse pas le président de l'épiscopat du pays, Stanislaw Gadecki, qui a promu des enquêtes contre d'autres évêques accusés d'abus, et a même demandé que toute la vérité soit connue sur les possibles dissimulations du secrétaire personnel de Jean-Paul II, Stanislaw Dziwisz, qui a fait l'objet d'une enquête du Vatican sur «des omissions présumées» dans les cas de maltraitance d'enfants commis par un prêtre de l'archidiocèse de Poznań et un prêtre du diocèse de Bielsko-Żywiec. "Après une analyse minutieuse de la documentation recueillie, le Saint-Siège a considéré les accusations susmentionnées infondées, c'est pourquoi les plaintes dans ces affaires sont rejetées et les procédures sont considérées comme closes", conclut sans ambages la note de la nonciature. Cela a été déterminé par le Saint-Siège, dans une déclaration rendue publique par la nonciature à Varsovie. Le scandale dans l'Église polonaise est apparu il y a près de trois ans lorsque le réseau TVN24 a dévoilé des cas inquiétants d'abus sexuels sur des prêtres, soulevant, entre autres, des questions sur l'attitude de Mgr Dziwisz (https://www.religiondigital.org/mundo/Santa-Sede-acusaciones-encubrimiento-Gadecki-polonia-abusos_0_2348465143.html).
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