Vatican : un scandale financier jugé pour la première fois par un tribunal laïc

Publié le 28 Juillet 2021

francetvinfo.fr nous montre ce mercredi 28 juillet 2021 que c'est une première. Un cardinal est jugé devant la justice pénale du Vatican dans le cadre du procès dit de l'immeuble de Londres.

 

Le Vatican devant un tribunal laïc, une image inédite. L'accusation porte sur un scandale financier lié à un investissement hasardeux de 200 millions d'euros avec les fonds du Saint-Siège dans un immeuble de luxe à Londres en 2014. Au cœur de l'affaire, se trouvent des intermédiaires indélicats. L'enquête met en lumière l'incompétence de la secrétairerie d'État, l'organe central du Vatican, mais surtout la gestion imprudente des fonds de l'Église catholique et des dons des fidèles, dont une partie a été utilisée pour réaliser des placements boursiers douteux. Dix accusés sont poursuivis pour des délits de détournement de fonds, de blanchiment d'argent, d'extorsion ou encore d'abus de pouvoir. Parmi eux, neuf Italiens et un Suisse, pour la plupart homme d'affaires ou financiers. Mais l'attention se porte surtout sur le cardinal Angelo Becciu, numéro trois du Vatican et ami intime du pape à l'époque. Il serait intervenu dans ce dossier. Pour la première fois au Vatican, un procès s'ouvre devant la cour pénale. L'issue de ce procès inédit ne sera pas connue avant des mois. Le souverain pontife a dû donner son autorisation explicite pour que le cardinal soit jugé, et ce geste semble témoigner de sa volonté de transparence accrue au sein des institutions du Saint-Siège. Fin avril, le souverain pontife avait présenté une nouvelle loi anticorruption fixant des mesures de contrôle pour les dirigeants du Vatican (https://www.courrierinternational.com/article/corruption-au-vatican-le-proces-historique-du-cardinal-becciu-commence).

 

Et lors de cette première audience, le cardinal Angelo Becciu, ancien préfet de la Congrégation pour les causes des saints, accusé de détournement de fonds, d’abus de pouvoir en bande organisée, et de subornation de témoins s’est montré confiant et combatif. Après l’audience, le cardinal Becciu a réservé quelques mots aux journalistes, les premiers après des mois de silence. «J’ai toujours été obéissant au pape, a-t-il clamé, […] il m’a confié de nombreuses missions dans ma vie, il a voulu que je vienne au procès et je viens au procès». Et, comme le Sarde l’avait déjà exprimé par son avocat, il a affirmé sa confiance dans le fait que les juges «sauront voir correctement les faits». «Ma grande espérance et certitude est qu’ils reconnaissent mon innocence». Le haut prélat a également confirmé qu’il avait donné mandat à ses avocats pour poursuivre deux de ses anciens collaborateurs pour les «graves allégations qu’ils ont faites à (s)on sujet et qui sont apparues dans les documents du procès» (https://www.cath.ch/newsf/proces-de-limmeuble-de-londres-le-cardinal-becciu-se-montre-combatif/).

 

Les avocats ont de plus largement mis en cause certaines procédures et méthodes propres à la justice vaticane, notamment l’utilisation a posteriori de rescrits du pape François pour pouvoir opérer. La façon dont a été mené l’interrogatoire de Mgr Alberto Perlasca, l’ancien secrétaire du cardinal Becciu – qui n’est pas cité dans le procès malgré son implication certaine dans plusieurs pans de l’affaire – a suscité plusieurs interrogations. Autre point épineux soulevé par les avocats : l’inculpation de Cecilia Marogna, la conseillère en diplomatie informelle employée par le cardinal Becciu, pourrait poser problème. Cette dernière est en effet soumise au secret défense sur certaines questions dans le cadre de sa collaboration avec les services secrets italiens (https://www.cath.ch/newsf/proces-de-limmeuble-de-londres-le-cardinal-becciu-se-montre-combatif/).

 

Plusieurs avocats ont mis en cause la participation de la «banque publique» du Saint-Siège au procès. Les critiques s’accumulant, le président du tribunal du Vatican, Giuseppe Pignatone, a délibéré avec les autres juges pendant un quart d’heure puis rendu son verdict. Considérant nombre des demandes de la défense légitimes, il a ordonné au Promoteur de justice de mettre à la disposition des avocats des documents manquants au dossier. Il a aussi révoqué un mandat d’arrêt visant Raffaele Mincione, le banquier italo-britannique au cœur de l’affaire financière. Et, bouleversant le calendrier qui prévoyait une audience le 28 juillet 2021, il a renvoyé le procès au 5 octobre à 9h30 (https://www.cath.ch/newsf/proces-de-limmeuble-de-londres-le-cardinal-becciu-se-montre-combatif/).

 

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Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités

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