Pédophilie: la Conférence des religieux et religieuses de France lance une commission de réparation
Publié le 20 Novembre 2021
RFI.fr nous montre le samedi 19 novembre 2021 que les responsables de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref) ont annoncé ce vendredi 19 novembre la création de la «CIRR», la Commission indépendante de reconnaissance et de réparation, adoptée à l'unanimité par ses membres en assemblée générale à Lourdes. Cette annonce intervient dix jours après celle des évêques de France, qui ont lancé distinctement l'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation.
Antoine Garapon, 69 ans, magistrat honoraire, a été nommé pour quatre ans à la tête de cette commission. Ancien juge des enfants, membre de la Ciase où il a dirigé le pôle «victimes», il a été secrétaire général, jusqu’en 2020, de l’Institut des hautes études sur la justice. Il est aussi membre de la revue Esprit. La commission composée de «manière paritaire» regroupera des experts : «juristes, psychologues, psychiatres, praticiens de la médiation, historiens…», a-t-il énuméré. Le budget de fonctionnement sera pris en charge par les congrégations féminines. «C’est notre façon de rendre compte de notre responsabilité», a souligné Véronique Margron (https://www.ouest-france.fr/region-occitanie/lourdes-65100/pedocriminalite-les-religieux-nomment-un-magistrat-pour-ecouter-et-indemniser-les-victimes-d8376162-486e-11ec-a192-3afacb30e02d).
Première mission de la CIRR : reconnaître la parole de la victime, «lui donner foi». «C'est un acte de réparation», a expliqué sœur Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France. Puis, selon le souhait de la victime, la commission fera médiation entre la victime et l'institut religieux concerné pour une éventuelle indemnisation financière. Les responsables de la Corref ont également voté la création d'un fonds subsidiaire de dotation, alimenté pour l'instant à hauteur de 500 000 euros, afin d’assurer la justice réparatrice lorsque «l’institut religieux n’existe plus ou lorsqu’il est insolvable». Il sera alimenté «en majorité» par «les instituts masculins, qui paieront une cotisation par nombre de religieux en France», la majorité des crimes ayant été commis par des religieux, explique sa présidente Margron (https://www.ouest-france.fr/region-occitanie/lourdes-65100/pedocriminalite-les-religieux-nomment-un-magistrat-pour-ecouter-et-indemniser-les-victimes-d8376162-486e-11ec-a192-3afacb30e02d). De quoi indemniser les victimes lorsque l'institut religieux n'existe plus ou qu'il n'est pas solvable.
La «prise en charge» des victimes sera assurée «à partir du 1er janvier 2022», a annoncé Antoine Garapon. Pour une réparation qui ne sera pas seulement financière. «Les victimes demandent beaucoup de choses différentes : d’avoir des informations, d’avoir des excuses, des éclaircissements, d’être entendues et parfois d’avoir des indemnisations», a-t-il également précisé. Les deux instances, créées par les évêques et par les instituts religieux, «travailleront ensemble afin de garantir une égalité de traitement», poursuit Antoine Garapon. Un «portail de l’Église» doit permettre d’accéder à la bonne commission, a détaillé Véronique Margron. Deux adresses : contact@crr.contact et victimes@crr.contact sont mises en place et un site sera prochainement ouvert (https://www.ouest-france.fr/region-occitanie/lourdes-65100/pedocriminalite-les-religieux-nomment-un-magistrat-pour-ecouter-et-indemniser-les-victimes-d8376162-486e-11ec-a192-3afacb30e02d) .
Ces annonces font suite au rapport Sauvé, publié en octobre dernier, qui estimait à 330 000 le nombre de victimes de pédocriminalité dans l'Église depuis 1950.
Merci !