L'Église italienne ouvre la porte à une "étude approfondie et sérieuse" de ses cas de maltraitance d'enfants

Publié le 31 Janvier 2022

Jesús Bastante nous montre ce lundi 31 janvier 2022 sur religiondigital.org que l'Église italienne pourrait quitter l'Espagne, sous peu, comme la seule à ne pas oser enquêter, de manière globale, sur les abus en son sein. C'est du moins ce qu'a annoncé le président de la Conférence épiscopale italienne, Gualtiero Bassetti, dans une interview au Corriere della Sera, dans laquelle il a admis que «nous pensons depuis longtemps à entreprendre une étude approfondie et sérieuse de la situation italienne».

 

"Lors de l'examen des possibilités et des modalités de réalisation de l'enquête, nous ne pouvons manquer de tenir compte des différences structurelles, culturelles et ecclésiales entre notre pays et les autres, à commencer par le très grand nombre de diocèses", a expliqué Bassetti, insistant sur la besoin de connaître les données "pour regarder objectivement la réalité". "Nous pensons qu'il est important d'établir une enquête qualitative qui permette de déterminer, encore plus et mieux, les activités de prévention et de formation de nos prêtres et laïcs", a déclaré le cardinal, qui s'est dit prêt à "recueillir des informations auprès de nos services diocésains de protection de mineurs, pour avoir un retour d'expérience sur l'activité de ce réseau, totalement nouveau en Italie".

 

L'objectif ne serait pas tant le modèle français, basé sur des projections ou des statistiques, mais le modèle allemand, qui prend en compte "l'expérience des Églises locales". Notre intention, au nom de la prise de conscience et de la transparence, est d'arriver aux «vrais chiffres», a confirmé Bassetti. "L'objectif n'est pas de répéter les erreurs et les omissions du passé et de rendre justice aux maltraités. Mais la justice n'est pas le justicialisme, et ni la communauté lésée ni l'Église ne seraient bien servies si l'on agissait à la hâte, uniquement pour donner des chiffres", a souligné le cardinal, qui a encouragé les diocèses à continuer à travailler "dans la prévention et l'écoute" pour "changer les mentalités et la manière d'agir dans ce domaine".

 

Concernant la possibilité que la situation italienne soit différente de la "catastrophe" allemande ou française, le cardinal a souligné que "ce n'est pas une question de proportions, car il s'agit de la vie d'une personne qui portera toujours en elle les blessures des abus subis". "Nous devons tenir compte des abus qui se sont produits et agir en conséquence, avec fermeté, dans le présent et pour l'avenir afin qu'ils ne se reproduisent pas", a conclu Bassetti, qui a insisté sur le fait que "ce qui a changé ces dernières années, c'est la prise de conscience croissante de la gravité du crime, ainsi que du péché : d'une part, les évêques et les ordinaires religieux mènent de plus en plus d'enquêtes et de procès canoniques, et d'autre part, ceux qui subissent des abus trouvent une communauté plus disposée à écouter et à les soutenir".

 

Jesús Bastante nous montre aussi que malheureusement sur religiondigital.org (https://www.religiondigital.org/espana/iglesia-espana-abusos-sexuales-menores-comision-congreso-uso-politico-mediatico-arguello-papa-vaticano-gobierno-inmatriculaciones_0_2419558021.html) en Espagne le secrétaire général de la CEE, Luis Argüello, dans une interview aux médias du Vatican après sa rencontre avec le pape François, vendredi dernier, a mis en garde contre l'utilisation politique et médiatique des abus sur mineurs dans l'Église espagnole, en particulier après la publication du rapport El País et la proposition d' une commission d'enquête parlementaire, qui devra être admise pour traitement, ou non, par la Table du Congrès mardi, avec pour seule (indirecte) réponse de la Conférence épiscopale à la demande d'une commission d'enquête au Congrès sur la pédophilie cléricale : «Nous assistons aussi à une utilisation de cette situation : une utilisation médiatique, une utilisation politique dans ces dernières heures et cela nous inquiète . Non seulement à cause de ce qui affecte la vie de l'Église et sans aborder le problème des dérives dans son ensemble mais, surtout, parce qu'il nous semble particulièrement douloureux que la situation des victimes puisse même être utilisée dans le contentieux politique, dans l'affrontement propre au Parlement ou à la vie sociale et politique espagnole.» De même, le président du gouvernement, Pedro Sánchez, rencontrera dans les prochains jours l'écrivain Alejandro Palomas et certaines victimes d’abus sur mineurs dans l'Église catholique.

 

Il faut dire qu’en Espagne, dans  l'épiscopat s'est installée l'idée d'une «campagne» contre l'Église, car la Conférence épiscopale considère que les abus dénoncés par El País ne sont pas fiables, une réalité bien différente de celle des congrégations religieuses, qui avaient déjà la semaine dernière fait une réunion de supérieurs majeurs et qui, pratiquement tous, se sont déjà mis au travail.

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Église, #Actualités

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article