Les évêques allemands saluent la "sortie du placard" de plus d'une centaine de clercs et enseignants catholiques
Publié le 26 Janvier 2022
Jesús Bastante nous montre sur religiondigital.org ce mercredi 26 janvier 2021 que la "sortie du placard" de plus d'une centaine de prêtres, enseignants et catéchistes catholiques allemands, qui revendiquent un ferme engagement d' ouverture au monde LGTBI dans l'Église, a trouvé un écho, et des oreilles, dans une partie de la hiérarchie ecclésiastique de l'Église du pays.
Ainsi, plusieurs évêques ont salué l'initiative "#OutInChurch—Pour une église sans peur", lancée le 24 janvier, qui appelle à la révision des expressions "diffamatoires et obsolètes" dans la doctrine catholique, notamment concernant la sexualité et le genre. "Le chemin synodal abordera les questions soulevées par cette campagne d'une manière nouvelle", a répondu l'évêque d'Aix-la-Chapelle, Helmut Dieser, responsable du forum sur la sexualité de l'assemblée synodale allemande. «Avec le Chemin synodal, nous apprenons à comprendre plus profondément que l'orientation sexuelle et l'identité de genre font partie de la personne, et nous avons une image de l'être humain qui nous dit que la personne est absolument aimée de Dieu, et à partir de là, nous approchons les questions d'orientation sexuelle, d'identité, mais aussi d'épanouissement sexuel d'une manière nouvelle avec la Voie synodale», a déclaré le prélat, qui a ajouté que la question sera débattue lors de la prochaine réunion de l'Assemblée synodale, prévue du 3 au 5 février. "Je suis convaincu qu'avec le Chemin synodal, en particulier dans notre forum qui traite de ces questions, nous avons l'espace pour répondre à ces questions de manière constructive, afin que ce que ce groupe souhaite le plus, la libération de la peur, soit réellement atteint", a souligné Dieser.
De son côté, l'archevêque de Hambourg, Stefan Hesse, a montré son "respect" pour "les personnes qui confessent leur orientation sexuelle dans cette initiative", et a dénoncé qu'"une Église dans laquelle des personnes doivent se cacher à cause de leur orientation sexuelle ne peut, à mon avis, être dans l'esprit de Jésus. Ce sujet est également discuté dans le Chemin synodal de l'Église catholique en Allemagne. C'est là que je participe à la discussion. Cela devrait conduire à un développement ultérieur de la morale sexuelle de l'Église et aussi du droit du travail de l'Église", a ajouté Hesse. Dans le même ordre d'idées, l'évêque d'Osnabrück, Franz-Josef Bode, a montré son appréciation pour la campagne, la qualifiant de "démarche courageuse de la part de 125 employés "queer" de l'Église catholique de tout le pays". Il a souligné que les propositions nécessitaient "un débat très attendu", notamment en ce qui concerne le droit du travail dans l'Église, qui lie le "mode de vie" du responsable religieux à son travail.
On apprend aussi que ce mercredi, le Vatican a pris la défense du pape émérite Benoît XVI, mis en cause dans sa gestion de violences sexuelles sur mineurs par un rapport publié la semaine dernière en Allemagne. Selon ce rapport indépendant, Benoît XVI, qui avait renoncé à sa charge en 2013, n'a rien entrepris pour écarter quatre ecclésiastiques soupçonnés de violences sexuelles sur mineurs dans l'archevêché de Munich et de Freising, qu'il a dirigé entre 1977 et 1982. Mais le Vatican, par la voix du directeur éditorial des médias du Saint-Siège, a défendu l'action du prélat allemand contre les abus sexuels dans l'Eglise catholique pendant son mandat pontifical. Après avoir "combattu ce phénomène en tant que Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi", Joseph Ratzinger a promulgué en tant que pape "des réglementations extrêmement sévères contre les clercs auteurs d'abus, de véritables lois spéciales pour combattre la pédophilie", écrit Andrea Tornielli dans un éditorial publié mercredi sur Vatican News, le site officiel du Vatican (https://www.bfmtv.com/societe/religions/pedocriminalite-dans-l-eglise-allemande-le-vatican-defend-benoit-xvi_AD-202201260293.html).
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