L'hebdomadaire "Paris Match" lance la campagne "pré-conclave" du cardinal Sarah

Publié le 9 Juillet 2022

Joseph Lorenzo nous montre dans son article sur religiondigital.org du vendredi 8 juillet 2022 que "Les nouvelles récentes sur l'affaiblissement du pape François ont rouvert la question de la succession, qui sera omniprésente lors du consistoire de cet été." C'est l'explication, qui va de soi, qu'Arnaud Lagardère, PDG de Lagardère, et Constance Benqué, présidente de Lagardère News, la société éditrice du célèbre magazine français Paris Match, ont donné au comité des journalistes de cet hebdomadaire qui protestaient du fait qu’ils ont donné la couverture de leur dernier numéro au cardinal Robert Sarah.

 

Selon une note éditoriale, recueillie par les principaux médias français, les journalistes s'inquiètent que "les positions les plus controversées de Robert Sarah aient été ignorées". Un sentiment que la direction de Lagardère ne partage pas. En effet, la couverture du magazine, où l'homme qui a tenté de s'aligner sur le pape émérite Benoît XVI contre le pape François, le présente dans sa manchette comme "un homme d'influence et de paix".

 

L'association des journalistes regrette que la couverture lui soit dédiée, un «choix dangereux» concernant un prélat «peu connu du grand public», mais qui «défend des positions très clivantes». "Bien que nous n'évoquions pas l'intérêt du sujet au sein du magazine (...), nous craignons que les positions les plus controversées du cardinal Sarah aient été discrètement passées sous silence", dénonce le comité de journalistes, qui craignent que les changements dans le l'actionnariat de l'emblématique entreprise de communication ne sont pas étranger à la décision d'accorder une telle place au cardinal ultra-conservateur.

 

"Dans le cadre de l'offre publique d'achat de Vivendi sur Lagardère, nous espérons tous qu'elle n'implique pas un changement éditorial qui mette en danger notre indépendance", a déclaré le rédacteur en chef. Des craintes qui "ne sont pas partagées" par la société Lagardère.

 

En tout cas, des médias aussi réputés que Le Monde soulignent que "le groupe Vivendi, détenu par le milliardaire conservateur Vincent Bolloré, est devenu l'an dernier le premier actionnaire du groupe Lagardère, qui possède également Le Journal du dimanche et Europe 1". La station a connu une hémorragie de départs forcés et volontaires suite à l'annonce de la fusion avec la chaîne CNews, qui a contribué à la montée en puissance du débatteur d'extrême droite Eric Zemmour, devenu candidat à la présidentielle. N'oublions pas qu’en Espagne dans Vox également, le cardinal Sarah est l'un des cardinaux de référence dans sa vision du catholicisme, très éloignée de ce qu'ils ressentent comme la vision du "citoyen Bergoglio", comme l'a souligné Santiago Abascal en son temps.

 

D’autres ennemis du pape ne désarment pas comme le montre Joseph Lorenzo dans religiondigital.org (https://www.religiondigital.org/mundo/lefebvrianos-arremeten-reforma-liturgica-Francisco-desiderio-desideravi_0_2467253259.html). Les membres de la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X ont mis dix jours pour répondre à la lettre apostolique Desiderio desideravi, sur la formation liturgique du peuple de Dieu, publiée, et non par hasard, le 29 juin 2022, fête des saints Pierre et Paul.

 

Une lettre d'une vingtaine de pages dans laquelle le Pontife précise que «nous ne pouvons revenir à cette forme rituelle que les Pères conciliaires,  cum Petro et sub Petro, ont ressenti le besoin de réformer, approuvant, sous la conduite de l'Esprit et selon leur conscience de pasteurs, les principes dont est née la réforme». Avec elle, le pape applique la réforme liturgique qu'il avait déjà signalée dans Traditions Custodes : fin de la messe en latin, dos au peuple, ce que les partisans traditionalistes du schismatique cardinal Lefebvre n'aimaient pas, comme on peut facilement le déduire de sa note.

 

Selon la Fédération Sacerdotale Saint Pie X (FSPX), le texte du pape donne «quelques conseils sur l'art de célébrer, qui nécessite une formation renouvelée et approfondie sur la liturgie afin de donner tout son éclat au rite réformé. Et le Pape demande à tous les responsables d'aider à cette formation 'du saint peuple de Dieu' afin qu'il puisse profiter de la source principale de la spiritualité chrétienne». «Ce n'est pas la première fois qu'ils puisent de l'eau au même puits - poursuit la note - : la question de la formation liturgique occupe le centre du mouvement liturgique depuis des décennies. Avec quel résultat ? Une désertification croissante des «assemblées dominicales» et une méconnaissance toujours plus profonde de l'essence même de la liturgie. Sans parler des détournements incessants. La désertification des fidèles ne vient pas de la liturgie, mais du «cléricalisme» persistant qui les a poussés à prendre leurs distances par rapport à l’Église.

 

À la lumière d'une telle analyse, les lefebvristes considèrent que la lettre apostolique Desiderio desideravi «résonne comme un constat d'échec qui doit paraître d'autant plus amer que la messe traditionnelle occupe de plus en plus de place et est devenue incontournable, quelque chose qui exaspère les Pape régnant», comme il l'a lancé dans l'homélie de la messe du 29 juin : «ne tombons pas dans la tentation du 'regard en arrière', qui devient à la mode dans l'Église aujourd'hui». La FSSPX va d'étonnement en étonnement dans son analyse, et un autre d'entre eux, bien qu'il ne devrait pas en être ainsi, «est l'adhésion aux principes équivoques du Concile, notamment en ce qui concerne la participation active» des fidèles à laquelle tient le pape François, qui, dans leur idéal, devrait toujours être subordonné au prêtre. La vision contrée sur le prêtre de la FSSPX est ce qu’on appelle le cléricalisme, le mal principal qui affecte le fonctionnement de l’Église.

 

La faute à tout cela aurait, selon la FSSPX, la synodalité que prône le pape argentin, rien au goût de cette fraternité ultraconservatrice, qui se vante de compter 700 prêtres, ce qui n’est pas assez pour freiner la baisse des vocations ecclésiastiques.  «La nouvelle ecclésiologie, en particulier dans la forme la plus avancée que François promeut, la synodalité, veut disperser le pouvoir sacré du sacerdoce - et par cela on entend le pouvoir de l'Église - et le répartir entre les clercs et les fidèles. Et par pouvoir sacré, on entend à la fois le pouvoir des ordres et le pouvoir de la juridiction», soulignent-ils avec un dégoût évident devant ce qu'ils comprennent comme une réduction des pouvoirs. D'où sa note finale : «Or, c'est de droit divin que seul celui qui a reçu une part au sacerdoce du Christ par le sacrement de l'Ordre peut exercer tel ou tel pouvoir. Aussi bien la synodalité que le rite réformé ne peuvent conduire qu'à l'échec. Usquequo Domine? 'Combien de temps, Seigneur?' La synodalité ne peut pas conduire à l’échec puisque tout le monde est protagoniste et personne ne peut être considéré comme un simple figurant. 

 

Mais le pape n’en a que faire de leurs critiques, il continue sa route sans se retourner vers un passé fantasmé pour assurer l’avenir de l’Église. Le pape François a reconnu la résistance de certaines Églises catholiques nationales à la mise en œuvre de mesures visant à protéger les enfants contre les abus sexuels par le clergé, mais il a déclaré qu'il n'y avait pas de retour en arrière car «(Après Boston), l'Église a lentement commencé la tolérance zéro et a avancé. Et je pense que la direction prise à ce sujet est irréversible». "Nous devons nous battre contre chaque cas", a-t-il déclaré. "En tant que prêtre, je dois aider les gens à grandir et à les sauver. Si j'abuse, je les tue. C'est terrible. Tolérance zéro", a-t-il déclaré (https://www.reuters.com/world/exclusive-pope-francis-calls-steps-against-clerical-abuse-irreversible-despite-2022-07-08/).

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Église

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