Violences sexuelles dans l'Église : que savait le Vatican des nouvelles révélations concernant onze anciens évêques ?

Publié le 8 Novembre 2022

Bruce de Galzain de Radio France nous montre sur francetvinfo.fr ce mardi 8 novembre 2022 que le président de la Conférence des évèques de France, Eric de Moulin Beaufort a annoncé lundi 7 novembre que onze ex-évêques ont été mis en cause devant la justice civile ou religieuse dans des affaires de violences sexuelles. À Rome, la consternation prime.

 

Le Vatican a-t-il été pris par surprise ? En tous cas, il n'a été mis au courant que très tardivement. Le président de la Conférence des évèques de France, Eric de Moulins-Beaufort, a révélé lundi 7 novembre en personne que onze anciens évêques ont été "mis en cause" devant la justice civile ou celle de l'Église pour des signalements de violences sexuelles ou pour ne pas les avoir dénoncé. Parmi ces personnalités figurent Mgr Santier  et Mgr Ricard, ancien évêque de Bordeaux, qui a reconnu une conduite "répréhensible" sur une mineure il y a 35 ans.

 

Et c'est bien cela qui choque le plus à Rome : c'est l'aveu du cardinal Ricard, qui a révélé s'être conduit, il y a 35 ans, "de façon répréhensible avec une jeune fille de 14 ans". Jean-Pierre Ricard est membre du Dicastère pour la doctrine de la foi et responsable des procès canonique pour pédophilie. Le juge était donc coupable. La Vatican assure qu'il y aura évidemment une enquête car la prescription n'existe plus. Pour le pape, interrogé samedi 6 novembre sur les affaires de pédophilie en France, l'Église fait ce qu'elle peut : "Je vous le dis : l’Église est déterminée", assure le pape François.

 

Si certains au Vatican estiment que l'Église de France se tire une balle dans le pied avec ces confessions, le pape lui semble d'accord avec ce grand déballage. "J'ai reçu ces derniers mois deux demandes, deux plaintes pour abus qui avaient été couvertes et mal jugées par l'Église", explique le pape François. "J'ai immédiatement demandé qu'on les étudie de nouveau et on est en train de rendre un nouveau jugement." Le cardinal Ricard est le quatrième cardinal mis en cause pour pédocriminalité.

 

francetvinfo.fr (https://www.francetvinfo.fr/societe/religion/pedophilie-de-l-eglise/abus-sexuels-dans-l-eglise-ce-que-l-on-sait-des-affaires-visant-des-eveques-francais-apres-les-aveux-du-cardinal-jean-pierre-ricard_5464384.html) nous montre aussi que les réactions abasourdies par les aveux de Jean-Pierre Ricard se sont multipliées. Olivier Savignac, président du collectif de victimes Parler et revivre, affirme être "secoué par les révélations". "Il y a beaucoup de choses cachées. Combien vont encore sortir ?" s'est-il interrogé. Cécile Berne, membre de l'association Comme une mère aimante, a confié au Monde être "dans un état de choc" car elle ne "s'attendait pas à ce que l'appareil dirigeant soit aussi miné". "C'est un nouveau tsunami. On ne pensait pas qu'autant d'évêques pouvaient être concernés", a réagi Marie-Jo Thiel, professeure d'éthique à la faculté de théologie de Strasbourg, dans La Croix. De son côté, Véronique Margron, présidente de la Conférence des religieux et religieuses de France, a fait part au magazine La Vie de son "intense sentiment de trahison". Dans un communiqué, l'archevêque de Bordeaux, Jean-Paul James, a quant à lui exprimé sa "grande compassion à la personne victime concernée".

 

"Je m'attendais à des choses, parce que j'avais des éléments, mais je ne m'attendais pas à ce que ce soit aussi important", reconnaît mardi 8 novembre sur franceinfo Pierre Vignon, prêtre du diocèse de Valence. La veille à Lourdes, la Conférence des évêques a annoncé que 11 anciens évêques ont été "mis en cause" devant la justice civile ou la justice de l'Église pour des signalements de violences sexuelles. "Depuis cinq ans, la crise qui existe déjà depuis longtemps, s'est aggravée, et à chaque fois, c'est pire", constate le prêtre drômois qui avait écrit une lettre ouverte en 2018 au cardinal Barbarin pour demander publiquement sa démission. "Ce n'est pas une catastrophe absolue que les choses sortent. Je salue même le courage d'Éric de Moulins-Beaufort et des autres évêques qui ont appelé à le faire". Dans "tout ce déballage", Pierre Vignon préfère "voir du positif : la preuve est fournie que la hiérarchie de l'Église, les évêques, ne sont pas ceux capables de sauver l'Église. Ceux qui sont capables de la sauver aujourd'hui, ce sont les laïcs. C'est la prise en main effective par l'action et la coordination du laïcat telle qu'elle avait été mise en place par le concile Vatican II" (https://www.francetvinfo.fr/societe/religion/pedophilie-de-l-eglise/violences-sexuelles-dans-leglise-je-m-attendais-a-des-choses-mais-pas-a-aussi-important-reconnait-le-pere-pierre-vignon_5464453.html).

 

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Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Église, #Actualités

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