L’enquête visant le cardinal Jean-Pierre Ricard classée sans suite pour prescription

Publié le 25 Février 2023

HuffingtonPost.fr avec l’AFP nous apprend que l’enquête pour «agression sexuelle aggravée» ouverte à l’automne dernier et visant le cardinal français Jean-Pierre Ricard, ancien archevêque de Bordeaux, a été classée sans suite pour prescription, a-t-on appris ce samedi 25 février auprès du parquet de Marseille. «La procédure a été classée pour cause de prescription», a indiqué à l’AFP la procureure de la République de Marseille, Dominique Laurens, confirmant une information de France Info. Les faits reprochés remontaient à la fin des années 1980.

 

Le cardinal Ricard, 78 ans, avait été placé en garde à vue le 2 février. Devant les enquêteurs, il a reconnu avoir «embrassé» une jeune fille, qui était «dans son souvenir âgée de 13 ans, l’avoir enlacée et caressée par-dessus les vêtements» mais «il n’y a pas eu de rapport sexuel», a précisé le parquet de Marseille. Lors de cette garde à vue, il «a demandé pardon» à sa victime, adolescente au moment des faits, et avec qui il a été confronté. Ces faits auraient perduré dans le temps, trois ans selon la victime qui avait finalement déposé plainte. Ils se sont déroulés lorsque Jean-Pierre Ricard était en poste à Marseille et ont cessé après son changement de paroisse.

 

Le 8 novembre, le parquet de Marseille avait ouvert une enquête préliminaire visant Mgr Ricard qui, la veille, avait avoué dans une lettre à la hiérarchie catholique avoir eu un comportement «répréhensible» envers une adolescente il y a 35 ans. Le 11 novembre, le Vatican avait à son tour annoncé l’ouverture d’une enquête préliminaire. Les déclarations de cet ex-archevêque de Bordeaux de 2001 à 2019, président de la Conférence des évêques de France (CEF) de 2001 à 2007, qui avait été nommé cardinal en 2006 par Benoit XVI et qui était en retraite depuis 2019 dans un presbytère des Alpes-de-Haute-Provence, avaient provoqué un nouveau séisme dans l’Église de France. Ces révélations étaient intervenues un peu plus d’un an après la publication du rapport choc estimant à environ 330 000 le nombre de victimes de prêtres, diacres, religieux ou personnes en lien avec l’Église de France depuis 1950. À son issue, l’épiscopat avait reconnu sa «responsabilité institutionnelle» dans ces violences.

 

Et ce classement sans suite pour Mgr Ricard arrive au moment où le pape François a relevé dans son discours à l'occasion de l'inauguration de l'année judiciaire au Vatican devant les magistrats, avocats et autres personnels qui composent la justice vaticane, mais aussi le Garde des Sceaux italien, Carlo Nordio, l'augmentation des litiges jugés par les tribunaux du Vatican ces dernières années, mettant en garde à ne pas confondre «le doigt et la lune». «Le problème n'est pas les procès, mais les faits et les comportements qui les suscitent et les rendent douloureusement nécessaires, a expliqué le Pape. En effet, de tels comportements de la part des membres de l'Église nuisent gravement à son efficacité à refléter la lumière divine» (https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2023-02/pape-francois-annee-judiciare-vatican-justice-paix.html). Cependant la procédure canonique contre le cardinal Ricard reste en cours (https://www.la-croix.com/Religion/Agression-sexuelle-justice-classe-lenquete-visant-cardinal-Ricard-prescription-2023-02-25-1201256770).

 

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Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Actualités de l'Église

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