Le pape dans une nouvelle interview : l'abolition du célibat est possible
Publié le 11 Mars 2023
katholisch.de dans son article du vendredi 10 mars 2023 nous montre que dans une nouvelle interview, le pape François n'a pas exclu l'abolition du célibat obligatoire pour les prêtres catholiques. Interrogé par le portail argentin "Infobae" si cela était possible, il a répondu: "Oui, oui" - et a fait référence aux Églises orientales unies à Rome, dans lesquelles les ecclésiastiques sont déjà autorisés à se marier sans aucun problème. Il considère également qu'une décision volontaire sur le célibat avant l'ordination sacerdotale est envisageable, a déclaré le pape François dans l'article publié vendredi. Il n'est "pas contradictoire qu'un prêtre puisse se marier". Il considère le célibat dans l'Église d'Occident comme "une disposition limitée dans le temps" qui - contrairement à la consécration - n'a pas un caractère éternel. Cependant, le pape ne voit pas une dispense de célibat comme un remède approprié à la pénurie de prêtres dans de nombreux pays. Lorsqu'on lui a demandé si plus d'hommes choisiraient alors la profession, il a répondu : "Je ne pense pas."
vaticanews.va (https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2023-03/pape-francois-interview-media-argentine.html) nous montre aussi que dans cet interview, il a fait part de son espoir de changement de régime au Venezuela «parce que ce sont les circonstances historiques qui les forceront à changer leur façon de dialoguer», et de la fin de la guerre en Ukraine, car «Tout le monde travaille pour cela, tout le monde y travaille», et il sait que « que plusieurs dirigeants agissent. Il y a un groupe israélien qui avance bien. Mais nous ne savons pas ce que cela va donne», avant d’évoquer, entre autres, la situation au Nicaragua où le nonce a été expulsé et les processions de la Semaine sainte interdites, et où les évêques et les prêtres sont pris pour cible, et, faisant référence à l'évêque de Matagalpa, Mgr Rolando Álvarez, condamné à 26 ans de prison, il compare cela à des «sortes de dictatures grossières» qu’étaient «la dictature communiste de 1917 ou la dictature hitlérienne de 1935», tout en souhaitant un voyage dans son pays natal, l’Argentine. Pour les homosexuels le pape avance que «L'Église est pour tous. Et chacun résout sa position devant le Seigneur avec la force qui est la sienne. C'est une Église de pécheurs» et «Je ne sais pas où est l'Église des saints, ici nous sommes tous pécheurs», cependant «Jésus appelle tout le monde et chacun résout sa relation avec Dieu comme il peut ou comme il veut, parfois il veut et parfois il ne peut pas, mais le Seigneur attend toujours», pour les divorcés remariés à propos de l’accès aux sacrements pour les divorcés remariés, le pape en appelle à «la conscience de l'évêque» et suggère aux couples séparés «d'aller voir leur évêque, d'aller lui présenter leur situation», et pour les femmes il souligne le fait qu'elles sont désormais plus nombreuses à travailler dans l'Église: un progrès nécessaire car «le machisme est mauvais» et les femmes «ont une méthodologie différente, les femmes. Elles ont un sens du temps, de l'attente, de la patience, différent de celui des hommes. Cela ne diminue pas l'homme, ils sont différents. Et ils doivent se compléter». Enfin, il parle des «mauvaises résistances» dans l'Église, «celle dont on parle ici et qui va à reculons, en cherchant aussi la trahison» et il analyse que «Dans l'Église, depuis le début, il y a des résistances».
En réponse aux envies de réforme du pape François, domradio.de (https://www.domradio.de/artikel/synodaler-weg-beschliesst-reformtexte-und-vermeidet-spaltung) nous montre aussi que la dernière assemblée plénière de la voie synodale en Allemagne s'est terminée samedi par des débats, des compromis et des décisions sur les réformes politiques ecclésiastiques. Les Présidents de l'Assemblée ont dressé un bilan très positif. L'Assemblée synodale a préconisé de demander au pape de reconsidérer le célibat obligatoire pour les prêtres. Sur d'autres questions, l'assemblée a décidé de réformes concrètes pour le domaine de la conférence épiscopale allemande. À l'avenir, les femmes et les hommes non consacrés seront autorisés à prêcher dans les offices religieux. Il devrait y avoir des bénédictions pour les couples de même sexe et plus de respect dans l'Église pour les personnes trans et pour les personnes qui ne se considèrent pas comme un homme ou une femme. Il a également été décidé de renforcer encore les normes de traitement des auteurs d'abus sexuels et de prévention de tels crimes. Le dernier texte adopté était un vote réclamant l'ouverture du diaconat dans l'Église catholique aux femmes. Un texte comportant des "mesures contre la maltraitance des femmes dans l'Église" a été adopté à l'unanimité en première lecture. Un texte a été renvoyé au comité synodal pour une discussion plus approfondie, qui prévoit la participation égale des laïcs aux décisions fondamentales de l'Église. Le Vatican avait émis des avertissements clairs à l'avance contre une telle autolimitation des pouvoirs épiscopaux.
vaticannews.va (https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2023-03/pape-francois-rts-entretien-suisse-italie-anniversaire-dix-ans.html) nous montre ensuite qu’à l’approche du dixième anniversaire du pontificat, le pape a accordé un entretien à la radiotélévision suisse italienne (RSI), diffusé en première partie de soirée dimanche 12 mars. Avec le journaliste Paolo Rodari, depuis la Maison Sainte-Marthe, l’évêque de Rome évoque les priorités de son pontificat et ne pense pas à démissionner, mais explique ce qui le pousserait éventuellement à le faire qui serait une «fatigue qui ne permet pas de voir les choses clairement», l’accueil car «personne n'est exclu» puisque «l'Église n'est pas une maison pour certains, elle n'est pas sélective. Le peuple saint et fidèle de Dieu, c'est cela: tout le monde», la guerre en Ukraine où «Les grandes puissances sont toutes impliquées» et pour laquelle le pape souhaite rencontrer Poutine pour négocier la paix, et d'autres conflits -Yémen, Syrie, Birmanie, les relations avec son prédécesseur Benoît XVI qui était «un homme de Dieu, je l'aime beaucoup. La dernière fois que je l'ai vu, c'était à Noël. Il pouvait à peine parler. Il parlait tout bas, tout bas. Il fallait traduire ses paroles. Il était lucide. Il posait des questions» et «C'était un plaisir de parler avec lui. Je lui demandais des avis. Il donnait son avis, mais toujours équilibré, positif, un homme sage. La dernière fois, cependant, on pouvait voir qu'il était sur la fin», le sentiment d’exclusion ressenti par certaines personnes en raison de leur condition de vie, pour lequel le pape François a répété que le péché est toujours présent, ou encore, l’au-delà demandant aux cérémoniaires «d'étudier la cérémonie pour les funérailles des futurs Papes, de tous les Papes» pour simplifier «un peu les choses, en supprimant ce qui ne va pas du point de vue liturgique».
katholisch.de nous montre ce samedi 11 mars 2023 (https://www.katholisch.de/artikel/44017-franziskus-verteidigt-umgang-von-johannes-paul-ii-mit-missbrauch) que les allégations contre son prédécesseur devraient être jugées en fonction de l'époque, et à cette époque, tout était dissimulé, a déclaré le pape François au journal argentin "La Nacion". Alors que l'Église catholique s'attaque au problème depuis le scandale des abus à Boston en 2002 et est très préoccupée par l'éducation, il y a toujours de la dissimulation dans les familles ou les écoles, par exemple. Concernant les allégations actuelles en Pologne selon lesquelles Jean-Paul II a envoyé des prêtres accusés de maltraitance d'enfants en Autriche alors qu'il était archevêque de Cracovie, le pape François a déclaré : "Je ne connais pas le cas, mais c'était habituel". Cependant, chaque époque doit être interprétée avec l'herméneutique de l'époque respective". C’est un mauvais argument, il n’est pas normal de couvrir des abuseurs plutôt de protéger leurs victimes que ce soit maintenant ou dans le passé.
Il a également commenté d'autres sujets comme le prochain synode mondial au Vatican, où les femmes y ont également obtenu le droit de vote, et il a déclaré que chaque personne participant au synode aura un vote, qu'il soit homme ou femme, il a aussi de nouveau rejeté une «idéologie du genre» qui nivèleraient la diversité personnelle, culturelle et sociale, la richesse de l'être humain comprend également "des différences et des tensions entre les différences" qui peuvent être utilisées pour grandir, fait toujours la distinction entre la pastorale avec des personnes d'orientation sexuelle différente et une «idéologie du genre», qualifiant cette dernière de "l'une des colonisations idéologiques les plus dangereuses". Ce n’est pas une idéologie, comme le montre francetvinfo.fr (https://www.francetvinfo.fr/societe/la-theorie-du-genre-ou-l-invention-d-une-ideologie-a-des-fins-politiques_517863.html), les études de genre sont ces recherches tendent à démontrer que le sexe biologique ne suffit pas à faire un homme ou une femme, et que les normes sociales y contribuent. Mais ces travaux ne constituent pas à proprement parler une idéologie politique. Cette idéologie n’existe pas.
Et il pense à son propre avenir suite à de graves problèmes au genou ont récemment alimenté les spéculations sur une démission, que le pape François n'exclut pas par principe, mais il a encore des projets et des rêves et veut "donner à chacun une place dans l'Église. Concernant le projet de réforme de la Curie, qu'il a entamé en 2013 sur fond de mauvaise gestion et de réseaux au Vatican, il a déclaré qu'il avait "mis des changements en marche". Interrogé sur les opposants internes, le pape François a déclaré qu'il y aurait une résistance "toujours et partout - contre tout progrès, tout changement". Jésus a également connu de la résistance. "Parce qu'il avait ce message : vous n'êtes pas obligé d'appartenir à un parti politique ou religieux ici", a déclaré le pape.
Merci !