Pédocriminalité dans l’Église : les religieux se rassemblent pour «lutter contre les abus et agressions»
Publié le 11 Avril 2023
SudOuest.fr avec l’AFP nous montrent ce mardi 11 avril 2023 que cette rencontre entre les instituts religieux catholiques fait suite à la publication en octobre 2021 du rapport Sauvé qui avait révélé l’ampleur de la pédocriminalité dans l’Église depuis 1950. La Conférence des religieux et religieuses de France (Corref) se penche sur les préconisations des groupes de travail. Pendant un an, ces groupes ont réfléchi aux moyens de lutter contre les agressions sexuelles au sein des communautés religieuses. Il y a un point en particulier sur lequel les avis convergent : pour lutter contre les abus, il faut lutter contre l'entre-soi (https://www.rcf.fr/articles/actualite/abus-sexuels-dans-les-communautes-religieuses-pour-veronique-margron-lentresoi).
Les instituts religieux catholiques sont réunis de mardi à jeudi à Paris en assemblée générale, avec pour objectif de prendre des décisions touchant à leurs pratiques, afin de «lutter contre la chaîne des abus et des agressions» sexuelles. Cette rencontre, qui réunit quelque 250 supérieurs (responsables) de congrégations de la Conférence des religieux et religieuses de France (Corref, environ 400 instituts et congrégations), fait suite à la publication en octobre 2021 du rapport Sauvé qui avait révélé l’ampleur de la pédocriminalité dans l’Église depuis 1950.
Au menu des travaux : les réflexions et recommandations de cinq groupes de travail qui ont planché pendant dix-huit mois sur les thèmes de la gouvernance des instituts, du traitement et de l’accueil des plaintes pour agressions sexuelles, de la vocation, de la formation initiale et continue des moines, moniales, frères, sœurs etc. «Nous sommes dans un mouvement de transformation […], nous avons encore des décisions à prendre», a déclaré Véronique Margron, présidente de la Corref, devant la presse. L’assemblée devra prendre position, jeudi 13 avril, sur un ensemble de «préconisations et règles de bonnes pratiques» qu’elle souhaite voir mettre en œuvre ensuite dans les congrégations.
Selon Véronique Margron, «ce sont des mœurs de la vie religieuse qui sont à revisiter» pour qu’elles ne soient «plus porteuses d’abus». «Toute décision qui renforce la liberté et la dignité, protège des confusions, empêche les cumuls de positionnements, se prémunit contre les corporatismes, l’enclos de l’entre-soi et les idéalisations, qui nomme les choses telles qu’elles sont, toutes ces décisions luttent contre la chaîne des abus et des agressions», avait-elle souligné un peu plus tôt lors de l’ouverture des travaux.
Les groupes de travail ont notamment suggéré d’introduire une aide à la gouvernance avec notamment des audits externes, afin de mieux traiter les plaintes pour agressions sexuelles. Le document propose également que le supérieur majeur d’une communauté s’adjoigne systématiquement des tierces personnes extérieures (https://www.rcf.fr/articles/actualite/abus-sexuels-dans-les-communautes-religieuses-pour-veronique-margron-lentresoi).
Cette rencontre intervient après celle des évêques à Lourdes il y a deux semaines : ces derniers, appelés à examiner plusieurs propositions destinées à prévenir les violences sexuelles, ont décidé, pour l’essentiel, de se donner du temps pour associer à ce chantier l’ensemble des acteurs de chaque diocèse. La Corref représente 350 congrégations ou communautés, et certaines sont issues de traditions bien différentes. Une diversité qui va demander du temps et du dialogue. Véronique Margron prévient déjà : le processus sera lent. "C’est des questions complexes, le suivi des auteurs, la formation, les causes des violences sexuelles la question de la mémoire vive…" (https://www.rcf.fr/articles/actualite/abus-sexuels-dans-les-communautes-religieuses-pour-veronique-margron-lentresoi).
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