Publié le 31 Août 2013
TF1.fr dans son article du 30 août nous montre que la préfecture de police de Paris a annoncé vendredi l'interdiction de la Marche prévue samedi du parvis de la Défense à la place de la Concorde par les Veilleurs, opposés au mariage homosexuel. Dans un communiqué, la préfecture regrette "l'absence totale de dialogue" qui l'a conduite à annuler la manifestation sur le parcours envisagé pour des raisons de "préservation de l'ordre public". Interrogé vendredi par l'AFP, un membre du mouvement des Veilleurs a assuré que "la marche aura lieu", donnant rendez-vous samedi à 17h30 comme prévu au parvis de la Défense. En faisant cela, ce mouvement rentre dans l'illégalité.
La préfecture de police (PP) avait déjà fait savoir mercredi que le projet de Marche, dont le parcours empruntait notamment l'avenue des Champs-Élysées ne pourrait se tenir "dans les conditions envisagées", avançant "la protection des institutions", "la préservation de l'ordre public" mais aussi "la propre sécurité des manifestants sur des sites particulièrement fréquentés" le samedi. Un geste tout à l'honneur de la préfecture de police.
La PP a expliqué être entrée en contact avec des Veilleurs, un groupe issu des manifestations contre le mariage pour tous, mais que "toutes les propositions de rencontres en vue d'engager un dialogue sur le choix de cet itinéraire et les modalités de la veillée sont restées sans suite". Ces interlocuteurs, "dont aucun n'accepte de se reconnaître comme organisateur du mouvement", précise la PP, considèrent "ne pas avoir à se soumettre à une formalité légale pour organiser un événement de voie publique susceptible de rassembler plusieurs centaines de personnes".
Les manifestations sur la voie publique en France sont soumises à l'obligation d'une déclaration préalable indiquant le but de la manifestation, le lieu, la date et l'heure du rassemblement et l'itinéraire projeté. Les autorités peuvent demander aux organisateurs des modifications de parcours ou d'horaire. Ce qui n'a pas été fait par les Veilleurs. La loi est la même pour tous, et c'est le cas aussi pour ce mouvement.
La PP se dit toutefois "toujours ouverte" pour étudier les modalités d'un autre itinéraire "compatible avec les exigences de l'ordre public". Jeudi, les Veilleurs avaient appelé à cette marche expliquant dans un communiqué qu'il ne s'agissait pas d'une "manifestation" car "leurs rassemblements n'entravent pas la circulation et ne présentent aucun slogan ni aucun signe distinctif". Ils s'étaient engagé à respecter l'ordre public "en toute circonstance". Les manifestations sont toujours interdites sur les Champs-Élysées, notamment en raison de la proximité du Palais de l’Élysée.
La préfecture de police se souvient de la Manif pour tous du 24 mars 2013 qui souhaitait défiler sur les Champs-Élysées, ce qui lui fut interdit. Ils utilisèrent le fameux argument du déni de démocratie, mais la suite des événements donna raison à la préfecture de police puisque des manifestants tentèrent de pénétrer sur la place Charles-de-Gaulle, puis sur l'avenue des Champs-Élysées, en tentant de forcer les barrages de police.
Les Veilleurs, une trentaine, sont partis le 11 août de Rochefort (Charente-Maritime) pour rejoindre Paris, dernière étape de leur périple "à la rencontre des Français". Comme le montre LeMonde.fr dans son article du 30 août 2013 décidée début juillet pour "éveiller les consciences", cette marche se voulant "pacifique" devait fédérer des sympathisants en chemin. Las, les "veilleurs" sont bien forcés de reconnaître que seuls une vingtaine de marcheurs permanents ont répondu à l'appel. Trois marcheurs ont suivi l'intégralité du tracé. Certains ne cachent pas leur déception, qui s'attendait à plus de monde, même au mois d'août. En revanche, les veillées organisées chaque soir à 21 heures ont connu plus de succès, rassemblant plus de sympathisants, jusqu'à 300 personnes à Nantes. Sur 22 étapes, au moins quatre ont été ponctuées d'accrochages avec des partisans du mariage homosexuel : Rochefort et Châtelaillon (Charente-Maritime) au début, Couëron et Nantes (Loire-Atlantique) sur la fin.
Les Veilleurs refusent le dialogue avec la préfecture de police de Paris, si ce mouvement n'est pas clivant comme il le prétend alors pourquoi refuser ce que demande la préfecture qui ne fait qu'utiliser la loi. Le déni de démocratie ne vient pas de la préfecture mais de ceux qui refusent des lois votées par des parlements élus démocratiquement.
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