Dans leurs articles du lundi 24 mars 2014, BFMTV.com, francetvinfo.fr, LeMonde.fr et TF1.fr nous montrent que les journaux européens estiment que le "bond historique" du FN doit tenir lieu de "signal pour l'Europe". La presse italienne s'inquiète de cette "poussée populiste", et analyse ses conséquences pour l'Europe, les grands quotidiens mettant en avant la réussite personnelle de Marine Le Pen. Elle "a accompli le chef d'œuvre politique que son père avait échoué à réaliser", écrit par exemple le Corriere della Serra. Pour l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, "le Front National s'autocélébre en tant que troisième force", une "baffe" pour François Hollande. Les journaux britanniques constatent que la France bascule à droite, mettant l'accent sur l'expression du mécontentement des Français envers le gouvernement socialiste.
Interrogé sur Europe 1, Pierre Moscovici, le ministre de l'Économie, a appelé à un second tour de "ressaisissement". Il a mis les faibles résultats du PS au premier tour sur le compte des réformes économiques et sociales en cours : "La facture, les Français n'ont pas fini de la payer: ils auraient tort de faire un chèque en blanc à ceux qui ont mis le pays dans cet état".
"On a entendu le message des électeurs", a assuré Harlem Désir au micro de BFMTV. Le Premier secrétaire du PS a notamment mis le mauvais résultat de la gauche sur le compte de la "souffrance sociale". "Le pays est éreinté par la crise", a-t-il dit, appelant "l'ensemble de la gauche" à se rassembler.
Pour Olivier Faure, l'implantation du FN, est un phénomène qui n'est pas "neutre". "Le fait d'avoir une extrême-droite qui s'implante durablement sur le territoire, ça n'est pas neutre" explique Olivier Faure, député PS de Seine-et-Marne. "L'extrême-droite est un cancer qui gagne progressivement tout le camp social", ajoute-t-il.
En conséquence, les Français sont 79% à souhaiter un remaniement ministériel et 69% à désirer un changement de Premier ministre, selon un sondage BVA pour l'Express, Orange, France Inter et la presse régionale diffusé lundi. Ces pourcentages, observés avant que les Français n'aient connaissance du vote sanction pour la gauche au premier tour des élections municipales, devraient encore s'accroître dans les jours à venir, souligne l'institut de sondage.
Alors que le FN est arrivé en tête du premier tour à Avignon, le célèbre festival qui porte le nom de la "cité des Papes" envisage de "partir" si le parti de Marine Le Pen l'emporte dimanche 30 mars. "Je ne me vois pas travaillant avec une mairie Front National. Cela me semble tout à fait inimaginable. Donc je pense qu'il faudrait partir. Il n'y aurait aucune autre solution", a déclaré le directeur du festival, Olivier Py.
Comme le montre La-Croix.com dans son article du mardi 25 mars, le ministre du Travail Michel Sapin a admis qu'"il faudra changer" pour tenir compte de "la colère" exprimée contre le gouvernement au premier tour des municipales, et ce avec le "Premier ministre que le président choisira".
Cette élection montre que le parti d'extrême droite s'est banalisé. Et pas seulement parce qu'il a changé de patron. Pour le contrer, la diabolisation est de moins en moins efficace parce que ses thèmes de prédilection — l'immigration, la sécurité — ont largement imprégné la droite, au point que celle-ci rejette désormais l'idée de front républicain. Le FN est en même temps plus offensif parce que son discours, devenu ethnosocial, vise à séduire les victimes de la crise, les «laissés-pour-compte» de la mondialisation, ceux qui avaient cru au changement en 2007 puis en 2012 et n'ont rien vu venir. En ce sens, le Front national de Marine Le Pen est devenu un sérieux problème pour le PS et l'UMP.
Face aux FN, comme nous le montre les élections du premier tour, la diabolisation ne marche plus et le Front républicain non plus, car l'UMP ose comparer le PS au FN dans un raccourci trop facile du "ni, ni", ce qui donnera aux électeurs de gauche l'envie de s'abstenir au second tour.
La France est confrontée à une crise multiforme, à la fois économique, politique, sociale et morale, marquée par une profonde dépression, une poussée du chômage, une chute des revenus, une perte de confiance dans la démocratie parlementaire et une impuissance des gouvernements successifs, de gauche et de droite, à redresser la situation, il n'est donc plus temps de faire la sourde oreille. Il faudrait donc un nouveau Front populaire, une alliance conclue entre les partis politiques et les organisations de gauche pour résoudre la crise économique, vaincre le chômage, faire échec à l'extrême droite pour remporter les élections. D’importantes mesures sociales doivent être prises. Le faux fuyant doit finir.
Merci !