Publié le 31 Mai 2015
Françoise Chandernagor à travers son roman Vie de Jude, frère de Jésus, aux éditions Albin Michel en 2014, nous montre que Jésus avait des frères et sœurs. Ils sont présents chez Marc (6,3) et Matthieu (13,54-56). N'oublions pas que Jésus est le fils "premier né" de Marie et Joseph (Luc 2,7), donc rien ne dit que ses parents n'ont pas eu d'autres enfants. Jacques et Joset, Simon et Jude sont cités comme ses "frères". Il a peut être eu deux 2 sœurs qui furent mariés par la suite.
De nombreux historiens, biblistes et exégètes confirment qu'ils étaient bien ses frères et sœurs comme le montre Pierre-Antoine Bernheim dans son excellent ouvrage Jacques, frère de Jésus, aux éditions Albin Michel en 2003. Plus important, un grand nombre d'attestations antiques mentionnent les frères de Jésus, certaines parlant même de "frère du Christ selon la chair", plus encore quand Flavius Josèphe, un auteur juif qui écrit vers 93-94 pour un public romain, nous dit que Jacques est le "frère de Jésus, appelé Christ", dans les Antiquités judaïques.
Les frères de Jésus devinrent très influents et eurent un rôle majeur dans l'Église au point que comme nous le montre Geza Vermes dans son Dictionnaire des contemporains de Jésus aux éditions Bayard en 2008, sous le règne de l'empereur Domitien, les petits-fils de Jude, frère de Jésus, furent mis sous une liste noire par les Romains car ces descendants de David étaient considérés comme des rebelles messianiques (Histoire ecclésiastique III, 20). Ce qui montre que durant les 70 ans qui suivirent la mort et la résurrection de Jésus, un lien familial avec lui était un atout important pour assumer la direction de l'Église.
Pierre-Antoine Bernheim pense que c'est l'appartenance à une lignée davidique qui explique la position prééminente des membres de la famille de Jésus qui jouèrent un rôle significatif dans les Églises de Palestine et des régions voisines longtemps après sa mort. Si on suit ce mode dynastique, cela explique pourquoi Jacques est devenu à la mort de Jésus le premier évêque de Jérusalem, ce que confirme Simon Claude Mimouni dans son ouvrage Jacques le juste, frère de Jésus de Nazareth aux éditions Bayard en 2015.
Devenu gênants pour la succession apostolique que l'on faisait désormais partir de Pierre, il fallait se débarrasser habilement des frères de Jésus, en les transformant en cousins germains, ce que fit en vrai métronome Jérôme au Ve siècle qui fusionna Jacques, fis d'Alphée avec Jacques, frère du Seigneur, tout en faisant devenir aussi Simon et Jude des fils de Clopas, confondu avec Alphée.
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