Comme nous le montre L’OBS ce samedi 26 juin 2016 une trentaine de personnalités de la culture, de la société civile et de la politique appellent, dans une tribune publiée aujourd'hui par sept journaux européens, dont le "Journal du Dimanche" en France, à "réinventer l'Europe". "Nous respectons le vote des citoyens britanniques, et nous le regrettons. Mais il est crucial de ne pas laisser le Brexit détourner notre énergie. Tout au contraire, il peut et doit servir à la raviver. Les Européens doivent se réinventer, et relever des défis collectifs considérables."
Initiée par Guillaume Klossa, fondateur du centre de réflexion européen EuropaNova, cette "feuille de route pour une Nouvelle Renaissance européenne" propose : 1. Un renforcement de la démocratie et de la culture civique européenne; 2. Une nouvelle étape en matière de sécurité, de défense et de protection civile des citoyens européens; 3. Une stratégie pour accueillir, intégrer et, le cas échéant, préparer les conditions de retour à plus long terme des réfugiés dans leur pays; 4. Une nouvelle politique industrielle européenne, fondée sur une croissance décarbonée, capable de moderniser notre économie et de créer massivement des emplois de proximité; 5. L'achèvement de la zone euro, pour qu'elle fonctionne efficacement, et non comme une machine à accroître les inégalités ; et 6. La création d'un Erasmus des collégiens, qui rassemblera tous les jeunes d'une même génération.
Parmi les signataires figurent notamment Michel Barnier, Daniel Cohn-Bendit, l'écrivain italien Roberto Saviano... Espérons que cette feuille de route sera suivie des faits, car elle permettra de faire une autre Europe solidaire et ouverte qui se débarrassera de la vision libre échangiste qui avait mis fin aux bonnes intentions qu’aurait pu apporter l’Union européenne.
Allons-nous vers un royaume désuni ? Comme le montre euronews.com plusieurs centaines d’Écossais ont manifesté ce vendredi à Édimbourg, où la veille près de trois électeurs sur quatre s‘étaient prononcé pour le maintien du Royaume-Uni dans l’UE. Si le nord de l’Angleterre et le Pays de Galles ont largement voté pour la sortie, l’Irlande du Nord et l’Écosse voulaient rester. En Écosse, le “remain” a recueilli 62%. Le gouvernement écossais se penche déjà sur l’autre option, la tenue un second référendum sur l’indépendance de l‘Écosse, a déclaré Nicola Sturgeon.
Des rassemblements ont aussi été organisés à Londres, où le Brexit n’a recueilli 40% des voix, soit 13 points de moins que dans le reste de l’Angleterre. “On peut imaginer que le Brexit va engendrer une désintégration de l’UE, si d’autres pays suivent l’exemple. C’est triste de que ces opportunités, de pouvoir vivre et travailler à l‘étranger, pourraient bien ne plus se présenter” explique une étudiante venue manifester dans les rues de la capitale. Deux pétitions, l’une en faveur d’un nouveau référendum qui a dépassé les trois millions de signatures en fin de matinée, et l’autre en faveur de l’indépendance de Londres lancée par un journaliste sur le ton de la rigolade déjà a été signée par 160 000 personnes, ont donc déjà dépassé les 100 000 signatures nécessaires à l’ouverture d’un débat par le parlement britannique.
L’Europe ne va pas faire de cadeau au Royaume-Uni comme le montre HuffingtonPost.fr. En Europe, la pression monte sur les Britanniques. Réunis à Berlin, les ministres des Affaires étrangères des six pays fondateurs de l'UE ont demandé à Londres d'accélérer le divorce. Jean-Marc Ayrault a insisté pour qu'un nouveau premier ministre soit désigné au plus vite à Londres, dans "quelques jours". Or David Cameron a annoncé que sa démission prendrait effet en octobre, après la nomination de son successeur auquel il veut laisser le soin de conduire les négociations avec l'UE. Elles pourraient durer jusqu'à deux ans et, entre temps, le Royaume-Uni restera lié par les accords existants.
Attendre deux ans c’est beaucoup trop long pour la France comme le montre francetvinfo.fr, puisque François Hollande a mis l'accent sur la nécessité d'adopter une position ferme, afin d'éviter que les Britanniques fassent traîner les négociations pour obtenir davantage de l'UE. Depuis vendredi, François Hollande a multiplié les contacts avec ses partenaires européens pour chercher des soutiens. Le président s'est entretenu samedi au téléphone avec le Premier ministre grec, Alexis Tsipras. Il a ensuite dîné avec le président du Conseil italien, Matteo Renzi. Fini les cadeaux pour les Britanniques, plus d’accords. Le départ et rien d’autre.
Le Parlement européen est encore moins patient comme nous le montre HuffingtonPost.fr. Le président du Parlement européen Martin Schulz a exhorté dimanche le premier ministre britannique David Cameron à entamer la procédure de sortie de l'Union européenne dès mardi, date à laquelle un sommet européen doit se tenir. Selon un entretien publié dans le journal Bild, Martin Schulz estime qu'une période de flou "conduirait à davantage d'insécurité, mettant ainsi l'emploi en danger". "Cette attitude d'hésitation, simplement pour faire le jeu tactique des conservateurs britanniques, nous nuit à tous", poursuit-il. "C'est pourquoi nous comptons sur le gouvernement britannique pour tenir ses promesses dès maintenant et le sommet de mardi sera le bon moment." Les quatre plus grandes formations du Parlement européen ont également rédigé une résolution invitant David Cameron à engager le Brexit dès mardi, rapporte le journal allemand Frankfurter Allgemeine Sonntagszeitung.
L’OBS nous fait aussi part de l’avis de Georges Soros sur le Brexit et il est très critique sur l’UE. "Désormais, le scénario catastrophe que beaucoup redoutaient s'est concrétisé", analyse le financier milliardaire George Soros, sur le site internet Project Syndicate, relayé par France TV info. Pour lui, les conséquences pour l'économie réelle seront comparables à la crise financière de 2007-2008 : "Les marchés financiers du monde entier vont sans doute rester dans la zone de remous le temps que sera négocié le long et complexe processus de divorce politique et économique d'avec l'UE."
Pour lui, il faut donc reconstruire complètement l'Union européenne : "Après le Brexit, nous tous qui croyons aux valeurs et aux principes que l'UE est censée porter doivent s'unir pour la sauver, en la reconstruisant complètement." Le financier espère soulever les foules : "Je suis convaincu qu'à mesure que les conséquences du Brexit se manifesteront dans les semaines et les mois à venir, un nombre de plus en plus grand de gens nous rejoindront."
Concernant le Royaume-Uni, George Soros prévoit beaucoup de "souffrance" : "En quittant l'UE, la Grande-Bretagne se retrouvera peut-être au bout du compte, sans que cela soit sûr, plutôt dans une meilleure situation que d'autres pays; mais son économie et ses habitants vont beaucoup souffrir, à court et moyen terme."
Une victime du Brexit est Jeremy Corbyn qui est accusé de ne pas avoir pris position assez fermement contre le Brexit. Les caciques du Labour, en embuscade depuis neuf mois, passent à l'attaque. Ces derniers partisans d'une ligne plus au centre qui leur a fait perdre deux élections législatives, sont en embuscade pour tenter de se débarrasser de ce chantre de la gauche arrivé à la tête du Labour en septembre à la surprise générale mais avec un fort soutien populaire, persuadés qu'il s'agit d'une erreur de casting. Mais les Blairistes vont déchanter vite puisque le Labour reste majoritairement acquis à Jeremy Corbyn.
Le Brexit est une bonne chose puisque la sortie du Royaume-Uni permettra de refonder l’Union européenne pour renouer avec sa vocation d’origine, assurer la démocratie et le respect de valeurs, la prospérité, la liberté et la paix par la solidarité. L’Union européenne en a besoin puisque le comportement antidémocratique de la commission de Bruxelles, sa soumission aux lobbys économique, son refus constant d'écouter les citoyens européens pour prendre les décisions radicalement contraires à ce qu'ils demandent, n’a fait que donner une image négative de l’Union.
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