Publié le 30 Juin 2017

Aujourd’hui est morte Simone Veil ce vendredi matin à l’âge de 89 ans. Simone Jacob est née le 13 juillet 1927 à Nice, puis elle sera déportée à Auschwitz en mars 1944 avec sa sœur et sa mère. Cette dernière y mourra, les sœurs Jacob retrouveront la liberté en 1945. Elle s’inscrit à Sciences Po et se marie en 1946 avec Antoine Veil, futur inspecteur des finances. Elle aura avec lui trois enfants. Elle décide de travailler et devient magistrate. Dans les années 1960, elle fréquente les milieux du Mouvement républicain populaire (MRP), puis en 1970 elle devient la première femme secrétaire générale du Conseil supérieur de la magistrature (CSM), puis en 1971 la première femme à siéger au conseil d’administration de l’ORTF (Office de radiodiffusion-télévision française). Elle entame ensuite une carrière politique réussie puisqu’entre 1974 et 1978, elle est ministre de la Santé des gouvernements Chirac et Barre, moment où elle porte la loi sur l’interruption volontaire de grossesse. Elle obtiendra son vote le 17 janvier 1975, après des débats houleux. Entre 1979 et 1982, elle devient présidente du Parlement européen, puis entre 1993 et 1995, ministre d'État des Affaires sociales, de la Santé et de la Ville du gouvernement Balladur qu’elle soutient lors de l’élection présidentielle de 1995. Elle est entre 1998 et 2007, membre du Conseil constitutionnel et soutien Nicolas Sarkozy au lieu de François Bayrou, puis elle est nommée par Lionel Jospin en 2000 présidente de la Fondation pour la mémoire de la Shoah, à la tête de laquelle elle restera jusqu’en 2007, et elle entre finalement à l’Académie française en 2008.
Le plus bel hommage à son encontre vient d’une historienne Michelle Perrot, spécialiste de l'histoire des femmes dans le Live Simone Veil de Libération.fr : «Comme toutes les femmes de cette génération, j'éprouve une admiration et une infinie gratitude envers Simone Veil. C'était une femme libre, profondément libre qui connaissait la domination : celle exercée sur les juifs qu'elle a connue au sein de sa famille, celle des hommes sur les femmes. C'était une femme de droite, mais qu'est-ce que cela voulait dire ! Elle était modeste, elle agissait quand il le fallait, au moment où il le fallait.
C'est une des grandes figures de notre temps, nous lui devons beaucoup. Cette loi absolument nécessaire sur le droit de l'avortement signe l'an I de la libération du corps des femmes. Certes, elle n'était pas seule, le mouvement de la libération des femmes existait depuis les années 70. Mais elle a été l'actrice de cette loi. L'accès des femmes au pouvoir était encore récent à cette époque, il datait de 1944. En 1975, à l'Assemblée nationale, elles étaient encore très peu nombreuses. Elle a fait accéder à la loi, ce domaine réservé des hommes, un des droits fondamentaux des femmes. Pionnière et première, elle a fait un acte premier. Elle a contribué de façon décisive à l'histoire des femmes. Elle est une grande figure historique. Le nom de Simone Veil est immortel. Comme disait Hugo à propos de George Sand, "je pleure une morte et je salue une immortelle".»

Ce vendredi 30 juin comme le montre francesoir.fr dans l’article «Google : un doodle pour rendre hommage au roman "Les Misérables" de Victor Hugo», Google a l'habitude de commémorer les naissances et les morts des grands hommes et femmes de l'Histoire avec ses Doodle. Mais ce vendredi, le moteur de recherche a voulu rendre hommage au dernier chapitre du roman "Les Misérables" de Victor Hugo. L'œuvre traite du sort de la classe populaire française, qui a toujours inquiété le romancier. En plus d'être dramaturge et poète l'homme de lettres était aussi élu. Figure politique, il a été trois fois député.
Dans l'hémicycle, il a alerté ses confrères sur les conditions de vie de beaucoup de citoyens français dès le 30 juin 1850. En pleine révolution industrielle, l'écart était de plus en plus grand entre les riches et les pauvres. Et cela, le romantique l'avait bien compris. C'est pour cette raison qu'il interpellait les autres élus français et décrivait la dure vie des classes populaires : "jusqu'à dix familles dans une masure, jusqu'à dix personnes dans une chambre, jusqu'à cinq ou six dans un lit", décrivait-il. Le 30 juin 1850, Victor Hugo lançait aux députés: "Et bien dérangez-vous quelques heures, venez avec nous, incrédules, et nous vous ferons voir de vos yeux, toucher de vos mains les plaies, les plaies sanglantes de ce Christ qu'on appelle le peuple". Alertant les députés sur le sort de nombreux Français de l'époque, auxquels il vouera une livre, Les Misérables, quelques années plus tard. Un texte que devrait lire le gouvernement actuel.
Enfin, Libération.fr dans son article «Le Parlement allemand adopte le mariage pour tous» nous montre que l'Allemagne vient d'autoriser l'ouverture du mariage aux couples de même sexe par un vote au Parlement, au terme d'à peine une heure de débats et cinq jours seulement après qu'Angela Merkel, la chancelière, a levé son opposition de principe. Le texte, qui établit désormais que «le mariage est conclu à vie par deux personnes de sexe différent ou de même sexe», a été approuvé par une majorité constituée des élus des trois partis de gauche représentés à la chambre basse du Parlement, les sociaux-démocrates, les écologistes et la gauche radicale, rejoints par une partie des députés de la famille conservatrice d'Angela Merkel. Au total, le oui a recueilli 393 voix, le non 226. On relèvera que, dans le vote du Bundestag pour adopter le mariage pour tous, la chancelière Angela Merkel a voté contre. «Pour moi, le mariage est, au vu de notre Constitution, une union entre un homme et une femme, c'est la raison pour laquelle j'ai voté contre la proposition de loi», a-t-elle dit à la presse.
Merci !