Publié le 6 Avril 2019
RFI.fr nous montre ce samedi 6 avril 2019 que certains observateurs évoquent un «moment historique» : des militants LGBT ont été reçus pendant plus d’une heure par le secrétaire du Saint-Siège, le cardinal Pietro Parolin. Ils sont venus demander à l’Église catholique de prendre position pour condamner la criminalisation de l’homosexualité, encore en vigueur dans de nombreux pays.
Ils sont une cinquantaine, des juristes mais surtout des activistes LGBT à avoir fait le déplacement au Vatican, une première pour eux. Pendant la rencontre, une étude sur la criminalisation de l’homosexualité dans les pays des Caraïbes a été remise au secrétaire d’Etat du Saint-Siège, qui a manifesté son intérêt.
«Je pense qu’il serait très important qu’une position officielle, une déclaration du Vatican ou du pape lui-même soit faite, où l’Église dise clairement qu’elle condamne la criminalisation, quel que soit le sexe ou le genre des personnes. C’est ça qui est important», explique l'auteur du rapport, l’avocat argentin Leonardo Raznovich.
Selon celui-ci, le pape François aurait fait jouer de son influence pour que l’Église au Belize retire son appel après que la Cour suprême a jugé inconstitutionnel une loi pénalisant l’homosexualité. Un signe d’espoir pour ces membres de la délégation comme la Canadienne Helen Kennedy, qui dirige Egale, une association de défense des LGBT : «Ce n’est pas un endroit où l’on se sent d’habitude accueillis. Si le cardinal n’a pas mentionné explicitement les personnes LGBT, on sait lire entre les lignes et on souhaite les encourager à s’engager plus fortement contre la criminalisation de ces personnes à où qu’elles vivent.»
Le cardinal Parolin a tenu à rappeler l’opposition de l’Église à toute violence contre les personnes et promis de faire remonter cette rencontre au pape François. Pour les militants LGBT, un dialogue s’est désormais ouvert. Sur 70 pays pénalisant encore l’homosexualité dans le monde, six prévoient toujours la peine de mort.
Aussi historique soit-il, ce geste ne peut pas enlever comme nous le montre 20minutes.fr et l’AFP (https://www.20minutes.fr/monde/2489955-20190405-pays-bas-eglise-catholique-genee-coming-out-pretre) le fait que dimanche dernier, au cours d’une messe, le prêtre de l'église de la Vredeskerk à Amsterdam, aux Pays-Bas, a annoncé aux paroissiens son homosexualité. Il a été immédiatement suspendu de ses fonctions par le diocèse, a révélé le quotidien néerlandais Trouw, ce mardi.
Profitant d’une messe spécialement organisée pour ses 25 ans de sacerdoce pour dévoiler son homosexualité aux paroissiens, Pierre Valkering leur a également présenté son nouveau livre dans lequel il avoue ne pas avoir respecté le célibat et avoir fréquenté des lieux de rencontre gays. L’homme a également déclaré : «Il y a un grand éléphant rose à Rome», suggérant que l’homosexualité était taboue, mais courante, au Vatican. Des déclarations qui ont particulièrement gêné le Vatican, entraînant la suspension du prêtre.
«Les visiteurs de la Vredeskerk d’Amsterdam sont bouleversés par la suspension du prêtre Pierre Valkering après son coming out», ajoute le quotidien néerlandais. Consigne a été donnée aux fidèles de ne pas s’exprimer sur le sujet. «À l’attention de la presse, les paroissiens ont interdiction de s’exprimer. Vous pouvez directement prendre contact avec Pierre Valkering», indique une affichette prise en photo par Trouw.
Finalement, rien ne viendra du Vatican comme le montre Fréderic Martel sur son compte Twitter (@martelf) puisque le porte-parole du pape, Alessandro Gisotti dément “catégoriquement” que le pape fasse un "discours historique" sur l'homosexualité le vendredi 5 mars. La réunion s’est faite finalement à huis-clos.
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