Publié le 31 Mai 2020
francetvinfo.fr avec nous montre ce dimanche 31 mai 2020 que le souverain pontife a enregistré un message vidéo en espagnol à l'occasion de la fête de la Pentecôte.
Selon le pape François, "tout sera différent" après l'épidémie planétaire de coronavirus. "Lorsque nous sortirons de cette pandémie, nous ne pourrons pas continuer à faire ce que nous faisions, et comme nous le faisions", déclare le souverain pontife dans cette vidéo diffusée samedi 30 mai, tout en appelant à une "société plus juste et plus équitable plus chrétienne, non pas en paroles, mais dans les faits". Avant de poser une question. "Des grandes épreuves de l'humanité, parmi lesquelles cette pandémie, nous ressortirons meilleurs ou pires. Ce n'est pas la même chose. Je vous le demande : comment voulez-vous en sortir ? Meilleurs ou pires ?"
"Nous avons besoin que l'Esprit Saint nous donne des yeux nouveaux, qu'il ouvre notre esprit et notre cœur pour affronter le moment présent et le futur avec la leçon apprise: nous sommes une seule humanité. Personne ne se sauve tout seul. Personne", a assuré le pape François. "Nous le savons, mais cette pandémie que nous vivons nous l'a fait vivre de manière beaucoup plus dramatique. Nous avons devant nous le devoir de construire une nouvelle réalité", alors qu'"aujourd'hui, le monde souffre, le monde est blessé, (...) surtout chez les plus pauvres qui sont rejetés". "Et c'est pourquoi aujourd'hui, nous nous ouvrons à l'Esprit-Saint pour qu'il change nos cœurs et nous aide à devenir meilleurs. (...) C'est la tâche de tous, et de nous tous", a-t-il conclu.
La pandémie a fait près de 367 000 morts dans le monde depuis son apparition en décembre en Chine, selon un dernier bilan établi samedi par l'AFP à partir de sources officielles. Presque six millions de cas ont été diagnostiqués dans 196 pays et territoires, alors que la pandémie a forcé plus de la moitié de l'humanité à se confiner ou à vivre cloîtré, avec un impact dramatique sur l'économie planétaire.
Ruth Gledhill dans The Tablet (https://www.thetablet.co.uk/news/12993/save-lives-before-the-economy-says-pope) nous montre que le pape François a insisté sur le fait que traiter et sauver les gens est «plus important» que sauver l'économie. «Nous, les gens, sommes des temples du Saint-Esprit, l'économie ne l'est pas.» Il a également parlé aujourd'hui plus largement des souffrances et des défis de la pandémie de Covid-19, et a exhorté les catholiques à se souvenir de l'amour de Dieu et du prochain. Pour le pape, comprendre ce que Dieu nous dit en ces temps de pandémie devient également un défi pour la mission de l'Église : «L'impossibilité de se réunir en Église pour célébrer l'Eucharistie nous a fait partager la condition de nombreuses communautés chrétiennes qui ne peuvent pas célébrer la messe tous les dimanches.» Il a aussi déclaré que la fête de la Pentecôte renouvelle la conscience que «la présence vivifiante du Saint-Esprit habite en nous. Il nous donne aussi le courage de sortir des murs protecteurs de nos petits groupes, sans nous reposer dans la vie tranquille ni nous enfermer dans des habitudes stériles.»
Après le Regina Caeli, il a évoqué le Synode de l'Amazonie il y a sept mois et a lancé un appel spécial aux peuples qui y souffraient : «Nous invoquons le Saint-Esprit pour donner lumière et force à l'Église et à la société en Amazonie, sévèrement éprouvées par le pandémie. Beaucoup sont infectés et décédés, même parmi les peuples autochtones, particulièrement vulnérables. Par l'intercession de Marie, Mère de l'Amazonie, je prie pour les plus pauvres et les plus sans défense de cette chère région, mais aussi pour celles du monde entier, et je lance un appel pour que personne ne manque de soins de santé». «Traiter les gens, ne pas économiser pour l'économie. Traiter les gens, qui sont plus importants que l'économie. Nous, les gens, sommes des temples du Saint-Esprit, l'économie ne l'est pas.»
Enfin, francetvinfo.fr nous apprend que les 21 victimes de l'ancien prêtre Bernard Preynat vont pouvoir être indemnisées. C'est le tribunal ecclésiastique de Lyon qui a ouvert cette voie à l'indemnisation des anciens scouts agressés sexuellement entre 1971 et 1991 par l'ancien aumônier de Sainte-Foy-lès-Lyon. C'est à Bernard Preynat que reviendra la charge d'indemniser les victimes. "L'Église se désolidarise complètement de Bernard Preynat et lui pose l'injonction d'apporter une indemnisation financière aux victimes que vraisemblablement, il ne pourra pas payer", a réagi dimanche 31 mai sur franceinfo François Devaux, le président de l'association La parole libérée. "Si la question, c'est de faire miroiter à des victimes qu'elles vont avoir une réparation financière qui finalement ne leur sera pas payée, tout en s'excluant complètement de sa propre responsabilité, ce n'est plus de la maladresse, c'est un peu pervers comme démarche", estime François Devaux. Selon lui, "le diocèse a une vraie et lourde responsabilité" dans cette affaire.
Le changement ne viendra pas de la culture cléricale mais plutôt comme le pense Luis Miguel Modino, correspondant au Brésil pour religiondigital.org (https://www.religiondigital.org/luis_miguel_modino-_misionero_en_brasil/coronavirus-aboca-vivir-nuevo-Pentecostes_7_2236346351.html), d’une Église se trouvant dans «les périphéries géographiques et existentielles, sans grandes décorations, sans mots retentissants». Pour lui, «Le COVID-19 a motivé l'apparition de nouvelles façons de développer l'activité liturgique et pastorale. On peut dire que certains d'entre eux ont accroché des gens et qu'ils peuvent faire partie de la vie ecclésiale». Et «L'expérience de ces derniers mois a mis en évidence l'importance de l'Église domestique, d'être de petites communautés, où le rôle des prêtres prend une nouvelle dimension. Cela devrait également nous amener à réfléchir à de nouvelles voies pour la célébration des sacrements, ce qui a été souligné dans le Document final du Synode pour l'Amazonie, qui devrait nous faire réfléchir sur une réalité qui, en certains endroits, n'est pas quelque chose d'extraordinaire, ce qui se passe en période de pandémie, mais quelque chose de commun, en attente de réponses.»
Finalement, «Les crises doivent toujours être considérées comme un temps pour de nouvelles opportunités, pour se renouveler ou mourir, pour assumer sans crainte de nouvelles possibilités, de nouvelles voies. Nous sommes confrontés à une nouvelle Pentecôte, Dieu envoie le Saint-Esprit pour nous guider sur la voie à suivre, maintenant il est essentiel d'agir avec parrhésie. Sommes-nous prêts ou allons-nous continuer avec les portes et les esprits fermés, dominés par la peur ?»
Merci !