Publié le 31 Janvier 2022

Jesús Bastante nous montre ce lundi 31 janvier 2022 sur religiondigital.org que l'Église italienne pourrait quitter l'Espagne, sous peu, comme la seule à ne pas oser enquêter, de manière globale, sur les abus en son sein. C'est du moins ce qu'a annoncé le président de la Conférence épiscopale italienne, Gualtiero Bassetti, dans une interview au Corriere della Sera, dans laquelle il a admis que «nous pensons depuis longtemps à entreprendre une étude approfondie et sérieuse de la situation italienne».

 

"Lors de l'examen des possibilités et des modalités de réalisation de l'enquête, nous ne pouvons manquer de tenir compte des différences structurelles, culturelles et ecclésiales entre notre pays et les autres, à commencer par le très grand nombre de diocèses", a expliqué Bassetti, insistant sur la besoin de connaître les données "pour regarder objectivement la réalité". "Nous pensons qu'il est important d'établir une enquête qualitative qui permette de déterminer, encore plus et mieux, les activités de prévention et de formation de nos prêtres et laïcs", a déclaré le cardinal, qui s'est dit prêt à "recueillir des informations auprès de nos services diocésains de protection de mineurs, pour avoir un retour d'expérience sur l'activité de ce réseau, totalement nouveau en Italie".

 

L'objectif ne serait pas tant le modèle français, basé sur des projections ou des statistiques, mais le modèle allemand, qui prend en compte "l'expérience des Églises locales". Notre intention, au nom de la prise de conscience et de la transparence, est d'arriver aux «vrais chiffres», a confirmé Bassetti. "L'objectif n'est pas de répéter les erreurs et les omissions du passé et de rendre justice aux maltraités. Mais la justice n'est pas le justicialisme, et ni la communauté lésée ni l'Église ne seraient bien servies si l'on agissait à la hâte, uniquement pour donner des chiffres", a souligné le cardinal, qui a encouragé les diocèses à continuer à travailler "dans la prévention et l'écoute" pour "changer les mentalités et la manière d'agir dans ce domaine".

 

Concernant la possibilité que la situation italienne soit différente de la "catastrophe" allemande ou française, le cardinal a souligné que "ce n'est pas une question de proportions, car il s'agit de la vie d'une personne qui portera toujours en elle les blessures des abus subis". "Nous devons tenir compte des abus qui se sont produits et agir en conséquence, avec fermeté, dans le présent et pour l'avenir afin qu'ils ne se reproduisent pas", a conclu Bassetti, qui a insisté sur le fait que "ce qui a changé ces dernières années, c'est la prise de conscience croissante de la gravité du crime, ainsi que du péché : d'une part, les évêques et les ordinaires religieux mènent de plus en plus d'enquêtes et de procès canoniques, et d'autre part, ceux qui subissent des abus trouvent une communauté plus disposée à écouter et à les soutenir".

 

Jesús Bastante nous montre aussi que malheureusement sur religiondigital.org (https://www.religiondigital.org/espana/iglesia-espana-abusos-sexuales-menores-comision-congreso-uso-politico-mediatico-arguello-papa-vaticano-gobierno-inmatriculaciones_0_2419558021.html) en Espagne le secrétaire général de la CEE, Luis Argüello, dans une interview aux médias du Vatican après sa rencontre avec le pape François, vendredi dernier, a mis en garde contre l'utilisation politique et médiatique des abus sur mineurs dans l'Église espagnole, en particulier après la publication du rapport El País et la proposition d' une commission d'enquête parlementaire, qui devra être admise pour traitement, ou non, par la Table du Congrès mardi, avec pour seule (indirecte) réponse de la Conférence épiscopale à la demande d'une commission d'enquête au Congrès sur la pédophilie cléricale : «Nous assistons aussi à une utilisation de cette situation : une utilisation médiatique, une utilisation politique dans ces dernières heures et cela nous inquiète . Non seulement à cause de ce qui affecte la vie de l'Église et sans aborder le problème des dérives dans son ensemble mais, surtout, parce qu'il nous semble particulièrement douloureux que la situation des victimes puisse même être utilisée dans le contentieux politique, dans l'affrontement propre au Parlement ou à la vie sociale et politique espagnole.» De même, le président du gouvernement, Pedro Sánchez, rencontrera dans les prochains jours l'écrivain Alejandro Palomas et certaines victimes d’abus sur mineurs dans l'Église catholique.

 

Il faut dire qu’en Espagne, dans  l'épiscopat s'est installée l'idée d'une «campagne» contre l'Église, car la Conférence épiscopale considère que les abus dénoncés par El País ne sont pas fiables, une réalité bien différente de celle des congrégations religieuses, qui avaient déjà la semaine dernière fait une réunion de supérieurs majeurs et qui, pratiquement tous, se sont déjà mis au travail.

 

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Publié le 30 Janvier 2022

katolisch.de nous montre que L'archevêque de l'archidiocèse de Berlin, Heiner Koch, voit un besoin considérable de réforme dans l'Église catholique. Dans le contexte du scandale des abus, Koch a déclaré au "Tagesspiegel" ce dimanche 30 janvier 2022 : "Nous impliquons davantage de personnes avec leur expertise et leur autorité. Cela ne fonctionne que si moi et tous les responsables sommes prêts à abandonner et à partager le pouvoir." Les sorties de l'Église sont "dans une certaine mesure la 'recette' du scandale des abus sexuels".

 

Concernant le documentaire télévisé Wie Gott uns erschuf", dans lequel 125 personnes qui travaillent dans l'Église catholique se sont déclarées queer sous le hashtag #OutInChurch, il a déclaré : "Je regrette que vous n'ayez manifestement pas trouvé l'ouverture dans vos communautés et d'en parler dans vos communautés et de partager et communiquer leur vie très personnelle." Koch a expliqué que la façon dont l'Église traite l'homosexualité est "l'un des gros problèmes". D'après les conversations, il ne sait "que trop bien à quel point les personnes homosexuelles souffrent d'injures et d'insinuations. Dans l'Église catholique mondiale, il existe encore des positions désobligeantes sur l'homosexualité".

 

Pour l'Église en Allemagne, la sortie est "une impulsion urgente, que je soutiens expressément, pour évaluer la constitution, le droit du travail de l'église et prendre en compte les revendications de #OutInChurch". Il en parlera au Vatican. Koch peut aussi imaginer des prêtres mariés. Bien que le célibat soit un "fort témoignage de foi", il ne doit pas "être la voie exclusive vers le ministère sacerdotal". Il sait «quelle est la force de la foi et du pouvoir de prédication de beaucoup de personnes mariées, ce qui serait aussi un enrichissement dans le service sacerdotal». L'archevêque aimerait aussi ouvrir davantage l'Église aux femmes. "Je soutiens personnellement le diaconat des femmes", a-t-il déclaré. Cependant, Koch ne voit actuellement aucune chance que les femmes deviennent prêtres. "Je suis également préoccupé par l'unité de l'Église universelle. Pour assurer cette unité, le diaconat pour les femmes serait une étape praticable, car je ne vois pas que l'ordination sacerdotale pour les femmes puisse être imposée dans le monde entier."

 

Et au vu de la crise déclenchée par le scandale des abus, l'archevêque Ludwig Schick a récemment appelé à des changements systémiques dans l'Église en plus d'un "renouveau spirituel-spirituel". «Les postes de direction dans l'église des évêques, des pasteurs et des pasteurs ainsi que dans les administrations paroissiales et les ordinariats devraient être attribués pour une période de temps limitée, par exemple sept ans», a déclaré Schick dans une interview au «Fränkischer Tag» (l’édition du samedi). Ils devraient être accompagnés d'organes consultatifs et de contrôle, qui devraient également "avoir un droit de regard décisif" sur la question de savoir si le mandat doit être prolongé d'une autre période ou si une mutation à un autre poste est nécessaire. Et les structures de cogestion dans l'église devraient être renforcées (https://www.katholisch.de/artikel/32940-erzbischof-schick-missbrauchsskandal-ist-ein-tsunami).

 

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Publié le 29 Janvier 2022

Comme le montre katholisch.de selon le rapport d'abus de Munich, Benoît XVI devrait mettre les faits sur la table, demande dans le "Tiroler Tageszeitung"  ce samedi 29 janvier 2022, le théologien d'Innsbruck Roman Siebenrock. De plus, le pape émérite devrait en tirer des conséquences visibles et n'être qu'un simple prêtre et ne s'appeler que Joseph. "C'est un signe de qui est vraiment le pape maintenant. Et qu'un changement de pénitence ne doit pas seulement se faire avec des mots, mais avec des actes."

 

Il n'y a pas seulement une Église de pécheurs, mais aussi une église pécheresse, a expliqué Siebenrock. "Nous ne pouvons plus éviter cela." La direction de l'Église doit donc finalement nommer les "causes systémiques et structurelles" des abus. Cela ne s'est pas produit jusqu'à présent - en particulier dans l'Église catholique en Allemagne, contrairement à l'Autriche. "Elle n'a pas suffisamment adopté le point de vue des blessés et des personnes affectées, c'était la principale erreur de la gouvernance passée." Au contraire, dans de nombreux endroits, il s'agissait de "ne pas en faire un scandale ou un tollé public". Par conséquent, l'Église en Allemagne doit "se soumettre à une commission indépendante, tout comme elle l'a fait en Autriche. Ni si ni mais", a déclaré le théologien, faisant référence à la Commission indépendante pour la protection des victimes qui existe en Autriche depuis 2010. Sinon, une correction n'est pas possible. L'Église doit prouver qu'elle fait ce qu'elle dit et changer les structures. Les cardinaux et évêques concernés doivent démissionner. "Ne vous contentez pas d'offrir votre démission, mais partez. Vous ne pouvez plus prétendre qu'il n'y a pas de problèmes systémiques."

 

Siebenrock considère que le débat public aiguisé sur Joseph Ratzinger/Benoît XVI va de soi : "Il a triché sur sa participation à une réunion ordinaire en 1980, ce qu'il a d'abord nié." Il devrait maintenant faire son examen de conscience et mettre les faits sur la table. Le professeur de théologie systématique était convaincu que les actions de Benoît XVI affaiblissaient également le pape François sortant. "François doit donc prendre une position claire." Il convient de préciser qui est responsable à Rome car Benoît XVI n'a pas tenu sa promesse après son départ en 2013, celle de se taire et prier. Ces derniers jours, les déclarations de l'ancien pape sur le rapport d'abus pour l'archidiocèse de Munich-Freising avaient suscité de nombreuses critiques. Le rapport l'accuse d'inconduite dans quatre cas au cours de son mandat en tant qu'archevêque de Munich Joseph Ratzinger (1977-1982). Benoît XVI nie cela. Lundi, il a également corrigé sa déclaration selon laquelle, en tant qu'archevêque, il n'avait pas assisté à une réunion importante qui traitait du cas d'un prêtre abusif du diocèse d'Essen en Bavière. Plusieurs évêques allemands ont appelé Benoît XVI pour une autre réaction. Le pape émérite avait déjà annoncé qu'il voulait faire une déclaration détaillée.

 

L'archevêque de Berlin Heiner Koch a lui critiqué les récentes déclarations de l'ancien pape Benoît XVI et a commenté sur la façon de gérer les abus. "Ce que j'attends de lui, c'est que lorsqu'il dit que je ne le vois plus de cette façon ou que je l'ai mal vu, il le dit et s'excuse", a déclaré Koch vendredi à rbb. Il a également annoncé qu'une commission serait mise en place dans les prochaines semaines pour enquêter sur les cas d'abus dans l'Église catholique de Berlin. L'archevêque de Fribourg, Stephan Burger, a également été choqué par les résultats du dernier rapport sur les abus dans l'archidiocèse de Munich et Freising. "Une fois de plus, la dimension de ce que l'abus a fait dans l'Église catholique et ce qu'il déclenche pour les croyants et entraîne une perte de confiance devient visible", a-t-il déclaré au "Badische Zeitung" (samedi).  Burger a rejoint l'appel du Conseil permanent de la Conférence épiscopale allemande pour un "changement culturel complet dans l'Église". En discriminant les homosexuels, l'Église s'est "chargée de son propre blâme" et doit réviser sa législation du travail. Afin de préparer l'Église pour l'avenir, il doit parler aux croyants et aux employés, poursuit Burger. Pour lui, le message chrétien est "plus fort que tous les échecs, les erreurs et les péchés qui surviennent dans l'Église". Le rapport d'abus de Fribourg sera probablement publié au premier semestre 2022 (https://www.katholisch.de/artikel/32926-erzbischof-koch-benedikt-xvi-sollte-um-entschuldigung-bitten).

 

Quant à lui le diplomate du Vatican, le cardinal Fernando Filoni (75 ans), prend la défense de Benoît XVI. Il peut témoigner de la profonde et très haute sincérité morale et intellectuelle du pape émérite, a écrit samedi l'ancien suppléant à la Secrétairerie d'Etat dans le journal Vatican "Osservatore Romano". Il a toujours été clair pour lui que Benoît XVI avait la volonté d'affronter avec détermination la «question de la pédophilie» dans l'Église. Ce sont des "jours de grande souffrance pour le pape émérite et l'Église", a poursuivi Filoni. Il a toujours vu le pape émérite comme un «berger» et un «travailleur de la vigne» lors de nombreux voyages apostoliques. "Il avait une sensibilité palpable envers les victimes", explique Filoni. Par profond respect pour les victimes et pour protéger leur identité, les rencontres avec les victimes ont eu lieu sans caméras et à huis clos. Benoît XVI ne voulais pas réduire ces réunions à une "simple audience" avec une poignée de main rapide et un regard (https://neuesruhrwort.de/2022/01/29/kardinal-filoni-lobt-grosse-aufrichtigkeit-von-benedikt-xvi/).

 

Le cardinal autrichien Christoph Schönborn de Vienne a également parlé positivement de la gestion des abus par l'ancien pape lors d'une interview le 28 janvier avec ORF, le radiodiffuseur autrichien, selon KNA, l'agence de presse catholique allemande. Se référant au cas de l'ancien archevêque de Vienne, le cardinal Hans Hermann Groër, le cardinal Schönborn a déclaré que le cardinal Ratzinger, alors préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, avait été "notre pilier de soutien à Rome". Le cardinal Ratzinger, dit-il, a exigé que "des mesures soient prises" contre le cardinal Groër, qui a été contraint de démissionner de son poste d'archevêque de Vienne en 1995 au milieu d'allégations de cinq anciens étudiants masculins selon lesquelles il les aurait abusés sexuellement dans leur jeunesse dans les années 1960 et 1970. D'autres allégations ont suivi et, en 1998, Jean-Paul II lui a ordonné de renoncer au ministère public (https://www.ncronline.org/news/accountability/defending-retired-pope-benedict-cardinals-cite-outreach-victims-action-against).

 

Cependant, la ville et le district de Traunstein , ainsi que plusieurs municipalités de la région, ont mis en place une commission mixte qui enquête sur le comportement du pape émérite Benoît XVI et de l’évaluer dans le scandale des abus dans l'Église catholique. La commission "traitera la question d'un point de vue historique, juridique et théologique", a déclaré vendredi soir le bureau du district de Traunstein. La commission doit être composée d'un "représentant expert" du district responsable, des villes de Traunstein et de Tittmoning et de la commune de Surberg. Jusqu'à présent, les trois municipalités ont le pape émérite dans leur liste de citoyens d'honneur (https://www.sueddeutsche.de/bayern/traunstein-papst-benedikt-missbrauch-untersuchung-1.5517852).

 

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Publié le 28 Janvier 2022

cath.ch nous montre ce vendredi 28 janvier 2021 que Mgr Guy de Kerimel, ancien évêque de Grenoble, nommé à Toulouse, a tenu à remettre dans leur contexte à préciser les propos controversés qu’il a tenus à une journaliste de France 3 sur l’affaire du prêtre pédophile Louis Ribes décédé en 1994.

 

Selon l’évêque, interrogé par La Croix, ses réponses retranscrites dans l’article – écrit dans une étonnante mise en scène de l’entretien, à la première personne – ne correspondent «pas du tout» à ce qu’il a «voulu exprimer». «Je voulais parler d’une certaine culture dans laquelle la pédophilie était considérée par certains comme une pratique acceptable, alors que la pédocriminalité a toujours été un mal injustifiable», affirme Mgr de Kerimel.

 

Quant à la seconde déclaration,dans laquelle il aurait demandé à la journaliste si elle n’a «rien d’autre à faire que de fouiller dans ces choses-là«. «Je l’ai dite car ça m’agaçait profondément », concède-t-il, «alors que l’Église a fait un gros travail pour la vérité grâce à la parole courageuse des victimes». Pour l’évêque, l’article semble vouloir passer sous silence les efforts réalisés par l’Église catholique pour faire surgir la vérité.

 

Mgr de Kerimel était interrogé sur l’affaire du père Louis Ribes, ce prêtre artiste et décorateur  assez connu, surnommé le «Picasso des églises» décédé en 1994 et accusé de multiples agressions sexuelles sur des enfants, dans le diocèse de Grenoble mais aussi à Lyon et Saint Étienne. Les trois diocèses ont annoncé, le 13 janvier, avoir «acquis la certitude, en octobre dernier, de la véracité des faits» reprochés au Père Ribes.

 

Après le premier signalement, en 2016, une recherche avait été menée dans les archives diocésaines à Lyon et Grenoble, qui étaient vides. Mgr de Kerimel aurait expliqué à la journaliste qu’une fois les archives vérifiées, il ne voyait pas bien ce qu’il aurait pu faire de plus. Tout en rappelant avoir mis en place dès cette époque une cellule d’écoute et  en soulignant qu’«on ne peut forcer les gens à témoigner».

 

La Croix a joint également la journaliste, Sylvie Cozzolino, et a obtenu des précisions sur cet échange d’une vingtaine de minutes, réalisé mardi 24 janvier par téléphone, et dont il n’existe pas d’enregistrement. «Je ne crois pas qu’il y ait une volonté de Monsieur de Kerimel de cacher quoi que ce soit. Je ne mets pas en cause son honnêteté», précise-t-elle. «J’aurais aimé qu’il réponde sur le fond», poursuit-elle. De son côté, Mgr de Kerimel, qui a reçu une des victimes du père Ribes après la publication du rapport de la Ciase, explique ne pas vouloir s’autojustifier et plutôt vouloir consacrer son «énergie aux victimes et pour que l’Église soit une maison sûre»

 

Surtout que la réunion jeudi soir à la maison paroissiale de Vienne à réuni une vingtaine de personnes, parmi lesquelles des victimes du père Ribes, accusé de pédophilie. L'objectif était de permettre aux victimes de celui que l'on surnommait "le Picasso des églises" de venir s'exprimer et témoigner. Des victimes du père Ribes ont évoqué 25 autres cas. En Isère, le nombre de ses victimes s'élèverait donc à plusieurs dizaines... Un participant aurait par ailleurs dénoncé un autre religieux - mais sans que l'on sache s'il s'agit ou non d'un cas ancien (https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/affaire-louise-ribes-1643341147).

 

Mais à la sortie, plusieurs participants ont fait part de leur immense déception face au manque d’engagement du diocèse Grenoble-Vienne sur le sujet, expliquant par ailleurs avoir été informés de cette réunion par les médias, alors que l’administration est actuellement assurée en interim par le vicaire général Loïc Lagadec, après le récent départ de Mgr de Kérimel, pour Toulouse. Le mercredi 2 février 2022, devrait être annoncé le nom du nouvel administrateur du diocèse de Grenoble-Vienne. De leur côté, les victimes et proches des victimes prévoient de nouvelles réunions, cette fois-ci… sans le diocèse (https://actu.fr/auvergne-rhone-alpes/vienne_38544/vienne-victimes-du-pere-louis-ribes-ils-temoignent-et-demandent-une-vraie-enquete_48266509.html).

 

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Publié le 27 Janvier 2022

religiondigital.org nous montre que le cardinal allemand Reinhard Marx, archevêque de Munich, a réitéré ce jeudi 27 janvier 2022 sa volonté de présenter sa démission, déjà rejetée par le pape François il y a quelques mois, après de nouvelles révélations sur des cas d'abus sexuels dans son archidiocèse.

 

"Je ne m'accroche pas au poste", a déclaré le cardinal, qui a répété que sa démission est une option s'il est possible d'avancer dans une "réforme" de l'Eglise pour que ces événements ne se reproduisent plus. Le cardinal a reconnu que les cas d'abus sexuels dans son archidiocèse ont des "causes systémiques" et a appelé à une "réforme nécessaire" de l'Église catholique pour faire face à cette situation. Marx a qualifié de situation "impardonnable" ce que montrent les cas révélés dans un rapport la semaine dernière sur les abus enquêtés qui se sont produits entre 1945 et 2019 et qui reprochent le comportement du cardinal et du pape émérite Benoît XVI.

 

Le cardinal s'est déclaré "moralement responsable" d'avoir été responsable de l'archidiocèse et a déclaré que le rapport publié la semaine dernière montre un "côté obscur" de l'Église. «Je m'excuse à nouveau personnellement et au nom de l'archevêché auprès des personnes affectées par ce qu'elles ont subi dans le domaine de l'Église», a déclaré Marx. "Celui qui rejette les causes systémiques et une nécessaire réforme de l'Église dans ses positions et ses structures n'a pas compris le défi" posé par le rapport, a ajouté le cardinal.

 

Quant à l'évêque Georg Bätzing du Limbourg, il a salué la déclaration du cardinal Reinhard Marx sur le rapport d'abus de Munich comme "forte et authentique". Marx a clairement reconnu sa responsabilité et ses erreurs et a promis des changements, a déclaré jeudi l'évêque dans le Limbourg. Dans le même temps, Bätzing, qui est également président de la Conférence épiscopale allemande (DBK), fait appel au pape émérite Benoît XVI pour commenter à nouveau son opinion dans le rapport d'abus, d'admettre ses erreurs et de demander pardon. Selon Bätzing , le rapport de Munich sur les abus a une fois de plus clairement indiqué qu'il existe des causes systémiques aux abus et la mauvaise façon de traiter les auteurs et les victimes . "Cela doit être changé." Comme Marx, l'évêque du Limbourg a également pris ses distances avec les milieux ecclésiastiques conservateurs, qui accusent les partisans de la réforme d'utiliser le débat sur les abus comme levier pour des changements dans l'Église et d'abuser ainsi des abus (https://www.katholisch.de/artikel/32911-bischof-baetzing-benedikt-xvi-muss-sich-noch-einmal-aeussern).

 

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Publié le 26 Janvier 2022

Jesús Bastante nous montre sur religiondigital.org ce mercredi 26 janvier 2021 que la "sortie du placard" de plus d'une centaine de prêtres, enseignants et catéchistes catholiques allemands, qui revendiquent un ferme engagement d' ouverture au monde LGTBI dans l'Église, a trouvé un écho, et des oreilles, dans une partie de la hiérarchie ecclésiastique de l'Église du pays.

 

Ainsi, plusieurs évêques ont salué l'initiative "#OutInChurch—Pour une église sans peur", lancée le 24 janvier, qui appelle à la révision des expressions "diffamatoires et obsolètes" dans la doctrine catholique, notamment concernant la sexualité et le genre.  "Le chemin synodal abordera les questions soulevées par cette campagne d'une manière nouvelle", a répondu l'évêque d'Aix-la-Chapelle, Helmut Dieser, responsable du forum sur la sexualité de l'assemblée synodale allemande. «Avec le Chemin synodal, nous apprenons à comprendre plus profondément que l'orientation sexuelle et l'identité de genre font partie de la personne, et nous avons une image de l'être humain qui nous dit que la personne est absolument aimée de Dieu, et à partir de là, nous approchons les questions d'orientation sexuelle, d'identité, mais aussi d'épanouissement sexuel d'une manière nouvelle avec la Voie synodale», a déclaré le prélat, qui a ajouté que la question sera débattue lors de la prochaine réunion de l'Assemblée synodale, prévue du 3 au 5 février. "Je suis convaincu qu'avec le Chemin synodal, en particulier dans notre forum qui traite de ces questions, nous avons l'espace pour répondre à ces questions de manière constructive, afin que ce que ce groupe souhaite le plus, la libération de la peur, soit réellement atteint", a souligné Dieser.

 

De son côté, l'archevêque de Hambourg, Stefan Hesse, a montré son "respect" pour "les personnes qui confessent leur orientation sexuelle dans cette initiative", et a dénoncé qu'"une Église dans laquelle des personnes doivent se cacher à cause de leur orientation sexuelle ne peut, à mon avis, être dans l'esprit de Jésus. Ce sujet est également discuté dans le Chemin synodal de l'Église catholique en Allemagne. C'est là que je participe à la discussion. Cela devrait conduire à un développement ultérieur de la morale sexuelle de l'Église et aussi du droit du travail de l'Église", a ajouté Hesse. Dans le même ordre d'idées, l'évêque d'Osnabrück, Franz-Josef Bode, a montré son appréciation pour la campagne, la qualifiant de "démarche courageuse de la part de 125 employés "queer" de l'Église catholique de tout le pays". Il a souligné que les propositions nécessitaient "un débat très attendu", notamment en ce qui concerne le droit du travail dans l'Église, qui lie le "mode de vie" du responsable religieux à son travail.

 

On apprend aussi que ce mercredi, le Vatican a pris la défense du pape émérite Benoît XVI, mis en cause dans sa gestion de violences sexuelles sur mineurs par un rapport publié la semaine dernière en Allemagne. Selon ce rapport indépendant, Benoît XVI, qui avait renoncé à sa charge en 2013, n'a rien entrepris pour écarter quatre ecclésiastiques soupçonnés de violences sexuelles sur mineurs dans l'archevêché de Munich et de Freising, qu'il a dirigé entre 1977 et 1982. Mais le Vatican, par la voix du directeur éditorial des médias du Saint-Siège, a défendu l'action du prélat allemand contre les abus sexuels dans l'Eglise catholique pendant son mandat pontifical. Après avoir "combattu ce phénomène en tant que Préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi", Joseph Ratzinger a promulgué en tant que pape "des réglementations extrêmement sévères contre les clercs auteurs d'abus, de véritables lois spéciales pour combattre la pédophilie", écrit Andrea Tornielli dans un éditorial publié mercredi sur Vatican News, le site officiel du Vatican (https://www.bfmtv.com/societe/religions/pedocriminalite-dans-l-eglise-allemande-le-vatican-defend-benoit-xvi_AD-202201260293.html).

 

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Publié le 25 Janvier 2022

Flavien Groyer, dans francebleu.fr nous montre que le Selam, le fonds recueillant les contributions des évêques et diocèses destinées à accompagner les victimes de pédocriminalité dans l'Église "a réuni 20 millions d'euros", a annoncé ce mardi son président quelques mois après la publication du rapport Sauvé. "C'est le premier acte. L'Église est au rendez-vous de ce qu'elle a annoncé", a affirmé ce mardi 25 janvier 2022 Gilles Vermot-Desroches, le président du Selam, le fonds d'indemnisation des victimes de pédocriminalité dans l'Église alimenté par les contributions ders évêques et des diocèses. Ce fonds a réuni 20 millions d'euros selon Gilles Vermot-Desroches.

 

Début novembre dernier, les évêques de France, réunis à Lourdes, avaient reconnu la "responsabilité" de l'Église dans ces actes et s'étaient engagés à financer le fonds d'indemnisation des victimes de pédocriminalité dans l'Église grâce à la vente de "biens immobiliers", ou d'un "emprunt". Le président de la Conférence des évêques de France (CEF) Eric de Moulins-Beaufort, avait annoncé, "pour commencer", vouloir "rassembler 20 millions d'euros", en "prenant sur le patrimoine immobilier et les placements de l'Église". Les diocèses ont fait l'inventaire de leurs ressources disponibles (réserves, vente d'un logement appartenant à un évêque, legs, etc...) et ont peu à peu annoncé le montant de leur contribution. "L'Église est au rendez-vous de ce qu'elle a annoncé", a affirmé Gilles Vermot-Desroches, le président du Selam.

 

Sur ces 20 millions d'euros, une première enveloppe de "5 millions d'euros" serait affectée à "l'accompagnement financier" des victimes et une autre d'"un million" à des "démarches de prévention et de mémoire", a expliqué M. Vermot-Desroches. L'enveloppe de 5 millions d'euros sera destinée aux victimes faisant une demande de réparation sous la forme d'une somme financière auprès de l'Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr), en cours de constitution et dirigée par la juriste et cadre du ministère de la Justice Marie Derain de Vaucresson.

 

L'annonce du Selam fait suite à la publication du rapport choc de Jean-Marc Sauvé révélant l'ampleur de la pédocriminalité dans l'Église depuis 70 ans. Selon ce rapport, 330 000 personnes de plus de 18 ans ont fait l'objet de violences sexuelles depuis 1950, quand elles étaient mineures, de la part de clercs, religieux ou personnes en lien avec l'Église. Il y a quelques jours, Ambroise Laurent, le secrétaire général adjoint de la CEF chargé des questions économiques, expliquait à Libération qu’au moins 90 évêques sur plus d’une centaine en activité avaient contribué. Sans pour autant donner de chiffres : «Certains ont vraiment cassé leur tirelire. Mais aucun, c’est vrai, ne roule en Mercedes.» (https://www.liberation.fr/societe/religions/pedrocriminalite-dans-leglise-le-fonds-dindemnisation-a-reuni-20-millions-deuros-20220125_5NQZYJZSI5BSDBWMAIGBONK7EU/).

 

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Publié le 24 Janvier 2022

LeMonde.fr avec l’AFP nous montrent que le cardinal Joseph Ratzinger a reconnu, lundi 24 janvier 2022, avoir participé à la réunion du 15 janvier 1980 sur un prêtre allemand soupçonné d’agressions sexuelles sur mineurs.

 

Benoît XVI se dit «désolé pour cette erreur et demande qu’on lui pardonne». Le pape émérite a reconnu, lundi 24 janvier, avoir participé à une réunion-clé en 1980 sur un prêtre allemand soupçonné d’agressions sexuelles sur mineurs, contrairement à ce qu’il avait déclaré aux auteurs d’un rapport à charge paru jeudi 20 janvier. Dans une lettre publiée par son secrétaire particulier et citée par l’agence de presse catholique allemande KNA, Benoît XVI «veut maintenant clarifier que, contrairement à ce qui figure dans [son] audition, il a participé à la réunion du 15 janvier 1980». Ses déclarations aux auteurs du rapport publié le 20 janvier par le cabinet Westpfahl Spilker Wastl étaient «objectivement incorrectes» sur ce point, mais Benoît XVI réfute toute «mauvaise foi». L’erreur, affirme-t-il, «est le résultat d’une omission dans l’édition de ses déclarations».

 

Selon ce rapport, qui recense plus de 400 victimes d’abus dans l’archevêché de Munich et Freising, le cardinal Joseph Ratzinger, avant qu’il devienne pape, était au courant du passé pédocriminel d’un prêtre, Peter Hullermann, même s’il l’a toujours nié. Les auteurs du rapport estiment que Benoît XVI a pris de «mauvaises décisions» dans quatre cas où il n’est pas intervenu à l’époque où il dirigeait l’archevêché, alors que, pour deux d’entre eux, les prêtres mis en cause avaient déjà été condamnés par la justice allemande.

 

En 1980, Peter Hullermann, un prêtre du diocèse d’Essen (Rhénanie-du-Nord-Westphalie) accusé de pédophilie, a été transféré dans celui de Munich pour y suivre une thérapie. Or, selon le protocole, cité par le rapport, de la réunion d’admission d’Hullermann, son passé fut évoqué et Mgr Ratzinger était présent. S’il reconnaît désormais sa présence, Benoît XVI soutient qu’«aucune décision n’a été prise sur l’attribution d’une mission pastorale au prêtre concerné». «Seule la demande de lui fournir un logement pendant sa thérapie à Munich a été acceptée», assure-t-il. Quelques semaines après son transfert en Bavière, Hullermann était à nouveau au contact de mineurs. Condamné en 1986 à dix-huit mois de prison avec sursis, il a ensuite officié dans différentes paroisses de la région jusqu’à sa suspension définitive, en 2010, à l’âge de 63 ans.

 

Le pape émérite de 94 ans, qui vit retiré dans un monastère du Vatican depuis sa démission, en 2013, n’a pas encore directement réagi au fond du rapport, n’ayant pas eu le temps de le lire intégralement, d’après son secrétaire particulier. Mais il rejette toute responsabilité. Le Saint-Siège a, de son côté, dit vouloir étudier en détail le rapport, réitérant «son sentiment de honte et de remords» pour les violences commises.

 

Le père allemand Hans Zollner, l'un des plus grands experts en prévention des abus de l'Église catholique, a déclaré que Benoît XVI «devrait faire une déclaration simple et personnelle. Il pourrait y dire : 'Je ne me souviens pas d'avoir participé à la réunion en question. Si j'étais là, alors j'ai fait une erreur et je m'en excuse. Même si les psychologues avaient donné une évaluation différente de ces cas à l'époque, j'aurais dû consacrer plus d'attention à la question. Je suis désolé à ce sujet.'" (https://cruxnow.com/vatican/2022/01/benedict-xvi-admits-incorrect-info-given-to-abuse-inquiry).

 

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Publié le 23 Janvier 2022

Ouest-France.fr avec l’AFP nous montre que le pape François a déclaré dimanche 23 janvier 2022 qu’il suivait "avec préoccupation" les tensions croissantes en Ukraine et appelé à une journée de prière pour la paix la semaine prochaine.

 

«Je suis avec préoccupation les tensions croissantes qui menacent d’infliger un nouveau coup à la paix en Ukraine, et remettent en cause la sécurité du continent européen, avec des répercussions toujours plus larges», a-t-il déclaré à l’issue de son Angélus dominical sur la place Saint-Pierre. "Celui qui poursuit ses propres objectifs au détriment des autres méconnaît sa propre vocation d’homme, car nous avons tous été créés frères", a déclaré le pontife argentin. "Pour cette raison et avec préoccupation, étant donné les tensions actuelles, je propose que le mercredi 26 janvier soit une journée de prière pour la paix."

 

Les tensions entre Moscou et Washington sont vives au sujet de l’Ukraine qui, selon l’Europe et les États-Unis, a été encerclée par quelque 100 000 soldats russes en vue d’une invasion, Moscou niant avoir une telle intention. Il faut dire que le Royaume-Uni a accusé, samedi 22 janvier, la Russie de vouloir placer un dirigeant prorusse à la tête de l'Ukraine et d'envisager "d'envahir et d'occuper" ce pays, au lendemain de pourparlers américano-russes (https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/ukraine-londres-accuse-moscou-de-chercher-a-installer-un-dirigeant-prorusse-a-kiev_4926911.html).

 

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Publié le 22 Janvier 2022

"Les camouflages et les dissimulations ont déjà assez duré (...). C'est le moment de vérité". L'évêque de Limbourg et président de la Conférence épiscopale allemande, Georg Bätzing, a montré son rejet des résultats du rapport indépendant sur les abus dans le diocèse de Munich, qui met en lumière l'inaction de la direction épiscopale, dont aujourd'hui le pape émérite, Benoît XVI, et le cardinal Marx, comme nous le montre Jesús Bastante ce samedi 22 janvier 2022 sur religiondigital.org.

 

Lors de son homélie le vendredi soir, Bätzing a avoué aux fidèles que «cette situation nous pèse tous lourdement». Même dans son entourage : "Beaucoup me disent que je dois justifier que je continue d'appartenir à cette institution (...). Parfois, j'ai moi-même honte qu'on ait eu un tel passé." Bätzing a parlé de "comportement désastreux" et a mentionné explicitement Benoît XVI, insistant sur le fait que "les dissimulations, les occultations, ont assez duré". "C'est maintenant le moment de vérité", a conclu le président des évêques allemands, convaincu qu'une authentique purification générerait une nouvelle confiance dans l'Église. "Ne vous découragez pas", a conclu le prélat.

 

Cependant, l'un des cardinaux allemands les plus critiques envers le pape François, le cardinal Gerhard Müller, a dénoncé qu'après les dénonciations contre Ratzinger "il y a des gens et des groupes en Allemagne, et ailleurs, qui veulent nuire" au pape émérite. "Il est évident que s'il y a eu des erreurs, il ne les savait pas", a déclaré Müller à Il Corriere, soulignant que Ratzinger "n'avait délibérément rien fait de mal".

 

De son côté, Hans Zöllner, l'un des chefs de la commission anti-pédérastie du Vatican, a admis que le rapport allemand "ternit l'héritage de Benoît XVI en ce qui concerne le traitement des cas d'abus (lorsqu'il était en Allemagne), mais ce n’est pas un jugement sur la totalité de son héritage en tant que théologien, en tant que chef de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi et en tant que Pape". Enfin, Thomas Schüller, professeur de droit ecclésiastique à l'Université de Münster, a déclaré à Der Spiegel que le rapport avait causé des dommages durables à la réputation de Ratzinger. "C'est votre Waterloo personnel."

 

«Le plus gros problème pour l'Église sur cette question est... que personne n'est épargné. Personne.» D'une voix tremblante, un fonctionnaire du Vatican avoue à Religion Digital comme le montre Jesús Bastante (https://www.religiondigital.org/el_baron_rampante/Pederastia-Iglesia-Wojtyla-Ratzinger-Bergoglio-abusos-alemania_7_2416628334.html) que le rapport préparé par une équipe indépendante d'avocats et qui a révélé l’implication du pape émérite, Benoît XVI, dans la dissimulation d'au moins quatre cas d'abus sexuels sur mineurs, n'a pas été reçu avec surprise sous les murs du Saint-Siège. Et c'est que le "long chemin vers l'abîme", comme l'Église allemande a défini les résultats du rapport –un de plus, face au énième refus de l'épiscopat espagnol – qui révèle un demi-millier de cas d'abus ces derniers temps dans le diocèse dirigé par Joseph Ratzinger avant qu'il ne soit nommé préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, est "une preuve supplémentaire que pratiquement tous les évêques qui avaient des responsabilités pastorales jusqu'à il y a dix ans, d'une manière ou d'une autre, n'ont pas fait assez pour protéger les victimes", et oui pour protéger le prêtre ou le religieux impliqué. N'y a-t-il personne sans péché ? Très peu, affirment des sources vaticanes, soulignant que le problème ne vient pas tant de la pédérastie elle-même, que de la dynamique de dissimulation qui a surgi dans l'institution pendant des décennies, et qui a eu son plus grand représentant en Jean-Paul II. Un Wojtyla qui, pendant des années, a ignoré les allégations d'abus contre certains des dirigeants de la restauration conservatrice après l'ouverture du Concile Vatican II et qui a protégé des pédophiles aussi célèbres que le fondateur de la Légion du ChristMarcial Maciel,  dont il est venu à l’appeler «apôtre de la jeunesse».

 

Et c'est que, malgré le fait que les accusations portées contre lui aient déjà atteint Rome en 1988 (auparavant, en 1954, lorsque le pape Pie XII, a reçu des plaintes, elles sont finalement tombées dans l'oubli), Jean-Paul II n'a voulu ouvrir aucun dossier contre Maciel. Aujourd'hui, tous deux sont morts : le fondateur de la Légion, connu comme le plus grand prédateur de mineurs dans l'histoire récente de l'Église; et le pape polonais, en tant que saint universel. Le cas de Maciel n'était pas le seul. Le chef du Sodalicio, Luis Figari, a également erré librement pendant des années, tout comme Théodore McCarrick, l'un des cardinaux les plus puissants des États-Unis et à qui le pape François a arraché la pourpre et qui est aujourd'hui jugé par les tribunaux américains. Les Légionnaires du Christ ont mis plus de trois décennies à reconnaître les abus de leur fondateur, protégé comme dans le cas de McCarrick par Jean-Paul II et son fidèle secrétaire Stanislaus Dzwisz, qui a été acquitté il y a quelques mois dans une enquête sur les abus en Pologne qui menaçait d'impliquer le pape polonais lui-même. Mais cette reconnaissance des abus  de la part de  la Légion n’est en rien noble, car la contrepartie, dans les deux cas, était évidente : un financement important du Mexique et des États-Unis, et de nouvelles vocations sacerdotales pour le projet d'involution dans l'Église catholique. Rome s'est conformée, personne n'a mis les pieds en prison.

 

D'autres cas, comme celui de Fernando Karadima, l'un des fondateurs d'une grande partie de l'épiscopat chilien, et abuseur impuni pendant des années, ont fini par être jugés. La plupart n'ont pas eu cette chance. Lorsque le scandale de l'enquête du Boston Globe a éclaté en 2002, révélant des milliers de cas de pédophilie et mettant en faillite la moitié de l'Église catholique aux États-Unis, le cardinal de Boston Bernard Law a démissionné de ses fonctions mais au lieu de faire face à ses responsabilités, il s'est rendu à Rome... et n’est jamais revenu. Le Saint-Siège, d'abord avec Jean-Paul II et plus tard avec Benoît XVI, a rejeté les demandes d'extradition de la justice nord-américaine, et il a fini par mourir dans les murs du Vatican. En fait, Law vivait à l'aise jusqu'à ce que le 14 mars 2013, le lendemain de son élection, le pape François le retrouve dans la basilique de Sainte Marie Majeure, où il était allé rendre hommage au saint patron de Rome. Le cardinal y avait sa résidence depuis que Jean-Paul II l'a nommé, en 2004, archiprêtre d'une des églises les plus importantes (et les plus riches) de la Ville éternelle. En voyant le cardinal Law, le visage de Bergoglio tomba et il se détourna immédiatement de lui. "Je ne veux pas qu'il continue à fréquenter cette Basilique", a asséné l'Argentin.

 

Des sources vaticanes défendent que le pape François est déterminé à mettre un terme au fléau de la pédophilie, mais la dynamique de la dissimulation semble beaucoup plus difficile à éradiquer dans une institution habituée à laver le linge sale à la maison, et à accuser les victimes, et les médias qui dévoilent l'horreur des abus, de «manque de prudence». Ce n'est pas une chose du passé, mais une déclaration du cardinal de Valence, Antonio Cañizares, vendredi dernier, à la suite du rapport remis par  El País  au pape et au cardinal Omella. Cependant, jamais auparavant une accusation, avec des preuves, n'avait été aussi loin. Ni plus ni moins que contre Joseph Ratzinger, qui fut pape de 2005 jusqu'à sa démission en 2013. Un Benoît XVI qui a bien commencé à enquêter sur les abus de Maciel, ce qui a ouvert la porte aux changements de législation que le pape François tente de faire aboutir, mais qui il n'a pas su, ou n'a pas voulu, agir avec la dureté avec laquelle le pontife argentin le fait maintenant (par conviction ou par la force des faits).

 

La raison, peut-être, pourrait être dans ce qui s'est passé entre 1977 et 1982, lorsque Ratzinger a été archevêque de Munich. Selon l'enquête indépendante, le désormais pape émérite connaissait l'existence de cas d'abus sexuels sur des jeunes et des mineurs commis par des membres de l'Église catholique allemande au moment où ils se sont produits et a eu, dans au moins quatre d'entre eux, un comportement répréhensible. Parmi eux, le cas du prêtre Peter H., qui en 1980 a été transféré de l'évêché d'Essen à celui de Munich après avoir été accusé d'être un pédophile et qui a continué à commettre des exactions dans sa nouvelle destination. Bien que le secrétaire de Ratzinger ait nié les accusations, et que le pape émérite ait livré une réponse de 82 pages aux enquêteurs, elles ne crédibilisent pas la version de Benoît XVI. Le Vatican, qui a montré sa "honte" face aux données présentées, a promis de donner une réponse une fois qu'il aura lu le document. Mais la question suivante semble impossible à répondre : que fera le pape François s'il est démontré, semble-t-il, que son prédécesseur a couvert des prêtres pédophiles ?

 

Bergoglio osera-t-il condamner le pape émérite ? Une telle décision, soulignent-ils à la curie vaticane, serait très difficile à prendre, car elle remettrait en cause l'infaillibilité papale. "Et, surtout, parce qu'une partie de l'Église ne comprendrait pas qu'un pape en condamne un autre", nous disent-ils. Et ils ajoutent : "Si personne ne s'en débarrasse vraiment... quelqu'un pourrait-il obtenir un dossier similaire sur Bergoglio ?" La question, encore une fois, reste sans réponse.

 

Tandis qu’en France, le Vendredi 21 janvier, l'hebdomadaire La Tribune de Lyon et le site d'informations Mediacités ont publié les témoignages de femmes qui accusent le père Babolat, ancien supérieur du groupe scolaire catholique des Chartreux et décédé en 2006, d'attouchements sexuels lors de colonies de vacances en Haute-Savoie dans les années 1990. Ces colonies de vacances n'étaient pas organisées par les Chartreux, mais beaucoup d'élèves de l'établissement y participaient du fait de la présence du père Babolat. Après un signalement adressé au procureur de la République de Lyon, une enquête de police a été ouverte en 2019, puis classée sans suite en avril 2020. Selon les victimes, les attouchements se seraient notamment déroulés dans le local de l'infirmerie de la colonie de vacances (https://www.lyoncapitale.fr/actualite/le-pretre-lyonnais-georges-babolat-ancien-superieur-des-chartreux-est-accuse-de-pedophilie).

 

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