Comme nous le signale l’AFP, le pape François a appelé lundi 10 janvier 2022 la communauté internationale à «poursuivre l'effort» de la vaccination, estimant que la pandémie impose une «cure de réalité» face à la propagation d'«informations infondées».
«Il est important de poursuivre l'effort pour immuniser autant que possible la population. Cela exige un engagement multiple au niveau personnel, politique, et de la communauté internationale tout entière», a déclaré le souverain pontife lundi matin lors de ses vœux au corps diplomatique, souhaitant que «l'ensemble de la population mondiale ait un accès égal aux soins médicaux essentiels et aux vaccins». «Le soin de la santé est une obligation morale. Malheureusement, nous constatons de plus en plus que nous vivons dans un monde aux forts contrastes idéologiques. On se laisse souvent conditionner par l'idéologie du moment, souvent construite sur des informations infondées ou sur des faits mal documentés», a-t-il ajouté. «Toute affirmation idéologique rompt les liens de la raison humaine avec la réalité objective des choses. La pandémie, au contraire, nous impose précisément une sorte de "cure de réalité" qui exige de regarder le problème en face et d'adopter les solutions appropriées pour le résoudre.» Selon le pape, «les vaccins ne sont pas des outils magiques de guérison, mais ils représentent certainement, en plus des traitements qui doivent être développés, la solution la plus raisonnable pour la prévention de la maladie». Le pontife argentin, âgé de 85 ans, a pris position à plusieurs reprises en faveur de la vaccination, la qualifiant d'«acte d'amour».
Par ailleurs, le pape François a fustigé lundi la «colonisation idéologique» en cours selon lui dans certaines institutions publiques, y voyant l’expression de la «cancel culture». «Au nom de la protection de la diversité, on finit par effacer le sens de toute identité», a déclaré le souverain pontife dans son discours prononcé à l’occasion des vœux au corps diplomatique. «On assiste à l’élaboration d’une pensée unique contrainte à nier l’histoire, ou pire encore, à la réécrire sur la base de catégories contemporaines, alors que toute situation historique doit être interprétée selon l’herméneutique de l’époque», a-t-il regretté. «Je crois qu’il s’agit d’une forme de colonisation idéologique qui ne laisse pas de place à la liberté d’expression et qui, aujourd’hui, prend de plus en plus la forme de la cancel culture (culture de l’effacement) qui envahit de nombreux domaines et institutions publiques», a encore déploré le pape, évoquant «des agendas de plus en plus dictés par un mode de pensée qui nie les fondements naturels de l’humanité et les racines culturelles qui constituent l’identité de nombreux peuples.» Selon le chef de l’Église catholique, cela tend à «faire taire les positions qui défendent une idée respectueuse et équilibrée des différentes sensibilités». En décembre, le pape argentin s’était déjà ému d’un document interne de la Commission européenne recommandant d’éviter l’usage du mot «Noël», y voyant un «anachronisme» issu d’un «laïcisme édulcoré». Les propos du pape semblent également faire référence aux polémiques nées en Europe et aux États-Unis au sujet des déboulonnages de statues de figures historiques en raison de leur passé colonial.
En abordant les défis posés par la migration, le pape a réfléchi à ses voyages le mois dernier à Chypre et en Grèce, où le sort des migrants a été mis en lumière pendant son séjour dans les deux pays méditerranéens. "Devant ces visages, on ne peut pas rester indifférent ou se cacher derrière des murs et des barbelés sous prétexte de défendre la sécurité ou un style de vie", a déclaré le pape François. Comme il l'a fait à de nombreuses reprises, le pape a déclaré qu'il appartenait à l'Europe de mieux coordonner sa réponse en accueillant les nouveaux arrivants d'Afrique et d'Asie, ajoutant que chaque pays doit jouer un rôle dans l'intégration des migrants et des réfugiés. "On ne peut demander à personne de faire ce qui est impossible pour eux, pourtant il y a une nette différence entre accepter, bien que de manière limitée, et rejeter complètement", a-t-il déclaré. "Malheureusement, nous devons également noter que les migrants sont eux-mêmes souvent transformés en une arme de chantage politique, devenant une sorte de 'marchandise' qui les prive de leur dignité", a ajouté le pape François (https://www.ncronline.org/news/vatican/pope-francis-tells-vatican-diplomats-resist-cancel-culture).
Alors que le pape François abordait la question du changement climatique, il a déploré que la réunion des dirigeants mondiaux de novembre dernier à Glasgow, connue sous le nom de COP26, ait produit des résultats "plutôt faibles compte tenu de la gravité du problème à affronter". La route pour faire face aux crises environnementales est "complexe et semble longue, alors que le temps dont nous disposons est de plus en plus court", a prévenu le pape François. Les défis du monde, a déclaré le pape François aux diplomates, sont interconnectés et, par conséquent, leurs solutions, a-t-il soutenu, doivent être affrontées ensemble en "cultivant le dialogue et la fraternité les uns avec les autres". Alors que le pape terminait son discours de 45 minutes dans la salle des bénédictions à l'intérieur de la façade de la basilique Saint-Pierre – et alors que la pandémie mondiale entre dans sa troisième année civile, le pape François a plaidé pour un autre type de contagion pour définir l'année à venir. «Le don de la paix est 'contagieux'», a-t-il déclaré. "Il rayonne du cœur de ceux qui le désirent et aspirent à le partager, et se répand dans le monde entier" (https://www.ncronline.org/news/vatican/pope-francis-tells-vatican-diplomats-resist-cancel-culture).
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