Publié le 31 Janvier 2023

Bernadette Sauvaget nous montre dans son article du  30 janvier 2023 dans Libération.fr que le souverain pontife a maintenu coûte que coûte sa venue en république démocratique du Congo ce mardi. Une visite cruciale sur le continent, qui compte un nombre important de catholiques, au moment où l’Église traverse une crise inédite en Europe.

 

Quand il est entré, en 1958, chez les jésuites, le pape François rêvait de devenir missionnaire au Japon. Ce désir d’aventure, né dans sa jeunesse, a créé chez lui un tropisme vers l’Asie et le Pacifique. Comme pape, son premier grand voyage à l’étranger – hormis les Journées mondiales de la jeunesse en août 2013 au Brésil, programmées par son prédécesseur – a été réservé à la Corée du Sud, une visite accomplie à l’été 2014. Pour autant, le pape François, pontife politique comme l’était, en son temps, Jean Paul II, ne néglige pas l’Afrique, une zone cruciale pour l’avenir du catholicisme à l’échelle planétaire. Le déplacement du pape en République Démocratique du Congo (RDC) et au Soudan du Sud de ce mardi à dimanche est le troisième en Afrique subsaharienne depuis le début de son pontificat. Auparavant, le pape François a visité le Kenya, l’Ouganda, la République centrafricaine, le Mozambique et Madagascar. Pour un pape catholique, s’intéresser à l’Afrique subsaharienne est une nécessité.

 

Traversant une crise inédite dans son berceau européen, le catholicisme connaît une croissance soutenue sur le continent africain. Chaque année, dans cette zone, il y a un peu plus de 5 millions de nouveaux baptisés, soit un tiers du total. Selon les derniers chiffres donnés par le Vatican, la RDC est, de fait, le plus grand pays catholique francophone au monde avec 52 millions de fidèles, soit presque la moitié de la population. Sur le continent africain, la RDC est donc le pays où la population catholique est la plus importante, suivi, selon des chiffres donnés en 2018 par le Pew Research Center, un think tank américain réputé sur ses études sur les religions, par le Nigeria (environ 24 millions de fidèles) et la Tanzanie (18 millions). A condition de résister aux assauts des myriades d’églises pentecôtistes, très présentes en Afrique centrale, la zone subsaharienne devrait peser de plus en plus dans le catholicisme mondial.

 

Outre la question du poids démographique et de l’avenir du catholicisme, le voyage en RDC et au Soudan du Sud revêt une importance politique majeure. François, le «pape des pauvres», l’a maintenu coûte que coûte. Âgé de 86 ans, handicapé par une fracture au genou et refusant d’être opéré, le chef de l’Église catholique, qui se déplace désormais en fauteuil roulant, a été contraint de réduire drastiquement ses déplacements depuis l’année dernière. Le programme de ses voyages a d’ailleurs été allégé. En RDC, le pape va rester à Kinshasa et n’a que trois rendez-vous inscrits chaque jour à son agenda. Contrairement aux usages du Saint-Siège, cette visite a lieu au cours d’une année électorale. Une façon d’encourager l’Église catholique locale à s’engager à soutenir fermement la démocratie et à condamner les violences qui ravagent et appauvrissent le pays.

 

En RDC, l’ancien archevêque de Kinshasa, le cardinal Laurent Monsengwo, décédé en 2021 et qui figurait parmi les «papabilables» africains, a joué un rôle majeur dans la démocratisation du pays. Son successeur, Fridolin Ambongo, est, lui aussi, réputé proche du pape François, qui l’a fait cardinal en 2019. Le pape a d’ailleurs renforcé la présence africaine au sein du collège des cardinaux, appelé à élire, quand le temps viendra, son successeur, passant de neuf à douze depuis le début du pontificat. Une présence qui reste très modeste (à peine 10 % des cardinaux électeurs) au regard de l’évolution démographique du catholicisme. Pour le moment, il n’y a pas non plus de grande personnalité africaine au sein de la curie romaine (le gouvernement de l’Église catholique à Rome). Et cela depuis le départ des Ghanéens Robert Sarah (ultraconservateur) et Peter Turkson.

 

La forte dimension politique du voyage du pape, autant en RDC qu’au Soudan du Sud, risque toutefois de masquer d’autres problèmes graves, la question des violences sexuelles tout particulièrement. L’omerta pèse encore lourdement en Afrique. Publié en octobre 2021, le rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église, présidée par Jean-Marc Sauvé, n’a pu aborder cette question. Pourtant, de nombreuses congrégations religieuses avaient l’habitude d’exfiltrer vers l’Afrique les clercs soupçonnés de violences sexuelles. Lesquelles sont aussi le fait du clergé local, en particulier à l’égard des religieuses. Même si une prise de conscience commence à émerger, les agressions et les viols commis contre celles-ci demeurent majoritairement un angle mort au sein de l’Eglise catholique.

 

Enfin, le pape François a atterri, mardi 31 janvier en début d’après-midi, à l’aéroport de Kinshasa, en République démocratique du Congo. Le souverain pontife est dans le pays pour une visite de quatre jours, avant de se rendre au Soudan du Sud. Dans sa première prise de parole, le pape a dénoncé le «colonialisme économique» qui «se déchaîne» en Afrique. «Ôtez vos mains de la République démocratique du Congo, ôtez vos mains de l'Afrique ! Cessez d'étouffer l'Afrique : elle n'est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser», a lancé le pape sous les applaudissements, devant les autorités et le corps diplomatique au palais présidentiel. Un appel qui résonne tout particulièrement dans un pays au sous-sol d'une immense richesse et à la terre fertile, dont les deux tiers des quelque 100 millions d'habitants vivent avec moins de 2,15 dollars par jour. Mardi soir, des milliers de personnes devraient se réunir à l’aéroport de Ndolo pour une veillée de prière avant la messe mercredi matin. Un million de fidèles y sont attendus (https://www.rfi.fr/fr/afrique/20230131-rdc-le-pape-accueilli-par-la-foule-%C3%A0-son-arriv%C3%A9e-%C3%A0-kinshasa).

 

Mais avant cela, le pape François s'est livré ce mardi à une prière improvisée «pour tous ceux qui, cherchant un peu de bien-être et de liberté, ont traversé (le désert) mais n'ont pas réussi» à survivre, en survolant le Sahara à bord de son avion vers la République démocratique du Congo (RDC), comparant de nouveau les camps de migrants aux camps de concentration en utilisant un mot allemand «läger»,  désignant les camps (https://www.rtl.be/actu/monde/europe/le-pape-prie-pour-les-migrants-en-survolant-le-sahara/2023-01-31/article/520836).

 

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Publié le 30 Janvier 2023

"Quiconque essaie d'imposer un thème au Synode oublie la logique qui gouverne le processus synodal." Le Secrétaire Général du Synode, le  cardinal Mario Grech, et le Rapporteur Général de la XVIe Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques,  le cardinal Jean-Claude Hollerich, ont adressé une lettre aux évêques du monde entier dans laquelle ils leur rappellent quels sont les objectifs authentiques, et lesquels ne le sont pas, du processus synodal ouvert par le pape François dans l'Église catholique comme le montre Jesús Bastante dans religiondigital.org ce lundi 30 janvier 2023. Dans la lettre, Grech et Hollerich remercient les évêques pour leur participation au processus synodal, mais préviennent : "il n'y a pas d'exercice de la synodalité ecclésiale sans l'exercice de la collégialité épiscopale".

 

"Il y a ceux qui présument de savoir déjà quelles seront les conclusions de l'Assemblée synodale. D'autres voudraient imposer un ordre du jour au Synode, avec l'intention d'orienter le débat et de conditionner ses résultats", déplorent Grech et Hollerich. "Les attentes pour le Synode 2021-2024 sont nombreuses et variées, mais il n'appartient pas à l'Assemblée d'aborder toutes les questions autour desquelles l'Eglise débat", soulignent-ils. "Quiconque essaie d'imposer un thème au Synode oublie la logique qui préside au processus synodal : nous sommes appelés à tracer un 'chemin commun' basé sur la contribution de tous", ont dénoncé les prélats, qui rappellent que nous sommes face à un "processus articulée par étapes". "Précisément en raison du lien entre les différentes phases, d'autres questions ne peuvent être introduites subrepticement, en utilisant l'Assemblée et en ignorant la consultation du Peuple de Dieu", soulignent-ils.

 

Le processus d'écoute et de discernement, soulignent-ils, est déjà beaucoup plus concret qu'au départ. D'où la décision de restituer le document de travail aux Églises particulières, "demandant à chacune d'écouter la voix des autres, qui résonne à travers ce document, relisant ainsi les étapes du processus synodal à un niveau de plus grande conscience". "La seule règle que nous nous sommes donnée est de rester à l'écoute de l'Esprit", soutiennent-ils. Bien sûr, ils précisent : «Les questions proposées par le DEC ne constituent pas l'ordre du jour de la prochaine Assemblée du Synode des Évêques, mais restituent plutôt fidèlement ce qui ressort des synthèses envoyées par les Synodes/Conseils des Églises sui iuris et par les Conférences épiscopales, révélant le visage d'une Église qui apprend à écouter l'Esprit par l'écoute réciproque».

 

Ainsi, «il appartiendra aux Assemblées continentales, à partir des résonances que la lecture de la DEC aura suscitées dans chaque Église particulière, d'identifier quelles sont les priorités, les thèmes récurrents et les appels à l'action qui pourront être partagés avec les autres Églises dans le monde et discutés» dans la phase mondiale, qui commence en octobre prochain. "Plus nous grandirons dans un style synodal d'Église, plus tous les membres du Peuple de Dieu - fidèles et Pasteurs - apprendront à sentire cum Ecclesia, dans la fidélité à la Parole de Dieu et à la Tradition", souligne l'écrit, qui demande «Comment pourrions-nous aborder des questions spécifiques, souvent clivantes, sans avoir préalablement répondu à la grande question qui se pose à l'Église depuis le Concile Vatican II : «Église, que dis-tu de toi ?»

 

"Le processus synodal en cours nous montre comment cela est possible", conclut la lettre, qui soutient, avec le Concile, que "la totalité des fidèles qui ont l'onction de l'Esprit Saint ne peut se tromper quand ils croient", et rappelle à chaque évêque qui participe lorsqu'il «initie, guide et conclut la consultation du Peuple de Dieu qui lui a été confiée». «Il s'agit de continuer sur cette voie, sans confondre la synodalité avec une simple méthode, mais en l'assumant comme la forme de l'Église et le style de réalisation de la mission commune d'évangélisation», affirment Grech et Hollerich. «Quoi de mieux que de «cheminer ensemble», avec la certitude que «le chemin de la synodalité est le chemin que Dieu attend de l'Église du troisième millénaire».

 

Enfin, Jesús Bastante dans religiondigital.org (https://www.religiondigital.org/el_papa_de_la_primavera/Video-papa-febrero-parroquias-abiertas_0_2528747113.html) nous montre aussi ce lundi que dans la vidéo, éditée par le Réseau mondial de prière pour le pape, François insiste sur le fait que "les paroisses doivent être des communautés proches, sans bureaucratie, centrées sur les personnes et où trouver le don des sacrements". "Elles doivent redevenir des écoles de service et de générosité, avec leurs portes toujours ouvertes à ceux qui sont exclus. Et à ceux qui sont inclus. À tous", a souligné le Pontife. Et c'est que, ajoute le pape, «les paroisses ne sont pas un club pour quelques-uns, ce qui donne une certaine appartenance sociale. S'il vous plaît, soyons audacieux. Repensons tous le style de nos communautés paroissiales». «Prions pour que les paroisses, mettant la communion, la communion des personnes, la communion ecclésiale, au centre, deviennent de plus en plus des communautés de foi, de fraternité et d'accueil des plus nécessiteux», conclut le Pontife.

 

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Publié le 29 Janvier 2023

SudOuest.fr avec l’AFP nous montre ce dimanche 29 janvier 2023 que le pape François a condamné dimanche la «spirale de la mort» grandissante au Proche-Orient, appelant les deux parties du conflit israélo-palestinien à s’engager dans «la recherche sincère de la paix».

 

«La spirale de la mort qui grandit jour après jour éteint les rares lueurs de confiance qui existent entre les deux peuples», a déploré le pape après la prière de l’angélus du dimanche sur la place Saint-Pierre à Rome.

 

Il a cité le raid aérien israélien de jeudi sur un camp palestinien en Cisjordanie, qui a tué dix personnes, et l’attaque vendredi d’un Palestinien qui a tué sept personnes près d’une synagogue à Jérusalem. «Depuis le début de l’année, des dizaines de Palestiniens ont été tués dans des fusillades avec l’armée israélienne», a-t-il rappelé, avant d’appeler «les deux gouvernements et la communauté internationale à trouver d’autres solutions sans attendre, y compris le dialogue et la recherche sincère de la paix».

 

Enfin, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a promis samedi que la réponse d'Israël à l'attaque d'une synagogue près de Jérusalem serait "forte, rapide et précise". Au moins 30 Palestiniens - activistes et civils - ont été tués en Cisjordanie depuis le début du mois (https://www.midilibre.fr/2023/01/29/le-pape-francois-appelle-israel-et-les-palestiniens-a-mettre-fin-a-la-spirale-de-la-mort-10959612.php).

 

Et la tension n’est pas retombée dans la région. La presse israélienne rapporte de nombreuses attaques menées ce week-end par des colons israéliens contre les Palestiniens et leurs propriétés en Cisjordanie, ainsi que la mort d’un Palestinien de 18 ans près de la colonie israélienne de Kedumim (https://www.courrierinternational.com/article/cisjordanie-des-colons-israeliens-decides-a-se-venger-des-palestiniens-passent-a-l-acte).

 

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Publié le 28 Janvier 2023

SudOuest.fr avec l’AFP nous montre ce samedi 28  janvier 2023 qu’après avoir tenu des propos critiqués sur l’homosexualité, le pape François a précisé sa position. Il va bientôt se rendre en République du Congo et au Soudan du Sud où l’homosexualité est un crime.

 

Ceux qui criminalisent l’homosexualité ont «tort», estime le pape François dans une lettre publiée samedi, en cherchant à clarifier de précédents commentaires sur les actes homosexuels considérés comme un péché. Lors d’une interview mercredi, le pape disait qu’être homosexuel n’est «pas un crime». «Ce n’est pas un crime. Oui, mais c’est un péché», poursuivait-il, ajoutant : «C’est aussi un péché de manquer de charité à l’égard d’autrui». Dans une lettre adressée au prêtre américain James Martin, le pape indique que ces récents commentaires sur l’homosexualité visaient «à souligner que la criminalisation n’est ni bonne ni juste». La lettre du souverain pontife, 86 ans, était une réponse à celle de James Martin, qui réclamait une clarification après les propos tenus mercredi.

 

«Je voudrais dire que celui qui veut criminaliser l’homosexualité a tort», écrit le pape François, dans cette lettre rédigée en espagnol et publiée sur le site Outreach, un site catholique LGBT dont le rédacteur en chef est James Martin. Le pape François souligne que ses commentaires sur le péché étaient une référence à l’enseignement moral au sein de l’Église catholique. «Quand je dis que c’est un péché, je me réfère simplement à l’enseignement moral catholique, qui dit que tout acte sexuel en dehors du mariage est un péché». «Bien sûr, on doit toujours considérer les circonstances, qui peuvent diminuer ou éliminer une faute», ajoute-t-il. «Comme vous pouvez le voir, je répétais quelque chose de général. J’aurais dû dire : «c’est un péché, comme tout acte sexuel en dehors du mariage»

 

Ces commentaires interviennent quelques jours avant un voyage du pape en Afrique, en République démocratique du Congo et au Soudan du Sud, où la criminalisation de l’homosexualité est courante. La question de l’homosexualité a provoqué un clivage majeur dans l’Église catholique entre les modernisateurs et les conservateurs. Le pape François a suscité la controverse depuis qu’il a été nommé pape en 2013 avec son attitude relativement libérale envers l’orientation sexuelle. Même si le pape François a souvent reçu des homosexuels et dit qu’ils devaient être accueillis avec bienveillance au sein de l’Église, il ne dévie pas de la ligne de l’enseignement catholique sur le mariage, défini comme l’union entre un homme et une femme en vue de procréer.

 

Dans une lettre de juin 2021 à James Martin, le pape avait remercié le prêtre pour son travail à l’égard des personnes LGBT, en soulignant la nature inclusive du catholicisme et écrivant que Dieu «aime chacun de ses enfants». Quelques mois auparavant, le Vatican avait réaffirmé qu’il considérait l’homosexualité comme «un péché», et que les personnes homosexuelles ne pouvaient pas recevoir le sacrement du mariage.

 

L'affirmation du pape selon laquelle l'homosexualité fait partie de la «condition humaine» pourrait aussi ouvrir la porte à une révision du catéchisme de l'Église où le «penchant» homosexuel est décrit comme «objectivement désordonné». Certains ont suggéré que cela pourrait être changé en "ordonné différemment" pour indiquer clairement que l'orientation homosexuelle n'est pas en soi un péché, tandis que le cardinal allemand Reinhard Marx dit que la formulation du catéchisme dans ce domaine n'est "pas gravée dans le marbre" et pourrait être changé (https://www.thetablet.co.uk/news/16485/-it-is-not-a-crime-the-pope-s-approach-to-gay-catholics).

 

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Publié le 27 Janvier 2023

domradio.de nous montre ce vendredi 27 janvier 2023 que Mgr Bätzing ne mâche pas ses mots : dans le différend sur le projet de réforme allemand Voie synodale, il critique le pape François d'une manière inhabituellement claire : "Je pense que cette façon de percevoir le leadership de l'Église à travers des entretiens est extrêmement discutable", a déclaré vendredi l'évêque du Limbourg à "Welt".

 

Bätzing a critiqué comme incompréhensible que le pape François ait nommé le différend sur le célibat, c'est-à-dire l'obligation pour les prêtres de rester célibataires, comme un exemple de la prétendue idéologie allemande. "La question de savoir si le célibat doit rester obligatoire est une question qui est débattue depuis 60 ans. Et que le pape lui-même a approuvée au synode amazonien", a déclaré l'évêque du Limbourg. "Décrire cela comme un débat idéologique, où le Saint-Esprit quitte la pièce à la hâte, pour ainsi dire - à quoi ça sert?" Dans le même temps, le président de la conférence s'est plaint qu'il n'y avait actuellement "aucun canal de communication direct" entre lui et le pape.

 

Mais aussi le Vatican par sa position sur le scandale des abus. "La lettre la plus récente du Vatican et nos entretiens à Rome suggèrent que les causes systémiques, le contexte et les facteurs de ce scandale ne doivent tout simplement pas être vus plus loin." Le président de la conférence a admis que Rome et l'Église en Allemagne avaient "des idées fondamentalement différentes sur la synodalité" : "Le Pape comprend cela comme signifiant un large rassemblement d'impulsions de tous les coins de l'Église, puis les évêques en discutent plus spécifiquement, et à la fin il y a un homme au sommet qui prend la décision. Je ne pense pas que ce soit le genre de synodalité qui soit viable au 21e siècle."

 

Et il a également critiqué les cinq responsables allemands qui avaient contacté le Vatican au sujet du conseil synodal prévu. "Je ne pense pas qu'il soit bon ou sage de communiquer de cette façon", a-t-il déclaré. Les (archi)évêques de Cologne, Augsbourg, Passau, Ratisbonne et Eichstätt ont envoyé une demande au Vatican en décembre concernant la participation au comité synodal préparatoire. Selon Bätzing, cela s'est produit «sans que les autres évêques nous en informent». Le contenu de la lettre du 21 décembre n'est pas exactement connu à ce jour. Bätzing réagissait à une lettre des principaux cardinaux du Vatican sur l'établissement prévu d'un conseil synodal en Allemagne. En tant que nouvel organe consultatif et de gestion à l'échelle nationale, il doit s'occuper des "développements essentiels de l'Église et de la société". Évêques, prêtres et laïcs doivent discuter et décider ensemble des questions fondamentales de l'Église et de l'utilisation des ressources financières.

 

Le cardinal secrétaire d'État Pietro Parolin et les cardinaux de la curie Luis Ladaria et Marc Ouellet, citant l'autorité du pape, ont expliqué que ni le projet de réforme allemand  de la Voie synodale ni un organisme nommé par lui ni une conférence épiscopale nationale n'étaient autorisés à mettre en place de telles un corps qui outrepasserait l'autorité des évêques circoncis. Lorsqu'on lui a demandé ce que cette lettre signifiait pour le Conseil synodal, Bätzing a déclaré qu'il y avait encore une "option de repli" : Depuis les années 1970, il y a eu la soi-disant Conférence conjointe en Allemagne, au cours de laquelle la Conférence épiscopale et le Comité central des catholiques  d’Allemagne (ZdK) se consultent, c'est-à-dire les laïcs et les évêques. "Donc, l'option de repli est la suivante : nous nous en tenons à ce modèle et ajoutons simplement des tâches importantes qui sont réalisables en vertu du droit canonique."

 

Enfin, le cardinal Jean-Claude Hollerich, proche du pape et luxembourgeois, a publiquement critiqué vertement l'archevêque Georg Gänswein. «En tant que secrétaire du pape, vous ne devriez pas chercher vous-même la publicité», a expliqué Hollerich. «Il s'est mis en avant et a voulu prendre la place du pape sortant - c'est une affaire très sérieuse», a déclaré le cardinal. Celui qui représente l'Église est le pape, pas le préfet de la Maison Pontificale. "Quiconque travaille comme secrétaire d'un pape doit toujours être son ombre et ne doit pas chercher la vedette", a déclaré le Luxembourgeois (https://www.domradio.de/artikel/papst-vertrauter-hollerich-kritisiert-gaenswein).

 

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Publié le 26 Janvier 2023

katholisch.de nous montre ce jeudi 26 janvier 2023 que le préfet du Dicastère des Évêques, le cardinal Marc Ouellet, voit l'Église divisée par le chemin synodal. Dans une interview au magazine espagnol Omnes (mercredi), le cardinal a déclaré que les propositions du dialogue sur la réforme créaient la confusion parmi le peuple de Dieu et l'épiscopat. Entre autres choses, les lettres concernées des conférences épiscopales ont montré que depuis le Concile Vatican II, l'Église a prévu des structures synodales telles que des conseils sacerdotaux et pastoraux à tous les niveaux. Ici, il est également important de renforcer ces formes, car elles n'existent pas encore convenablement partout dans l'Église universelle. Cependant, cela ne doit pas être confondu avec la démocratie. Il y a un monde de différence entre la position selon laquelle des structures d'écoute fonctionnelles sont nécessaires et la position selon laquelle les évêques doivent être liés par les résultats des votes : «L'Église est hiérarchique, elle n'est pas démocratique», dit Ouellet.

 

Le préfet a ainsi renouvelé les critiques qu'il avait précédemment exprimées dans sa lettre aux évêques allemands avec le cardinal secrétaire d'État, Pietro Parolin, et le préfet du Dicastère de la Foi, le Cardinal Luis Ladaria. Il l'avait déjà précisé lors de la visite ad limina à la conférence épiscopale allemande en novembre que les structures de participation prévues par le chemin synodal ne sont pas catholiques. "C'est peut-être la pratique d'autres Églises, mais ce n'est pas la nôtre", a déclaré Ouellet. "Ce n'est pas le nôtre parce qu'il ne correspond pas à l'ecclésiologie catholique et au rôle spécifique des évêques, qui découle du charisme de la consécration et qui inclut les évêques ayant la liberté d'enseigner et de décider." L'auto-obligation des évêques de mettre en œuvre les décisions des organes synodaux, telle qu'envisagée par la voie synodale, signifierait une renonciation à la charge épiscopale.

 

Ouellet a souligné que le dialogue entre Rome et les évêques allemands doit se poursuivre. L'affirmation de Mgr Georg Bätzing selon laquelle les réformes de la voie synodale devraient s'inscrire dans le cadre du droit canonique applicable a été considérée avec prudence par le cardinal. Les évêques allemands devraient expliquer plus précisément ce qui était prévu exactement. Il faut attendre la réponse officielle des évêques allemands au Secrétariat d'Etat du Vatican. "Ensuite, nous verrons comment nous poursuivrons le dialogue, car il est évident qu'il faut le poursuivre, aussi pour les aider à rester dans les eaux catholiques", a poursuivi Ouellet.

 

Cependant, le rejet par le Vatican d'un conseil synodal a rencontré une réponse mitigée parmi les évêques allemands. Alors que certains voient la lettre comme une clarification pour l'évêque Bertram Meier d’Augsbourg et l'archevêque de Cologne, le cardinal Rainer Maria Woelki, d'autres s'en tiennent aux conseils synodaux - que ce soit au niveau diocésain ou fédéral comme l’évêque de Magdebourg Gerhard Feige, l'évêque d'Essen Franz-Josef Overbeck, et l'évêque Felix Genn de Munster (https://www.katholisch.de/artikel/43261-synodaler-rat-und-synodaler-ausschuss-was-mit-den-gremien-gemeint-ist).

 

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Publié le 25 Janvier 2023

francetvinfo.fr nous montre que le pape François réaffirme la doctrine de l'Eglise sur l'homosexualité. Dans un entretien à l'agence Associated Press, publié mercredi 25 janvier, le souverain pontife a jugé "injustes" les lois qui criminalisent l'homosexualité. "Être homosexuel n'est pas un crime", a-t-il déclaré, tout en ajoutant que cette orientation sexuelle constitue à ses yeux "un péché", au même titre que «manquer de charité les uns envers les autres» (https://www.ouest-france.fr/societe/religions/pape-francois/pour-le-pape-francois-les-lois-qui-penalisent-l-homosexualite-sont-injustes-afe8ceba-9cbb-11ed-92eb-e890e5f5f960).

 

Au total, encore 77 pays ou juridictions criminalisent l'homosexualité dans le monde, d'après l'association Human Dignity Trust. Le pape François a reconnu que certains prêtres et que les évêques catholiques de certaines parties du monde, dans le continent africain notamment, à travers le monde soutiennent les discriminations envers les personnes LGBT. Des attitudes qui sont fondées sur des contextes culturels selon lui. Il a estimé qu'ils devaient plutôt engager "un processus de conversion" et avoir "de la tendresse". Le pape François a ajouté que les homosexuels devaient être accueillis et respectés, et ne devaient pas être marginalisés ou discriminés : "Nous sommes tous des enfants de Dieu, et Dieu nous aime tels que nous sommes." Ces déclarations confirment la position du Vatican, qui, en mars 2021, avait déjà souligné que l'homosexualité était considérée comme un "péché" par l'Église et s'était opposé à la bénédiction des couples de même sexe.

 

En 2021, le pontife avait notamment écrit une lettre de soutien à un prêtre réputé pour son engagement en faveur de la communauté LGBT et honni par les catholiques traditionalistes. Comme archevêque de Buenos Aires, il avait encouragé les protections juridiques en faveur des couples de même sexe, comme une alternative au mariage homosexuel interdit par la doctrine. 77 pays criminalisent encore l’homosexualité, notamment en Afrique et au Moyen-Orient. Parmi eux, onze prévoient encore la peine de mort, selon l’ONG Human Dignity Trust, citée par AP. Aux États-Unis, en dépit d’une décision de la Cour suprême datant de 2003, une douzaine d’États disposent de lois contre la sodomie (https://www.ouest-france.fr/societe/religions/pape-francois/pour-le-pape-francois-les-lois-qui-penalisent-l-homosexualite-sont-injustes-afe8ceba-9cbb-11ed-92eb-e890e5f5f960).

 

Jesús Bastante dans religiondigital.org (https://www.religiondigital.org/el_papa_de_la_primavera/Francisco-rotundo-homosexualidad-pecado-delito-gays-vaticano-china-criticas-pell-ganswein-dimision-salud-papa_0_2527247264.html) nous montre aussi qu’au cours de l'entretien, le premier accordé après la mort de Benoît XVI, le pape François a déclaré qu'il était "en bonne santé" et que la maladie du genou avait pratiquement disparu. «À cause de mon âge, je suis normal (…). Je mourrai peut-être demain, mais allez, c'est sous contrôle. Je suis en bonne santé», a-t-il souligné. Quant aux critiques reçues, et qui se sont intensifiées après la mort de Ratzinger, le pape François souligne que "je ne l'associerais pas à Benoît, mais à l'usure du gouvernement décennal". Müller, Gänswein, Pell... il y en a eu beaucoup, et ceux qui viendront sûrement dans le futur. "La seule chose que je demande, c'est qu'ils me les fassent en face, parce que c'est comme ça qu'on grandit tous, non ?", a-t-il souligné en réponse aux critiques. «On préfère qu'il n'y en ait pas (de critique). Pour la tranquillité d'esprit, allez-y (…). Mais je préfère qu'ils les fassent, parce que cela veut dire qu'il y a liberté de parole. Si ce n'est pas le cas, on engendre une dictature de la distance, que j'appelle ça, où l'empereur est là et personne ne peut rien lui dire. Non, disons-le, car l'entreprise, la critique, aide à grandir et les choses à bien se passer». Il a admis les critiques de feu le cardinal Pell. "Ils disent qu'à la fin il m'a critiqué. Eh bien, vous avez le droit, la critique est un droit humain», a déclaré le pape François.

 

Pourtant, il fait l'éloge de la "seigneurie" de Benoît XVI. "Avec sa mort, j'ai perdu un père", a ajouté Bergoglio. "Pour moi, c'était une sécurité face à un doute, demander la voiture et aller au monastère et demander." En ce qui concerne le futur statut d'évêque émérite de Rome, le pape François a admis qu'il n'avait pas pensé à ces règles. "Cela ne m'est même pas venu à l'esprit, je vous dis la vérité", et a demandé de la patience pour "réguler ou réguler davantage" ce poste. En cas de démission, a-t-il admis, il occuperait le poste d'évêque émérite de Rome et vivrait dans la résidence des prêtres retraités du diocèse, bien qu'il ait ajouté qu'à l'avenir, d'autres papes pourraient choisir différentes options en cas de démission. En tout cas, les plans à court terme du pape François sont de "continuer à être évêque de Rome, et en communion avec tous les évêques du monde", bien qu'il ait exprimé l'espoir d'éliminer le concept de la papauté en tant que cour.

 

Concernant la Chine, le pape François a appelé à "marcher avec patience" pour sauvegarder les fidèles catholiques. "Nous prenons des mesures", a déclaré le pape François. "Chaque cas (de nomination d'évêque) est examiné à la loupe." L'essentiel, a-t-il ajouté, est que "le dialogue ne soit pas rompu". Au cours de l'interview, le pape Francisco a décrit le Zen de 91 ans comme "un vieil homme charmant ". Il a rappelé comment, lorsque le cardinal s'est rendu à Rome ce mois-ci pour les funérailles du pape Benoît XVI, le pontife l'avait invité à l'hôtel du Vatican où il réside. Devant le bureau privé du pape se trouve une statue représentant Notre-Dame de She Shan. Quand le cardinal l'a vue, dit le pape François, "il s'est mis à pleurer comme un enfant".

 

Le pape François a également critiqué le débat actuel sur la réforme catholique en Allemagne disant que "L'expérience allemande n'aide pas". Pour lui, le dialogue est bon, cependant, le processus dans l'Église allemande est dirigé par "l'élite" car il n'inclut pas "tout le peuple de Dieu". Il craint que le débat ne soit trop influencé par les idéologies qui font que «le Saint-Esprit rentre chez lui parce que l'idéologie surmonte le Saint Esprit», a-t-il déclaré à AP. Mais il est indulgent en ce qui concerne le chemin synodal en Allemagne dans l'interview : "Nous devons être patients, mener un dialogue et accompagner ces personnes sur le vrai chemin synodal". Le but est "d'aider cette voie plutôt élitiste pour qu'elle ne finisse pas mal du tout, mais qu'elle soit aussi intégrée à l'Église" (https://www.domradio.de/artikel/papst-franziskus-verurteilt-synodalen-weg-deutschland).

 

Enfin, Jesús Bastante dans religiondigital.org (https://www.religiondigital.org/el_papa_de_la_primavera/Papa-silencio-Rupnik-sorpresa-grande-ximenes-belo-abusos-pederastia-chile-francisco-vaticano_0_2527247280.html) nous montre qu’au cour de son entretient avec AP, le pape François a rompu son silence sur le "cas Rupnik", l'artiste slovène, membre de la Compagnie de Jésus, accusé par plusieurs anciennes religieuses d'exactions dans les années 1990 en Slovénie, et dont la gestion par les jésuites et le Vatican a été durement remise en cause par l'opinion publique, disant : "Pour moi, c'était une surprise, vraiment. Ceci, une personne, un artiste de ce niveau, a été pour moi une grande surprise, et une douleur, parce que ces choses font mal", tout en niant avoir joué un rôle dans le traitement de l'affaire Rupnik, autre que d'être intervenu sur le plan procédural pour maintenir la deuxième série d'accusations contre les neuf femmes devant le même tribunal qui a entendu la première. Sa seule décision, a-t-il précisé, a été que tout continue "avec le tribunal normal, car si les voies procédurales ne sont pas divisées, tout se gâte". "En d'autres termes, je n'ai rien à voir avec cela", a-t-il insisté, évoquant la levée soudaine de l'excommunication contre Rupnik, un mois à peine après avoir été condamné pour la doctrine de la foi. Le pape François a assuré qu'il renonçait "toujours" à la prescription dans les cas qui touchent les mineurs et les «adultes vulnérables», mais insiste généralement sur le maintien des garanties légales traditionnelles dans les cas qui touchent d'autres personnes.

 

Parallèlement à l'affaire Rupnik, Bergoglio a également évoqué le scandale de l'ancien évêque Carlos Ximenes Belo, reconnu coupable d'abus au Timor oriental, mais dont la condamnation ecclésiastique a longtemps été tenue secrète. "C'est une chose très ancienne, où cette prise de conscience aujourd'hui n'existait pas", a déclaré le pape. "Et quand l'évêque du Timor oriental est sorti (en septembre), j'ai dit 'Oui, laissez-le passer, qu'est-ce que tu vas faire? Je ne vais pas le couvrir’, mais c'étaient des décisions d'il y a 25 ans quand il n'y avait aucune prise de conscience».

 

Dans sa conversation avec Nicole Winfield, le pape François a admis que l'Église "a beaucoup à apprendre" dans la gestion de la pédophilie cléricale, reconnaissant qu'il avait lui-même eu un moment de "conversion" lors de son voyage au Chili en 2018, lorsqu'il avait défendu Mgr Barros discréditant les victimes. "Je ne pouvais pas y croire. C'est toi qui m'as dit dans l'avion : «Non, ce n'est pas comme ça, père. Tu l'étais».", a rappelé le pape François au journaliste. "Là, la bombe a explosé sur moi, quand j'ai vu la corruption de nombreux évêques dans ce (...). Vous avez vu que moi-même j'ai dû prendre conscience de cas qui étaient tous couverts."

 

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Publié le 24 Janvier 2023

domradio.de nous montre ce mardi 24 janvier 2023 que lundi soir, le président de la Conférence épiscopale allemande, Mgr Georg Bätzing, a annoncé dans une déclaration personnelle qu'il y avait eu un échange de lettres entre cinq évêques allemands et le Vatican. Le thème : Le "Conseil synodal".

 

Selon la décision de l'Assemblée générale du Chemin synodal, cet organe devrait à l'avenir discuter et décider des questions importantes pour toute l'Église catholique en Allemagne. Dans ce "conseil" national, les évêques seraient minoritaires - tout comme ils le sont actuellement dans les assemblées plénières de la voie synodale. Cinq évêques, dont quatre de Bavière (Hanke, Oster, Voderholzer et Meier), et l'archevêque de Cologne (Woelki), avaient officiellement demandé au Vatican s'ils devaient ou devaient être autorisés à participer à un tel organe : Dans un conseil qui finalement des évêques, réduisant ainsi leur souveraineté en tant que dirigeants des Églises locales. Ce dernier a déclaré que la Voie synodale "n'a pas le pouvoir d'obliger les évêques et les fidèles à adopter de nouvelles formes de gouvernement et de nouvelles orientations doctrinales et morales". Cependant, parce que la lettre était encore relativement générale à l'époque et ne portait pas de signature, le Présidium du Chemin synodal ne l'a pas vraiment prise au sérieux.

 

Les cinq interlocuteurs voyaient les choses différemment. Et ils ont reçu de Rome une réponse qui ne laissait rien à désirer en termes de clarté : «Nous voudrions préciser que ni le chemin synodal, ni aucun organe créé par lui, ni une conférence épiscopale n'ont compétence pour établir le 'Conseil synodal' au niveau national, diocésain ou établi au niveau paroissial». La lettre veut apparemment aussi mettre un terme à d'autres "tentatives d'évasion" possibles sur la Voie synodale : au lieu de l'assemblée synodale, qui n'a aucun statut contraignant en droit canonique, la conférence épiscopale elle-même aurait pu être d'accord avec une majorité des deux tiers à sa propre déresponsabilisation par un futur conseil synodal  Et pour qu'il soit clair qu'il ne s'agit pas d'une simple expression d'opinion de trois cardinaux de Rome, la ligne suivante dit : «Le Saint-Père a approuvé la présente lettre in forma specifica et a ordonné sa transmission. Cette formule du droit canonique signifie que le texte de Rome est juridiquement contraignant.»

 

Dans les premières réactions, le président de la Conférence épiscopale allemande, Mgr Georg Bätzing, et la présidente du ZdK, Irmestätter-Karp, n'ont pas été découragés. Ils ont déclaré qu'ils voulaient s'en tenir au plan, si nécessaire même sans la participation des évêques qui se sentaient obligés de ne pas participer par la directive de Rome. Par conséquent, il n'est pas exclu que le Conseil synodal commence effectivement dans un avenir prévisible avec une poignée de sièges symboliquement laissés libres pour les évêques absents.

 

Pour le pape François, cette dispute arrive à un moment inopportun. Il a lancé un processus de consultation mondiale, à l'issue duquel la transformation de l'Église mondiale catholique unifiée en forme de pyramide, dirigée depuis Rome, pourrait se tenir. Les opposants conservateurs à ce projet ambitieux - comme l'ancien préfet de la doctrine de la foi, le cardinal Gerhard Ludwig Müller - préviennent qu'une telle constitution synodale conduira inévitablement à une "protestantisation" de l'Église catholique. Le pape veut cependant développer son propre modèle de synode, spécifiquement catholique, qui combine harmonieusement hiérarchie, évêché sacramentel et participation laïque sans conflits de votes.

 

Si les réformateurs en Allemagne font désormais passer un organe directeur dominé par des associations de laïcs sur le modèle des assemblées synodales de Francfort, l'eau est sur les moulins des critiques conservateurs du pape à Rome. Ils peuvent pointer du doigt le «dysfonctionnement» allemand et dire : «Vous pouvez aller aussi loin si vous empruntez des voies synodales.» Depuis la mort de Benoît XVI. Le pape François au sommet de l'Église est de plus en plus critiqué par les conservateurs. Ce n'est pas un hasard s'il s'éloigne désormais résolument d'une idée trop protestante d'un point de vue romain.

 

Le différend sur la modernisation de l'Église catholique en Allemagne a donc atteint son paroxysme après une lettre de Rome publiée lundi soir, mais c’est dommage car Rome aurait pu prendre pour base le Chemin synodal allemand pour base de son processus synodal, car le besoin d'un avenir dans lequel se repositionner après le scandale des abus est plus que nécessaire et sensée.

 

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Publié le 23 Janvier 2023

cath.ch nous montre ce lundi 23 février 2023 que que dans un livre-entretien à paraître le 27 janvier 2023, intitulé «In buona fede» (De bonne foi), le cardinal allemand Gerhard Ludwig Müller s’en prend une nouvelle fois au pape François. Cet ouvrage co-écrit avec la journaliste du quotidien italien Il Messagero Franca Giansoldati, est présenté par la maison d’édition italienne Solferino comme un «long entretien non censuré». Il affirme qu’avec ce livre, il veut aider les personnes qui ont un problème avec le pontificat du pape François, ajoutant que «le pape n’a aucun contact téléphonique avec le Saint-Esprit».

 

Le cardinal Müller, critique la manière dont le pape François gère des dossiers sensibles et s’inquiète de la «confusion doctrinale» qui règne autour du synode sur la synodalité. Le prélat allemand affirme qu’il existe à la Maison Sainte Marthe, la résidence où le pape François a choisi de vivre, un «cercle magique» qui décide de tout, même des nominations. Des conseillers du pape appartenant à ce «cercle magique» exerceraient une influence sur les questions importantes de personnel et sont coresponsables des décisions fondamentales de politique ecclésiastique et de théologie. Selon le cardinal allemand, il existe un flux parallèle d’informations à côté de l’appareil officiel de la Curie, ajoutant que «les canaux institutionnels sont malheureusement de moins en moins consultés par le pontife».

 

Le cardinal Müller affirme encore que le pape François aurait violé à plusieurs reprises des principes juridiques. Lors de la poursuite d’auteurs d’abus, le pontife argentin aurait épargné des amis personnels et il lui serait arrivé de gracier des prêtres accusés ou condamnés lorsqu’un dignitaire ami prenait leur défense. À l’inverse, il en aurait tout simplement déposé d’autres, comme le cardinal Angelo Becciu, «sans procès équitable».

 

Au sujet de sa propre mise à la retraite en 2017, le cardinal Müller affirme que les amis latino-américains du pape l’auraient injustement présenté sous un jour négatif. En arrière-plan, les préjugés de certains évêques latino-américains, qui défendaient une ligne plutôt pastorale et méprisaient la théologie européenne, ont joué un rôle, affirme-t-il. On l’aurait accusé d’être inflexible sur les questions dogmatiques : «Ils me voyaient comme un professeur allemand têtu qui voulait même donner des leçons au pape. Mais tout cela était inventé. Je n’ai fait que défendre les règles». Le cardinal allemand critique aussi dans son livre les décisions du pape d’interdire largement l’ancienne forme latine de la messe, la réforme de la curie, l’extension de la constitution synodale et l’accord secret avec le gouvernement communiste en Chine.

 

Pour le président de la Conférence épiscopale allemande, Georg Bätzing, ce n’est pas le moment de critiquer le pape puisque l'Église catholique traverse l'une des crises les plus graves de son histoire. "La crise peut sembler beaucoup trop inoffensive. Nous vivons une époque de perturbations". Au vu des crises, Bätzing a mis en garde contre le fait de se réfugier dans des images oubliées depuis longtemps de l'Église, de vieilles habitudes et une spiritualisation qui nie la réalité. "Nous ne pouvons pas simplement revenir aux anciens schémas", a souligné Bätzing (https://www.katholisch.de/artikel/43237-baetzing-kirche-in-schwerster-krise-der-zurueckliegenden-jahrhunderte). Ce que ne semble pas comprendre le cardinal Müller.

 

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Publié le 22 Janvier 2023

katholisch.de nous montre ce dimanche 22 janvier 2023 que le pape François a appelé l'Église catholique à ne pas se perdre dans des "débats inutiles"; au lieu de cela, elle devrait se concentrer sur la proclamation de l'amour de Dieu.

 

Dans un sermon fondamental sur le dimanche de la Bible, le pape a expliqué dimanche dans la basilique Saint-Pierre comment il comprend la mission de l'Église. Le pape François a souligné que Jésus "dissout les frontières" lorsqu'il dit que "la miséricorde de Dieu est pour tous et pas seulement pour les justes". Cela vaut aussi pour l'Église : «Il ne faut pas que nous annoncions un Dieu au cœur large et que nous soyons une Église au cœur étroit», a souligné le pape. S'écartant du manuscrit du sermon, il a ajouté : "Ce serait, j'ose le dire, une malédiction!" Le pape François s'est catégoriquement opposé à l'Église "prêchant le salut pour tous et en même temps bloquant la voie pour atteindre ce salut". Il ne faut pas non plus que "nous sachions que nous sommes appelés à proclamer le royaume de Dieu et pourtant ignorons sa parole en nous perdant dans des activités secondaires - et dans des débats inutiles". Le pape a également ajouté la mise en garde contre les débats inutiles à son sermon préparé, en lui donnant une importance particulière.

 

Au cours des trois dernières semaines à Rome après la mort de l'ancien pape Benoît XVI plusieurs cardinaux et évêques conservateurs avec des publications controversées ont attiré l'attention. Entre autres choses, ils ont critiqué les décisions de personnel et les décisions de réforme du pape, en poste depuis près de dix ans. Les déclarations ont été interprétées par les observateurs comme la preuve d'un différend théologique dans l'Église. Dans l'homélie, le pape a défendu sa vision de la mission de l'Église et l'a appelée à apprendre de Jésus. L'Église doit placer la parole de Dieu au centre, élargir les frontières, s'ouvrir aux gens et leur permettre de faire l'expérience de Dieu. Elle sait que la parole de Dieu "n'est pas figée dans des formules abstraites et statiques". C'est plutôt "dans la dynamique d'une histoire faite de personnes, d'événements, de mots, d'actions, de développements et de tensions".

 

Pendant le service, le pape a solennellement nommé six femmes et quatre hommes de différents pays comme lecteurs et catéchistes. En mai 2021, le pape a rétabli l'office ecclésiastique des catéchistes, qui proclament la parole de Dieu en tant que laïcs. Avant cela, il y avait des catéchistes en Amérique latine et en Afrique, mais sans statut officiel d'église. La formule rituelle de la "nomination" au nouveau bureau de l'Église a été spécialement créée pour le service dans la basilique Saint-Pierre.

 

Enfin, le  pape François a exprimé lors de l’Angélus sur la place Saint-Pierre ce dimanche sa profonde tristesse face à la destruction d'une église catholique au Myanmar. Le souverain pontife a également appelé les responsables au Pérou à mettre fin à la violence et à emprunter la voie du dialogue (https://www.domradio.de/artikel/papst-erschuettert-ueber-zerstoerung-einer-kirche-myanmar).

 

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