Halloween, une fête catholique devenu phénomène de consommation !

Publié le 2 Novembre 2011

Comme mon article précédent l'avait fait remarquer la fête de Samain, de laquelle était originaire Halloween et la Toussaint, ne disparut que progressivement. Pour la christianiser, le pape Grégoire IV en 835 fixa la fête de la Toussaint le 1er novembre. Mais ce ne fut pas suffisant. La littérature médiévale irlandaise, œuvre des clercs ente le VIIIe et le XIIe siècle, méconnaisse la Toussaint et ne cite que Samain. Si bien qu'en 988, l'Église fut obligé d'instituer une célébration afin d'honorer «tous les fidèles décédés » le lendemain de la Toussaint, notre fête des défunts actuelle, mais il faudra attendre le XIe siècle en pour voir apparaître en Écosse et en Irlande le Féile na Marbh, la fête des morts, et la fin du XIIe siècle pour la Toussaint sous le nom d'Hallowmas, All Hallows, Hallowtide et en gaélique d'Oidhche Shamhna (la nuit de la fin de l'été).
Dans ces conditions, on peut comprendre la prégnance des éléments celtes dans la tradition de la fête. Le 31 octobre, après avoir fait les provisions pour le bétail et les membres de la maisonnée (une coutume qui s'est maintenu dans quelques villages britanniques et irlandais actuels), et on faisait un feu sur une colline pour purifier la communauté (et non plus comme à Samain pour fêter la renaissance du soleil) et chasser les esprits mauvais et les démons qui viendrait perturber la fête, comme le montre l'un des rituels consistant à allumer deux feux et à passer entre les deux sans risque, et auquel on associait parfois le bétail. Dans le reste de l'Europe le feu avait plutôt lieu le 2 novembre. Une fois, le rituel terminé, la célébration de la fête suivait le rituel de Samain, mais en suivant les règles de la fête des défunts, car c'était les défunts de la famille à qui l'on rendait honneur et plus aux des défunts non réincarnés et les dieux des Tuatha Dé Danann (même si ces derniers ne furent pas écartés étant devenu des mauvais esprits, leprechauns, fées). Une bonne fête de la Toussaint à tous et à toutes !Les défunts continuaient à être guidés par des lanternes sur le chemin qui conduisait au village, où la porte de la maison où ils avaient vécut leur était ouverte préalablement, et où on leur laissait des offrandes, le plus souvent des légumes tels que les navets ou les rutabagas. Les morts étaient considérés alors comme des morts bien vivants qui revenaient voir leur proche et se nourrissait à l'image de certains récits, qui perdureront au XVIIIe siècle en Europe de l'Est, avec les vampires. Parfois, le mort pouvait vous dire votre avenir ou le faire par le biais du procédé de la divination, un héritage probablement brito-romain. Avec la christianisation, c'est la seconde forme qui prend de plus en plus le dessus et qui s'est maintenu dans certaines zones rurales. En Écosse, on rassemblait, ainsi, les jeunes en âge de marier afin qu'ils fassent des jeux de divination. Au pays de Galles, chaque personne prenait une pierre et l'introduisait dans le feu. Les gens croyaient que si la pierre d'une personne manquait le lendemain matin, elle mourrait dans l'année. Une autre tradition consistait à placer dans un gâteau ou d'autres aliments des objets comme des pièces de monnaie, bagues ou dés à coudre et autres charmes avant la cuisson. Selon la légende, l'année suivante, celui qui trouve la pièce deviendra riche, celui qui trouve la bague se mariera bientôt et celui qui a obtenu le dé ne se mariera jamais. En Irlande cette tradition existe encore de nos jours, tel que le démontre le Barmbrack (Bairin Breac en gaélique), un gateau de fruits légers, qui remplit le même rôle. Et une autre coutume d'origine celte se maintint également la oídche na h-aimléise, la nuit des bêtises, ou au cours de la nuit d'Halloween, les gens se déguisaient et faisaient des farces à leurs voisins : par exemple, enlever le linge qui sèche, changer les numéros de portes, cogner sur les portes et se sauver pour se faire passer pour un esprit.
 
Avec la mise en place progressive du jour des défunts dans toute l'Europe entre le XIe et le XIIe siècle, l'Église décide donc de christianiser la Toussaint, Hallowmas britannique qui durait trois jours (31 octobre, 1er novembre et 2 novembre) qui gardait ses éléments superstitieux. Et la matérialisation du Purgatoire, en tant que lieu bien défini, au cours des années 1170-1215, qui devint officielle au concile de Lyon de 1274, le permettra. Une bonne fête de la Toussaint à tous et à toutes !Ce lieu où demeurent les âmes ayant commis des péchés véniels, donc de moindre gravité, fragilisent donc la croyance au retour des morts qui se modifient progressivement dans les pays britanniques à la fin du XIIe siècle avec la mise en fonction de la pratique du souling en Angleterre, à laquelle Shakeaspeare fera allusion dans sa pièce Les Deux Gentilhommes de Vérone (1593) quand Speed dit de son maître qu'il « piaulait (larmoyait ou gémissait) comme un mendiant à Hallowmas ». Ce qui était le cas, les pauvres faisant, à cette occasion, le porte à porte et recevaient de la nourriture, sous la forme de gâteaux, appelés soul cakes (« les gâteaux de l'esprit »), contre lesquels ils s'engageaient à prier à All Souls Day, la fête des défunts (2 novembre), pour que les âmes (esprits en anglais) des morts de la famille des gens qui les avaient offerts puissent aller au ciel. L'Église chrétienne avait encouragé cette pratique pour remplacer l'ancienne tradition de Samain qui consistait à laisser des gâteaux et du vin pour les esprits des morts. Toutefois des pratiques similaires pour les morts étaient connus aussi jusqu'en Italie du Sud, et des gâteaux d'esprit étaient aussi donnés en échange d'une performance ou d'une chanson. Les enfants ont finalement adopté cette pratique, et recevaient de la nourriture, la bière, ou de l'argent.
D'autres modifications virent également le jour avec le triomphe du Purgatoire, comme on peut s'en apercevoir dans certaines traditions qui sont restées dans certaines régions écossaises ou irlandaises, où l'on racontait des histoires sur des ancêtres cette nuit-là. Ainsi, en Angleterre, Halloween était autrefois appelé « la nuit du casse-noisettes » ou la « nuit de la pomme croquante » (« Snap Apple Night »). Les familles réunies autour du feu racontaient des histoires tout en mangeant des noisettes et des pommes. En sculptant également des visages sur un grand navet, on commémorait les âmes du purgatoire, une coutume dont on retrouve seulement les premières attestations en Écosse au XVIe siècle mais qui furent probablement plus anciennes. On pense aussi que la Toussaint a pu inspirer aussi la présence des squelettes dans la fête d'Halloween, car les reliquaires des saints, contenant le plus souvent des ossements, faisait la tournée, que l'on appelait la visitation, des maisons le 1er novembre. Mais les rites païens résistèrent dans le folklore comme en atteste le fait que jusque vers 1900, les Irlandais priaient pour de la nourriture et faisaient la tournée en demandant des contributions au profit de « Muck Olla », un sanglier géant légendaire.
 
Une bonne fête de la Toussaint à tous et à toutes !Une évolution plus marquante fut du à l'épidémie de Peste Noire entre 1347 et 1352, et qui décima 30 à 50 % de la population européenne, ce qui provoqua une grande préoccupation et peur de la mort dans la population catholique d'autant que la maladie fit souvent sa réapparition dans les pays touchés, comme entre 1353 et 1355 en France, et entre 1360 et 1369 en Angleterre. Des messes se sont alors multipliées pour les morts (même si elles existaient déjà) et en particulier lors de la fête des défunts. A cette occasion, se développèrent des représentations artistique rappelant aux Chrétiens qu'ils étaient mortels, parmi lesquelles les fameuses danses macabres dans le cadre des Mystères, des pièces de théâtres populaires, et qui soulignait la vanité des distinctions sociales, dont se moquait le destin, fauchant le pape comme le pauvre prêtre, l'empereur comme le lansquenet. C'est semble-t-il en France qu'eut lieu la première représentation, mais dont n'a que la première attestation qu'à Paris, en 1424, sur les murs du charnier du cimetière des Innocents, et se diffusa en Angleterre en 1440 du fait du moine anglais John Lydgate qui traduisit le poème et recopia la représentation du charnier des Saints Innocents sur l'église Saint Paul de Londres. Et probablement de là en Écosse et en Irlande.
Ce qui était alors une réponse aux malheurs du temps se trouva également reprit par certains fidèles, mais cette fois avec un esprit plus burlesque. On commença la veille de la Toussaint, à orner les cimetières avec des images du diable emportant, dans la droite ligne des représentations des danses macabres, à la tombe des personnes de tout rang social : papes, rois, reines, chevaliers, moines, paysans, des lépreux. Un rapport que la mort est égale pour tous. Les représentations scéniques se firent de plus en plus avec des gens déguisés qui usurpèrent au fur et à mesure l'identité de personne célèbre, même morte, ce à quoi chacun allait arriver. On rapporte également que les gens se déguisaient en saints, en anges et en démons pendant la période de « l'Hallowmas ». C'est probablement ce qui explique pourquoi au XVIe siècle les hommes déguisés (guisers) étaient répandus lors de la fête dans la campagne écossaise.
Une bonne fête de la Toussaint à tous et à toutes !C'est également au cours de cette période que fut associée à Halloween la sorcière probablement lors de la première vague de poursuite par le tribunal de l'inquisition contre ces dernières entre 1480 et 1520. Celles-ci n'eurent que le seul tort d'être des sages-femmes ou guérisseuses, dépositaires d'une pharmacopée et de savoirs ancestraux. La population, essentiellement rurale, n'avait guère d'autre recours pour se soigner. Ces méthodes définies comme magiques se heurtent au rationalisme de la Renaissance. Des incantations en langue connue ou inconnue sont souvent associées aux soins et l'Église contraint les fidèles à remplacer ces gestes et incantations par des prières aux saints guérisseurs et par des signes de croix. Les sages-femmes étaient également accusées de pratiquer des avortements. Mais les persécutions les plus terribles eurent lieu entre 1580 et 1630, et fut menée par des tribunaux séculiers. Il y aura en tout environ 100 000 procès et 50 000 exécutions, mais l'Irlande et l'Angleterre verront nettement moins de bûchers, voire, pour l'Irlande, quasiment pas. Ainsi, l'ensemble des pays britanniques connaîtra environ 1800 exécutions. Toutefois, ce fut suffisant pour que les sorcières furent associés à la fête, et même en Espagne et au Portugal, où pourtant il y eut peu de victimes. Pourtant dans ces deux pays, la veille de la Toussaint devint le « Jour des Sorcières » (Dia das Brujas).
 
Mais les coutumes se modifièrent encore du fait de la Réforme protestante au XVIe siècle. Il faut d'abord savoir qu'ironiquement en 1517, Martin Luther choisit la nuit de la veillée de la Toussaint pour afficher ses 95 thèses sur la porte de l'église de Wittenberg en Allemagne (à l'origine du déclenchement de la réforme protestante), car il savait qu'il y aurait de grandes foules qui rempliraient les rues cette nuit-là. En Angleterre et en Écosse, où se formèrent deux puissantes églises en 1534 et en 1560, les rituels propres à la veillée de la Toussaint s'en trouvèrent modifié, notamment les feux de la soi-disant « Hallowmas » qui seront interdit en Écosse en 1589 par la Kirk, l'Église presbytérienne écossaise, équivalent de l'église anglicane. Mais comme on peut s'en douter Halloween résista plutôt bien, encore mieux en Écosse où la Kirk, a part les feux d'Halloween trop superstitieux à son goût, s'en accommoda. Elle prit même une approche des plus pragmatiques considérant Halloween comme importante pour le cycle de la vie et les rites de passage des communautés locales, assurant ainsi sa survie dans le pays.
Par contre, l'Église anglicane lui chercha un remplaçant. Et ce furent les catholiques qui le lui permirent. Une bonne fête de la Toussaint à tous et à toutes !Le 5 novembre 1605 est découverte à Londres la « Conspiration des Poudres » («Gunpowder Plot»). D'anciens officiers catholiques, en relation avec les gouvernants espagnols et peut-être les jésuites, envisageaient de faire sauter le Parlement de Westminster le jour même de la séance inaugurale en présence du roi Jacques Ier (Jacques VI d'Écosse) et de ses ministres pour protester contre la politique du roi en matière de religion, jugée intolérante, en particulier envers les catholiques. Mais l'un des conjurés, Guy Fawkes, est arrêté le 5 novembre alors qu'il s'apprête à mettre le feu à 36 barils de poudre. Après un interrogatoire sévère, lors duquel il fut torturé, un procès eut lieu à Westminster Hall dirigé par John Popham, Fawkes et ses complices furent exécutés pour trahison et tentative de régicide le 31 janvier 1606. A partir de là naquit une fête qui devint plus populaire qu'Halloween pour les petits anglais, la Guy Fawkes Night (également Bonfire Night ou Fireworks Night) le 5 novembre, jour de l'échec des conjurés. On allumait alors des feux pour brûler la nuit tombée une effigie du pape catholique, qui fut remplacée 200 ans plus tard, une effigie de Guy Fawkes, nommée le Guy, qui peut également représenter un personnage célèbre ou les malheurs de l'année que les enfants promènaient de porte à porte pour demander « a penny for the Guy ». De là pour certains, auraient vu le jour la coutume du Trick or Treat.
 
Au même moment, en Irlande, au XVIIe siècle, les paysans irlandais allaient de porte en porte demandant des dons pour célébrer une fête en l'honneur de sainte-Colombe (qui, croyaient-ils, avait remplacé le seigneur des morts). Probablement une tentative de christianisation de la tournée des contributions au nom de Muck-Ola, qui continuèrent malgré tout jusqu'en 1900.
Plus tard, la célébration de la Guy Fawkes Night passa dans les colonies anglaises d'Amérique du Nord, apporté par les premiers colons, car ces derniers étaient des protestants puritains, qui voyaient avec méfiance la fête d'Halloween, qu'ils considéraient comme une fête catholique, épiscopale et païenne et l'ignorèrent de ce fait. Il n'y avait que dans les colonies du Sud, comme la Virginie et du Maryland, qu'on trouvait certaines coutumes d'Halloween observées, peut-être du fait de l'émigration irlandaise et écossaise au XVIIIe siècle. Ces premières manifestations communes furent appelés « party game », au cours desquels on se réunissait pour célébrer les quartiers de la récolte, danser, chanter, raconter des histoires de morts, dire la bonne aventure, et les enfants défilaient en costume. Mais ces manifestations restaient concentrées sur une partie du territoire. Et on pense que les premiers colons pour éviter toute concurrence ont déménagé la Guy Fawkes Night au 31 octobre, pour la joindre à la célébration de l'Halloween. Peine perdue car lorsque les 13 colonies d'Amérique du Nord  devinrent les États-Unis d'Amérique, la Guy Fawkes Night sombra dans l'oubli, peut-être du fait trop britannique de cette dernière.
Un chroniqueur d'Anglesey, une région de l'extrême nord-ouest du pays de Galles, notait qu'en 1741, les feux d'Hallowmas étaient en déclin, mais ce qui démontre leur persistance malgré les interdictions du XVIe siècle. Ainsi, en Écosse, malgré l'interdiction, dans certains villages, on continuait à allumer des feux immenses sur les collines pour chasser les sorcières et autres esprits maléfiques.
 
C'est au XVIIIe siècle que nous sommes mieux renseignés sur la fête d'Halloween surtout en Écosse, qui put bénéficier de la bienveillance de la Kirk. En 1780, la première mention complète de la fête est celle du poète écossais John Mayne qui fait figurer deux des blagues d'Halloween dans la rubrique « Quelle terribles farces en découle! », et permet de savoir combien de cette nuit a été associée avec le surnaturel dans «bogies» (fantôme), qui influencera 5 ans plus tard un autre poète écossais Robert Burns. Ils présentent également des éléments de la saison d'automne, comme les citrouilles, feuilles de maïs et l'Epouvantail (Scarecrown, le personnage de Batman en serait une allusion), dont les maisons étaient souvent décorées avec dans la période d'Halloween.
Robert Burns, complétera son travail dans son poème Hallowe'en (1785) où il fera un portrait des différentes coutumes de la fête, qui se nommait toujours en Écosse Oidhche Shamhna, et qui consistait alors principalement des enfants déguisés (souvent en sorcière ou en fantôme) faisant du porte-à-porte et offrant des divertissements variés, à savoir chanter une chanson ou raconter une histoire de fantôme. Si la performance est appréciée, les enfants sont récompensés avec des bonbons, des fruits ou un peu d'argent, ce qui pour certains avec la Guy Fawkes Night a pu donner naissance à la tradition du trick or treat américaine. Ici le folklore, incluant Halloween, est centré sur la croyance envers les fées et non pas sur les fantômes, comme dans les écrits de John Mayne.
Une bonne fête de la Toussaint à tous et à toutes !Les enfants se costumaient et transportaient une Neepy Candle, un visage diabolique gravé dans un rutabaga (neep en anglais) évidé, éclairé de l'intérieur, pour effrayer les mauvaises fées. Ce qui n'était pas le cas en Angleterre et en Irlande où l'on utilisait aussi des betteraves, des pommes de terre et des navets mais pour faire des lanternes. Ces lanternes étaient nommés des Jack-O'-Lanterns, dont le terme proviendrait du nom « Jack à la lanterne » donnait au veilleur de nuit ou un homme qui portait une lanterne qui apparut pour la première fois dans un livre, en 1750, et qui d'anonyme deviendra un personnage de conte en Irlande pour expliquer cette tradition.
Jack-O'-Lantern, dit le Pingre, aurait été un maréchal-ferrant irlandais, avare, ivrogne, méchant et égocentrique, qui rencontra le Diable une veille de Toussaint. Avant de partir avec lui pour son dernier voyage, Jack, sans un sou sur lui, veut lui offrir une dernière pinte de bière. Pour payer, Satan se transforme en pièce de monnaie, aussitôt escamotée dans la poche de Jack. Pris au piège, le diable lui accorde un sursis. Depuis ce jour là, Jack erre dans le noir entre le paradis et l'enfer, ne pouvait ni entrer au ciel car trop avare et mauvais ni entrer en l'enfer car il avait joué de mauvais tours au diable. Selon la légende il fut donc condamné à errer sur terre jusqu'au Jour du Jugement avec sa lanterne, qui consistait en une braise offerte par le Diable qu'il mit dans un navet.
Un jeu d'enfants populaire durant cette soirée est celui où une pomme soit être attrapée dans un bac d'eau en utilisant seulement sa bouche. Un autre jeu consiste à essayer de manger, en ayant les yeux bandés, un pain enrobé de mélasse pendant au plafond par une ficelle.
En Irlande, les enfants se maquillaient en noir et blanc, ils portaient de vieux habits ou draps et des chapeaux de sorcières et allaient chanter dans le voisinage pour avoir des cadeaux. On leur donnait un peu d'argent, des pommes et des noix. La chanson : Halloween arrive bientôt et les oies engraissent. S'il vous plait mettez un penny dans le chapeau du vieil homme. si vous n'avez même pas un penny, la moitié d'un fera l'affaire. Si vous n'avez même pas un penny, que Dieu vous bénisse et votre père aussi.
Les traditions écossaises et irlandaises se sont maintenus telles quelles jusqu'à nos jours avec quelques innovations, que nous verrons plus bas.
À la suite de la Grande Famine, les coutumes et les pratiques se déplacèrent, avec l'émigration irlandaise de 1846 à 1848, vers les États-Unis, à l'image de la sculpture des citrouilles pour remplacer les Jack-o'-lantern traditionnel qui s'explique par l'ancienneté de la sculpture de ce cucurbitacée, remontant à 1837 et qui était associée à la récolte, en général, tout comme Halloween. Mais la fête n'était alors fêté que par les britanniques (anglais, écossais, gallois) et les Irlandais et restait très donc communautaire, mais ces derniers apportèrent avec eux un élément qui sera essentiel au succès d'Halloween une grande tradition du déguisement et de la farce.
En 1852, le Révérend John M. Wilson, dans la Cyclopedia rural, nous rapporte qu'Halloween était alors l'une des fêtes les plus importantes, en particulier pour la population rurale en Angleterre et en Écosse. Il déplore les rites païens superstitieux, et les plus répréhensibles de la population rurale en Écosse, qui violerait le sens commun, des bonnes mœurs et la religion chrétienne, et en Angleterre, surtout les farces volontaires inoffensives (« Joyeuse Joyeuse Faites », « Merry Merry Making » en anglais) qui ont tenu.
 
Mais le déguisement d'Halloween ne devint un élément essentiel qu'en Écosse en 1895, car il faut dire que ce dernier a évolué depuis le XVIIIe siècle et est devenu un élément d'appartenance, tiré du folklore celte et chrétien (leprechaun, fée, sorcière, démon), avec les lanternes faites de navets évidés, la visite des foyers et la récompense avec des gâteaux, des fruits et des pièces de monnaie. Une coutume qui sera aussi attestée par la suite de sa diffusion en Angleterre, et en Irlande, amis seulement après 1900, et qui ne passa l'autre côté de l'Atlantique qu'en 1911, où un journal de Kingston, en Ontario, au Canada, nota que les enfants allaient « déguisés » dans le quartier. La seconde allusion était dans un lieu inconnu en 1915 et la troisième à Chicago en 1920, montrant qu'Halloween était devenue populaire aux Etats-Unis au début du XXe siècle, tout autant pour les adultes que pour enfants. Et c'est au même moment que la tradition, plutôt campagnarde des Jack-o'-lantern, n'est devenue vivace partout aux États-Unis. On utilisa alors des citrouilles d'une variété particulière de ce cucurbitacée orange appelées « Jack-o-Lantern », elles sont devenues rapidement le symbole majeur de la fête d'Halloween grâce à leur forme régulière, rappelant un visage et la facilité avec laquelle on peut les creuser.
Une bonne fête de la Toussaint à tous et à toutes !La coutume du trick or treat, qui signifie « tu paies ou tu as un sort », est, elle, apparue aux États-Unis dans les années 1930, d'abord le terme en 1934, et sa première utilisation dans une publication nationale Survenant en 1939. Et avec elle apparait la première production en masse de costumes d'Halloween qui cette fois-ci furent tirés des grands classiques des fims gothiques, et fantastiques des années, tel le Dracula de Tod Browning (1931), et Frankestein (1931). Une action qui avait probablement pour but de relancer la consommation au lendemain des difficiles conséquences qui avait suivit le Krach de Wall Street de 1929. Ce qui a donc fait que la fête est alors devenu une source de festivité avec les déguisements et les décorations tournant autour des têtes de morts, fantômes, squelettes, sorcières, les enfants déguisés en sorcières ou en fantômes défilant dans les rues en frappant aux portes et en revendiquant des petits cadeaux (des bonbons) sous menace de malédiction en cas de refus. Ce qui fit qu'Halloween ressemble aujourd'hui plus à une fête de famille aux États-Unis, à l'image de Noël, mais qui a du mal à dépasser ses frontières.
Il faut savoir également qu'il existe en France un équivalent la Rommelbootzennaat (nuit des betteraves grimaçantes en Francique Lorrain) s'est maintenu. C'est une tradition célébrée la veille de la Toussaint essentiellement dans le Pays de Nied en Lorraine, issue d'une ancienne fête d'origine celtique, probablement Samain. Cette tradition semble s'être maintenue en Lorraine germanophone lorsque la langue et les traditions celtiques ont été éclipsées par la culture germanique. Ainsi, la veille de la Toussaint, à l'image de ses équivalents britanniques et irlandais, les enfants sculptent des têtes grimaçantes dans des betteraves, légumes dont la récolte marque la fin des travaux des champs. Éclairées par la lumière d'une bougie, les têtes sont déposées sur les rebords de fenêtres, des puits, les murs des cimetières ou aux croisements des chemins pour effrayer les passants. Une différence notable tout de même envers son équivalent Halloween, sauf si on met la Rommelbootzennaat en rapport avec son équivalent américain, mais ici le côté commercial en moins.
freyr1978

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Culture biblique

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