Le Colloque international sur l’adoration eucharistique
Publié le 21 Juin 2011
Le Colloque international sur l’adoration eucharistique se tient actuellement à Rome au Salesianum du 20 au 23 juin 2011. Organisé par les "Missionnaires de la Très Sainte Eucharistie", communauté nouvelle reconnue par monseigneur Rey en 2007, ce colloque rassemblera un large éventail d’intervenants du monde entier, dont sept cardinaux de haut rang, mais aucun ne pouvant donner une autre vision que celles de rites figés dans le passé.
«La première condition de la nouvelle évangélisation, c’est l’adoration », a déclaré monseigneur Rey. «Nous devons retrouver la capacité d’adorer le Christ dans la très sainte eucharistie, si nous voulons conduire les hommes et les femmes du XXIe siècle à la foi en Jésus-Christ. C’est l’un des thèmes clefs du pontificat du pape Benoît XVI», a-t-il souligné, « c’est pour cette raison que nous avons décidé cette initiative.»
Adoratio 2011 comprendra quatorze conférences, des carrefours, la célébration de la messe de l’unique rite latin dans la forme ordinaire autant qu’extraordinaire (pour moi seule la forme ordinaire de la liturgie est l’unique rite latin), l’adoration de nuit et l’office divin. Environ trois cents participants sont attendus, auxquels viendront s’en ajouter d’autres pour l’une ou l’autre des interventions chaque jour. Une traduction simultanée sera assurée en différentes langues. Le colloque s’achèvera par la célébration de la solennité de la Fête-Dieu avec le pape Benoît XVI dans la basilique Saint-Jean de Latran et la procession eucharistique en direction de la basilique de Sainte-Marie-Majeure qui suivra. Le père Florian Racine, fondateur des "Missionnaires de la Très Sainte Eucharistie" et organisateur principal, a déclaré : «Nous sommes convaincus que ce colloque apportera une contribution importante au nouveau printemps de l’Adoration Eucharistique si chère au cœur de notre Très Saint-Père Benoît XVI. Nous sommes impressionnés de voir tous ceux qui donnent déjà tant pour que ce colloque aille bien au-delà de nos espérances. Adoratio 2011 promet d’être un événement international important pour la vie de l’Église en 2011.» Il entend promouvoir l’adoration perpétuelle dans les paroisses et diocèses du monde entier. Et si on promouvait plutôt la charité et l’aide envers son prochain, et une prêtrise qui est proche de ses fidèles. Le rite de la messe ordinaire a toujours insisté sur la célébration eucharistique et cela ne peut être mis en doute.
La remise à l'honneur de l'adoration eucharistique est souvent citée parmi les outils de la nouvelle évangélisation. L'accent est en effet mis sur la nécessité d'ancrer cette démarche d'évangélisation sur une vie de prière riche, et de la centrer sur la figure du Christ. Non, on est chrétien quand on adhère au message du Christ, Matthieu, 25 en est la plus belle preuve, pas besoin d’adhérer au culte pour cela.
D'après le pape Benoit XVI, la cause principale de la crise post-conciliaire de 1968 à 1975 fut la réduction de l'importance accordée au culte eucharistique dans la liturgie. Il s'est alors produit un immense vide spirituel chez les fidèles. Encore une fois je m’oppose à cette vision des choses erronée. La véritable raison de cette crise est Humanae Vitae en 1968 qui a montré le décalage ente l’Église et les fidèles.
L'adoration eucharistique devient un axe pastoral important pour le renouveau de la vie paroissiale : «Combien est bienfaisante la redécouverte de l'adoration eucharistique par de nombreux chrétiens... L'humanité a grand besoin de redécouvrir ce sacrement, source de toute espérance ! Remercions le Seigneur pour toutes les paroisses où à côté de la messe on éduque les fidèles à cette adoration» C'est ainsi que, comme remède spirituel au scandale des cas d'abus sexuels sur mineurs dans l'Église catholique et à leur gestion désastreuse par la hiérarchie épiscopale en Irlande, Benoît XVI appelle le pays à se purifier par la pénitence, et demande notamment la redécouverte du sacrement de pénitence et de réconciliation, de la prière fervente, et des temps d'adoration eucharistique. Une solution qui ne prend pas en compte de ce qu’ont vécu les fidèles, eux n’ont désormais plus confiance dans une Église qui a couverte les prêtres pédophiles.
Benoit XVI ne devrait pas utiliser ces vieilles méthodes du passé, car l’adoration du Saint sacrement n’est jamais allée de fait dans les premiers temps de l’Eglise. C’est un exercice de piété, qui date du Moyen-Âge. A cette époque, les gens ne communiaient pas, en raison des normes très restrictives : il fallait être en «parfait état de grâce» ce qui n’est pas si fréquent, d’autant plus qu’on ne se confessait qu'une fois dans sa vie, en général avant de mourir.
La question de la réalité de l’eucharistie, c’est-à-dire de la présence physique du corps et du sang du Christ, est soulevée dès le Moyen Âge. Les réalistes, qui défendent cette idée (comme Paschase Radbert dans son De partu Virginis) se voient opposer les résistances des symbolistes (comme Ratramne de Corbie). Le débat se durcit au XIe siècle. Bérenger de Tours affirme, en se référant à Augustin, qu’une présence «intellectuelle» s’ajoute au pain et au vin sans se substituer à eux. Il trouve l’opposition de théologiens comme Lanfranc de Pavie (vers 1010-1089) et Hildebert de Lavardin (1056-1133), qui défendent l’idée d’un changement de substance : la «transsubstantiation» telle qu’on l’appelle à partir du XIIe siècle, puis au IVe concile de Latran (1215). Bérenger de Tours sera condamné à plusieurs reprises et exilé en 1079, alors qu’il avait utilisé Augustin pour son propos, un comble.
C’est ainsi qu’à partir du XIIIe siècle se sont répandus la procession du Saint Sacrement et l’élévation à la messe. Cette piété eucharistique s’est considérablement renforcée au concile de Trente afin de rappeler que contrairement aux protestants, les catholiques croyaient à la présence réelle.
L’adoration eucharistique est donc une célébration tardive, basé sur une invention de théologiens partisans de la présence réelle du Christ dans le pain et le vin. Malgré tout, cela a donné une belle fête, la fête du "Corps du Christ" ou "Saint-Sacrement" dont l’office en est composé par Thomas d'Aquin et pas besoin d’être croyant pour y aller.
Merci !