Le véritable sens de l’eucharistie

Publié le 27 Juin 2011

L’eucharistie, en nous unissant au Christ, nous unit aussi aux autres fidèles. «La présence sociale de l’Eglise dérive donc de l’eucharistie», a expliqué Benoît XVI dans l’homélie de la messe qu’il a célébrée le 23 juin 2011 au soir à Saint-Jean de Latran à l’occasion de la fête du Corpus Domini.

 

Dans son homélie, Benoît XVI a rappelé que l’Eucharistie était un «Pain différent» de la «nourriture corporelle» qui contribue à la subsistance de l’organisme : «ce n’est pas nous qui l’assimilons, mais il nous assimile à lui, afin que nous devenions conforme à Jésus-Christ, membre de son corps, une seule chose avec Lui», a-t-il expliqué.

 

L’Eucharistie qui est communion, se célèbre en famille, en communauté, en Église. Paul avait écrit : «La coupe d’action de grâce que nous bénissons, n’est-elle pas communion au sang du Christ? Le pain que nous rompons n’est-il pas communion au corps du Christ? Puisqu’il y a un seul pain, la multitude que nous sommes est un seul corps, car nous avons tous part à un seul pain» (1 Co 10,16-17).

 

«Ce passage est décisif» parce que «c’est le Christ qui, dans la communion eucharistique nous transforme en Lui, notre individualité, dans cette rencontre, est ouverte, libérée de son égocentrisme et insérée dans la personne de Jésus qui, à son tour, est immergée dans la communion trinitaire».

 

Le mot communion a deux sens : 1) Du latin communio, commune union ou union avec, c’est-à-dire union avec le Christ et les autres qui communient eux aussi. 2) Du latin com-munus, c’est-à-dire avec les responsabilités ou avec les charges qui en découlent. Célébrer l’Eucharistie, c’est donc s’engager; c’est prendre ses responsabilités de ce qu’on célèbre. Si donc, le Christ a donné sa vie, nous devons donner la nôtre aussi, et si Christ nous transmet sa vie de Ressuscité, nous devons la partager entre nous et avec les autres. En d’autres mots, célébrer l’Eucharistie, le Faites ceci en mémoire de moi, c’est vivre comme le Christ.

 

Ainsi l’eucharistie, a affirmé Benoît XVI, «tout en nous unissant au Christ, nous ouvre aussi aux autres, nous rend membre les uns des autres : nous ne sommes plus divisés mais une seule chose en Lui». «La communion eucharistique m’unit à la personne que j’ai à côté, et avec laquelle je n’ai peut-être pas de bons rapports, mais aussi à des frères éloignés, dans chaque partie du monde».

 

L’Eucharistie n’est pas une dévotion personnelle qui nourrit l’ego; l’Eucharistie est un acte communautaire qui nous oblige à reconnaître l’autre, les autres, tous les autres, avec leurs différences et leur histoire, comme des frères et des sœurs, et de nous mettre à leur service.

 

«Le sens profond de la présence sociale de l’Eglise dérive donc de l’eucharistie, comme en témoignent les grands saints sociaux qui ont toujours été de grandes âmes eucharistiques», a-t-il ajouté. «Qui reconnaît Jésus dans la sainte hostie le reconnaît dans son frère qui souffre, qui a faim et soif, qui est étranger, nu, malade, emprisonné; et il est attentif à chaque personne, il s’engage, de manière concrète, pour tous ceux qui en ont besoin».

 

Qui peut communier? Peut-on exclure de la table de l’Eucharistie des personnes ? Les divorcés remariés ? Les homosexuel(le)s? Les femmes qui ont subi un avortement? Les médecins qui les ont assistées? Les marginaux? Ceux et celles qui ne vivent pas selon les règles de l’Église? Personnellement, je suis convaincu que non! Et pourtant, dans sa 1ère lettre aux Corinthiens, saint Paul écrit : «Celui qui mangera le pain ou boira à la coupe du Seigneur indignement se rendra coupable envers le corps et le sang du Seigneur» (1 Co 11,27). Mais de quelle indignité parle Paul ? Dans cette même lettre, il dénonce les divisions et les scissions entre les chrétiens qui se réunissent en assemblée pour prendre leur repas ensemble. Il leur dit : «Quand vous vous réunissez en commun, ce n’est pas le repas du Seigneur que vous prenez. Car, au moment de manger, chacun se hâte de prendre son propre repas, en sorte que, l’un a faim, tandis que l’autre est ivre» (1 Co 11,20-21). Il ajoute : «N’avez-vous donc pas de maisons pour manger et pour boire? Ou bien méprisez-vous l’Église de Dieu et voulez-vous faire un affront à ceux qui n’ont rien ?» (1 Co 11,22).

 

«Notre responsabilité spéciale de chrétiens dans la construction d’une société solidaire, juste, fraternelle provient donc du don d’amour du Christ», a rappelé le pape. «Le christianisme peut et doit faire en sorte que cette unité ne se construise pas sans Dieu, c’est-à-dire sans le véritable amour, ce qui ferait place à la confusion, à l’individualisme», a-t-il ajouté, particulièrement aujourd’hui «où la globalisation nous rend toujours plus dépendants les uns des autres».

 

Selon Paul, les seuls qui ne peuvent communier sont donc ceux qui refusent de partager, ceux qui ignorent les pauvres, ceux qui méprisent les autres, ceux qui condamnent et qui excluent les petits, les mal-aimés, les blessés de la vie; ceux-là sont indignes de communier et de célébrer l’Eucharistie. Jésus était venu pour lé pécheurs et non pour les justes.

 

Le pape a rappelé que l’Evangile «vise depuis toujours l’unité de la famille humaine», une unité «qui ne s’impose pas d’en haut ni par des intérêts idéologiques ou économiques, mais par le sens des responsabilités des uns envers les autres, pour que nous nous reconnaissions membres d’un seul corps, du corps du Christ».

 

À ce sujet, Jean Chrysostome, au IVème siècle, peut nous être d’un grand secours. Il écrivait : «Tu participes à ce repas divin? Tu dois être le plus compatissant des hommes. Tu as bu le Sang du Seigneur, et tu ne reconnais pas ton frère? L’aurais-tu méconnu jusque là, tu dois le reconnaître à cette table. Il nous faut tous être dans l’Église, comme dans une commune maison : Nous ne formons qu’un seul Corps. Nous n’avons qu’un seul baptême, une seule table, une seule source, et aussi un seul Père».

 

«Il n’y a rien de magique dans le christianisme», a-t-il conclu. «Il n’y a pas de raccourcis, mais tout passe par la logique humble et patiente du grain de blé qui se rompt pour donner la vie, la logique de la foi qui déplace les montagnes par la force douce de Dieu». «C’est pourquoi Dieu veut continuer à renouveler l’humanité, l’histoire, le cosmos à travers cette chaîne de transformation dont l’eucharistie est le sacrement».

 

Une des réductions les plus sensibles, c’est autour de la présence eucharistique. On a réduit cette présence du Christ au seul pain mettant largement en veilleuse la présence dans les autres. Cela rétrécit l’expérience de la communion : comme si le partage du pain eucharistique nous faisait oublier la communion avec les autres. De sorte qu’on a réduit l’ampleur du Corps du Christ. C’est ici qu’il faut rappeler Augustin qui disait dans une homélie : «Si vous êtes le corps du Christ et ses membres, c’est le sacrement de ce que vous êtes qui est déposé sur la table du Seigneur; c’est le sacrement de ce que vous êtes que vous recevez. C’est à ce que vous êtes que vous répondez Amen et cette réponse est votre signature…» (Sermon 27) Vous êtes le corps du Christ, recevez ce que vous êtes. Benoit XVI revient à l’essentiel de ce rite important de la liturgie de Paul VI.

 

Lors de la prière de l’Angélus, le dimanche 26 juin 2011 au Vatican, Benoît XVI a présenté «l’Eucharistie» comme un «antidote» à l’individualisme grandissant des sociétés occidentales. Le pape a ainsi estimé que la messe enseignait la «communion», le «service» et le «partage», alors que, dans de nombreux pays, l’Eglise célèbre la Fête-Dieu, solennité du Saint-Sacrement du corps et du sang du Christ.

 

La Fête-Dieu est la fête de toutes celles et de tous ceux qui portent le Christ au monde. Comme le disait le prêtre André Beauchamp, en 2005 : «C’est beaucoup plus facile de porter en procession l’ostensoir et de rendre visible l’hostie consacrée, que de porter en soi le Christ ressuscité et de le rendre visible aux autres, par notre témoignage de foi et par notre engagement au service des autres».

 

Revenons à l’essentiel, l’eucharistie n’est pas un mystère mais la communion de tous les fidèles au sein de l’Eglise qui par leurs actes accomplissent ce que veux le Christ et deviennent ainsi le Corps du Christ.

 

Merci !

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Liturgie

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M
I was able to know what the true meaning of the Eucharist mean through this article, which was shared here. As a Christian, I was unaware of many facts about the Christianity and this blog has helped me to get to know more about the Eucharistic celebration.
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