Pâques, la plus grande solennité chrétienne (2ème partie)

Publié le 2 Mai 2011

Vers la fin du IVème siècle apparaît déjà la tradition du triduum saint (Constitutions apostoliques, vers 380 ; Pérégrinations d'Égérie en 383), qui d'après Ambroise, évêque de Milan de 374 à 397, « est le triduum saint ... pendant lequel (le Christ) a souffert, s´est reposé et est ressuscité » (Ep. 23, 12-13 : Pl 16,1030). Augustin, évêque d'Hippone, met en relation le passage de Jonas dans la baleine avec le triduum pendant lequel le Seigneur est mort et est ressuscité: vendredi, samedi, dimanche (De consensu Evang., 3, 66 : Pl 34,1199). La liturgie de Jérusalem, populaire sur ces trois jours, « la Pâque célébrée en trois jours » À la mémoire de la résurrection du Christ, furent unis la mémoire de sa Passion et de sa mort, le Triduum du Christ « crucifié, enseveli et ressuscité » en revivant de plus en plus sur les lieux la Passion du Christ (répartition de la vigile pascale sur la semaine, procession des Rameaux, adoration de la Croix au Golgotha, etc.).

Dès lors, Pâque reste le nom propre de la Vigile, le cœur de toute la célébration, qui achevait le temps de « quarante jours de jeûne et de pénitence ». A l'issue de ce dernier, on offrait des œufs, qui avaient été interdit de consommation lors du Carême. En effet, le jeune était plus strict qu'aujourd'hui. C'est l'origine des œufs de Pâques. A cette occasion, se mit également en place une fête de la lumière, en ouverture de la cérémonie, introduite par l'empereur Constantin Ier, qui consistait à allumer des lampes à la tombée du jour au chant de « Joyeuse lumière, splendeur éternelle du Père, saint et Bienheureux Jésus-Christ », qui est l'œuvre de Basile, évêque de Césarée de 370 à 379. Mais la célébration n'était pas limitée au seul dimanche de Pâques mais s'étendait à toute la semaine qui était chômée. Les fidèles communiaient chaque jour et les nouveaux baptisés conservaient leur robe blanche, signe d'appartenance à la foi, de la vigile du Samedi saint au dimanche suivant Pâques, le dimanche de Quasimodo. Ce qui montre aussi l'importance qu'avait pris jusqu'au Ve-Vie siècle le baptême lors de la vigile pascale (grandes catéchèses baptismales d'Ambroise de Milan, de Cyrille de Jérusalem, d'Augustin d'Hippone) qui fut fortement ritualisé à la fin du IVe siècle, avec l'importance prise par le catéchuménat : on vit apparaître une procession des catachumènes, préparés pendant les 40 jours du Carême, vers la fontaine baptismale. On introduisit une longue bénédiction de l'eau. Après avoir été dépouillés de leurs vêtements, les catéchumènes étaient immergés trois fois dans l'eau en proclamant la triple profession de foi. Ils étaient ensuite revêtus du vêtement blanc et oints du Saint-Chrême. Enfin, l'évêque confirmait les nouveaux baptisés qui retournaient solennellement dans l'église pour la célébration de l'eucharistie avec les autres membres de l'assemblée.
Tirant son origine dans l'Ancien Testament avec la fête des Tabernacles, l'octave pascale fut introduite par l'empereur Constantin dans la liturgie chrétienne.
Égérie a décrit dans ses Pérégrinations comment elle était vécue en 383 à Jérusalem : « (...) pendant l'Octave, toute cette pompe et cette décoration se déploient dans tous les lieux saints. (...) Pendant toute cette Octave, tous les jours, c'est la même décoration et la même pompe (...) Les moines de l'endroit, au complet, continuent à veiller jusqu'au jour en disant des hymnes et des antiennes. (...) À cause de la solennité et de la pompe de ces jours, des foules innombrables se rassemblent de partout, non seulement des moines, mais aussi des laïques, hommes et femmes. » Mais elle prit du temps à s'étendre à l'Occident entre le VIIIe et le XIe siècle, à l'occasion de divers synodes.

La liturgie de Rome, était beaucoup plus sobre au départ. Mais, lentement, elle accueille les rites populaires de Jérusalem. En effet, à partir du Ve siècle, se met en place un élargissement du symbolisme rituel: bénédiction du feu (le cierge pascal apparaît au VIe siècle), du cierge, de l´eau, qui se mettent en place entre le Ve et le XIIe siècle. L'Exultet, qui signifie  "sauter hors de soi", prit place au cœur de la bénédiction du feu afin de rendre grâce à Dieu pour la lumière et pour annoncer la joyeuse nouvelle de la résurrection : « Ô nuit de vrai bonheur, où le ciel s'unit à la terre, où l'homme rencontre Dieu ! ». Celui qui est chanté dans la liturgie romaine d'aujourd'hui remonte au VIIe siècle et fait partie d'une énorme collection littéraire dont la presque totalité est perdue. L'assemblée avait l'habitude de se regrouper autour de l'ambon pour écouter le chant exécuté par le diacre. Souvent, le rouleau du chant était orné d'enluminures que les participants pouvaient contempler en écoutant l'annonce de la Pâque. Comme toutes les lumières étaient éteintes le soir du jeudi saint, une flamme neuve devait s'allumer pour qu'on puisse célébrer dans la nuit du samedi. La plus ancienne bénédiction du feu nouveau que nous connaissons se trouve dans le Pontifical romain du XIIe siècle. On y décrit aussi la procession du feu nouveau à l'extérieur jusqu'à l'ambon dans le lieu de célébration. Du XIIIe siècle jusqu'à la réforme de Pie XII en 1951, on utilisait un cierge à trois branches pour allumer le cierge pascal. La coutume a sans doute été empruntée à la liturgie de Jérusalem.
Cette phase symbolique fut bientôt suivie de la phase dramatique, quand, sous l´influence de la liturgie de Jérusalem, on scénifie les circonstances de la passion. Déjà au Vème siècle, le dimanche qui inaugure la Semaine Sainte, la liturgie orientale fête l´entrée messianique de Jésus à Jérusalem tandis que la liturgie romaine (avec Léon Ier le Grand, pape de 440 à 461) inclut déjà la passion (mercredi et vendredi saint aussi). D´un autre côté, Augustin répond à une question sur ce qu´on devait faire le jeudi saint : la règle d´or est de suivre les pratiques de l´Église dans laquelle on se trouve (Ep. 54, 5: Pl 32,202). Selon Concile d'Agde (506), la communion n'était plus autorisée qu'aux trois grandes solennités chrétiennes, dont fait partie Pâques. C'est à partir du VIIe siècle, qu'en hommage à la mort de Jésus, que l'on garde les cloches silencieuses jusqu'au matin de Pâques, ce qui est à l'origine des cloches de Pâques.
Une des raisons de l'élargissement du symbolisme rituel pourrait-être dû au fait que les progrès de l'évangélisation : à partir du VIe siècle se répand l'habitude du baptême des enfants à n'importe quel moment de l'année, ce qui entraîne donc la fin du catéchuménat, bien que plusieurs conciles luttent contre cet état de fait en recommandant le baptême des enfants à Pâques, ce qui donnera naissance à la coutume du parrainage. Une autre pourrait être aussi l'interdiction du rite des œufs entre le Ve et le VIe siècle.
La célébration se terminant, depuis le VIe siècle, à minuit, le besoin d'un office de jour qu'on trouve dès le pontificat Grégoire Ier le Grand (590-604), se fit sentir. Dès le VIIe siècle, elle fut déplacée au milieu de l'après-midi. On réservait toutefois la célébration de la messe en début de soirée pour la vigile pascale. Puis, on procéda à la bénédiction du feu nouveau sur l'heure du midi, avec l'Exultet, qui est chanté par le diacre à partir du XIe siècle.

Au même moment, coupée de l'Europe barbare, l'Église celte d'Irlande avait développé sa propre méthode de calcul ; une longue querelle devait s'ensuivre avec les missionnaires romains venus avec Augustin de Cantorbéry évangéliser les Anglo-Saxons du Kent. Bède le Vénérable, avant et pendant le synode de Whitby, en 664, a fait peser son influence en faveur de Rome. L'archevêque de Cantorbéry Théodore de Tarse (un saut géographique encore plus considérable que celui d'Irénée) imposa le calcul romain à toute l'Angleterre en 669. En 768, selon les Annales Cambriae, le Pays de Galles commença à célébrer Pâques à la date de l'Église de Rome.
La liturgie romaine s'étendit au VIIIe siècle dans les pays Francs, lorsque Charlemagne (768-814) voulut resserrer les liens entre les diverses régions de son empire en unifiant la liturgie, ce qui va donner naissance à une liturgie « romano-franque » qui ajoute à la forme simple de l'ancienne liturgie romaine, avec par exemple la litanie des saints (jusqu'à parfois 267 saints !) qui fit souche sous Charlemagne et la consécration du cierge pascal qui apparaît au VIIIe siècle, qui allait progressivement s'installer dans la plupart des terres de l'Occident chrétien tout au long du IXe siècle, comme dans l'archevêché de Cologne, où à ce siècle, apparaît le terme Pasche pour désigner Pâques.

Depuis le VIIIème siècle, une nouvelle conception du triduum s´impose dans l´église latine, le triduum avant la Pâque : jeudi, vendredi et samedi, et la veillée pascale a connu un changement avec la rupture du jeûne après la prière de "None" (15h), et surtout à partir de midi au XIVème siècle avec certains illogismes possibles (veillée nocturne en plein jour...). Et la fête de Pâques se trouva allongé, depuis 1091, pendant la semaine d'octave de Pâques, qui est officiellement reconnut afin de rappeler que la Résurrection de Jésus durait au-delà de cette fête. Mais la liturgie de Jérusalem ne pouvant s'appliquer en dehors de la ville, on transforma ces huit jours jusqu'au dimanche de Quasimodo, ou dimanche in albis, à cause du vêtements blancs déposés alors par les nouveaux baptisés, que j'ai évoqué plus haut, en célébration de messes journalières avec les prières de la fête de Pâques. La pratique s'est depuis perdue et actuellement seul le lundi de Pâques est resté un jour férié. J'en dirais plus dans la deuxième partie que je consacrerai aux cérémonies religieuses et aux traditions s'y attachant.
Au XIIe s d'ailleurs, l'Église, à qui il ne suffisait plus de consacrer toute une semaine à Pâques, fixa même le début de l'année à cette fête. Le concile de Reims, tenu en 1235, mentionne même cette date comme « l'usage de France », un usage qui était devenu presque général au Moyen Age, sauf en Angleterre.

La coutume de s'offrir des œufs de Pâques de diverses couleurs apparaît alors chez les chrétiens d'Égypte (Coptes) aux Xème et XIIème siècles. Si les Occidentaux redécouvrent le rite des œufs chez les coptes d'Alexandrie c'est à l'occasion des Croisades. La première attestation en Europe date d'ailleurs de cette période et concerne le roi d'Angleterre Édouard Ier qui offrit des œufs dorés à sa cour en 1200. Au XIIIe siècle, à Paris, le jour de Pâques, les clercs des églises, les étudiants de l'université ainsi que les jeunes gens des différents quartiers s'assemblaient sur les places publiques et formaient un long cortège en tête duquel on retrouvait bannières, tambours et trompettes. Ils se rendaient en chœur sur le parvis de l'église cathédrale, où ils chantaient une partie de l'office appelée « Laudes » puis ils s'éparpillaient dans les rues où ils faisaient la quête des œufs de Pâques. La tradition voulait que l'on s'envoie des œufs teints en rouge ou en bleu et bariolés de diverses couleurs entre parents, amis et voisins. Enfants et domestiques recevaient également des présents.
Et au même moment, on donne plus de solennité à la liturgie pascale, tel que le montre la liturgie de la Parole, avec ses sept textes actuels, synthèse de la Liturgie du Latran, des paroisses de Rome (VIIème siècle) et de la liturgie gallicane (IXème siècle) qui elle, comptait 12 textes, le Credo proclamé solennellement à la vigile pascale, qui apparût en Orient au VIème siècle, et ne fût finalement introduit dans toute l'Eglise qu'à partir de 1014, et le "lumen Christi" de la procession de la Vigile pascale qui est un rite d'origine byzantine. Celui-ci remonte, au début du XIIIe siècle, au pape Innocent III (1198-1216) qui réunit le concile de Latran en 1215, qui imposa (canon 21, Omnis Utriusque Sexus) l'obligation au moins annuelle, à Pâques, de la confession à son curé et de la communion. Ce qui a donné naissance à l'expression faire ses Pâques.

À partir du XIIIe siècle, face à la disparition généralisée de candidats au baptême pendant la Vigile, les livres liturgiques romains, puis le Missel de Pie V (1570), gardent les rites baptismaux et font de la bénédiction de l'eau le sommet de cette liturgie. Et avec les papes d'Avignon (1309-1378), la célébration de l'Eucharistie (veillée et messe) est passée en matinée, et ce fut la messe du dimanche matin qui supplanta de fait la grande veillée en lui empruntant des éléments (bénédiction du cierge et de l'eau).
A partir du XVIe siècle, il devient d'usage de rajouter un s à « Pâque », du fait probablement de l'expression « faire ses pâques » qui s'était généralisé, et qui désigne encore actuellement la fête chez les Catholiques et les Protestants, tandis que les astronomes s'aperçoivent que l'année calendaire dépasse l'année solaire de... 11 minutes 14 secondes. Le cumul de cette avance quinze siècles après la réforme julienne se monte à une dizaine de jours avec pour conséquence de plus en plus de difficultés à fixer la date de Pâques. Ce problème fut rediscuté lors du Concile de Trente (1545-1553) sans qu'une solution soit apportée sinon qu'un décret confiait le soin de la réforme au pape Pie IV. Au même moment, s'étend une nouvelle coutume pascale naît en Allemagne vers le XVe siècle, où l'on associe pour la première fois le lapin et ou le lièvre de Pâques avec les œufs pour célébrer le printemps, une coutume qui s'étend à l'Alsace en 1572. Le protestantisme en Allemagne, en plein développement, au cours du XVIe siècle, aurait-il cherché un autre symbole que les cloches ? L'Autriche, qui ne connaît pas cette tradition, confirmerait peut-être cette hypothèse.
En pleine période de Réforme Catholique, suite au Concile de Trente (1547- 1563), le pape Pie V défendit en 1566 de célébrer la messe l´après midi, ce qui fait que l´office de la veillée pascale est avancé au matin du samedi. Cette décision fut rendu obligatoire par le Missel Romain de 1570 à tous les diocèses. C'était en soit une manière de sauvegarder l'identité catholique de la fête. Peut-être que l'on peut aussi voir ce fait dans la prière qu'officialisa pour la bénédiction des œufs le matin du dimanche du Pâques le pape Paul V (1605-1621) : « Bénis, Ô Dieu, nous t'en supplions, cette création qui est la tienne, ces œufs qui sont l'œuvre de tes mains afin qu'ils deviennent une nourriture fortifiante pour tes serviteurs, qui les mangent en souvenir de notre Seigneur Jésus-Christ. »
Pour remédier à la dérive calendaire, le pape Grégoire XIII imposa, en 1582, son propre calendrier, qui était principalement une tentative pour maintenir Pâques au printemps et retrancha 10 jours à l'an 1582 pour corriger les erreurs du calendrier Julien.
En 1622, cette mesure fut généralisée par le Pape Grégoire XV à l'ensemble du monde catholique, notamment pour simplifier le calendrier des fêtes religieuses.
En 1642, le pape Urbain VIII fit disparaître les Jours saints de la liste des fêtes d'obligation.
A partir de 1752, date à laquelle le calendrier grégorien fut également adopté par la Grande-Bretagne et l'Irlande, Pâques est célébrée le même jour dans toute la partie occidentale du monde chrétien.
Cependant, les Eglises orientales, qui continuèrent à observer le décret du concile de Nicée, n'ont pas adopté le calendrier grégorien, et commémorent Pâques le dimanche qui précède ou qui suit la date à laquelle se conforme l'Occident, entre le 4 avril et le 8 mai au plus tard. Ces dates peuvent occasionnellement coïncider, comme ce fut le cas cette année et ce sera le cas en 2017.

Il fut maintes fois envisagé de remplacer les dates mobiles de la fête par une date fixe.
Le problème fut soumis au Saint-Siège en 1923, qui n'opposa aucune objection de principe à cette proposition de réforme mais elle n'a pas lieu.
En 1928, le parlement britannique autorisa l'Église établie d'Angleterre (mieux connue sous le nom d'Église anglicane) à commémorer Pâques le premier dimanche suivant le second samedi d'avril mais cette possibilité ne fut pas mise en pratique.
Alors qu'on ne trouvé pas de solution pour fixer une date, les années 1950 furent importante car elles mirent en place la célébration pascale veillée/journée, telle que nous la connaissons actuellement. Le mouvement liturgique, courant réformateur catholique apparu en France au milieu du XIXe siècle avec la publication de « l'année liturgique » de Dom Prosper Guéranger (1806-1875) et en Allemagne pour « faire de nos assemblées des communautés de prière » convainquit le pape Pie XII, pour qui le mouvement avait été comme le « passage du Saint Esprit dans son Église », de procéder à la restauration de la Veillée pascale. Par le décret Dominicæ resurrectionis vigiliam du 9 février, il permit la célébration nocturne de la de la fête de Pâques, qu'il rendit obligatoire par le décret Maxima redemptionis nostra mysteria du 16 novembre 1955, pour favoriser l'assistance des fidèles. Le missel de 1970 de Paul VI poursuivit la démarche de 1951. Dorénavant, la veillée a lieu à 21-22  heures et la messe de la Résurrection le dimanche matin à 10-11 heures.
En 1975, le pape Paul VI avait suggéré de fixer Pâques le dimanche compris entre le 9 et le 16 avril. Une déclaration du concile de Vatican II (1958-1965) énonce, en effet, que l'Église ne s'opposerait pas au principe d'une date fixe pour Pâques. La mesure a même failli rentrer en vigueur en 1977. De leur côté, les orthodoxes, très attachés au calendrier Julien qui leur permet de vivre au rythme de la vie de Jésus, ont aussi accepté d'étudier le problème. Le Conseil œcuménique des Églises proposa une réforme de la méthode de détermination de la date de Pâques lors d'un sommet à Alep (Syrie), en 1997. Cette réforme aurait permis d'éliminer les différences de dates entre églises occidentales et orientales; elle devait entrer en application en 2001, mais échoua.
 
Mais, depuis les cérémonies dans chacune des deux grandes confessions chrétiennes se sont établies tel qu'on les connaît aujourd'hui, tout en christianisation des traditions locales, que je vais vous évoquer avec le cheminement des célébrations pascales.

 

                                                                                                                                                                                                    Freyr1978

Rédigé par paroissiens-progressistes

Publié dans #Culture biblique

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