La vérité n'est pas immuable, elle bouge
Publié le 20 Août 2013
La vérité pourrait se résumer par cette citation de Bruce Lee dans son livre Tao of Jeet Kune Do (1975) : "La vérité n'a pas de chemin. La vérité est vivante et par conséquent, changeante". Une conception de la vérité que ne partage pas l'Église mais qui aurait pu lui éviter beaucoup d'erreurs.
La conception actuelle de la vérité dans l'Église est basée sur des certitudes non négociables et de plus non discutables, ce qui ne peut que favoriser les mouvements traditionalistes et charismatiques qui amènent un recentrement sur Rome. Cette conception de la transmission des certitudes religieuses et morales est pour ainsi dire réservé aux dirigeants de l'institution Église qui auraient seul le pouvoir de les édicter. Par ce biais, la hiérarchie justifie cette fermeture idéologique sur des discours et des règles qui prennent généralement la forme de croyances dogmatiques que l'on doit recevoir sans les discuter. Cela amène forcément le rapport de force avec le monde. En gros, l'Église ne peut pas obliger à adhérer à ses dogmes, car le fidèle est en droit de se questionner et de douter.
Mais l'Église a besoin de témoins qui montreraient que chacun est à même, en fonction de son expérience, de sa méditation intérieure et de sa raison, de présenter une vision propre et légitime du divin. Cette orientation se centrerait sur le fait que les catholiques confrontés à d’autres formes de croyance et de style de vie, aux acquis des sciences sociales, à l’érosion des certitudes morales et à la montée en puissance du laïcat du fait de la diminution du nombre des prêtres. L’Église doit donc s'inscrire, avec sa spécificité, dans le grand mouvement de pensée critique typique de la pensée scientifique et du régime politique démocratique.
Il faut dire que les affirmations dogmatiques sont conditionnées par la culture et les circonstances du moment, donc elles changent. Pourtant la hiérarchie ayant peur de l'évolution de la société a développé l'idée d'une vérité toute faite et intemporelle, dont l'institution serait le seul récipiendaire qui serait alors condensée dans des formules abstraites et des affirmations dogmatiques ou morales, qui ne pourront faire l'objet d'aucun débat et qui montreront une certaine méfiance face aux avancées de la société.
Mais l'esprit critique, la prise en compte de l'expérience vécue, l'aspiration démocratique, la créativité, et le désir d'être soi-même sont autant de nouvelles notions que la vérité peut avoir. Après tout les premiers chrétiens n'avaient-ils pas à faire le service de la table et de la parole en même temps. Il n'y avait pas de séparation entre les clercs et les laïcs et tous étaient porteurs du message du Christ. Donc l'institution n'est pas la seule détentrice de la vérité. Enfin, la vérité ne s'impose pas, car d'autres religions la possède également. C'est pour cela que la vérité n'a pas de chemin, qu'elle est vivante et donc changeante.
Merci !