Publié le 28 Septembre 2024
RFI.fr nous montre ce samedi 28 septembre 2024 que deux heures de discussions avec le pape François, soit le double de ce qui était prévu pour un entretien à huis clos, et à cœur ouvert. Les personnes présentes ont lu des lettres dans lesquelles elles interpellaient le souverain pontife et partageaient des questions sur divers aspects de l'Église catholique. Le pape François a aussi rencontré des sans-abri et des sans-papiers à l'église Saint-Gilles de Bruxelles. Parmi eux, un jeune migrant qui avait traversé la mer Méditerranée en bateau jusqu'à l'île italienne de Lampedusa et qui avait ensuite été arrêté. Une visite surprise sur sa route en direction de la basilique du Sacré-Cœur de Koekelberg, l'une des plus grandes églises du monde, où il s'est adressé aux évêques, aux prêtres et à la communauté catholique de la région (https://fr.euronews.com/my-europe/2024/09/28/a-bruxelles-le-pape-francois-rend-une-visite-surprise-aux-sans-abris-et-sans-papiers) n’hésitant pas à les mettre en garde : «il ne doit pas avoir parmi les priorités quelque réforme à la mode». Une critique à peine voilée des propositions faites par le processus synodal belge, qui demande des réformes jugées très progressistes par le Saint Siège telles que le diaconat féminin ou des avancées concernant la communauté LGBT+ (https://www.rcf.fr/articles/vie-spirituelle/pape-francois-a-la-basilique-de-koelkenberg-vous-etes-une-eglise-en).
Jean-Marc Turine, abusé sexuellement lorsqu’il était adolescent et élève d’un collège jésuite, estime avoir reçu une écoute attentive et émue, mais pas de réponses convaincantes, car «Le problème est autre. Il faut que l'Église prenne vraiment la mesure de ce qui s'est passé pour des milliers et des milliers de personnes dans le monde», s'exclame-t-il. Les revendications des victimes belges – parmi elles, de meilleures réparations financières – ont été évoquées, ainsi que d’éventuelles mesures de l’Église à l’encontre des prêtres incriminés. Mais le dialogue a surtout permis à certaines personnes de livrer un témoignage et de déposer des blessures. «C'était très éprouvant, et en même temps, une véritable libération. J'ai vraiment compris qu'à travers cette rencontre, j'allais pouvoir revivre», témoigne Anne-Sophie Cardinale. Désormais, les attentes se focalisent sur la messe de dimanche. Les victimes espèrent que le pape François y délivrera une parole forte à destination de toutes celles et ceux qui ont subi des abus du clergé.
Samedi 28 septembre dans la matinée, le souverain pontife a de nouveau été confronté à la question lors d'une rencontre avec des centaines de religieux et fidèles catholiques à la basilique de Koekelberg, à Bruxelles, l'une des plus grandes églises du monde. «Comment l'Église peut-elle voir, reconnaître et apprendre des blessures des survivants ? Comment construire une culture ecclésiale dans laquelle chacun, jeune et vieux, homme et femme, se sente en sécurité et protégé ?», lui a demandé Mia De Schamphelaere, représentante des centres d'accueil pour les victimes de violences sexuelles en Flandre. Le pape a répondu en insistant sur l'importance d'écouter «la souffrance des victimes». Il faut «leur faire sentir notre proximité et offrir toute l'aide possible, pour apprendre d'elles à être une Église qui se fait servante de tous sans dominer personne», a-t-il affirmé. «L'une des racines de la violence est l'abus de pouvoir, lorsque nous utilisons les rôles que nous avons pour écraser les autres ou pour les manipuler», a souligné le pape François.
La veille, le pape François avait également reçu des critiques publiques de la part du roi belge, du Premier ministre et du recteur de l'université catholique de Louvain sur les dissimulations de l'Élise catholiques des abus sexuels commis par le clergé, et de son refus de répondre aux demandes des femmes et des catholiques LGBTQ+ pour une place dans l'Église (https://fr.euronews.com/my-europe/2024/09/28/a-bruxelles-le-pape-francois-rend-une-visite-surprise-aux-sans-abris-et-sans-papiers).
Enfin, le pape François était attendu à Louvain-la-Neuve cet après-midi. Il s'est fait interpeller par des représentants de la communauté universitaire. Outre la place des femmes dans l'Eglise qui selon Geneviève Damas, la comédienne chargée d'être la voix de l'UC Louvain cet après-midi : ‘Les femmes sont les grandes absentes de Laudato si’, et où le pape insiste sur la complémentarité entre homme et femme, deux êtres appelés à vivre en relation, en communion et, hors discours le pape a eu un propos malheureux : "la femme est plus importante que l'homme mais c'est moche quand la femme veut faire l'homme", il a été question de rapports de domination dont la contribution du christianisme à ceux-ci est pointée du doigt et d'intersectionnalité qui prend "en compte les inégalités de classe, de genre et de race? L’appel à un développement intégral nous paraît peu compatible avec les positions sur l’homosexualité et avec la place des femmes dans l’Eglise catholique" d’après Geneviève Damas. Pour les rapports de domination, le pape y ajoute le mal et les guerres (et, comme à Laeken, le trafic des armes!). "Parfois, ces maux polluent la religion elle-même qui devient un instrument de domination. Mais c’est un blasphème.", et vise vise clairement le pouvoir de l'argent. Et l'homme de rappeler ce que sa grand-mère lui disait: "c'est par tes poches que rentre le mal"... Un dialogue... pas forcément évident! Mais marqué par une grande cordialité (https://www.cathobel.be/2024/09/les-femmes-sont-les-grandes-absentes-de-laudato-si-regrette-luclouvain-la-femme-est-plus-importante-que-lhomme-repond-le-pape/).
Et, dans la foulée de la séance à l'Aula Magna, l'UCLouvain diffuse un communiqué à travers lequel elle se distancie des propos exprimés par le pape sur les femmes. L'université exprime "son incompréhension et sa désapprobation" et "déplore néanmoins les positions conservatrices exprimées par celui-ci quant à la place des femmes dans la société" à travers la phrase qu’est : "C'est moche quand la femme veut faire l'homme", tout en constatant "des convergences en rapport avec les inégalités environnementales et sociales que dénonce l'UCLouvain" (https://www.cathobel.be/2024/09/luclouvain-prend-ses-distances-par-rapport-au-discours-que-le-pape-vient-de-prononcer/).
Merci !