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Publié le 16 Décembre 2022

Benoît Roux nous montre dans france3-regions.francetvinfo.fr ce vendredi 16 décembre 2022 que dans un communiqué en date du 15 décembre 2022, le diocèse pyrénéen de Tarbes-Lourdes indique que "sa Sainteté le Pape François a renvoyé de l’état clérical l’abbé Jean-Claude Mercier." Le 9 décembre 2022, le souverain pontife a signé un décret signifiant que l'abbé Jean-Claude Mercier est renvoyé de l'état clérical. "Je n'en suis pas surpris car je me suis battu pour ça", déclare Bruno Gallet. En 2017, il est envoyé par un huissier de justice pour aller voir ce qu'il sa passe dans l'abbaye de Tarasteix. Il entre dans l'abbaye comme bénévole en tant que croyant aussi. "J'ai été totalement sous l'emprise du Père Mercier. Mais ce que j'ai découvert est absolument hallucinant. Mais tout le monde le soutient, aussi bien dans le domaine civil que religieux!". Depuis 2017, ce sexagénaire se bat quotidiennement pour que les agissements de Jean-Claude Mercier se retrouvent sur la place publique et devant la justice.

 

La Commission Indépendante sur les abus sexuels dans l’église (CIASE) à l’origine du rapport Sauvé, avait saisi le procureur, suite au témoignage d’un habitant affirmant avoir été sa victime. En 2021, l'évêché de Tarbes-Lourdes lui a retiré la possibilité de célébrer des sacrements. Il avait déjà mis en garde " tous les fidèles et les pèlerins de passage en leur conseillant de ne pas se rendre dans cette ancienne abbaye et de ne pas la financer" (https://www.nrpyrenees.fr/2022/12/16/abbaye-de-tarasteix-dans-les-hautes-pyrenees-labbe-mercier-renvoye-de-l-eglise-par-le-pape-francois-10872554.php). Au vu des différentes enquêtes, le pape l'exclut donc de l'Église. Le communiqué précise que "les indications déjà formulées par les évêques successifs de Tarbes et Lourdes sont confirmées et renforcées". Si l'évêque assure ne pas être en mesure de décliner les raisons exactes de l'Église qui ont motivé l'ouverture d'une enquête canonique ouverte en 2021 à l'encontre de l'abbé Mercier, et ne pas avoir eu accès à l'ensemble du dossier, il déclare que "la décision du Pape a été formulée sur les critères de la Justice de l'Eglise. Sa décision de renvoyer l'abbé Mercier de l'état clérical a été prise sur la base de l'enquête canonique du Saint-Siège. Tout ce que je peux vous dire c'est que cette décision n'a pas été prise à la légère et se fonde sur des éléments graves, des accusations et des attitudes de désobéissance importantes. La décision du Pape rend définitives les mesures conservatoires qui avaient déjà prises à son encontre et la mise à jour de son statut qui a d'ailleurs été accepté par l'intéressé" (https://www.nrpyrenees.fr/2022/12/16/abbaye-de-tarasteix-dans-les-hautes-pyrenees-labbe-mercier-renvoye-de-l-eglise-par-le-pape-francois-10872554.php).

 

L'abbé de Tarasteix dans les Hautes-Pyrénées installé depuis 1977 est soupçonné d'abus sexuels et de détournements de fonds. Les faits sont prescrits car ils remontent aux années 1970 mais le parquet de Tarbes avait ouvert une enquête préliminaire pour des faits de viols présumés. Selon Bruno Gallet, il y aurait  plusieurs dizaines d'enfants mineurs abusés par le prêtre. Originaire de Bretagne, il est ordonné prêtre de Djibouti en 1970. Il entreprend en 1977 la restauration du Monastère de Tarasteix. Le bâtiment a été baptisé "Notre Dame de l'Espérance". En 1979, le pape Jean-Paul II a béni la communauté de Notre Dame de l’Espérance lors d'une audience. L'abbé n'aurait pas reçu de mandat de l'Église depuis fort longtemps : "M. Mercier n’a pas reçu de mission de l’Eglise catholique (ni de son diocèse d’origine de Djibouti ni de celui de Tarbes et Lourdes où il réside depuis 1977) depuis au moins 45 ans et ne peut en aucun cas la représenter. Il n’en est plus membre. L’ancienne abbaye de Tarasteix où il réside est un lieu privé sous la seule responsabilité de son propriétaire. Les fidèles catholiques ne doivent pas s’y rendre." Jean-Claude Mercier n'est donc plus un homme d'église et l'abbaye de Tarasteix n'est plus un lieu de culte. Sur des vidéos postées sur Youtube, le prêtre se félicite pourtant d'avoir récupéré cette abbaye en ruine et d'avoir fait tous les travaux nécessaires grâce à des donateurs et des bénévoles. Mais la justice a aussi le prêtre dans le collimateur : il est aussi accusé d’abus de confiance, de détournement de dons destinés à la restauration de l’abbaye. Toujours selon Bruno Gallet "Le père Mercier se fait remettre des fonds pour soi-disant restaurer l’abbaye. J'ai épluché toute la comptabilité et je n'ai jamais vu passer une seule facture pour travaux".

 

Située à 15 min de Tarbes, cette abbaye fondée par un Allemand -le père Hermann Cohen, un élève de Frantz Lizst- est ouverte aux visiteurs. Elle n'est plus aujourd'hui reconnue par l'Eglise catholique. Les fidèles catholiques sont priés de ne plus se rendre à l'abbaye de Tarasteix (https://www.nrpyrenees.fr/2022/12/16/abbaye-de-tarasteix-dans-les-hautes-pyrenees-labbe-mercier-renvoye-de-l-eglise-par-le-pape-francois-10872554.php). Reste à savoir quel sera le volet judiciaire de ce dossier.

 

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Publié le 15 Décembre 2022

cath.ch nous montre ce jeudi 15 décembre 2022 que le père Arturo Sosa, supérieur général des jésuites, a admis le 14 décembre 2022 que le prêtre-artiste Marko Rupnik, accusé d’abus sexuels sur des religieuses, avait été temporairement excommunié en rapport à une autre affaire. Les jésuites relevaient également que Marko Rupnik était sous le coup de «mesures préventives» lui interdisant d’entendre des confessions, de donner une direction spirituelle ou de diriger des exercices spirituels.

 

«La légèreté» des sanctions et un manque de transparence sur cette affaire ont été pointées du doigt par de nombreux observateurs, également au sein des jésuites. D’autant plus que les abus auraient été commis lors de la confession, ce qui constitue une circonstance aggravante. Le père Sosa avait, dans une précédente interview, insisté sur le fait que les restrictions étaient «préventives», relevant que l’enquête menée sur ces cas avait été «préliminaire» et non conclusive. Mais le doute sur la culpabilité de Marko Rupnik s’est encore un peu plus estompé après les révélations faites par Arturo Sosa le 14 décembre 2022 à Rome, devant un panel de journalistes. Il a confirmé l’existence d’une accusation apparue en 2019, selon laquelle l’artiste aurait abusé d’autres femmes adultes sous sa responsabilité spirituelle, cette fois en Italie. Le supérieur des jésuites a précisé que Marko Rupnik avait été, dans ce cadre, frappé d’une excommunication. Il aurait subi cette mesure maximale dans l’Église catholique après avoir été reconnu coupable de «l’absolution du complice». Il aurait en effet donné l’absolution à l’une des femmes dont il aurait lui-même abusé, pour avoir eu des activités sexuelles avec lui. «L’absolution du complice» implique, selon le droit canon, une excommunication latae sententiae (automatique). Une peine qui aurait toutefois été levée, après que le père Rupnik se soit repenti de son crime, comme le prévoit le droit de l’Église, a souligné le père Sosa.

 

Ces nouvelles révélations posent des questions encore plus insistantes sur les réponses données à la fois par le Vatican et la Compagnie de Jésus à ces affaires. L’Associated Press (AP), présente lors du point de presse à Rome, note qu’Arturo Sosa a contredit la déclaration antérieure des jésuites en affirmant que les mesures contre Marko Rupnik étaient liées aux accusations de 2019 et non à celles de 2021. L’excommunication se serait produite avant les nouvelles plaintes de 2021. Aucune explication n’a été donnée sur la raison pour laquelle le Dicastère pour la Doctrine de la Foi avait classé le dossier. L’AP relève que l’organe du Vatican renonce régulièrement à la prescription pour les crimes liés aux abus. Une décision d’autant plus incompréhensible que le dicastère était forcément au courant de l’excommunication et de l’existence d’un délit antérieur d’une extrême gravité commis par Marko Rupnik.

 

Selon le média espagnol Vida Nueva, le pape François n’a pas intercédé en faveur du mosaïste. Le média hispanophone cite des sources vaticanes selon lesquelles le pape François n’a pas eu accès au dossier Rupnik et ne connaît pas les détails des allégations. «Il lui aurait donc été impossible de se prononcer sur les mesures préventives ou les sanctions proposées tant par le DDF que par les jésuites eux-mêmes». Selon le droit canon (1355), la cessation d’une peine est entre les mains de l’ordinaire qui l’a imposée, qui pourrait être l’évêque ou le vicaire local, mais aussi le supérieur général de la congrégation, en l’occurrence Arturo Sosa. Mais le pape pourrait-il intervenir pour, dans un souci de faire valoir sa politique de tolérance zéro, faire rouvrir le dossier pour obtenir une condamnation exemplaire du père Rupnik? D’après Vida Nueva, cela pourrait arriver si, une fois les résolutions des deux affaires rendues publiques, on décidait a posteriori d’en appeler au pape en tant qu’instance supérieure.

 

Rien n'explique pourquoi le Dicastère, qui renonce régulièrement au délai de prescription pour les crimes liés à la maltraitance, a décidé de ne pas y renoncer cette fois-ci, en particulier compte tenu de la condamnation antérieure pour une infraction tout aussi grave contre une femme adulte. Le bureau, maintenant appelé le Dicastère pour la Doctrine de la Foi, est dirigé par un jésuite, a un procureur jésuite pour les crimes sexuels et avait comme n° 2 à l'époque quelqu'un qui vivait dans la communauté jésuite de Rupnik à Rome. On a demandé à Sosa ce que le pape François savait, le cas échéant, du cas de Rupnik ou s'il était intervenu. Sosa a déclaré qu'il "pouvait imaginer" que le préfet du dicastère, le cardinal jésuite Luis Ladaria, aurait informé le pape d'une telle décision. Les responsables du Dicastère n'ont pas répondu aux courriels demandant des commentaires ou ont refusé de commenter, renvoyant les questions au porte-parole du Vatican, qui à son tour a renvoyé les questions aux jésuites (https://cruxnow.com/vatican/2022/12/jesuits-admit-artist-excommunicated-before-new-abuse-claims).

 

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Publié le 14 Décembre 2022

Loup Besmond de Senneville (à Rome) nous montre dans la-croix.com le lundi 12 décembre 2022 que trois évêques français se rendent à Rome du lundi 12 au mercredi 14 décembre, un mois après l’Assemblée plénière de Lourdes, au cours de laquelle les affaires concernant Mgr Santier et le cardinal Ricard avaient monopolisé toute l’attention.

 

Mgr de Moulins-Beaufort, Mgr Blanchet et Mgr Jordy souhaitent soumettre au Vatican un certain nombre de «dysfonctionnements» de la Curie dans la gestion de ces cas. Parler au pape François des erreurs commises par la Curie du Vatican dans la gestion de certains cas d'abus sexuels qui ont été révélés à l'insu de la Conférence épiscopale française elle-même, ce serait, du moins, l'un des objectifs de la visite que, du 12 au 14 décembre, la direction de l'Église gauloise effectue au Vatican, où une audience avec le pape François était prévue (https://www.religiondigital.org/vaticano/Francia-Vaticano-explicaciones-Doctrina-Fe-obispos-abusos_0_2514348547.html).

 

Justement pour tenter d'éviter certains de ces dysfonctionnements, la Conférence épiscopale a lancé le Tribunal pénal canonique national (TPCN), en fonction depuis le 5 décembre 2022, destiné à se substituer aux juridictions diocésaines ou interdiocésaines existantes en France en matière pénale et dont la compétence sera s'étendre à tout le territoire national pour éviter l'occultation par les diocèses (https://www.religiondigital.org/vaticano/Francia-Vaticano-explicaciones-Doctrina-Fe-obispos-abusos_0_2514348547.html).

 

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Publié le 11 Décembre 2022

domradio.de nous montre ce dimanche 11 décembre 2022 que le pape François a critiqué l'escalade de la violence au Soudan du Sud. Il est préoccupé par les informations faisant état de conflits armés dans le pays et demande la paix et la réconciliation dans le pays.

 

Le pape François l'a dit dimanche lors de la prière de midi sur la place Saint-Pierre. Les attaques doivent cesser et les civils doivent être épargnés. Selon l'ONU, un conflit dans le nord-est du Soudan du Sud a contraint au moins 20 000 personnes à fuir depuis la mi-août. L'Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a évoqué mercredi une évolution alarmante à Genève. Le conflit actuel a éclaté dans l'État sud-soudanais du Haut-Nil et s'est également étendu aux régions voisines au sud.

 

Le pape François veut rattraper un voyage promis au Soudan du Sud du 3 au 5 février. Il sera accompagné du chef honoraire de la Communion anglicane mondiale, l'archevêque Justin Welby de Cantorbéry, et du modérateur de l'Assemblée générale de l'Église presbytérienne d'Écosse, Iain Greenshields. Le voyage avait été promis par les responsables religieux à la fin de la guerre civile dans le pays, devenu indépendant en 1989.

 

À la fin de la prière de midi, le pape a béni les figurines de la nativité de l'Enfant Jésus, que les enfants et les jeunes avaient apportées sur la place. Ils ont brandi les chiffres. Selon le pape François, qu'un "faisceau de paix" rayonne dans le monde depuis les crèches. Surtout dans les zones de guerre comme l'Ukraine, où "beaucoup, beaucoup d'enfants perdent la vie". Pour la première fois, le troisième dimanche de l'Avent 1969, le dimanche "Gaudete" (Réjouissez-vous !), les soi-disant "bambinelli" ont été bénis par Paul VI. Dans les églises et les maisons italiennes, la crèche est déjà installée le 8 décembre, fête de la Conception de Marie. L'enfant Jésus n'est pas placé dans la crèche avant Noël.

 

Et d’après katholisch.de (https://www.katholisch.de/artikel/42502-kasper-papst-ist-kein-liberaler-sondern-ein-radikaler-reformer), selon le cardinal Walter Kasper, le succès du mandat du pape François sera décidé par ses successeurs. "J'espère que le pontificat actuel n'est pas un accident, mais le début d'une nouvelle ère" et que "nous pourrons le garder encore quelques années", a déclaré Kasper lors d'une rencontre avec des journalistes, selon le journal Il Messaggero (dimanche). Pour lui, le pape François engage de nombreuses réformes, «même trop pour la droite; mais il ne veut pas toutes les réformes libérales, comme la voie synodale allemande». Le jésuite d'Argentine n'est «pas un libéral, mais un réformateur radical qui veut réformer l'Église à partir des racines, à partir de l'Évangile». Le pape François est donc "un pape évangélique, non pas au sens confessionnel, mais au sens originel du mot". Ainsi, dans sa réforme curiale, l'autorité de l'évangélisation prime celle de la doctrine de la foi.

 

Enfin, katholisch.de (https://www.katholisch.de/artikel/42501-bischof-genn-steht-trotz-kritik-aus-dem-vatikan-hinter-synodalem-weg) nous montre que malgré les critiques du Vatican, l'évêque de Münster, Felix Genn, s'en tient au processus de réforme synodale de l'Église catholique en Allemagne. "Rome n'a pas arrêté le chemin synodal en Allemagne", a déclaré Genn dans une interview au "Westfälische Nachrichten" (samedi). "Il a été question d'un moratoire, c'est-à-dire d'une suspension temporaire du chemin synodal en Allemagne. Mais nous avons évité un tel moratoire." Néanmoins, il y a des questions qui ne peuvent être résolues sans le Vatican. "Nous prenons également ce fait au sérieux." Selon Genn, le pape François sait qu'il y a des tensions dans l'Église - "comme dans chaque famille", a déclaré l'évêque. "Il se voit dans cette zone de tension et en parle clairement." Rétrospectivement, les pourparlers à Rome ont été ouverts et honnêtes. "Il ne reste ni agressivité ni amertume."

 

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Publié le 10 Décembre 2022

religiondigital.org nous montre dans son article du vendredi 9 décembre 2022 que les catholiques allemands veulent aller de l'avant avec le chemin synodal, malgré la "résistance continue" du Vatican. "Seul un renouveau substantiel et structurel peut rendre l'Église à nouveau crédible", a souligné la présidente du Comité central des catholiques allemands (ZdK), Irme Stetter-Karp, en réponse aux discussions tenues le mois dernier par les évêques du pays lors de sa visite à l'Église romaine.

 

Comme l'anticipe Katholisch.de, la principale institution qui rassemble les catholiques d'Allemagne tient sa session plénière d'automne à Berlin, les yeux rivés sur les critiques sévères des cardinaux Ladaria et Ouellet contre le processus synodal dans le pays, allant même jusqu'à demander une impasse dans le débat. Stetter-Karp a cependant reconnu des "avancées" dans la réforme du droit du travail par les évêques allemands, qui permettront aux couples homosexuels ou divorcés remariés d'être embauchés. De même, le ZdK a appelé à une "participation constante" des victimes de violences sexuelles et infantiles, ainsi qu'à des "mesures décisives" pour protéger l'environnement, prenant l'exemple du pape François et de son "Laudato Si".

 

katholisch.de nous montre aussi ce samedi 10 décembre 2022 (https://www.katholisch.de/artikel/42494-katholikenkomitee-missbrauch-bekaempfen-und-vielfalt-achten) que le Comité central des catholiques allemands (ZDK) exige que l'Église inclue également les abus sexuels  décembre sur adultes dans ses commissions chargées de traiter la question. L'État devrait inscrire dans la loi le droit au traitement individuel des cas de violences sexuelles et accompagner plus intensément le traitement dans les institutions, selon une résolution adoptée samedi par l'organisation faîtière des laïcs à Berlin. L'Église doit également inclure les abus sexuels sur adultes dans le mandat de ses commissions de traitement. Tout comme dans les relations psychothérapeutiques, les actes sexuels dans les relations pastorales doivent également être punis.

 

La diversité des identités de genre était également un sujet de l'Assemblée générale. Avec une large majorité, les 230 délégués demandent que la diversité des identités de genre et des orientations sexuelles soit reconnue dans l'État et l'Église. Ils appellent les évêques allemands à mettre en vigueur au plus vite leur réforme du droit du travail ecclésiastique et à s'engager à adapter la morale sexuelle catholique aux découvertes des sciences humaines. L'État doit également abolir la discrimination "en ce qui concerne le sexe et l'orientation sexuelle dans la législation, la jurisprudence et la pratique administrative en Allemagne".

 

L’impatience au niveau des réformes s’explique parfaitement par le Chemin synodal qui se déroule en Allemagne depuis décembre 2019 en tant que processus de réforme et de dialogue, et par le fait que le pape François a ouvert un processus synodal mondial en 2021 qui va dans un dialogue en plusieurs étapes, initialement prévu pour deux ans et maintenant pour trois ans, pour lequel il veut que l'Église reconnaisse mieux les défis auxquels elle doit faire face.

 

Et le rapporteur général du synode mondial, le cardinal Jean-Claude Hollerich semble avoir une idée des réformes à venir comme il le montre  dans katholisch.de le mercredi 7 décembre 2022 (https://katholisch.de/artikel/42438-kardinal-hollerich-haelfte-der-weltkirche-will-frauen-als-diakoninnen). Selon le cardinal luxembourgeois Jean-Claude Hollerich, de nombreux catholiques dans le monde sont ouverts au diaconat des femmes. "Environ la moitié défendent les femmes comme diacres", a déclaré le rapporteur général du Synode mondial mardi soir à Fulda. Dans le même temps, le cardinal a déclaré que cela ne signifie pas "que le monde entier pense que les femmes doivent être ordonnées". Seule «une petite proportion» parle du sacerdoce des femmes. Hollerich a commenté les soumissions des diocèses de l'église mondiale au synode mondial.

 

Le cardinal a souligné que le renforcement du rôle des femmes dans l'Église catholique dans son ensemble est une exigence mondiale. Hollerich a décrit cela comme un résultat important. "Toutes les contributions ont déclaré que les femmes dans l'église doivent être davantage entendues et que leur rôle dans l'église doit être plus important." Hollerich (64 ans) s'est exprimé à la faculté de théologie de Fulda sur le thème des "Synodes des évêques du monde sur la synodalité".

 

Hollerich a cité un autre résultat important des soumissions des diocèses que les gens attendaient «que l'Église officielle - c'est-à-dire : nous les évêques, les prêtres et ainsi de suite - que nous agissions comme le Christ agit dans les Évangiles». Et cela signifie : "Tout le monde doit être traité avec respect et amour. Personne ne peut être exclu", a déclaré l'archevêque de Luxembourg. Cela s'applique aux minorités dans l'Église, telles que "les personnes qui vivent leur piété dans la messe tridentine".

 

Le fait que "le mot LGBTQ" apparaisse dans les réponses de nombreux diocèses a fait sensation, "non seulement dans les réponses d'Europe et d'Amérique, mais aussi d'Asie et même d'Afrique". LGBTQ désigne les personnes qui s'identifient comme lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres ou queer. Dans ce contexte, Hollerich a souligné que ce qui est en jeu n'est pas un changement dans les enseignements de l'Église, mais "un changement dans l'attitude de l'Église".

 

Hollerich a poursuivi en disant que nous vivons aujourd'hui dans une "civilisation numérique" dont les effets sur la culture écrite traditionnelle ne peuvent être estimés. Cela s'applique également au christianisme, qui est une "religion du livre". Selon Hollerich, les films et les images deviendront de plus en plus importants à l'avenir, également pour communiquer la foi chrétienne.

 

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Publié le 7 Décembre 2022

Héloïse de Neuville dans son article de la-croix.com ce mercredi 7 décembre 2022 nous montre que l’ordre des jésuites a annoncé avoir sanctionné le père Marko Rupnik, un influent prêtre et artiste mosaïste slovène, accusé de violences sexuelles et psychologiques par des religieuses dans les années 1990. Les allégations ont été reprises par plusieurs réseaux catholiques conservateurs et certains quotidiens italiens ces derniers jours. L'Ordre des Jésuites a imposé plusieurs "mesures de précaution" contre l'artiste slovène de renommée internationale Rupnik. Les mesures sont des ordonnances "administratives", et non des sanctions canoniques. Il était interdit au prêtre et artiste d'entendre des confessions, de conduire des exercices spirituels (retraites) et d'apparaître en public sans le consentement de ses supérieurs (https://www.domradio.de/artikel/jesuitenorden-verhaengt-massnahmen-gegen-pater-rupnik).

 

Cela fait de Rupnik, 68 ans, le dernier d'une série d'individus catholiques de haut niveau ces dernières années à faire face à de telles allégations, notamment le célèbre laïc français Jean Vanier, fondateur de la communauté de L'Arche qui aide les adultes handicapés mentaux, et feu le père Werenfried van Straaten, un prêtre néerlandais qui a fondé en 1952 l'association caritative catholique parrainée par le pape "Aide à l'Église en détresse" pour aider les chrétiens persécutés (https://cruxnow.com/vatican/2022/12/prominent-jesuit-artist-is-catholicisms-latest-icon-to-fall-from-grace).

 

La gestion par le Vatican du cas de ce prêtre, réputé proche du pape François, interroge. Il faut dire que la Congrégation romaine pour la doctrine de la foi (maintenant Dicastère pour la doctrine de la foi) a ordonné une enquête préliminaire sur Rupnik en 2021 sur la base d'une plainte. Plusieurs témoins ont été interrogés Après avoir terminé l'examen, l'autorité a conclu que les affaires étaient prescrites. Aucun mineur n'était impliqué, indique la lettre. L'affaire a été classée en octobre de cette année (https://www.domradio.de/artikel/jesuitenorden-verhaengt-massnahmen-gegen-pater-rupnik). Le pape François, qui a rencontré Rupnik à plusieurs reprises avant la plainte de 2021 et l'enquête qui a suivi, a tenu une audience avec l'artiste jésuite en janvier, vraisemblablement pour discuter de son cas. Aucune déclaration n'a été publiée après la réunion (https://cruxnow.com/vatican/2022/12/prominent-jesuit-artist-is-catholicisms-latest-icon-to-fall-from-grace).

 

Ensuite, dans l’article de cath.ch du mardi 6 décembre (https://www.cath.ch/newsf/des-preuves-que-jean-paul-ii-a-couvert-des-abus-sexuels/) le journaliste néerlandais Ekke Overbeek, qui a passé les deux dernières années à éplucher des archives en Pologne, où il réside, a-t-il expliqué le 2 décembre 2022 dans l’émission Nieuwsuur, sur la chaîne publique néerlandaise NPO 2, déclare détenir des preuves que le pape Jean Paul II a dissimulé des abus sur mineurs, alors qu’il était archevêque de Cracovie. Il aurait découvert plusieurs éléments indiquant que l’archevêque Wojtyla était au courant de cas de prêtres ayant abusé d’enfants. Le futur Jean Paul II les aurait aidés à échapper à toute sanction, notamment en les transférant dans d’autres paroisses. Un comportement qui a, selon le journaliste, «conduit à de nouvelles victimes».

 

Des conclusions qu’Ekke Overbeek a rassemblées dans un livre intitulé Maxima Culpa, qui doit sortir en 2023 en polonais. Le Néerlandais aurait notamment étudié des documents des services secrets sur le futur pape, accessibles au public, lorsqu’il vivait et travaillait en Pologne. Si les documents concernant Jean Paul II de façon directe auraient presque tous été détruits, il relève que l’archevêque de Cracovie est mentionné à maintes reprises de manière indirecte dans d’autres documents qui ont survécu. Karol Wojtyla, décédé en 2005, a été archevêque de l’ancienne capitale de la Pologne de 1964 à 1978.

 

Le pape polonais est censé n’avoir appris l’existence de cas d’abus sexuels au sein de l’Église catholique qu’après la réception du rapport d’un prêtre américain en 1985. Mais Ekke Overbeek aurait trouvé une série de documents au sujet d’un prêtre nommé Eugeniusz Surgent, emprisonné pour avoir abusé d’enfants. Selon un témoignage émis par son codétenu, l’ecclésiastique aurait envoyé une lettre à l’évêque Wojtyla dans laquelle il lui demandait pardon et lui promettait de ne pas recommencer. Le prêtre «a pourtant recommencé», a relevé Ekke Overbeek à la télévision néerlandaise. Un autre document relate le cas d’un prêtre ayant abusé de jeunes garçons qui aurait affirmé lors de son interrogatoire par la police avoir discuté de ses actes avec le cardinal Wojtyla.

 

Les experts qui ont examiné les documents, dont le professeur Stanislaw Obirek de l’Université de Varsovie, assurent qu’ils sont authentiques. Le professeur Stanislaw Obirek, professeur d'anthropologie culturelle à Varsovie, qualifie les preuves recueillies par Overbeek de "crédibles et courageuses d'avoir osé les écrire". "Des informations de première main, des informations authentiques, historiques et précises qui dénouent le mythe de Jean-Paul II qui est souvent considéré comme un saint homme depuis sa jeunesse", déclare Obirek à NOS, comme le rapporte le quotidien néerlandais Reformatorisch Dagblad. Le prêtre américain Tom Doyle qualifie de "dynamite" les "faits nouveaux" concernant Jean-Paul II, canonisé en 2014. Il l'a fait à Trouw. Le Vatican et l'archidiocèse de Cracovie n'ont pas souhaité faire de commentaire, interrogés par le quotidien néerlandais Trouw (https://cne.news/artikel/2162-evidence-that-pope-john-paul-ii-hid-sexual-abuse-is-very-convincing).

 

L’émission Nieuwsuur a déclaré que l’Église avait refusé de répondre à ses questions. Selon des médias polonais, le Vatican aurait également l’intention d’enquêter sur le sujet.

 

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Publié le 6 Décembre 2022

LeMonde.fr avec l’AFP nous montre que L’épiscopat français a installé, lundi 5 décembre 2022 à Paris, une structure nouvelle dans le droit interne de l’Église catholique : un tribunal pénal canonique national (TPCN), qui aura pour fonction, notamment, de traiter les affaires d’agressions sexuelles sur majeurs. La création de ce tribunal par la Conférence des évêques de France (CEF) s’inscrit dans les différentes mesures décidées pour répondre aux scandales des violences sexuelles dans l’Église. Outre les cas de prêtres ou laïcs coupables de violences sexuelles sur personnes majeures, ce TPCN – qui ne se substitue pas à la justice civile – pourra aussi être saisi des cas d’abus de confiance, d’abus spirituels, ou encore de délits financiers, selon la CEF. En revanche, il ne sera pas compétent pour les affaires de pédocriminalité, actuellement jugées au Vatican.

 

Le rapport choc de la commission Sauvé, qui avait documenté l’ampleur de la pédocriminalité dans l’Église, avait préconisé la mise en place «sans délai» d’un tel tribunal, en veillant notamment à l’intégration en son sein de «juges laïcs spécialement formés». Sur les treize membres qui ont prêté serment lundi, huit sont prêtres et cinq sont des laïcs. «Nous sommes le seul pays à avoir pour l’Église un tribunal spécialisé dans les questions pénales» et ayant «une compétence nationale», a assuré Joseph de Metz-Noblat, évêque de Langres (Haute-Marne) et président du Conseil pour les questions canoniques à la CEF. Il a cependant admis un «antécédent aux Pays-Bas», qui comprend seulement sept diocèses quand la France en compte une centaine. Pour l’évêque de Langres, l’intérêt de ce tribunal est une mutualisation des compétences pour que la justice soit mieux rendue. «Un des points important est que des juges laïcs participent à ce tribunal, explique le responsable des questions canoniques de la conférence épiscopale à Vatican News - Radio Vatican, y compris pour juger des causes qui concernent des clercs. C'est une ouverture qui permet de sortir du reproche qui avait été fait d'une forme d'entre-soi» (https://www.vaticannews.va/fr/eglise/news/2022-12/france-eglise-tribunal-canonique-justice.html).

 

Jusqu’à présent, les affaires dont le TPCN va être saisi relevaient de tribunaux installés dans chaque diocèse (ou de tribunaux interdiocésains). Mais il était reproché à l’évêque d’être à la fois juge et partie – il pouvait être juge d’un prêtre de son propre diocèse – dans une affaire. Et les juridictions de l’Église n’étaient pas toujours dotées de personnel suffisamment nombreux ou suffisamment formé en droit canonique. Avec le TPCN, qui commencera à fonctionner en janvier, les causes seront dépaysées «ce qui est une garantie d’indépendance», a-t-on assuré à la CEF. Tous les baptisés, clercs ou laïcs, peuvent s’adresser à lui. Les peines prononcées pourront être l’interdiction de demeurer dans un lieu, d’exercer un ministère, la privation d’un office, voire le renvoi de l’état clérical ou l’excommunication. Le tribunal peut également condamner le coupable à verser des dommages et intérêts aux victimes parties civiles au procès.

 

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Publié le 4 Décembre 2022

domradio.de nous montre ce dimanche 4 décembre 2022 que le pape François a appelé les chrétiens du monde entier à utiliser la saison de l'Avent pour réfléchir sur eux-mêmes et ne pas simplement laisser passer ces jours. Pour cela il n'y a que la voie de l'humilité, a expliqué le chef de l'Église.

 

"Peut-être que nous méprisons les autres et pensons que nous sommes meilleurs qu'eux, que nous contrôlons notre propre vie, que nous n'avons pas besoin de Dieu, de l'Église, de nos frères et sœurs tous les jours", a-t-il déclaré à prière de midi le dimanche place Saint-Pierre. Mais il faut se libérer de ces présomptions. Il n'y a que la voie de l'humilité, selon le chef de l'Église.

 

L'Avent est un temps de grâce, "lorsque nous enlevons nos masques et rejoignons les rangs des humbles". Le pape François a encouragé les fidèles à ne pas simplement laisser passer ces jours. Au lieu de cela, ils devraient confesser leurs péchés, recevoir le pardon de Dieu et s'excuser auprès de quiconque qu’ils auraient offensés.

 

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Publié le 3 Décembre 2022

Gino Hoel dans slate.fr  le jeudi 1er décembre 2022 nous montre que l'ouverture prônée par le souverain pontife rencontre des oppositions à l'international laissant peu de marge de manœuvre, notamment sur la gestion de la question des agressions sexuelles. Les exemples – nord-américain, allemand et italien– montrent combien le cléricalisme est bien ancré, que ce soit dans les Églises locales (aux États-Unis et en Italie) ou à la Curie (concernant l'Allemagne). Dans ces trois cas, des ecclésiastiques se comportent comme s'ils étaient les propriétaires de l'Église.

 

Aux États-Unis, la grande majorité des évêques nommés sous Jean-Paul II et Benoît XVI demeurent opposés au pape François, qu'ils jugent trop libéral, voire communiste. Certes, depuis 2013, le pape tente de recomposer cet épiscopat, mais l'élection de Timothy Broglio, dont la seule qualité est d’être anti-vaccin et obsédé par l’homosexualité, à la tête de la conférence épiscopale nord-américaine prouve qu'il a échoué. Pour que cela soit encore plus clair, ils ont élu comme vice-président William Lori, archevêque de Baltimore, qui a longtemps combattu l'Obamacare en raison de l'obligation faite à l'Église, comme employeur, de rembourser l'IVG, et qui patronne les Chevaliers de Colomb, un mouvement conservateur catholique de bienfaisance, gros financeur du Vatican. Mieux, l'épiscopat des États-Unis a élu comme numéro 3 de cette conférence, qui fait office de secrétaire général, l'archevêque d'Oklahoma City, Paul Coakley. Préféré au cardinal-archevêque rédemptoriste de Newark, Joseph Tobin, un proche du pape argentin, Paul Coakley a soutenu en 2018 l'ancien nonce aux États-Unis, Carlo Maria Vigano, lequel dans un témoignage a appelé à la démission du pape en raison de sa supposée couverture des agressions sexuelles de l'ex-cardinal McCarrick. Les polémiques sur l'accession aux sacrements du président Joe Biden et de l'ancienne speaker de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, en raison de leur soutien à l'IVG, devraient donc se poursuivre au sein de la communauté catholique aux États-Unis.

 

Avec les évêques allemands, c'est la Curie qui n'imagine pas sérieusement entreprendre le train de réformes réclamé par les catholiques. Pour ces prélats romains, ces réformes, pour partie, valideraient –si elles étaient mises en œuvre– les intuitions de Martin Luther 500 ans après la Réforme. Le pape François lui-même se montre peu amène, et craint de voir l'Église en Allemagne devenir une Église protestante, alors qu'il a encouragé les Allemands à entreprendre un synode et leur a même écrit une lettre en juin 2019, où il les met certes en garde, mais ne les freine pas. Elles dédiraient de façon majeure les évolutions catholiques ultérieures, dont certaines sont à l'origine directe des agressions actuellement en train de faire imploser le système. La Curie ne veut donc entendre parler d'aucune réforme. Elle avoue craindre que de tels changements se «propag[ent] dans d'autres pays» notamment les premières propositions de réformes des catholiques allemands en vue d'éradiquer les agressions sexuelles au sein de l'Église: nouveau processus de désignation des évêques, fin de l'obligation du célibat des prêtres, possibilité d'un clergé féminin et marié, révision des positions de l'Église sur l'homosexualité et la sexualité, répartition autre des pouvoirs…. Par ailleurs, le cas du cardinal-archevêque de Cologne, Rainer Maria Woelki, soupçonné d'avoir géré avec légèreté des cas d'agressions sexuelles et aujourd'hui accusé de parjure, n'est toujours pas réglé. La majorité de ses confrères, du clergé diocésain et des laïcs de Cologne, ne lui font plus confiance et réclament sa démission. Celle-ci est jusqu'à présent refusée par le pape François, lequel ne veut pas agir sous la pression. Le président de la Conférence épiscopale allemande, Georg Bätzing, évêque de Limbourg, a néanmoins déclaré «rentr[er] à la maison avec une certaine inquiétude», quoique «soulagé» par les rencontres qui ont eu lieu avec le pape et la Curie. Mais le chemin synodal est sérieusement grippé.

 

Enfin, en Italie, dans un colloque, l'évêque en charge des dossiers sur les abus sexuels sur mineurs, Lorenzo Ghizzoni, archevêque de Ravenne, s'en prenait vivement à la Commission indépendante sur les agressions sexuelles dans l'Église française, la Ciase, et à ses méthodes.  En réaction à ces propos, Josselin Tricou, docteur en sociologie et chercheur à l'université de Lausanne (Suisse), qui a participé à l'enquête pour la Ciase, précise que cela «risque de produire un effet inverse à l'effet escompté: accélérer la mise en place de mesures plus indépendantes et effectives en décuplant la détermination des victimes. Elles ne lâcheront pas. Ce genre de sortie de piste leur donne encore plus d'énergie pour agir.» Le refus d'une enquête sérieuse sur les agressions sexuelles démontre combien cet épiscopat particulier est ankylosé par sa dépendance au pape. Par ailleurs, le poids de l'Église en Italie est tel qu'une enquête de type Ciase ferait sans doute s'écrouler pour de bon tout le système romain. C'est la raison pour laquelle les évêques italiens préfèrent rester en surface et ne pas chercher en amont des années 2000. De fait, les victimes italiennes parlent de ce rapport des évêques italiens comme d'une «blague». Le jésuite Hans Zollner, président de l'Institut de protection des mineurs de l'université pontificale grégorienne et membre de la Commission pontificale pour la protection des mineurs, n'est sans doute pas loin de penser la même chose. En octobre dernier, il confiait à La Vie que «l'approche de la Ciase permet d'avoir une idée de l'ampleur du phénomène» des agressions sexuelles, notant que la méthode de la Commission Sauvé est celle «à laquelle l'OMS a recours pour ses enquêtes épidémiologiques».

 

Ces trois pays causent des difficultés au pape qui, s'il dénonce le cléricalisme à tous les étages, demeure prisonnier des épiscopats conservateurs et de sa Curie comme une araignée au milieu de sa toile. Reste bien sûr le synode sur la synodalité convoqué à l'automne prochain et prolongé jusqu'en 2024 pour contourner ces obstacles. Mais au regard de ces derniers exemples, de plus en plus de chrétiens ne se font plus guère d'illusions et craignent que ces deux assemblées ne soient que des coups d'épée dans l'eau. Comme le montre katolisch.de (https://www.katholisch.de/artikel/42374-weihbischof-puff-zu-synodalem-weg-eher-parlament-als-synodalitaet) à l'occasion du troisième anniversaire du début officiel du chemin synodal, l'évêque auxiliaire de Cologne Ansgar Puff revient avec des sentiments mitigés sur le déroulement du processus de réforme jusqu'à présent. Il ressent "ce que nous faisons actuellement sur la voie synodale plus comme le travail d'un parlement que comme une forme de synodalité", a déclaré Puff jeudi au portail "domradio.de". Il a jugé nécessaire de discuter des questions litigieuses. Cependant, il a une compréhension différente de la synodalité. "J'aimerais avoir beaucoup plus de conversations les uns avec les autres", a déclaré Puff.

 

L'évêque auxiliaire a souligné qu'il était en faveur d'un concile particulier voté lorsque le format du chemin synodal a été convenu. "Cela aurait également ouvert la possibilité de parler, mais aurait donné le pouvoir de prendre certaines décisions", a déclaré Puff. En droit canonique, les assemblées d'une église particulière dans lesquelles les évêques d'un certain pays (conseil plénier) ou d'une province d'Église (conseil provincial) sont présents sont appelées conseils particuliers. À l'époque, cependant, cela a été rejeté par la majorité de la Conférence épiscopale allemande, car les sujets à discuter auraient alors dû être discutés au préalable avec le Vatican. "Bien sûr, je me demande aujourd'hui si cela n'aurait pas été plus sage." Cela aurait évité une confrontation entre le Vatican et l'Église en Allemagne, soupçonnait Puff. Selon Puff, il est bon que les thèmes du chemin synodal soient introduits dans le processus synodal global. Il est personnellement très curieux "comment sera la situation du synode mondial". Il espère que le processus synodal mondial se poursuivra avec un nouveau concile après sa conclusion en 2024. "Je crois que nous devons prendre des décisions à long terme et que les décisions ne peuvent être prises que par un concile", a souligné l'évêque auxiliaire.

 

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Publié le 2 Décembre 2022

"Le silence semble être le seul moyen de survivre". C'est le cri d'une cinquantaine de prêtres homosexuels italiens qui, pour la première fois, «sortent du placard» pour dénoncer le silence et la «chasse aux sorcières» dans une Église qui a «intériorisé l'homophobie» en son sein, ses formes et leurs attitudes comme nous le montre Jesús Bastante dans religiondigital.org ce vendredi 2 décembre 2022. Dans un rapport publié dans Domani, les ecclésiastiques parlent ouvertement de la haine du monde homosexuel inoculée dans les séminaires, et des "préjugés sociaux" qui parsèment même les derniers documents du Vatican, avec une référence presque obsessionnelle à "l'idéologie du genre".

 

L'hebdomadaire a eu accès à un document qui, sous le titre «Con tutto il cuore» (De tout mon cœur) a été présenté en septembre lors d'un cours pour agents pastoraux et qui a circulé dans les travaux du Synode de l'Église italienne. Et cela se fait à un moment particulièrement critique dans l'Église et la société transalpine, avec la montée au pouvoir des néo-fascistes de Melloni et où, déplorent-ils, «le silence semble être le seul moyen de survivre»"Nous ne pouvons pas parler ouvertement de notre orientation homosexuelle avec notre famille ou nos amis, encore moins avec d'autres prêtres ou laïcs engagés", déplorent les "prêtres homosexuels" dans la lettre, qui a ébranlé le monde catholique italien. «L'Église n'est pas un contexte dans lequel on peut tout de suite trouver acceptation, surtout pour nous», dénoncent-ils, pointant «l'homophobie intériorisée» tant au sein de la hiérarchie que dans les structures diocésaines et dans les centres de formation.

 

La réalité du clergé italien est similaire à celle vécue dans d'autres contextes, comme l'Espagne, dans laquelle différentes études (aucune d'entre elles officielles) pointent la possibilité qu'au moins un prêtre et religieux sur dix ait une orientation sexuelle différente de celle-ci. Définis comme «normaux» par l'institution, nombreux sont ceux qui se sentent seuls et abandonnés, et pas seulement à cause de leur condition sexuelle. Nous ne parlons pas d'études officielles car seule la Conférence épiscopale française s'est préoccupée d'analyser cette réalité. L'année dernière, les évêques français ont commandé un rapport sur "l'état de santé" de leur clergé. Avec des données inquiétantes.

 

Ainsi, 9 % des membres du clergé français avouent être déprimés, et jusqu'à 40 % déclarent être en conflit avec la hiérarchie ou avoir une charge de travail importante. Et c'est que le risque de «burn out» est une réalité chez les prêtres et les religieux, surtout européens. Le rapport français révèle que deux prêtres sur cinq abusent de l'alcool et que 8 % sont dépendants.

 

"Les gens sont souvent contraints de se renier au nom d'une spiritualité hypocrite aux effets dévastateurs. Nous avons entendu des histoires de consacrés déchirés par la culpabilité au point de quitter la vie sacerdotale et, dans certains cas, de se suicider."«terrible tentation, même pour certains d'entre nous», affirment les prêtres italiens dans leurs écrits, dans lesquels ils affirment que la «voie synodale» dans laquelle le pape François a introduit l'Église universelle peut être une «occasion de dialogue» contre les "mots durs" de l'Église officielle concernant le sexe et l'homosexualité.

 

Ils ne sont pas les seuls à le revendiquer : dans la plupart des synthèses synodales, à travers le monde, l'approche du collectif LGTBI est une clameur. Cependant, parmi le clergé, à quelques exceptions près (comme James Martin, des œuvres comme celle produite par Jesús Donaire et le travail inestimable de groupes comme Crismhom), il reste encore beaucoup à faire. "Il y a des prêtres gays homophobes qui expriment le conflit qu'ils portent en eux ; ils n'expriment pas la paix, mais vivent un ministère dystonique, étouffant leur propre être avec le cléricalisme", concluent-ils. 

 

On apprend également que plus d'un an après la publication du rapport choc de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Eglise (Ciase), 37 victimes de violences sexuelles au sein des congrégations religieuses ont été indemnisées, a annoncé la Commission reconnaissance et réparation (CRR) le jeudi 1er décembre, à l'occasion de la présentation de son premier bilan. Depuis sa création fin 2021, la Commission reconnaissance et réparation a examiné 450 demandes de réparation déposées par des victimes. 85% étaient mineures au moment des faits, chiffre la commission. Et 71% de ces victimes mineures sont des hommes, tandis que deux tiers des victimes majeures sont des femmes (https://www.francetvinfo.fr/societe/religion/pedophilie-de-l-eglise/violences-sexuelles-dans-l-eglise-37-victimes-au-sein-de-congregations-religieuses-ont-ete-indemnisees-un-an-apres-la-creation-d-une-commission-dediee_5513520.html).

 

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