libération.fr avec l’AFP nous montre que le corps sans vie du religieux, a été découvert ce lundi matin à Saint-Laurent-sur-Sèvre, en Vendée, à 70km de Nantes, a annoncé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, peu après midi, déplorant sur son compte Twitter un «dramatique assassinat». Selon le diocèse de Vendée, le père tué s’appelle Olivier Maire et était le supérieur provincial de cette communauté, bien implantée dans l’Ouest. L’évêque de Luçon, Mgr François Jacolin, a apporté «tout son soutien aux catholiques».
Le suspect, qui s’est rendu, avait été mis en cause dans l’incendie de la cathédrale de Nantes l’été dernier. De nationalité rwandaise, bénévole pour le diocèse et venu se réfugier en France en 2012, l’homme avait avoué avoir mis le feu à trois endroits différents dans l’édifice. Il avait été d’abord placé en détention provisoire avant d’être libéré sous contrôle judiciaire. Il avait par ailleurs émis le souhait de quitter le territoire à la fin du mois de juin, ce qui lui avait valu une mesure d’«hospitalisation en milieu psychiatrique» à la Roche-sur-Yon jusqu’au 29 juillet. Le prêtre, âgé de 60 ans et membre de la communauté religieuse des Montfortains à Saint-Laurent-sur-Sèvre, accueillait cet homme «depuis plusieurs mois», a indiqué une source policière à l’AFP. Le corps de la victime a été retrouvé dans les parties communes de la communauté et le suspect a été placé en garde à vue, d’après la même source. Selon le vice-procureur de la République de la Roche-sur-Yon, Yannick Le Goater, Emmanuel Abayisenga s’est rendu de lui-même à la gendarmerie. «Il a remis les clés de son véhicule, qui appartient à la congrégation, ainsi que celles d’une des chambres de la congrégation et a affirmé devoir être mis en prison», a expliqué le procureur lors d’un point presse. Si ce dernier se refuse à tout commentaire sur les faits par manque d’éléments, il écarte la piste d’une attaque terroriste. «Une autopsie et en cours, elle permettra d’obtenir plus de détails» sur la cause de la mort.
Sans attendre de connaître les détails de l’enquête concernant l’assassinat du père Olivier Maire à Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée) par un ressortissant rwandais, sous contrôle judiciaire dans l’attente de son procès concernant l’incendie de la cathédrale de Nantes en 2020, Marine Le Pen a été, ce lundi matin, l’une des responsables politiques les plus rapides pour dénoncer une «faillite complète de l’État». «En France, on peut donc être clandestin, incendier la cathédrale de Nantes, ne jamais être expulsé, et récidiver en assassinant un prêtre. Ce qui se passe dans notre pays est d’une gravité sans précédent», a-t-elle tweeté, interpellant le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin. Dans un deuxième message publié sur le réseau social, le ministre de l’Intérieur a répondu à une critique émise par Marine Le Pen sur la présence de cet homme sur le territoire national alors qu’il avait reconnu son implication dans l’incendie nantais. En réponse à la présidente du Rassemblement national, Darmanin a rappelé que l’individu «n’était pas expulsable malgré son arrêté d’expulsion tant que son contrôle judiciaire n’était pas levé», accusant Marine Le Pen d’«indignité» (https://www.liberation.fr/politique/pretre-tue-en-vendee-la-droite-et-lextreme-droite-rivalisent-dindignations-20210809_JWTFNOGOKJC3PAJXCJALLLNO4I/).
Dans la léthargie de l’actualité politique estivale, l’extrême droite s’est donc jetée sur ce nouveau fait divers pour attaquer le gouvernement et le couple Darmanin-Dupond-Moretti sur sa politique pénale. Pour le numéro 2 du RN, Jordan Bardella, le ministre de l’Intérieur doit «expliquer sans délai comment un clandestin visé par une obligation de quitter le territoire a pu incendier la cathédrale de Nantes et se promener en Vendée quelques mois plus tard pour assassiner un prêtre». Jean-Marie Le Pen de son côté dénonce, toujours sur Twitter, le «silence assourdissant» du garde des Sceaux. Lequel a apporté, quelques heures plus tard, son «soutien» aux «frères de [la] communauté» du prêtre assassiné et «aux catholiques de France». L’Elysée et Matignon ont réagi auprès de l’AFP : Emmanuel Macron a adressé des «pensées chaleureuses» à sa communauté religieuse des Montfortains et aux catholiques. Quant à Jean Castex, il a fait part de son «profond effroi» et de sa «vive compassion» et «demandé à ce que toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce drame afin que toutes les conséquences puissent en être tirées». «Je pense aujourd’hui aux frères de sa communauté et aux catholiques de France à qui j’apporte tout mon soutien», a tweeté le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti. Emmanuel Macron a exprimé «toute sa sympathie» à la communauté religieuse des Montfortains (https://www.liberation.fr/politique/pretre-tue-en-vendee-la-droite-et-lextreme-droite-rivalisent-dindignations-20210809_JWTFNOGOKJC3PAJXCJALLLNO4I/).
Rapidement, les réactions d’hommes et de femmes politiques se sont multipliées. Sans aller jusqu’aux comparaisons avec le pass sanitaire, les responsables de droite, dont une bonne partie d’entre eux sont en campagne préélectorale pour obtenir, à l’automne, l’investiture présidentielle du parti Les Républicains, ont eux aussi dénoncé, une «cascade de défaillances». Valérie Pécresse, présidente de la région Ile-de-France, s’est dite bouleversée par l’annonce, cinq ans après celui du père Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray. «Mes pensées vont à tous nos compatriotes catholiques frappés au cœur», a-t-elle indiqué. Puis de s’interroger : «L’auteur du meurtre du prêtre vendéen serait le ressortissant rwandais qui a incendié la cathédrale de Nantes en 2020 et qui aurait dû avoir quitté le territoire depuis 2019. Par quelle cascade de défaillances en est-on arrivé à ce drame ?» Le sénateur de Vendée et président du groupe Les Républicains au Sénat, Bruno Retailleau, a également rendu hommage au religieux. «Sa mort témoigne de la bonté de ce prêtre que je connaissais bien et dont j’avais pu apprécier la profondeur de la foi». Vincent Neymon, secrétaire général adjoint de la Conférence des évêques de France joint par l’AFP, a exprimé sa «stupéfaction et profonde tristesse». Les missionnaires Montfortains sont une congrégation présente dans une trentaine de pays, très orientée sur la charité et l’hospitalité (https://www.liberation.fr/politique/pretre-tue-en-vendee-la-droite-et-lextreme-droite-rivalisent-dindignations-20210809_JWTFNOGOKJC3PAJXCJALLLNO4I/).
À gauche, on a choisi de rendre hommage et de ne pas s’engouffrer dans les polémiques. Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, a adressé «toutes [ses] pensées pour ses proches et pour nos compatriotes catholiques». Son homologue PS, Olivier Faure, a présenté ses condoléances à l’entourage du prêtre qui, selon lui, «aurait sans doute détesté que son assassinat nourrisse la polémique». Chez les écologistes, Julien Bayou a fait part de ses «pensées émues pour les proches» de la victime et qualifié les faits d’«effroyable assassinat d’un ecclésiastique par la personne qu’il hébergeait par charité». Seul dirigeant politique de premier plan à s’interroger publiquement sur l’aspect médical de ce drame : Jean-Luc Mélenchon. «Pourquoi le criminel, un incendiaire de cathédrale, n’était-il pas suivi de près pour son évident grave dérangement mental ?» s’interroge sur Twitter le chef de file de La France insoumise (https://www.liberation.fr/politique/pretre-tue-en-vendee-la-droite-et-lextreme-droite-rivalisent-dindignations-20210809_JWTFNOGOKJC3PAJXCJALLLNO4I/).
À 18h48, Gérald Darmanin s'est exprimé devant la presse après le meurtre du prêtre disant que "Nous voulons que la vérité soit faite" et que "S'en prendre à un prêtre, c'est toujours s'en prendre à l'âme de la France." Le ministre de l'Intérieur a rappelé que "Cette personne est inconnue des fichiers de radicalisation. Le moment n'est pas à la polémique mais il est aux condoléances que l'on doit adresser à la famille de ce prêtre et à la communauté catholique de France" et que le suspect était sous le coup de plusieurs obligations de quitter le territoire français. Les deux premières, qui remontent à décembre 2016 et avril 2017, ont été annulées par le tribunal administratif de Nantes. La troisième, qui a été prononcée début novembre 2019, a donné lieu à un recours devant le tribunal administratif de Nantes et a été jugée "non exécutable en raison du contrôle judiciaire décidé par le juge" et "Nous ne pouvions pas exécuter la demande d'expulsion du suspect, qui était sous contrôle judiciaire avant procès" (https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/direct-vendee-gerald-darmanin-attendu-sur-place-apres-la-mort-d-un-pretre-a-saint-laurent-sur-sevre_4732457.html).
Mais au lieu de faire de la politique sur cet homme, il faut se rappeler de sa vie exemplaire. Selon Jérôme Maire, frère du défunt, joint par l’Est Républicain, Olivier Maire était issu d’une famille croyante et pratiquante et a grandi à Besançon, “où il a effectué toute sa scolarité avant de partir en fac de biologie”. Son engagement auprès des frères Montfortains était une vocation de très longue date. “Il a beaucoup voyagé à travers le monde, notamment à Rome et en Ouganda. Il était installé en Vendée depuis quelques années seulement”, précise le frère de la victime. Olivier Maire était devenu “provincial”, c’est à dire responsable national de cette congrégation des frères Montfortains, “reconnue pour ses vertus de charité et d’hospitalité dans une trentaine de pays”, note l’Est Républicain. Une charité qui l’aura incité à recueillir son bourreau, Emmanuel Abayisenga (https://www.huffingtonpost.fr/entry/pretre-assassine-en-vendee-les-hommages-au-pere-olivier-maire-sont-unanimes_fr_61113dc4e4b05f81570d24e9).
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