Publié le 14 Mars 2023
rtp.pt nous montre dans son article du lundi 13 mars 2023 que le mouvement "Nous Sommes l’Église" laisse entendre une sorte de soulèvement des prêtres contre les évêques qui n'ont pas pris position ferme après avoir entendu le rapport sur les abus sexuels. Sur RTP3, Maria João Sandes Lemos affirme que tant que les agresseurs ne sont pas identifiés, tout le monde est suspect et que l'Église ne peut pas être au-dessus des lois.
Comme le montre rtp.pt (https://www.rtp.pt/noticias/pais/abusos-na-igreja-patriarcado-de-lisboa-recebeu-lista-da-comissao-independente-com-24-nomes_n1472349) le vendredi 10 mars la Commission pour la protection des mineurs et des adultes vulnérables du Patriarcat de Lisbonne a reçu jeudi une liste de 24 noms, envoyée par la Commission indépendante au cardinal patriarche de Lisbonne, Manuel Clemente. Trois sont des prêtres sans nomination, cinq sont des prêtres actifs, quatre sont des noms inconnus, l'un des noms fait référence à un laïc et l'autre à un prêtre qui a quitté le sacerdoce. Sur la base de cette liste, la Commission diocésaine pour la protection des mineurs et des adultes vulnérables du Patriarcat de Lisbonne "a immédiatement demandé à la Commission indépendante les données concernant la liste nominative, afin de permettre de remettre au Cardinal-Patriarche les recommandations qu'il permet de justifier l'interdiction de l'exercice public du ministère des prêtres actifs et de la prise en charge des responsabilités qui leur incombent dans le soutien et le respect de la dignité des victimes".
Un protocole de collaboration a été signé avec l'APAV (Association portugaise d'aide aux victimes), le Patriarcat de Lisbonne poursuit sa détermination à éradiquer le drame des abus envers les mineurs et les adultes vulnérables, non seulement dans le domaine de la prévention, mais aussi dans le soutien que nous voulons apporter à toutes les victimes, qui restent au centre de toutes les priorités du travail mené par cette Commission diocésaine. Entre-temps, conformément aux décisions émises par la dernière Assemblée plénière de la Conférence épiscopale portugaise (CEP), les membres du clergé qui composaient la Commission du patriarcat ont été remplacés par des laïcs, l'ancien procureur général de la République Souto Moura étant désormais assurer la coordination intérimaire. Souto Moura est le président de l'équipe nationale de coordination des commissions diocésaines pour la protection des mineurs.
Cependant le même jour Daniel Sampaio, membre de la défunte Commission indépendante qui a étudié les abus dans l'Église, trouve «troublant» que les prêtres identifiés comme agresseurs ne soient pas révoqués par les évêques. Le psychiatre réaffirme sa pleine disponibilité pour fournir plus de données à l'Église et n'accepte pas les justifications des évêques de Lisbonne et de Porto, qui ont choisi de ne pas retirer les prêtres suspects encore actifs. "En tant que psychiatre et professeur de psychiatrie, je comprends que la suspension est très importante parce que je me place du côté des victimes. Comment les victimes vont-elles se sentir lorsqu'elles apprendront que des prêtres accusés de pédophilie continuent d'exercer leurs devoirs, au contact des enfants et des jeunes ? Pour moi c'est très dérangeant d'un point de vue clinique car ce comportement a tendance à se répéter", argumente-t-il. Dans une interview avec la journaliste d'Antena 1 Camila Vidal, le médecin pointe du doigt l'Église pour avoir tenté de se protéger de la polémique, et insiste sur le fait que la suspension des prêtres est nécessaire. «L'Église se place dans la perspective de défendre son institution. Il en est ainsi depuis le début», précise Daniel Sampaio (https://www.rtp.pt/noticias/pais/inquietante-daniel-sampaio-defende-suspensao-de-padres-suspeitos-de-abusos_a1472419).
Mais le lundi 13 mars on annonça qu’il n’y aura pas de chasse aux sorcières dans l’Église comme le montra rtp.pt (https://www.rtp.pt/noticias/pais/exclusivo-rtp-d-jose-ornelas-recusa-fazer-uma-caca-as-bruxas_v1472732). Le président de la Conférence épiscopale, dans un entretien exclusif avec RTP, affirme qu'il faut des données solides pour identifier les prêtres suspects. D. José Ornelas garantit que l'Église ne veut cacher aucun cas et que les prêtres identifiés comme auteurs de crimes sexuels contre des mineurs sont démis de leurs fonctions. Dans cet entretien, D. José Ornelas conteste les critiques que le président de la République a adressées à la Conférence épiscopale, plus particulièrement celle du président de la République comme le montre rtp.pt (https://www.rtp.pt/noticias/pais/resposta-a-marcelo-presidente-da-conferencia-episcopal-garante-que-igreja-vai-reagir-a-abusos_n1472723). S'adressant à RTP, dimanche, José Ornelas a assuré que l'Église catholique ne voulait cacher aucun cas d'abus, mais avait besoin de plus de données pour identifier les suspects. Dans une interview accordée à RTP jeudi dernier, Marcelo Rebelo de Sousa a admis qu'il était déçu de la réaction de certains diocèses au rapport de la Commission indépendante, critiquant ceux qui insistaient pour ne pas retirer les prêtres soupçonnés d'abus. Samedi, le président de la République a insisté sur sa critique. "Je respecte beaucoup le président de la République, je respecte son opinion. Je ne suis pas d'accord, mais je respecte", a déclaré le président de la conférence épiscopale portugaise.
José Ornelas garantit que l'Église prend les bonnes mesures et "prend des mesures", en donnant la priorité aux victimes, assure-t-il. Il garantit que l'Église catholique ne veut cacher aucun cas et que les prêtres identifiés comme auteurs de crimes sexuels sur mineurs seront démis de leurs fonctions, mais il insiste sur le fait qu'il faut des données solides pour identifier les personnes suspectes. "Personne ne veut rien dissimuler", assure José Ornelas, ajoutant que l'identification de certains suspects se complique dans certains diocèses. Et comme le montre rtp.pt (https://www.rtp.pt/noticias/pais/igreja-nao-fala-a-uma-so-voz-jose-ornelas-abre-porta-a-indemnizacoes-as-vitimas-de-abusos_v1472953), D. José Ornelas a ouvert la porte à l'indemnisation par l'Église des victimes d'abus sexuels, dans une interview publiée par le journal El País. Le président de la Conférence épiscopale n'a cependant pas expliqué comment ce versement sera effectué. Les diocèses ont déjà reçu 82 noms de prêtres soupçonnés d'abus sexuels sur mineurs. Six ont été suspendus et 17 sont toujours actifs.
Face à la tension qui monte l'évêque auxiliaire de Lisbonne a affirmé comprendre ce mardi 14 mars l'urgence exigée par le président de la République quant à la réponse à apporter aux cas d'abus sexuels commis par des membres du clergé. Mais il souligne que l'Église a des temps différents. Dans une interview accordée à RTP, Américo Aguiar soutient également que, dans certains cas, l'Église catholique a l'obligation morale d'indemniser les victimes (https://www.rtp.pt/noticias/pais/bispo-auxiliar-de-lisboa-americo-aguiar-admite-que-igreja-deve-pagar-indemnizacoes_v1472987).
Enfin, le Conseil permanent de la Conférence épiscopale portugaise (CEP) se réunit à Fatima pour faire le point sur la situation concernant les abus sexuels sur mineurs dans l'Église. La réunion, dont les conclusions doivent être divulguées dans un communiqué, car l'habituelle conférence de presse avec le secrétaire du CEP, le père Manuel Barbosa, n'aura pas lieu, définira également l'ordre du jour de l'Assemblée plénière d'avril, qui, outre de remettre à l'ordre du jour la question des abus, devrait élire les plus hautes instances de l'épiscopat pour les trois prochaines années, la reconduction de l'actuel président du CEP, José Ornelas, étant attendue (https://www.rtp.pt/noticias/pais/conferencia-episcopal-faz-ponto-da-situacao-sobre-os-abusos-sexuais-de-menores_n1472998). Pas sûr, qu’elle satisfasse beaucoup de monde.
Merci !