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Publié le 14 Mars 2023

rtp.pt nous montre dans son article du lundi 13 mars 2023 que le mouvement "Nous Sommes l’Église" laisse entendre une sorte de soulèvement des prêtres contre les évêques qui n'ont pas pris position ferme après avoir entendu le rapport sur les abus sexuels. Sur RTP3, Maria João Sandes Lemos affirme que tant que les agresseurs ne sont pas identifiés, tout le monde est suspect et que l'Église ne peut pas être au-dessus des lois.

 

Comme le montre rtp.pt (https://www.rtp.pt/noticias/pais/abusos-na-igreja-patriarcado-de-lisboa-recebeu-lista-da-comissao-independente-com-24-nomes_n1472349) le vendredi 10 mars la Commission pour la protection des mineurs et des adultes vulnérables du Patriarcat de Lisbonne a reçu jeudi une liste de 24 noms, envoyée par la Commission indépendante au cardinal patriarche de Lisbonne, Manuel Clemente. Trois sont des prêtres sans nomination, cinq sont des prêtres actifs, quatre sont des noms inconnus, l'un des noms fait référence à un laïc et l'autre à un prêtre qui a quitté le sacerdoce. Sur la base de cette liste, la Commission diocésaine pour la protection des mineurs et des adultes vulnérables du Patriarcat de Lisbonne "a immédiatement demandé à la Commission indépendante les données concernant la liste nominative, afin de permettre de remettre au Cardinal-Patriarche les recommandations qu'il permet de justifier l'interdiction de l'exercice public du ministère des prêtres actifs et de la prise en charge des responsabilités qui leur incombent dans le soutien et le respect de la dignité des victimes".

 

Un protocole de collaboration a été signé avec l'APAV (Association portugaise d'aide aux victimes), le Patriarcat de Lisbonne poursuit sa détermination à éradiquer le drame des abus envers les mineurs et les adultes vulnérables, non seulement dans le domaine de la prévention, mais aussi dans le soutien que nous voulons apporter à toutes les victimes, qui restent au centre de toutes les priorités du travail mené par cette Commission diocésaine. Entre-temps, conformément aux décisions émises par la dernière Assemblée plénière de la Conférence épiscopale portugaise (CEP), les membres du clergé qui composaient la Commission du patriarcat ont été remplacés par des laïcs, l'ancien procureur général de la République Souto Moura étant désormais assurer la coordination intérimaire. Souto Moura est le président de l'équipe nationale de coordination des commissions diocésaines pour la protection des mineurs.

 

Cependant le même jour Daniel Sampaio, membre de la défunte Commission indépendante qui a étudié les abus dans l'Église, trouve «troublant» que les prêtres identifiés comme agresseurs ne soient pas révoqués par les évêques. Le psychiatre réaffirme sa pleine disponibilité pour fournir plus de données à l'Église et n'accepte pas les justifications des évêques de Lisbonne et de Porto, qui ont choisi de ne pas retirer les prêtres suspects encore actifs. "En tant que psychiatre et professeur de psychiatrie, je comprends que la suspension est très importante parce que je me place du côté des victimes. Comment les victimes vont-elles se sentir lorsqu'elles apprendront que des prêtres accusés de pédophilie continuent d'exercer leurs devoirs, au contact des enfants et des jeunes ? Pour moi c'est très dérangeant d'un point de vue clinique car ce comportement a tendance à se répéter", argumente-t-il. Dans une interview avec la journaliste d'Antena 1 Camila Vidal, le médecin pointe du doigt l'Église pour avoir tenté de se protéger de la polémique, et insiste sur le fait que la suspension des prêtres est nécessaire. «L'Église se place dans la perspective de défendre son institution. Il en est ainsi depuis le début», précise Daniel Sampaio (https://www.rtp.pt/noticias/pais/inquietante-daniel-sampaio-defende-suspensao-de-padres-suspeitos-de-abusos_a1472419).

 

Mais le lundi 13 mars on annonça qu’il n’y aura pas de chasse aux sorcières dans l’Église comme le montra rtp.pt (https://www.rtp.pt/noticias/pais/exclusivo-rtp-d-jose-ornelas-recusa-fazer-uma-caca-as-bruxas_v1472732). Le président de la Conférence épiscopale, dans un entretien exclusif avec RTP, affirme qu'il faut des données solides pour identifier les prêtres suspects. D. José Ornelas garantit que l'Église ne veut cacher aucun cas et que les prêtres identifiés comme auteurs de crimes sexuels contre des mineurs sont démis de leurs fonctions. Dans cet entretien, D. José Ornelas conteste les critiques que le président de la République a adressées à la Conférence épiscopale, plus particulièrement celle du président de la République comme le montre rtp.pt (https://www.rtp.pt/noticias/pais/resposta-a-marcelo-presidente-da-conferencia-episcopal-garante-que-igreja-vai-reagir-a-abusos_n1472723). S'adressant à RTP, dimanche, José Ornelas a assuré que l'Église catholique ne voulait cacher aucun cas d'abus, mais avait besoin de plus de données pour identifier les suspects. Dans une interview accordée à RTP jeudi dernier, Marcelo Rebelo de Sousa a admis qu'il était déçu de la réaction de certains diocèses au rapport de la Commission indépendante, critiquant ceux qui insistaient pour ne pas retirer les prêtres soupçonnés d'abus. Samedi, le président de la République a insisté sur sa critique. "Je respecte beaucoup le président de la République, je respecte son opinion. Je ne suis pas d'accord, mais je respecte", a déclaré le président de la conférence épiscopale portugaise.

 

José Ornelas garantit que l'Église prend les bonnes mesures et "prend des mesures", en donnant la priorité aux victimes, assure-t-il.  Il garantit que l'Église catholique ne veut cacher aucun cas et que les prêtres identifiés comme auteurs de crimes sexuels sur mineurs seront démis de leurs fonctions, mais il insiste sur le fait qu'il faut des données solides pour identifier les personnes suspectes. "Personne ne veut rien dissimuler", assure José Ornelas, ajoutant que l'identification de certains suspects se complique dans certains diocèses. Et comme le montre rtp.pt (https://www.rtp.pt/noticias/pais/igreja-nao-fala-a-uma-so-voz-jose-ornelas-abre-porta-a-indemnizacoes-as-vitimas-de-abusos_v1472953), D. José Ornelas a ouvert la porte à l'indemnisation par l'Église des victimes d'abus sexuels, dans une interview publiée par le journal El País. Le président de la Conférence épiscopale n'a cependant pas expliqué comment ce versement sera effectué. Les diocèses ont déjà reçu 82 noms de prêtres soupçonnés d'abus sexuels sur mineurs. Six ont été suspendus et 17 sont toujours actifs.

 

Face à la tension qui monte l'évêque auxiliaire de Lisbonne a affirmé comprendre ce mardi 14 mars l'urgence exigée par le président de la République quant à la réponse à apporter aux cas d'abus sexuels commis par des membres du clergé. Mais il souligne que l'Église a des temps différents. Dans une interview accordée à RTP, Américo Aguiar soutient également que, dans certains cas, l'Église catholique a l'obligation morale d'indemniser les victimes (https://www.rtp.pt/noticias/pais/bispo-auxiliar-de-lisboa-americo-aguiar-admite-que-igreja-deve-pagar-indemnizacoes_v1472987).

 

Enfin, le Conseil permanent de la Conférence épiscopale portugaise (CEP) se réunit à Fatima pour faire le point sur la situation concernant les abus sexuels sur mineurs dans l'Église. La réunion, dont les conclusions doivent être divulguées dans un communiqué, car l'habituelle conférence de presse avec le secrétaire du CEP, le père Manuel Barbosa, n'aura pas lieu, définira également l'ordre du jour de l'Assemblée plénière d'avril, qui, outre de remettre à l'ordre du jour la question des abus, devrait élire les plus hautes instances de l'épiscopat pour les trois prochaines années, la reconduction de l'actuel président du CEP, José Ornelas, étant attendue (https://www.rtp.pt/noticias/pais/conferencia-episcopal-faz-ponto-da-situacao-sobre-os-abusos-sexuais-de-menores_n1472998). Pas sûr, qu’elle satisfasse beaucoup de monde.

 

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Publié le 13 Mars 2023

LePoint.fr avec l’AFP nous montrent que le pape François a marqué ce lundi 13 mars 2023 les dix ans de son pontificat par une série d'interviews et un podcast dans lesquels il fustige les États belliqueux et autoritaires, visant en particulier le Nicaragua de Daniel Ortega qui menace en représailles de suspendre ses relations avec le Vatican.

 

Premier souverain pontife sud-américain, il pourfend régulièrement les dérives autoritaires et les attaques contre l'Église, y compris sur son continent d'origine. Dernière attaque en règle, le pape François a qualifié vendredi de "dictature grossière" le régime du président Daniel Ortega, dans un entretien au quotidien argentin Infobae. "Avec tout le respect, je n'ai pas d'autre choix que de penser que ce dirigeant souffre d'un déséquilibre", a déclaré le pape qui s'était dit en février "préoccupé" après la condamnation à 26 ans de prison de l'évêque Rolando Alvarez et l'expulsion de 222 opposants vers les États-Unis. Dans les nombreuses interviews accordées à l'occasion des dix ans de son pontificat, le pape est aussi revenu sur le conflit en Ukraine. Interrogé par le quotidien italien Il Fatto Quotidiano sur ce qu'il souhaitait pour l'avenir, il a répondu: "La paix. La paix pour l'Ukraine martyrisée et pour tous les autres pays qui souffrent l'horreur de la guerre qui est toujours un échec pour tous". "On a besoin de paix", a-t-il de nouveau insisté dans le podcast de Vatican News, appelé "popecast". "C'est quoi un podcast ?" a d'abord demandé le pape argentin, avant de poursuivre une fois obtenue l'explication "bien, faisons-le".

 

Cette décennie bergoglienne a aussi vu le développement du dialogue interreligieux, notamment avec l'islam. Le grand imam d'Al-Azhar, Ahmed al-Tayeb, haute autorité sunnite, a ainsi envoyé lundi ses vœux au pape François pour cet anniversaire. L'imam de la prestigieuse mosquée du Caire y salue les efforts du pape "pour construire des ponts d'amour et de fraternité" dans le monde. Des messages de félicitations sont également venus du patriarche de Constantinople Bartholomée, le plus prestigieux dignitaire des Églises orthodoxes, et du chef de l'Église anglicane, l'archevêque Justin Welby. "C'est un pape de ce temps. Il a su saisir les besoins d'aujourd'hui et les proposer à l'ensemble de l'Eglise universelle et c'est une belle intuition qu'il a eue, éclairé par l'esprit saint. Et maintenant, il donne à l'Église un élan pour les temps à venir. Il sème du bon pour l'avenir", a confié à l'AFPTV Don Roberto, un prêtre venu dimanche au Vatican pour marquer les dix ans de pontificat du pape François. Mais ses efforts nourris pour se rapprocher de l'orthodoxie ont été rattrapés par l'actualité et la rencontre historique de 2016 avec le patriarche orthodoxe russe Kirill, soutien de Moscou, semble plus lointaine que jamais.

 

Et que souhaite-t-il pour lui-même ? "Que le Seigneur soit clément avec moi. Faire le pape n'est pas un métier facile. Il n'est pas possible de faire des études pour faire ce métier", répond-il. À 86 ans, sa santé fragile l'oblige à se déplacer en chaise roulante et il n'a pas exclu une éventuelle démission, comme son prédécesseur Benoît XVI, tout en assurant le mois dernier qu'une renonciation ne figurait "pas à son agenda pour le moment".

 

Depuis son élection, il y a dix ans, jour pour jour, le pape François s'est distingué de ses prédécesseurs. Le premier souverain pontife originaire d'Amérique latine est également le premier à porter le nom de saint François d'Assise. Le signe d'un changement de doctrine au sein de l'Église romaine (https://fr.euronews.com/2023/03/13/entre-reformes-liberales-et-contestation-en-interne-dix-annees-de-pontificat-pour-le-pape-). Héritant d'une Église en perte de vitesse, l'ancien archevêque de Buenos Aires l'a progressivement tournée vers le monde tout en défendant la doctrine catholique sur le mariage des prêtres, l'avortement ou l'homosexualité. Sévère critique du néolibéralisme, de l'impérialisme et de la confrontation militaire, le pape argentin a déplacé le curseur vers la justice sociale, l'écologie ou l'inlassable défense des migrants fuyant la guerre et la misère économique. Face au drame de la pédocriminalité dans l'Église, l'un de ses plus douloureux défis, il a levé le secret pontifical et obligé les religieux à signaler les cas à leur hiérarchie. Mais les associations de victimes attendent encore davantage. "Au cours des dix dernières années, nous avons assisté à la plus grande redistribution du pouvoir entre les villes, les pays et les continents dans l'histoire de l'Église contemporaine. Le véritable pouvoir de l'Église réside dans le groupe des 120 cardinaux chargés d'élire un nouveau pape. Le nombre total de cardinaux issus du monde occidental a été réduit et, ce faisant, l'influence géopolitique de l'Occident a diminué tandis que celle du monde oriental a augmenté", analyse Piero Schiavazzi, professeur de géopolitique du Vatican à la Link University de Rome (https://fr.euronews.com/2023/03/13/entre-reformes-liberales-et-contestation-en-interne-dix-annees-de-pontificat-pour-le-pape-).

 

Pourtant au sein du monde catholique, le pape François est loin de faire l'unanimité. Pour ses détracteurs, malgré son image d'homme de dialogue, il a imposé à marche forcée une libéralisation de l'église qui n'est pas du goût de tout le monde. "Il y a toujours eu la droite et la gauche, les conservateurs et les progressistes dans l'Église, mais un compromis a toujours été trouvé entre les deux parties. Selon les conservateurs, le pape François n'a pas fonctionné de cette manière", explique Franca Giansoldati, correspondante au Vatican du quotidien conservateur "Il Messaggero". Les critiques à l'encontre du pape François se sont faites plus audibles après la mort du pape émérite Benoît XVI en décembre 2022 et les rumeurs sur sa possible démission. "Le pape François n'a pas l'intention de démissionner. Dans le livre que le cardinal Muller et moi avons écrit, le cardinal souligne le fait que sa démission ne serait pas bénéfique pour l'unité de l'Eglise et lui-même, bien qu'il soit critique à l'égard du Pape François, ne veut pas qu'il se retire". "Le pape François a dû mener l'Église à travers les périodes les plus sombres de ces dernières années. De la pandémie à la guerre en Ukraine. Le souverain pontife a lancé d'innombrables appels et a condamné le conflit, exprimant son intérêt pour une visite en Ukraine et en Russie dans le cadre des efforts du Saint-Siège pour mettre fin à la guerre", conclut la correspondante d’Euronews à Rome Giorgia Orlandi ((https://fr.euronews.com/2023/03/13/entre-reformes-liberales-et-contestation-en-interne-dix-annees-de-pontificat-pour-le-pape-).

 

Comme le montre francetvinfo.fr  (https://www.francetvinfo.fr/monde/vatican/pape-francois/francois-decoit-les-plus-progressistes-le-bilan-en-demi-teinte-du-pape-dix-ans-apres-son-election_5707409.html) ce pape, venu de l'autre bout du monde, ne juge pas : il accueille, prône la miséricorde. C'est sa marque de fabrique, selon le vaticaniste Antonio Pelayo, prêtre et conseiller de l'ambassade d'Espagne. "Il a un regard différent : l'homosexualité est une réalité, on ne peut pas ignorer que beaucoup d'hommes et de femmes sont homosexuels, sont nés homosexuels. François pense que l'Église ne peut pas les laisser dehors, éloignés pour toujours de l'Église." Sauf que dans le catéchisme de l'Église catholique l'homosexualité reste intrinsèquement désordonné. Pour le théologien Philippe Bordeyne, président de l'Institut Jean-Paul II sur la famille à Rome, ce pape réformateur sait, en fait, rester, prudent. "Cela peut être son rôle de remettre en cause le catéchisme, puisqu'il a changé, comme sur la peine de mort par exemple. Mais je pense que François est conscient, aussi, des risques de division de l'Église", analyse-t-il.

 

D'un côté il y une partie de l'Église plus conservatrice, qu'il ne veut pas voir s'éloigner, et de l'autre, si le pape François multiplie les ouvertures, cela ne suit pas ensuite : le dogme, la doctrine ne changent pas, et donc, le pape François déçoit les plus progressistes. L'historienne Lucetta Scaraffia, qui a dirigé le premier magazine pour les femmes du Vatican, Donna Chiesa Mondo, mais a jeté l'éponge il y a quatre ans, dénonce pour sa part :"Je suis très déçue parce que le pape a toujours dit des choses très intéressantes qui donnaient beaucoup d'espoir, mais il n'a rien fait !" "Finalement, il n'y aura jamais de bon pape pour les femmes. Elles devront se faire une place dans l'Église en l'exigeant ou en s'imposant comme elles l'ont fait dans le reste de la société", avance l'historienne. Une avancée tout de même : il y a dix ans, moins de 20% des employés du Vatican et du Saint-Siège étaient des femmes. C'est presque un quart maintenant, et le pape a nommé des femmes à des postes de direction, c'est une première. Il y aura même une numéro 1 dans un ministère avant deux ans, a promis le pape François.

 

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Publié le 12 Mars 2023

José Manuel Vidal nous montre sur religiondigital.org ce dimanche 12 mars 2022 que de sa chaise près de la fenêtre, le pape François explique aux fidèles le passage de l'évangile de la Samaritaine et, surtout, la phrase "donnez-moi à boire". Ce qui, selon lui, contient deux aspects fondamentaux. La première, la soif de Jésus qui "est, avant tout, la soif de notre amour". C'est pourquoi «Jésus, assoiffé d'amour, étanche notre soif d'amour ». Le deuxième aspect du «donne-moi à boire» est un appel : «L'appel de notre société, où la ruée, la course à la consommation et à l'indifférence génèrent l'aridité et le vide intérieur» et «le cri intérieur de tant de frères et sœurs à ce ils manquent d'eau pour vivre».

 

katholisch.de (https://www.katholisch.de/artikel/44026-papst-franziskus-der-laie-muss-laie-bleiben) nous montre aussi que le pape François a rejeté avec véhémence la "cléricalisation" des laïcs catholiques. "Le cléricalisme est la pire chose qui puisse arriver à l'Église, pire qu'au temps des papes corrompus", a-t-il déclaré dimanche au journal italien Il Fatto Quotidiano. Le pape François a parlé d'une "maladie très contagieuse" qui nuit à l'Église lorsqu'elle touche des prêtres, des évêques ou des cardinaux. «Pire encore, les laïcs cléricalisés. Ils sont un fléau dans l'Église. Le laïc doit rester un laïc», a déclaré le pape. "Je rêve d'une Église sans cléricalisme", a déclaré le pape François, faisant référence au théologien français Henri de Lubac (1896-1991), qui a également influencé Joseph Ratzinger, futur pape Benoît XVI. Selon le pape François, De Lubac a mis en garde contre le cléricalisme avec le concept de «sécularisation spirituelle». C'est «infiniment plus désastreux que toute sécularisation morale». Le pape François réaffirme son désir d'une Église populaire. "L'Église doit sortir, elle doit être parmi les gens", a-t-il dit. "Nous sommes des anges avec une seule aile", a poursuivi le pape. Pour voler, vous devez faire équipe avec d'autres.

 

Le pape François a défendu sa politique de réforme contre les accusations de faire cavalier seul. Ce qu'il a fait jusqu'à présent dans son mandat n'est rien d'autre que la mise en œuvre des revendications des assemblées cardinalices à l'occasion du conclave de 2013. Il a parlé d'un " travail synodal" dans lequel les laïcs catholiques ont également été entendus. Concernant les tensions internes, le pape François a déclaré que l'Église n'est "pas un orchestre dans lequel tout le monde joue le même rôle". Les difficultés ne l'avaient jamais empêché de dormir depuis dix ans. "Parfois, je lis des récits complètement inventés. Les choses sont souvent beaucoup plus simples qu'elles ne le paraissent de l'extérieur", a déclaré le pape. Lundi marque le dixième anniversaire de l'élection papale en Argentine.

 

Après l'Angélus, le pape a de nouveau rappelé les peuples souffrant de la guerre, en particulier l'Ukraine. «Restons unis dans la solidarité avec nos frères qui souffrent à cause de la guerre et, surtout, n'oublions pas le peuple ukrainien martyr». Les forces ukrainiennes se préparent ce dimanche à une contre-offensive, un de leurs commandants qualifiant de «nécessaire» de continuer à défendre Bakhmout face aux attaques soutenues de Moscou, afin de «gagner du temps» en prévision de cette action. À Bakhmout, l’épicentre actuel du conflit, Evguéni Prigojine, le patron du groupe paramilitaire Wagner, a revendiqué une nouvelle progression de ses hommes qui s’y battent en première ligne. Samedi, le ministère britannique de la Défense a annoncé qu'«au cours des quatre derniers jours», Wagner avait «pris le contrôle de la plus grande partie de l’est  de la ville» (https://www.20minutes.fr/monde/ukraine/4027475-20230312-guerre-ukraine-direct-forces-ukrainiennes-preparent-contre-offensive-region-bakhmout).

 

Cependant, initié par 230 ecclésiastiques et laïcs comme une réponse aux scandales des violences sexuelles, le «chemin synodal» s’est terminé samedi avec un discours réformiste, mais loin d’être radical, pour éviter le schisme. Une déception pour les croyants allemands qui désertent de plus en plus l’institution. De nombreux participants ont cependant qualifié le bilan de «victoire d’étape» contre Rome. Ils ont démontré qu’ils n’étaient pas disposés à céder à la pression du Vatican, qui désapprouve leur démarche de démocratisation des structures de pouvoir. Cette assemblée, portée par la Conférence épiscopale allemande et le Comité central des catholiques allemands, a entériné la demande d’instaurer un diaconat féminin mais aussi d’engager une réforme du droit du travail spécifique à l’Eglise catholique qui interdisait l’emploi des personnes gays ou divorcées. Ils ont «officialisé» la bénédiction des couples homosexuels  (déjà pratiquée en Allemagne depuis quelques années) malgré l’opposition ambiguë sur cette question (https://www.liberation.fr/international/europe/en-allemagne-leglise-catholique-ne-peut-pas-rester-comme-elle-est-20230312_AWTCUG77NVE6HIH3TZW64OVHUY/).

 

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Publié le 11 Mars 2023

katholisch.de dans son article du vendredi 10 mars 2023 nous montre que dans une nouvelle interview, le pape François n'a pas exclu l'abolition du célibat obligatoire pour les prêtres catholiques. Interrogé par le portail argentin "Infobae" si cela était possible, il a répondu: "Oui, oui" - et a fait référence aux Églises orientales unies à Rome, dans lesquelles les ecclésiastiques sont déjà autorisés à se marier sans aucun problème. Il considère également qu'une décision volontaire sur le célibat avant l'ordination sacerdotale est envisageable, a déclaré le pape François dans l'article publié vendredi. Il n'est "pas contradictoire qu'un prêtre puisse se marier". Il considère le célibat dans l'Église d'Occident comme "une disposition limitée dans le temps" qui - contrairement à la consécration - n'a pas un caractère éternel. Cependant, le pape ne voit pas une dispense de célibat comme un remède approprié à la pénurie de prêtres dans de nombreux pays. Lorsqu'on lui a demandé si plus d'hommes choisiraient alors la profession, il a répondu : "Je ne pense pas."

 

vaticanews.va (https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2023-03/pape-francois-interview-media-argentine.html) nous montre aussi que dans cet interview, il a fait part de son espoir de changement de régime au Venezuela «parce que ce sont les circonstances historiques qui les forceront à changer leur façon de dialoguer», et de la fin de la guerre en Ukraine, car «Tout le monde travaille pour cela, tout le monde y travaille», et il sait que « que plusieurs dirigeants agissent. Il y a un groupe israélien qui avance bien. Mais nous ne savons pas ce que cela va donne», avant d’évoquer, entre autres, la situation au Nicaragua où le nonce a été expulsé et les processions de la Semaine sainte interdites, et où les évêques et les prêtres sont pris pour cible, et, faisant référence à l'évêque de Matagalpa, Mgr Rolando Álvarez, condamné à 26 ans de prison, il compare cela à des «sortes de dictatures grossières» qu’étaient «la dictature communiste de 1917 ou la dictature hitlérienne de 1935», tout en souhaitant un voyage dans son pays natal, l’Argentine. Pour les homosexuels le pape avance que «L'Église est pour tous. Et chacun résout sa position devant le Seigneur avec la force qui est la sienne. C'est une Église de pécheurs» et «Je ne sais pas où est l'Église des saints, ici nous sommes tous pécheurs», cependant «Jésus appelle tout le monde et chacun résout sa relation avec Dieu comme il peut ou comme il veut, parfois il veut et parfois il ne peut pas, mais le Seigneur attend toujours», pour les divorcés remariés à propos de l’accès aux sacrements pour les divorcés remariés, le pape en appelle à «la conscience de l'évêque» et suggère aux couples séparés «d'aller voir leur évêque, d'aller lui présenter leur situation», et pour les femmes il souligne le fait qu'elles sont désormais plus nombreuses à travailler dans l'Église: un progrès nécessaire car «le machisme est mauvais» et les femmes «ont une méthodologie différente, les femmes. Elles ont un sens du temps, de l'attente, de la patience, différent de celui des hommes. Cela ne diminue pas l'homme, ils sont différents. Et ils doivent se compléter». Enfin, il parle des «mauvaises résistances» dans l'Église, «celle dont on parle ici et qui va à reculons, en cherchant aussi la trahison» et il analyse que «Dans l'Église, depuis le début, il y a des résistances».

 

En réponse aux envies de réforme du pape François, domradio.de (https://www.domradio.de/artikel/synodaler-weg-beschliesst-reformtexte-und-vermeidet-spaltung) nous montre aussi que la dernière assemblée plénière de la voie synodale en Allemagne s'est terminée samedi par des débats, des compromis et des décisions sur les réformes politiques ecclésiastiques. Les Présidents de l'Assemblée ont dressé un bilan très positif. L'Assemblée synodale a préconisé de demander au pape de reconsidérer le célibat obligatoire pour les prêtres. Sur d'autres questions, l'assemblée a décidé de réformes concrètes pour le domaine de la conférence épiscopale allemande. À l'avenir, les femmes et les hommes non consacrés seront autorisés à prêcher dans les offices religieux. Il devrait y avoir des bénédictions pour les couples de même sexe et plus de respect dans l'Église pour les personnes trans et pour les personnes qui ne se considèrent pas comme un homme ou une femme. Il a également été décidé de renforcer encore les normes de traitement des auteurs d'abus sexuels et de prévention de tels crimes. Le dernier texte adopté était un vote réclamant l'ouverture du diaconat dans l'Église catholique aux femmes. Un texte comportant des "mesures contre la maltraitance des femmes dans l'Église" a été adopté à l'unanimité en première lecture. Un texte a été renvoyé au comité synodal pour une discussion plus approfondie, qui prévoit la participation égale des laïcs aux décisions fondamentales de l'Église. Le Vatican avait émis des avertissements clairs à l'avance contre une telle autolimitation des pouvoirs épiscopaux.

 

vaticannews.va (https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2023-03/pape-francois-rts-entretien-suisse-italie-anniversaire-dix-ans.html) nous montre ensuite qu’à l’approche du dixième anniversaire du pontificat, le pape a accordé un entretien à la radiotélévision suisse italienne (RSI), diffusé en première partie de soirée dimanche 12 mars. Avec le journaliste Paolo Rodari, depuis la Maison Sainte-Marthe, l’évêque de Rome évoque les priorités de son pontificat et ne pense pas à démissionner, mais explique ce qui le pousserait éventuellement à le faire qui serait une «fatigue qui ne permet pas de voir les choses clairement», l’accueil car «personne n'est exclu» puisque «l'Église n'est pas une maison pour certains, elle n'est pas sélective. Le peuple saint et fidèle de Dieu, c'est cela: tout le monde», la guerre en Ukraine«Les grandes puissances sont toutes impliquées» et pour laquelle le pape souhaite rencontrer Poutine pour négocier la paix, et d'autres conflits -Yémen, Syrie, Birmanie, les relations avec son prédécesseur Benoît XVI qui était «un homme de Dieu, je l'aime beaucoup. La dernière fois que je l'ai vu, c'était à Noël. Il pouvait à peine parler. Il parlait tout bas, tout bas. Il fallait traduire ses paroles. Il était lucide. Il posait des questions» et «C'était un plaisir de parler avec lui. Je lui demandais des avis. Il donnait son avis, mais toujours équilibré, positif, un homme sage. La dernière fois, cependant, on pouvait voir qu'il était sur la fin», le sentiment d’exclusion ressenti par certaines personnes en raison de leur condition de vie, pour lequel le pape François a répété que le péché est toujours présent, ou encore, l’au-delà demandant aux cérémoniaires «d'étudier la cérémonie pour les funérailles des futurs Papes, de tous les Papes» pour simplifier «un peu les choses, en supprimant ce qui ne va pas du point de vue liturgique».

 

katholisch.de nous montre ce samedi 11 mars 2023 (https://www.katholisch.de/artikel/44017-franziskus-verteidigt-umgang-von-johannes-paul-ii-mit-missbrauch) que les allégations contre son prédécesseur devraient être jugées en fonction de l'époque, et à cette époque, tout était dissimulé, a déclaré le pape François au journal argentin "La Nacion". Alors que l'Église catholique s'attaque au problème depuis le scandale des abus à Boston en 2002 et est très préoccupée par l'éducation, il y a toujours de la dissimulation dans les familles ou les écoles, par exemple. Concernant les allégations actuelles en Pologne selon lesquelles Jean-Paul II a envoyé des prêtres accusés de maltraitance d'enfants en Autriche alors qu'il était archevêque de Cracovie, le pape François a déclaré : "Je ne connais pas le cas, mais c'était habituel". Cependant, chaque époque doit être interprétée avec l'herméneutique de l'époque respective". C’est un mauvais argument, il n’est pas normal de couvrir des abuseurs plutôt de protéger leurs victimes que ce soit maintenant ou dans le passé.

 

Il a également commenté d'autres sujets comme le prochain synode mondial au Vatican, où les femmes y ont également obtenu le droit de vote, et il a déclaré que chaque personne participant au synode aura un vote, qu'il soit homme ou femme, il a aussi de nouveau rejeté une «idéologie du genre» qui nivèleraient la diversité personnelle, culturelle et sociale, la richesse de l'être humain comprend également "des différences et des tensions entre les différences" qui peuvent être utilisées pour grandir, fait toujours la distinction entre la pastorale avec des personnes d'orientation sexuelle différente et une «idéologie du genre», qualifiant cette dernière de "l'une des colonisations idéologiques les plus dangereuses". Ce n’est pas une idéologie, comme le montre francetvinfo.fr (https://www.francetvinfo.fr/societe/la-theorie-du-genre-ou-l-invention-d-une-ideologie-a-des-fins-politiques_517863.html), les études de genre sont ces recherches tendent à démontrer que le sexe biologique ne suffit pas à faire un homme ou une femme, et que les normes sociales y contribuent. Mais ces travaux ne constituent pas à proprement parler une idéologie politique. Cette idéologie n’existe pas.

 

Et il pense à son propre avenir suite à de graves problèmes au genou ont récemment alimenté les spéculations sur une démission, que le pape François n'exclut pas par principe, mais il a encore des projets et des rêves et veut "donner à chacun une place dans l'Église. Concernant le projet de réforme de la Curie, qu'il a entamé en 2013 sur fond de mauvaise gestion et de réseaux au Vatican, il a déclaré qu'il avait "mis des changements en marche". Interrogé sur les opposants internes, le pape François a déclaré qu'il y aurait une résistance "toujours et partout - contre tout progrès, tout changement". Jésus a également connu de la résistance. "Parce qu'il avait ce message : vous n'êtes pas obligé d'appartenir à un parti politique ou religieux ici", a déclaré le pape.

 

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Publié le 10 Mars 2023

«Le catholique Marcelo» serait encore plus dur que le «Marcelo chef de l'État» dans son appréciation de la réaction de la Conférence épiscopale portugaise aux dénonciations de la commission indépendante, qui estimait que près de cinq mille enfants victimes d'abus au sein de l'Église depuis 1950 jusqu'au présent comme nous le montre publico.pt dans son article du jeudi 9 mars 2023. Pour le président de la République portugaise, Marcelo Rebelo de Sousa, la crédibilité et la fiabilité de l'Église sont en jeu. Le président détruisant la position de la Conférence épiscopale portugaise sur les abus sexuels commis par des membres du clergé l’a jugé incompréhensible, tardive, inconsciente de ses responsabilités ne comprenant pas qu’il lui «a fallu 20 jours pour réagir à quelque chose d'immédiat».

 

Il voit que l’Église «n'a pas pris de mesures préventives à l'égard des personnes impliquées dans l'enquête pénale.» Tout en posant une bonne question : «Comment se fait-il que l'Église catholique n'est pas responsable des actes pratiqué par quelqu'un qui, en plus d'invoquer l'office de la foi, est un représentant d'une Église, certifié, légitimé, mandaté pour parler de sa mission pastorale ? Comme? C'est incompréhensible !», et se demande : «quelle est l'hésitation à prendre des mesures de précaution ?»

Particulièrement dur, le président de la République portugaise, juge que la Conférence épiscopale a échoué, mais pas l'Église, car elle est «le peuple de Dieu dans son ensemble», mais s’avère inquiet «parce que l'Église est une institution fondamentale dans la société portugaise, dans l'éducation, la santé, l'unité sociale. Le pays en manque.», et «Enfin, le rôle de l'Église est tellement important qu'il n'y a plus rien de tel qu'une réflexion complémentaire pour retrouver le chemin qui s'est perdu dans ce contexte.»

 

rr.sapo.pt (https://rr.sapo.pt/noticia/religiao/2023/03/08/abusos-na-igreja-d-jose-ornelas-promete-mais-medidas-nos-proximos-dias/323044/) nous montre aussi que les auditions parlementaires du président de la Conférence épiscopale portugaise et du ministre de la Justice, entre autres entités, ont été approuvées à l'unanimité ce mercredi, après des demandes présentées par le PS, le PSD et Chega. D. José Ornelas, le président de la Conférence épiscopale portugaise (CEP), dit avoir reçu la nouvelle avec satisfaction et garantit une disponibilité totale pour fournir des informations et des éclaircissements aux députés.

 

publico.pt (https://www.publico.pt/2023/03/10/sociedade/noticia/abusos-sexuais-dioceses-afastaram-ate-cinco-padres-preventivamente-2041878) nous apprend également que deux prêtres, l'un à Braga et l'autre à Guarda, ont été préventivement relevés de leurs fonctions, ont informé l'archidiocèse et le diocèse ce vendredi dans un communiqué. Le nombre de prêtres supprimés jusqu'ici s'élève ainsi à cinq, en plus des deux clercs à Angra et un à Évora, qui ont vu la même mesure de précaution appliquée. Cependant, il n'est pas clair si les cinq prêtres à Viseu nommés par la Commission indépendante pour l'étude des abus sexuels dans l'Église catholique ont été démis de leurs fonctions. L'initiative des cinq diocèses fait suite aux travaux de la Commission indépendante pour l'étude des abus sexuels sur les enfants dans l'Église catholique.

 

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Publié le 9 Mars 2023

20min.ch nous montre avec l’AFP ce jeudi 9 mars 2023 que l’évêque de Cracovie, Karol Wojtyla, futur pape Jean-Paul II, dissimulait des affaires de pédophilie dans l’Église catholique en Pologne, bien avant d’être élu souverain pontife en 1978.

 

Les accusations émanent d’un journaliste néerlandais, Ekke Overbeek, dans un livre controversé affrontant l’un des tabous majeurs au pays natal du pape polonais, à travers son le livre «Maxima culpa. Jean Paul II savait» du journaliste Ekke Overbeek, fruit de plus de dix ans d’enquête, de fouilles dans les archives et d’entretiens avec des témoins, sorti mercredi en Pologne où le journaliste vit depuis plus de vingt ans et où le culte officiel du «pape polonais» se fissure de plus en plus, surtout parmi les jeunes. Parmi les documents cités, bon nombre viennent des archives des anciens services secrets communistes. Le journaliste assure les avoir confrontés à d’autres sources, notamment avec des témoins directs. «J’ai trouvé des preuves qu’il était non seulement au courant (…) de cas d’abus sexuels parmi les prêtres de son archidiocèse de Cracovie, mais il a aussi aidé à les couvrir», a déclaré Overbeek, 53 ans, dans un entretien avec l’AFP. Il s’agit d’une période bien antérieure au scandale sur la pédophilie dans l’Église catholique, qui a éclaté à la moitié des années 1980, après des enquêtes aux États-Unis et en Europe occidentale.

 

Parmi les exemples documentés dans ce livre de plus de 500 pages, le journaliste cite celui d’un prêtre accusé d’actes sexuels oraux sur des fillettes de 10 ans, qui, avant d’être traduit en justice, a avoué les faits devant Karol Wojtyla, futur pape Jean-Paul II. «Cela est décrit dans deux, même trois documents différents. Depuis, nous savons à 100% qu’en 1970, Wojtyla a déjà entendu parler d’abus sexuels», dit-il. Le prêtre est condamné mais quand il sort de prison, l’archevêque «lui permet de poursuivre son ministère et c’est confirmé par une lettre écrite par Wojtyla», souligne Ekke Overbeek. «L’une des histoires les plus difficiles à accepter», est celle du prêtre Boleslaw Sadus, proche collaborateur du futur Jean Paul II. «Quand Sadus a des ennuis car il est accusé d’avoir agressé des garçons, il l’aide à s’échapper de Pologne, lui organise, on peut dire, une nouvelle carrière en Autriche», insiste le journaliste.

 

Le journaliste d’investigation a affirmé avoir contacté des victimes qui se sont exprimées sous couvert d’anonymat : «J’étais la première personne à qui elles ont parlé de ce qu’elles avaient vécu dans leur enfance». «Dans ce pays, les victimes d’abus sexuels du clergé ont (toujours) peur», dit-il. En même temps, «les archives de l’Eglise catholique sont fermées aux journalistes» à la plume critique, regrette-t-il. Il est arrivé que l’Église polonaise refuse de fournir des documents même à la justice ou à une commission publique d’enquête sur les cas de pédophilie. Les réalisateurs d’une enquête journalistique également consacrée à Jean Paul II et évoquant les mêmes faits ont connu les mêmes obstacles. L’enquête a été diffusée dimanche par la télévision privée polonaise TVN.

 

L’Église polonaise et les autorités ont immédiatement fustigé ce reportage et la publication du livre d’Overbeek. Le Premier ministre Mateusz Morawiecki a dénoncé des «démarches qui dépassent (les cadres d')un débat civilisé» à propos de «notre pape», alors que son parti nationaliste populiste veut faire approuver par le parlement une déclaration «en défense du Saint Jean Paul II». Le porte-parole du gouvernement polonais, Piotr Müller, a annoncé jeudi qu'une résolution pour "défendre la bonne réputation de Jean-Paul II" sera présentée au Parlement (https://www.religiondigital.org/mundo/Iglesia-Juan-Pablo-II-encubrimiento_0_2540145976.html). Une réputation qui s’est écroulée depuis longtemps.

 

Le président de l'épiscopat polonais, Mgr Stanisław Gądecki, a exhorté ce jeudi "toutes les personnes de bonne volonté" à "ne pas détruire l'héritage de Jean-Paul II". Dans une déclaration écrite, l'archevêque a demandé aux Polonais de "se souvenir de la bénédiction que la Providence leur a donnée" et d'ignorer "les voix qui cherchent à le discréditer, de manière biaisée et loin des faits, sans connaître le contexte". Tout cela avec une justification biaisée puisque dans sa lettre, le président de la Conférence épiscopale de Pologne demande "également de  tenir compte du fait qu'à cette époque, pas seulement en Pologne, il y avait des lois différentes de celles d'aujourd'hui, et que la conscience sociale et les façons de résoudre les problèmes étaient différentes" (https://www.religiondigital.org/mundo/Iglesia-Juan-Pablo-II-encubrimiento_0_2540145976.html). À l’époque c’était déjà mal, et ce ne l’est pas seulement récemment.

 

De son côté, l'archevêque de Cracovie, Marek Jędraszewski, n’a pas fait mieux en comparant les accusations contre Jean-Paul II à la tentative d'assassinat subie par le pontife en 1981 et a lié les cas de pédophilie à "une campagne visant à détruire la mémoire de Jean-Paul II" pour avoir "lutté contre les défenseurs de l'avortement, de l'idéologie du genre et de l'euthanasie" (https://www.religiondigital.org/mundo/Iglesia-Juan-Pablo-II-encubrimiento_0_2540145976.html). Un peu facile comme argument contre les accusations contre Jean-Paul II.

 

Pour Ekke Overbeek, «le fait le plus troublant est qu’il était très indulgent envers les prêtres (…) et qu’il n’a prêté aucune attention aux victimes et à leurs familles. Nous sommes habitués à un personnage empathique et chaleureux alors qu’ici on voit un visage complètement différent de la même personne, un genre d’apparatchik de l’institution ecclésiastique». En réalité comme le signale  Christine Pedotti et Anthony Favier dans Jean-Paul II, l’ombre du saint en 2020, « Si la question des prêtres est au cœur de son pontificat, c’est parce qu’ils sont l’armée qu’il lève pour son entreprise de réarmement spirituel du catholicisme.» À cela s’ajoute l’hyper-sacralisation des prêtres «qui de ce fait, n’appartiennent plus au commun des mortels. On imagine sans peine comme ce statut accordé aux prêtres a pu favoriser des abus».

 

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Publié le 8 Mars 2023

L’AFP dans son article du mardi 7 mars 2023 qu’une lente "transition" dans le gouvernement de l’Église : en nommant des femmes à des postes de responsabilité au Vatican, le pape François fait bouger les lignes, mais ses réformes se heurtent aux mentalités d'un système intrinsèquement patriarcal.

 

Des uniformes bigarrés des gardes suisses aux rangées de cardinaux place Saint-Pierre, la figure féminine est loin d'être la première image véhiculée par le plus petit État du monde. Pourtant, de plus en plus de femmes œuvrent dans son administration. Economistes, secrétaires, historiennes, archivistes : en 2022, elles représentaient 26,1% des effectifs, contre seulement 19,3% en 2013, selon une enquête de la journaliste autrichienne Gudrun Sailer, publiée mardi par Vatican News. Si cette inflexion est largement saluée en public, une dizaine de salariées interrogées par l'AFP regrettent, sous couvert de l'anonymat, la résistance et la condescendance auxquelles elles sont confrontées, notamment chez des clercs. "Il reste beaucoup de chemin à faire", souligne l'une d'elles, en poste depuis dix ans. Une autre dénonce "un plafond de verre et une attitude globalement paternaliste dans les couloirs", avec une vision passéiste de "la femme sensible, douce, qu'on retrouve dans les discours du pape". "On a parfois l'impression d'être considérées comme des stagiaires. Ce sont des petits gestes, une main sur l'épaule, un manque de considération, des remarques quasi quotidiennes sur le physique et les tenues vestimentaires", ajoute-t-elle. D'autres, parfois mères de familles, regrettent de se voir reléguées à des seconds rôles et dénoncent une injonction implicite au silence et à la docilité.

 

Pour accroître leur visibilité, les femmes ont uni leurs forces en créant en 2016 l'association "Donne in Vaticano" ("Femmes au Vatican"), dont la centaine de membres se réunissent chaque mois. "Le but est de créer un réseau d'échange et de valoriser le rôle des femmes", explique à l'AFP sa présidente, Margherita Romanelli. Dès 2012, la création inattendue d'un supplément féminin mensuel au très sérieux Osservatore Romano, le quotidien officiel du Vatican, avait jeté un pavé dans la mare. Quitte à se frotter à des réticences. Sa fondatrice Lucetta Scaraffia, éditorialiste et historienne, a fini par jeter l'éponge en 2019 en dénonçant un "climat de méfiance". Selon elle, les réformes du pape, essentiellement "cosmétiques", dissimulent en réalité une "mentalité machiste", selon laquelle "les femmes doivent servir sans rien demander en retour". Elle en veut pour preuve "l'esclavage moderne" des religieuses employées au Vatican et ailleurs chez des prêtres, évêques ou cardinaux, pour faire "la cuisine, le ménage, laver les vêtements". Mais aussi les violences sexuelles contre des religieuses à Rome et dans le monde, qui aboutissent souvent à des avortements. Malgré ces critiques, beaucoup saluent la nette accélération d'une féminisation amorcée il y a une vingtaine d'années, avec un nombre croissant de laïques recrutées pour des compétences spécifiques. Au milieu des cols romains, le nombre de femmes à des postes à responsabilités a ainsi triplé depuis l'élection du pape François il y a dix ans. À l'image de sœur Alessandra Smerilli, devenue en 2021 la première femme nommée secrétaire (numéro 2) d'un dicastère, équivalent d'un ministère. Ou encore Barbara Jatta, première directrice des prestigieux musées du Vatican.

 

Laïcisation des postes de "ministres", participation de femmes à la nomination des évêques: le jésuite argentin continue d'avancer par petites touches. "Il y a encore dix ans, il n'aurait pas été possible d'imaginer une telle évolution", relève Gudrun Sailer, autrice du livre "Femmes au Vatican". "Le Vatican a 30 ou 40 ans de retard, mais la femme a une voix aujourd'hui, elle ne se laisse plus marcher sur les pieds", ajoute une salariée laïque d'une quarantaine d'années. Dans une Cité-État qui applique une stricte parité salariale, le chef des 1,3 milliard de catholiques a aussi introduit des mesures symboliques, comme l'ouverture aux femmes du rite du lavement des pieds ou de la lecture durant la messe. Face au décalage entre ces réformes et la persistance de comportements misogynes, des femmes s'interrogent sur la position à adopter. "Certaines estiment qu'il faut dire la vérité et dénoncer les comportements, d'autres pensent que cela est contre-productif et qu'il faut se satisfaire de petites avancées", commente ainsi l'une d'elles. "Changer les mentalités est un processus long", rappelle Romilda Ferrauto, membre de "Donne In Vaticano". "La méthode de François est de poser des gestes et d'attendre que cela fasse bouger les lignes".

 

Loin d'être cantonné aux frontières vaticanes, le débat rejoint les voix s'élevant contre le patriarcat systémique de l'Église catholique romaine, engagée depuis plusieurs mois dans une vaste consultation mondiale sur son avenir. Car les difficultés des femmes au Vatican reflètent aussi l'héritage d'une Église deux fois millénaire qui proscrit le divorce, l'avortement et l'ordination des femmes tout en défendant bec et ongles le célibat des prêtres. Bien avant la vague #MeToo et la multiplication des revendications féministes, les Églises protestantes avaient pris le pli des évolutions sociétales en propulsant des femmes au sommet de leurs instances. Pour la théologienne française Anne-Marie Pelletier, le mouvement "irréversible et heureux" de féminisation doit se concrétiser dans des décisions encore plus fortes, comme l'ordination de femmes diacres... voire la création de femmes cardinales. "Ce serait un geste symbolique fort pour effacer ces stéréotypes."

 

katolisch.de (https://www.katholisch.de/artikel/43969-papst-franziskus-weniger-lohn-fuer-frauen-ist-grosse-ungerechtigkeit) nous montre aussi que le pape François critique les écarts salariaux entre les femmes et les hommes. Les inégalités qui existent encore sont "une grande injustice", écrit le pape François dans l'avant-propos d'une étude de la Fondation Centesimus Annus Pro Pontifice et de l'Association Sacru des instituts de recherche catholiques. Le portail Vatican News avait précédemment rendu compte de l'enquête, qui sera présentée vendredi. Les femmes ont droit au même salaire que les hommes, a poursuivi le chef de l'Église. Il appelle chacun à agir ensemble pour "ouvrir l'égalité des chances aux hommes et aux femmes dans tous les contextes". En même temps, il insiste sur les différences entre les sexes : «Les femmes pensent différemment des hommes; elles sont plus conscientes de la protection de l'environnement; elles ne se focalisent pas sur le passé mais sur l'avenir.» Selon le pape François, les femmes veulent toujours la paix. Car «les femmes savent qu'elles accouchent dans la douleur pour atteindre une grande joie : donner la vie et ouvrir de nouveaux horizons».

 

Selon le pape, l'Église pourrait aussi bénéficier d'une revalorisation des femmes. "Nous n'avons pas encore reconnu ce que signifient les femmes dans l'Église, et nous nous limitons à l'aspect fonctionnel. Mais le rôle des femmes dans l'église va bien au-delà du fonctionnel. Nous devons continuer à travailler là-dessus." Mercredi matin déjà, le pape a souligné l'engagement des femmes pour une société plus humaine. Lors de la Journée internationale de la femme, le pape François a loué sa capacité à "saisir la réalité avec un œil créatif et un cœur tendre". De plus, lors de l'audience générale hebdomadaire, le pontife a mis en garde contre le fait de faire cavalier seul dans la proclamation de l'Église. Sans nommer le mouvement réformateur allemand de la voie synodale, le chef de l'Église a évoqué mercredi au Vatican le danger d'une approche isolée sans aucun lien avec l'Église dans son ensemble. Il y a la "tentation de faire cavalier seul ou de vouloir suivre des voies pseudo-ecclésiastiques plus simples, de suivre la logique mondaine des chiffres et des sondages et de trop s'appuyer sur des structures et des programmes".

 

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Publié le 6 Mars 2023

expresso.pt nous montre dans son article du dimanche5 mars 2023 que le cardinal-patriarche de Lisbonne, Manuel Clemente, a levé dimanche la suspension de prêtres présumés qui abusaient de mineurs sans avoir "des faits prouvés, sous réserve de contradiction" et un procès canonique mené par le Saint-Siège.

 

S'adressant à RTP, SIC et Rádio Renascença après la procession du Senhor dos Passos à Lisbonne, Manuel Clemente a souligné que le Portugal est un "pays de droit et que quiconque est accusé doit savoir de quoi il est accusé". "Ce qui nous a été remis par la Commission indépendante était une liste de noms. Si cette liste de noms est remplie de faits, nous et les autorités civiles pouvons agir. [...] De la part de l'Église, nous sommes pleinement disponible pour rechercher la résolution de ce problème, en collaboration, bien sûr, avec les entités civiles et canoniques", a déclaré le cardinal-patriarche de Lisbonne.

 

Interrogé pour savoir si la solution au problème pouvait passer par la suspension immédiate de l'agresseur présumé de mineurs, Manuel Clemente a répondu : "C'est une peine très grave, c'est la plus grave que le Saint-Siège puisse donner et c'est le Saint-Siège qui peut le donner." "Si nous avons des faits, et des faits qui sont prouvés et sujets à contradiction, bien sûr - nous sommes dans un pays de droit et de lois - cela ne peut être fait que par le Saint-Siège, ce n'est pas quelque chose qu'un évêque peut faire pour lui-même ", il a dit.

 

Interrogé pour savoir si les prêtres en question ne pouvaient pas être suspendus préventivement, le cardinal-patriarche de Lisbonne a de nouveau écarté ce scénario, évoquant qu'"il ne peut l'être car il est sujet à contradiction". "La suspension est, comme je l'ai dit, une peine très grave, qui ne peut être prononcée par le Saint-Siège qu'après un procès canonique. En droit civil, tous les cas sont traités par le ministère public et le ministère public agit conformément aux la loi et nous Nous sommes ici pour collaborer", a-t-il déclaré.

 

Face aux déclarations de l'évêque émérite des Armées - qui, dans un entretien à la RTP, a défendu la suspension préventive des prêtres présumés abusant de mineurs et a estimé que les évêques qui couvraient ces affaires "ne sont pas aptes à la place qu'ils occupent" , Manuel Clemente a déclaré que "ces mots appartiennent à celui qui les a prononcés". "Je ne sais pas s'il y a de tels cas. Si de tels cas existent, il faut les traiter comme tels et en tenant compte d'un fait : la législation actuelle n'est pas la législation d'il y a dix ans, ni civile ni canonique. il y a 30 ans", a-t-il déclaré.

 

Selon le cardinal-patriarche de Lisbonne, "de nombreux cas en question" datent "d'il y a 50, 60, de nombreuses années", à une époque où "la législation n'était rien de tout cela, ce n'était même pas un crime public, ni n’était-ce un crime contre les personnes, étaient de simples attentats à la pudeur traités avec de bonnes paroles". "Nous devons situer cela à chaque instant qui s'est passé. Maintenant, tout ce qui doit être fait, sera fait. Nous sommes les premiers intéressés à résoudre le problème", a-t-il souligné. Manuel Clemente a assuré que l'Église fera "tout" ce qu'elle peut conformément à la loi.. À la question de savoir s'il considère que le mémorial pour les victimes d'abus sexuels, qui sera présenté lors des Journées mondiales de la jeunesse, est suffisant, Manuel Clemente a répondu : "La seule chose qui suffit, c'est de ne plus jamais avoir des choses comme ça". "C'est ce que nous voulons, car un seul cas, c'était trop. C'est assez et assez", a-t-il déclaré.

 

Et le cardinal patriarche de Lisbonne juge aussi insultant de parler d'indemnisation des victimes d'abus sexuels dans l'Église catholique. L’Association  de protection des victimes dit que la question ne peut pas être posée en ces termes. L'ancien président de Cáritas, Eugénio da Fonseca, soutient que non seulement il devrait y avoir une compensation, mais que l'Église devrait être la première à en assumer la responsabilité (https://www.rtp.pt/noticias/pais/indemnizacao-as-vitimas-apav-critica-declaracao-do-cardeal-de-lisboa_v1471333).

 

Il faut dire que les évêques portugais ont annoncé le vendredi 3 mars, des mesures à prendre par l'Église catholique en réponse au signalement d'abus sexuels sur mineurs. L'institution ne s'est pas engagé pas à révoquer les prêtres dénoncés et renvoie toute mesure aux évêques diocésains (https://www.jn.pt/nacional/igreja-anuncia-medidas-face-a-relatorio-de-abusos-sexuais-15939186.html). Déception, insensibilité et pas de géant en arrière. C'est la réponse des catholiques et des associations à la réaction de l'Église au travail de la commission indépendante. Ils disent qu'il y a un manque de réponses pour les victimes et ils craignent que les responsabilités ne soient pas établies (https://www.rtp.pt/noticias/pais/abusos-sexuais-na-igreja-desilusao-entre-catolicos_v1471012).

 

Les réactions ne se sont pas faite attendre. D. Januário Torgal Ferreira dit que les évêques qui ont dissimulé des cas d'abus sexuels ne sont pas aptes au poste qu'ils occupent. Dans un entretien exclusif avec RTP, l'évêque émérite des Forces armées soutient également qu'en cas de soupçons crédibles, l'Église devrait retirer préventivement les prêtres du service actif. Malgré les critiques entendues sur les mesures annoncées vendredi par la Conférence épiscopale, Januário Torgal Ferreira estime que l'Église fera plus, notamment parce qu'il y a eu très peu de débats entre les évêques (https://www.rtp.pt/noticias/pais/abusos-januario-torgal-ferreira-defende-que-bispos-devem-mostrar-mais-humildade_v1471104). Le peuple est le souci premier de l'Église. C'est l'obligation que D. Januário Torgal Ferreira assigne aussi à la hiérarchie catholique, dans les cas d'abus sexuels commis par des prêtres. Il défend l'éloignement préventif des prêtres accusés, affirme qu'il n'est pas possible d'avoir une maison bien rangée en désordre et d'avoir abusé des gens. À un moment très critique pour l'institution, elle demande la responsabilité des évêques qui ont dissimulé des cas (https://www.rtp.pt/noticias/pais/abusos-um-crime-nao-pode-ser-escondido-defende-januario-torgal-ferreira_v1471235).

 

Enfin dn.pt, nous montre ce lundi 6 mars dans son article (https://www.dn.pt/sociedade/movimento-nos-somos-igreja-defende-suspensao-preventiva-de-suspeitos-de-abuso-15952978.html) que le mouvement "Nous Sommes l’Église" a défendu ce lundi que la suspension préventive des prêtres suspects dans les affaires d'abus sexuels sur mineurs est "absolument fondamentale", considérant que le clergé ne peut être au-dessus de la loi civile portugaise. "Il ne peut y avoir de différences entre un prêtre et un formateur, juste pour donner un exemple", a déclaré Maria João Sande Lemos, représentante du mouvement, à l'agence Lusa. La même source a rappelé que le mouvement avait lancé le 28 février une lettre ouverte aux évêques portugais, avec trois propositions concrètes, listant des mesures à court et moyen terme. "Nous avons pris l'initiative d'écrire cette lettre à la Conférence épiscopale proposant des changements", a réitéré Maria João Lemos, pour qui les évêques dissimulant des cas d'abus devraient être "immédiatement suspendus".

 

Dans le document intitulé «Lettre aux évêques de l'Église du Portugal sur les changements que nous devons tous opérer», le mouvement déclare que le moment est «d'une immense tristesse» et «d'une énorme révolte contre les abus pratiqués et contre leur dissimulation». Par conséquent, il défend la création immédiate de mécanismes de soutien aux victimes, ainsi qu'une nouvelle commission indépendante, similaire à la précédente, qui poursuivra le travail, continuera à recevoir les signalements d'abus et à suivre les cas, composée de personnes «de compétence reconnue, courageuse, droite, avec une capacité de leadership et surtout extérieure à l'Église, particulièrement capable dans le domaine des sciences sociales, de poursuivre le processus». Le mouvement propose également qu'à court terme (jusqu'à 60 jours), l'activité des commissions diocésaines sur les abus soit recentrée exclusivement sur la prévention primaire et la formation, selon un mandat clair et un programme exigeant construit par des «personnes dûment qualifiées» et que les évêques de tutelle, «s'ils existent», se retirent de leurs fonctions.

 

Une autre mesure implique la suspension préventive de «tous les agresseurs qui sont actuellement au service de l'Église», chaque fois qu'il existe des preuves «minimalement crédibles» d'abus et, «lorsqu'ils sont considérés comme coupables au regard de la morale chrétienne, indépendamment de toute procédure judiciaire (...)», ce sera le "passage à l'état laïc". "C'est le moment de reconnaître une culpabilité inéluctablement intense et, par conséquent, le moment de demander pardon aux victimes, dont la vie a été endommagée par des actes et des omissions. C'est le moment de notre grande honte et, par conséquent, de l'expiation du grand péché organisé", lit-on dans le document.

 

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Publié le 5 Mars 2023

Ouest-France.fr avec l’AFP nous montrent ce dimanche 5 février 2023 que le pape François a appelé dimanche 5 mars à stopper le trafic meurtrier des passeurs de migrants, une semaine après le naufrage d’une embarcation qui a coûté la vie à au moins 70 personnes dans le sud de l’Italie.

 

«Que les trafiquants d’êtres humains soient arrêtés, qu’ils ne puissent plus disposer de la vie de tant d’innocents», a exhorté le jésuite argentin, fervent défenseur des réfugiés, à la fin de la prière dominicale de l’Angélus. «Que ces voyages d’espoir ne se transforment plus jamais en voyages de la mort, et que les eaux claires de la Méditerranée ne soient plus ensanglantées par des incidents aussi dramatiques», a ajouté le pape de 86 ans. Visiblement ému, Jorge Bergoglio s’est ensuite recueilli en silence pendant quelques secondes devant la foule massée sur la place Saint-Pierre-de-Rome. Le bilan de ce drame survenu dimanche dernier au large de Crotone, en Calabre, est d’au moins 70 morts, dont une quinzaine de mineurs, et les secours recherchent encore d’autres victimes. Trois personnes soupçonnées d’être des passeurs ont été arrêtées. Selon les médias italiens, ils sont soupçonnés d’avoir fait payer entre 5000 et 8000 € à chaque migrant qu’ils avaient fait embarquer en Turquie trois jours plus tôt.

 

Enfin, le pape a salué en particulier la communauté ukrainienne de Milan, venue à l'occasion du 4e centenaire du martyre de l'évêque saint Josaphat, «qui a donné sa vie pour l'unité des chrétiens». «Bien-aimés, je loue vos efforts pour accueillir vos compatriotes qui ont fui la guerre. Que le Seigneur, par l'intercession de saint Josaphat, accorde la paix au peuple martyrisé d'Ukraine», a relevé le Successeur de Pierre. Le pape François a aussi salué les pèlerins de Lituanie, avec la communauté lituanienne de Rome, qui fêtent saint Casimir de Pologne, grand-duc de Lituanie -le 4 mars-, ainsi que la communauté catholique roumaine de Saragosse (Espagne) et les groupes paroissiaux de Murcie et de Jerez de la Frontera (Espagne), et de Tbilissi (Géorgie). Le pape a enfin mentionné un groupe de pèlerins de la fraternité des Burkinabè de Rome, présent sur la place brandissant un drapeau du Burkina pour remercier le pape de son appel de dimanche dernier (https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2023-03/pape-francois-appel-angelus-crotone-migrants-grece-burkina-faso.html).

 

Pendant ce temps, comme nous le montre José Lorenzo sur religiondigital.org (https://www.religiondigital.org/espana/mujeres-plantan-catedrales-Iglesia-sostiene-revuelta-feminismo_0_2538946087.html) des centaines de femmes se sont rassemblées cet après-midi devant les cathédrales d'une vingtaine de diocèses espagnols, dans ce qui est la troisième édition d'une manifestation organisée par la Révolte des femmes dans l'Église-Alcem la Veu et où elles ont dénoncé "des abus de pouvoir, des et de conscience engagées dans l'Église, ont fait connaître les ateliers de théologie féministe qu'elles enseignent, ont présenté la proposition de bonnes pratiques adressées aux communautés ecclésiales, et exposé les revendications, les préoccupations, les rêves et les espoirs réunis dans le Synode des femmes du monde entier", selon l'annonce de l'appel.

 

Comme le souligne Pepa Torres, l'une des promotrices de cette initiative, dans El Confidencial, «il ne se peut pas que l'Église utilise le travail féminin sans considérer que nous avons beaucoup plus à lui donner». «Parce qu'en plus l'Église est soutenue par des femmes, il n'y a qu'à regarder les paroisses. Pour cette raison, nous demandons la pleine intégration des femmes dans leurs structures. Et nous voulons que cette présence soit active et plus décisive». «L'Église va perdre et perd déjà beaucoup de femmes, comme elle a perdu les ouvrières au XIXe siècle. Et il perd des femmes parce qu'il est encore ce bastion du patriarcat», pointe cette religieuse et théologienne, qui prétend «s'ouvrir à la spiritualité et à la théologie féministe, à de nouvelles conceptions de ce que c'est que d'être une personne-homme et une personne-femme».

 

À la veille du dixième anniversaire de l'élection du pape François le 13 mars, Torres dresse le bilan de cette décennie "un peu ambivalente". "D'une part, il est le premier pape à parler ouvertement du patriarcat dans l'Église et de la violence contre les femmes. Pourtant, elle abonde, d'autre part, elle participe d'une anthropologie étroitement liée à une conception très essentialiste de ce que c'est qu'être une femme et être un homme", précise Pepa Torres.

 

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Publié le 3 Mars 2023

L’AFP nous montre que les évêques portugais sont réunis ce vendredi 3 mars 2023 dans la ville-sanctuaire de Fatima (centre) pour décider des mesures à prendre à la suite du choc provoqué par la publication d'un rapport indépendant sur l'ampleur des violences sexuelles commises par des membres du clergé contre des mineurs.

 

Une conférence de presse est prévue pour 18h (heures locale et GMT) à l'issue d'une assemblée plénière extraordinaire de la Conférence épiscopale portugaise (CEP) exclusivement consacrée à l'analyse du rapport rendu public le 13 février par une commission chargée par les évêques de faire la lumière sur le phénomène de la pédocriminalité au sein de l'Église. Après avoir recueilli plus de 500 témoignages en l'espace d'un an, ce groupe d'experts indépendants a établi qu'au moins 4815 mineurs avaient été victimes de violences sexuelles dans un contexte religieux depuis 1950. Ces violences ont été dissimulées par la hiérarchie de l'Église de façon "systémique", ont-ils ajouté dans leurs conclusions.

 

"Nous demandons pardon à toutes les victimes", avait réagi aussitôt après la publication du rapport le président de la CEP, l'évêque de Leiria-Fatima, José Ornelas. "Face aux abus, et surtout à ceux qui sont commis par des membres de l'Église, il ne suffit pas de demander pardon", a toutefois déclaré le pape François dans un message diffusé jeudi sur Twitter. "La douleur et les blessures des victimes ne peuvent commencer à guérir que si elles trouvent des réponses et des actions concrètes en mesure de réparer les horreurs subies et d'empêcher leur répétition", a ajouté le souverain pontife argentin dans une vidéo où il s'exprime en espagnol.

 

Confronté aux milliers de cas de violences sexuelles impliquant des prêtres mis au jour dans le monde et aux accusations de dissimulation par des membres du clergé, le pape François a promis en 2019 de livrer une "bataille totale" contre la pédophilie au sein de l'Église. Dans son rapport, la commission indépendante qui a enquêté sur la pédocriminalité au sein de l'Église portugaise a fait plusieurs recommandations aux responsables ecclésiastiques réunis à Fatima. Elle a notamment suggéré la création d'une nouvelle commission qui pourrait assurer un suivi de cette thématique, le respect d'un "devoir moral de dénonciation" des agresseurs sexuels et l'abolition des confessionnaux fermés, un des lieux où ces violences ont été souvent commises.

 

Dans une lettre ouverte rendue publique jeudi, plusieurs organisations et personnalités des milieux catholiques progressistes ont appelé les évêques à mettre en œuvre l'essentiel de ces suggestions et à organiser "un moment solennel et collectif" pour demander pardon aux victimes. Ce groupe, dont une bonne partie avait déjà réclamé la constitution de la commission indépendante fin 2021, se prononce en outre en faveur du départ des "évêques dissimulateurs" et de la suspension des membres du clergé soupçonnés d'agressions sexuelles qui sont toujours au service de l'Église.

 

À l'occasion de l'assemblée épiscopale de Fatima, la commission indépendante doit remettre vendredi aux évêques une liste des agresseurs présumés cités dans les témoignages recueillis par les experts. La commission a également prévu d'adresser au ministère public une liste des agresseurs présumés encore actifs au sein des institutions religieuses. "L'heure de rendre des comptes", titrait vendredi en Une le quotidien de référence Publico. "L'Église choisit soit les victimes, soit les agresseurs", résumait dans son éditorial le directeur adjoint du journal, Amilcar Correia, évoquant l'effet "dévastateur" du rapport indépendant pour un pays dont 80% de la population se définit comme catholique.

 

Enfin, l’intention de prière du pape François pour le mois de mars, relayée par la Vidéo du Pape, est pour les victimes d’abus. Il souhaite que l’Église soit un exemple qui ne doit pas cacher cette tragédie. Il demande aussi à prier pour que les victimes trouvent dans l’Église une réponse à leur douleur (https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2023-03/intention-de-priere-mars-francois-victimes-d-abus.html).

 

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