L’abbé Bucheli prêt à bénir à nouveau des homosexuels
Publié le 27 Décembre 2021
cath.ch nous montre ce lundi 27 décembre 2021 que la bénédiction d’un couple de lesbiennes par l’abbé Wendelin Bucheli, à Bürglen, en 2014, avait fait couler beaucoup d’encre. Lorsque l’évêque de Coire, Vitus Huonder, a appris la bénédiction à Bürglen, il a voulu transférer Bucheli à titre punitif. Mais cela ne s’est pas fait si facilement : le vicaire général de l’époque, Martin Kopp, s’est rangé derrière le prêtre, qui a aussi reçu un fort soutien de la population locale. À l’époque, le prêtre avait dû promettre à l’évêque de Coire, Mgr Vitus Huonder, qu’il ne le ferait plus. Dans des interviews faisant suite à l’affaire, il a déclaré avoir tenu sa promesse, mais que celle-ci ne valait que pour Mgr Huonder.
Dans une récente interview à la télévision dans Le reportage de l’émission Tagesschau, de la radiotélévision publique suisse alémanique (SRF), diffusé le 25 décembre 2021, l’abbé Bucheli s’est cependant dit prêt à bénir à nouveau un couple de même sexe, si on le lui demande. Lors de l’entretien réunissant les deux femmes, l’abbé Bucheli et une journaliste, Elisabeth Stirnemann souligne avoir retiré du positif du tumulte médiatique : «Dans de très nombreuses familles, on a parlé de ce sujet. Les parents ont peut-être dû expliquer à leurs enfants pourquoi cela avait posé problème à l’Église. C’est une grande avancée que le sujet ait été mis sur la table dans de nombreuses familles». De son côté, l’abbé Wendelin Bucheli confirme que «si une demande survient, je dirai oui». Il parle d’un «grand cadeau» et d’une «grande liberté et joie intérieures». Il déclare se sentir «totalement porté par Dieu».
Cependant, Mgr Vitus Huonde n’est plus évêque de Coire depuis 2019. Il a été remplacé par Joseph Bonnemain en mars 2021. Interrogé en mars par kath.ch sur ce qui se passerait si «des prêtres ouverts d’esprit comme Monika Schmid ou Wendelin Bucheli bénissaient un couple gay ou lesbien», Mgr Bonnemain avait répondu: «Je leur parlerais et leur demanderais s’ils ont bien pesé leur décision». On n’obtient rien en réprimandant, avait ajouté Mgr Bonnemain : «Il s’agit pour moi de motiver, d’intégrer, d’accompagner». Selon le nouvel évêque, personne ne doit avoir peur de perdre sa missio canonica : «Nous avons affaire à un Dieu qui nous aime, qui veut nous voir heureux, qui a préparé pour nous une demeure éternelle et heureuse. Si nous voulons proclamer ce message – où est la peur ?» Mgr Bonnemain a été confronté à ce cas de figure le 10 mai 2021, lorsque l’aumônier des gays Meinrad Furrer a béni publiquement dix couples sur la Platzspitz de Zurich. Il répondait ainsi au rappel publié le 15 mars par la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) selon lequel l’Église catholique n’a pas autorité pour bénir les unions homosexuelles. Si Mgr Bonnemain avait parlé de l’action comme d’une «provocation», Meinrad Furrer n’avait cependant pas été sanctionné.
Pour l’abbé Wendelin Bucheli la pluralité existe au sein de l'Église, pour lui cette ouverture doit venir pour les couples de même sexe, ou les personnes homosexuelles, à qui on dit ouvertement que leur façon de vivre est un pêché, ce qui est blessant et insultant, et il a voulu changer cela en bénissant un couple de lesbiennes, tout en sachant qu’il ne serait pas soutenu, et il compte bien recommencer. Son courage mérite un meilleur accueil de sa hiérarchie.
Merci !