La Conférence épiscopale réagit et transmet les informations du rapport sur les abus aux diocèses et aux congrégations religieuses
Publié le 26 Décembre 2021
«Je confirme que j'ai envoyé cette lettre.» Le porte-parole de la Conférence épiscopale, Luis Argüello, admet à Religión Confidential que l'épiscopat a envoyé une note à tous les diocèses impliqués dans le rapport sur les abus remis par El País au pape François le 2 décembre, afin qu'ils commencent, comme il est obligatoire, pour des enquêtes pertinentes comme le montre Jesús Bastante dans religiondigital.org.
Dans des déclarations à RD, le Secrétaire général de la CEE soutient que cet organe «offre un service de coordination et de communion. C'est pourquoi, après avoir pris connaissance du rapport, nous l'avons transmis aux diocèses, en suggérant, s'ils le voient nécessaire, de le contacter. La CONFÉRENCE fait de même à ceux d'entre nous qui ont envoyé la partie du rapport qui affecte les religieux (77%)", explique Argüello à RD. De l'avis de l'évêque auxiliaire de Valladolid, «il est injuste de dire que les religieux enquêtent et la CEE (les évêques) ne le fait pas». "Enquêter sur chaque Congrégation et chaque Diocèse, pas la CEE ou la CONFER", souligne Argüello, qui souligne que "d'après le rapport préparé par 4 journalistes à la suite du travail de 3 ans, les 251 cas présentés apparaissent, la plupart sont plus anciens plus de 30 ans Parmi les cas qui affectent les diocèses : il y a des plaintes concernant des cas qui auraient été menés dans 27 diocèses sur les 70 en Espagne (les cas de compétence religieuse se sont également produits sur le «territoire diocésain» mais leur enquête pertinente est de la compétence des Supérieurs Majeurs de chaque Congrégation)". «Au cours des 30 dernières années, il y a eu des plaintes qui touchent 7 diocèses. Au cours des 20 dernières années, il y a eu deux plaintes : un laïc et un prêtre inconnu », conclut le porte-parole épiscopal, qui insiste sur le fait que "nous maintenons nos critères endossés par tout dans la dernière Plénière pour enquêter au cas par cas et continuer à promouvoir des propositions formatives qui aident et des protocoles d'action de collaboration avec la justice avant d'éventuels nouveaux cas, car le mal ne disparaît pas du mystère de la liberté humaine, ni dans l'Église ni à l'extérieur l'Église".
Ce même vendredi, l'évêché de Zamora (dont le chef, Fernando Valera, a assuré dans une récente interview à Religión Digital, qu'il mènerait une enquête historique sur la maltraitance des mineurs dans son diocèse) a demandé au journal PRISA de collaborer pour entrer en contact avec les victimes. Plusieurs diocèses suivront dans les prochains jours. Et c'est qu'au-delà de la sensation, installée dans l'épiscopat espagnol, d'une certaine «persécution» par certains médias concernant la lutte contre la pédophilie cléricale, la vérité est que la CEE a commencé à réagir, et à mettre en place le soutien et le mécanisme d'information permettant aux diocèses d'enquêter sur les plaintes. Et que justice soit faite. Comme Religión Confidential l’a avancé et a pu confirmer de première main ce portail, le secrétaire de l'évêque a reçu des instructions spécifiques du président de la CEE, Juan José Omella, pour envoyer les informations des cas qui apparaissent dans le rapport de 385 pages, à chaque évêque, sans instructions précises. Ils ne doivent pas non plus être donnés, puisque les protocoles de la Conférence épiscopale eux-mêmes sont clairs. Il y a 31 diocèses et 31 congrégations impliquées dans la liste. La plupart des instituts religieux ont déjà contacté le journal pour demander toutes les informations disponibles, afin de contacter les victimes, d'ouvrir une enquête et de clarifier les responsabilités pertinentes. Maintenant, la balle est dans chaque évêché et congrégation. Et l'exigence de justice est pour les victimes, véritables protagonistes de cette histoire.
La Conférence épiscopale se montre d’une certaine mauvaise fois, car elle ne désire pas répondre au souhait des victimes d’une enquête indépendante qui pourrait enfin montrer que l’Église en Espagne n’essaye pas de cacher ses torts, mais elle semble faire le contraire. La vérité ne se met pas sous un tapis comme la poussière, car elle finira toujours par revenir.
Merci !